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| | Le dernier Roi | |
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mimi1260 Moderateur
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fidèle en amitié
| Sujet: Le dernier Roi Lun 30 Mai 2022 - 10:54 | |
| Charles X (1757 - 1836) - Le dernier Bourbon Charles X en costume de sacrePlus jeune frère de Louis XVI, le comte d'Artois (66 ans) succède à Louis XVIII le 16 septembre 1824 sous le nom de Charles X. Son avènement, dix ans après la chute de Napoléon Ier, semble assurer le triomphe définitif des ultraroyalistes, désireux de restaurer l'Ancien Régime et d'effacer 1789 !Le comte d'Artois lui-même n'avait-il pas lui-même pris le chemin de l'exil dès le lendemain de la prise de la Bastille ?Grâce au suffrage censitaire qui limite le droit de vote à un petit nombre de contribuables aisés, les ultras ont remporté les élections parlementaires dès 1821 et leur chef, le comte Jean-Baptiste de Villèle (51 ans), ancien maire de Toulouse, a accédé à la tête du gouvernement (la présidence du Conseil) au printemps suivant.Le roi Charles X conserve Villèle à la tête du gouvernement et lui donne carte blanche pour solder la Révolution qu'il a en horreur.Dès le 24 mars 1825, Villèle fait voter le « milliard des émigrés » pour indemniser tous ceux qui ont été spoliés par la Révolution. Ils reçoivent au total 630 millions de francs-or sous la forme de rentes à 3% par an. Dans le même temps, le gouvernement exige du président de Haïti une indemnité de 150 millions de francs-or au bénéfice ds anciens planteurs...Le 20 avril 1825, Villèle fait voter une loi sur le Sacrilège en croyant de la sorte « re-christianiser la France ». Le texte condamne à mort, avec amende honorable (obligation de se repentir en public avant l'exécution) toute personne qui aurait en public profané des hosties ou les vases les contenant ! C'est du jamais vu. Cette loi, qui assimile le sacrilège à un parricide, est promulguée malgré les critiques, y compris chez les « ultras » (Chateaubriand, Molé, Broglie...). Mais elle ne sera jamais appliquée et le successeur de Charles X l'abrogera sans attendre, le 11 octobre 1830. Pour couronner le tout, si l'on peut dire, le roi remet au goût du jour la cérémonie du sacre à Reims, un demi-siècle après la précédente, à l'avènement de Louis XVI.L'opinion publique finit toutefois par se rebiffer et Villèle ne peut, en avril 1826, rétablir le droit d'aînesse, aboli par la Révolution.Confronté à une opposition grandissante, Charles X nomme à la tête du gouvernement, le 8 août 1829, son ami le prince Jules de Polignac, ultra parmi les ultras. Et pour détourner l'attention de l'opinion, il lance une expédition contre Alger ! En vain, la Révolution des Trois Glorieuses a raison du dernier Bourbon...Fabienne Manière
Dernière édition par mimi1260 le Lun 30 Mai 2022 - 11:04, édité 1 fois | |
| | | mimi1260 Moderateur
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fidèle en amitié
| Sujet: Re: Le dernier Roi Lun 30 Mai 2022 - 11:03 | |
| Les ordonnances de Juillet et la révolution des « Trois Glorieuses »Le 26 juillet 1830, le « Moniteur », journal officiel du gouvernement français, publie cinq ordonnances du roi Charles X qui mettent en émoi l'opinion publique, c'est-à-dire les 60 000 bourgeois habilités à voter.Il s'ensuit trois journées d'émeutes que les auteurs romantiques qualifient de « Trois Glorieuses », au terme desquelles l'héritier des Bourbons devra s'enfuir et laisser le trône à son cousin, le duc d'Orléans, futur Louis-Philippe Ier, qui sera à son tour chassé par une Révolution, dix-huit ans plus tard.Les ordonnances dévoiléesVoici ci-après le texte intégral des ordonnances publiées par Le Moniteur du 26 juillet 1830. Elles font suite à une longue supplique du conseil des ministres et de son président le prince de Polignac, publiée en première page du journal... (source : BNF, Retronews).
