Chaque seconde, vingt kilos de plastique sont rejetés par les Européens dans la Méditerranée.
Un rapport du WWF met en garde contre la hausse de la concentration de nos déchets plastique dans notre mer fermée, polluée par 500 000 tonnes chaque année par la seule Europe.
LE MONDE | 08.06.2018 à 12h39 • Mis à jour le 08.06.2018 à 12h45 |
Par Pierre Breteau
Faudra-t-il bientôt que les baigneurs de la Méditerranée zigzaguent entre les boulettes de polystyrène pour que ses riverains se mobilisent ? C’est la crainte de l’association WWF qui publie, vendredi 8 juin, un rapport sur la question du plastique dans notre mer fermée.
Selon l’association, l’Europe seule rejette, chaque année, jusqu’à 500 000 tonnes de plastique, et jusqu’à 130 000 tonnes de « microplastique » (des morceaux de moins de cinq millimètres), ceux qui menacent plus encore la faune marine. Ces petits bouts sont, par exemple, ingérés par les poissons ou des espèces marines comme la tortue de mer.
Rapportés aux 31 millions de secondes que contient une année, les Européens seuls rejettent jusqu’à quinze kilos de plastique dans la mer et quatre kilos de microplastique… chaque seconde.
Depuis que vous êtes sur cette page, l'Europe seule a rejeté dans la mer…
480 KILOS DE PLASTIQUE
128 KILOS DE MICROPLASTIQUE
Source : WWF
L’association WWF plaide pour un accord international contraignant pour réduire les rejets de plastique et propose des solutions :
- lutter contre le matériel de pêche « fantôme », abandonné dans l’eau ;
-favoriser le recyclage (seuls 22 % du plastique consommé est recyclé) ;
-pousser l’industrie à développer des alternatives recyclables ou compostables ;
-le secteur du tourisme doit bannir l’utilisation du plastique, pailles, etc.
Sur ce dernier point, la Commission européenne a annoncé, fin mai, vouloir réduire « drastiquement » l’utilisation des produits en plastique à usage unique. Elle propose l’interdiction de produits en plastique comme les couverts et assiettes jetables, les pailles, les tiges de ballon de baudruche ou encore des cotons-tiges, avec obligation pour les fabricants de les produire avec des matériaux plus durables.