Les ordonnances (La Gazette nationale) Les combats de la rue de Rohan (musée Carnavalet)Royales maladressesCharles X doit principalement sa chute à lui-même. Le 8 août 1829, il nomme aux Affaires étrangères un ami d'enfance résolu, fidèle mais tout à fait incompétent, le prince Jules de Polignac. En novembre, le prince accède à la présidence du Conseil des ministres.Les 221 députés de l'opposition parlementaire ayant protesté par une adresse solennelle le 18 mars 1830, le roi dissout la Chambre. Contre toute attente, les nouvelles élections portent à 274 le nombre d'opposants.Considérant abusivement que le pays est en péril, le roi se lance dans un premier temps à la... conquête d'Alger pour tenter de rehausser sa popularité. Puis il s'autorise à publier le 26 juillet les cinq ordonnances fatales comme la Charte constitutionnelle de 1814 lui en donne le droit lorsqu'il y va de « la sûreté de l'État ».La première ordonnance suspend la liberté de la presse et rétablit la censure et l'autorisation préalable de publication. La deuxième dissout la Chambre qui vient d'être élue. La troisième réduit le corps électoral déjà très limité en ôtant la patente et l'impôt sur les portes et fenêtres du montant du cens électoral indispensable pour bénéficier du droit de vote ; cela revient à exclure les commerçants du corps électoral et à limiter celui-ci à une poignée de gros propriétaires fonciers. La quatrième convoque les électeurs pour le mois de septembre. La cinquième enfin nomme des fidèles aux plus hautes fonctions.Dans les bureaux du « National », le journaliste Adolphe Thiers rédige aussitôt une protestation solennelle et dénonce un coup d'État : « Le régime légal est donc interrompu ; celui de la force est commencé ».Le roi est en fuite, vive le roi !Paris, aussitôt, se soulève. Les commerçants ferment boutique cependant que les étudiants se rassemblent en cortège.Polignac refuse d'abord avec une stupide obstination de retirer les ordonnances et le roi confie la répression des émeutes au maréchal Auguste de Marmont, un soldat impopulaire pour avoir trahi Napoléon Ier, tout juste de retour d'Alger.Au prix de 200 tués chez les soldats et près d'un millier chez les insurgés, ces derniers l'emportent malgré tout...Charles X, s'étant résolu trop tard à retirer les ordonnances, doit prendre la route de l'exil. Elle le mènera en Autriche, à Gorica (aujourd'hui en Slovénie) ; c'est là qu'il décédera et sera inhumé.Dans la capitale, on revit dans l'exaltation les souvenirs de la grande Révolution, celle de 89 et 93. On reconstitue une garde nationale et, par acclamations, l'on en confie le commandement à celui qui la commandait déjà en 1789, le toujours populaire et libéral marquis de La Fayette (73 ans !). Certains le voient déjà président de la République (comme George Washington).Mais à force d'intrigues, une poignée d'hommes dont le vieux Talleyrand, le jeune Thiers et le banquier Laffitte écartent les républicains. Dans la nuit du 29 au 30 juillet, ils font afficher sur les murs de Paris une proclamation anonyme : « La République nous exposerait à d'affreuses divisions : elle nous brouillerait avec l'Europe ».C'est ainsi qu'ils en appellent au duc Philippe d'Orléans. Le 31 juillet, du balcon de l'Hôtel de ville, La Fayette présente l'heureux élu à la foule des Parisiens comme la « meilleure des républiques ».Deux jours plus tard, en guise de sacre, le roi prête serment sur la Charte au Palais-Bourbon. De cette trahison familiale va résulter une solide inimitié entre les royalistes « légitimistes », partisans du duc de Bordeaux, et les « orléanistes ». | |
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