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| | Agriculture sacrifiée ? | |
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mimi1260 Moderateur
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| Sujet: Agriculture sacrifiée ? Mar 6 Fév 2024 - 10:42 | |
| Mille ans de savoir-faire paysan 24 octobre 2012. Au cours du précédent millénaire, la paysannerie a développé un savoir-faire respectueux de l'environnement et de l'avenir. C'est l'enseignement que nous avons tiré d'un débat aux Rendez-Vous de l’Histoire de Blois (18-22 octobre 2012) avec le professeur Philippe Desbrosses, l’agronome Marc Dufumier, l’historien Michel Vanderpooten et l’ingénieur Matthieu Calame...L'agronome Marc Dufumier nous rappelle comment la paysannerie, au fil des générations, a sélectionné des variétés animales et végétales adaptées à leur terroir. Ici, où sévissent les insectes, on a, d’une année sur l’autre, peu à peu éliminé les céréales à épis lisses pour ne retenir que celles à épis velus, qui ne permettent pas aux insectes de piquer les graines ; là, où sévissent surtout les chenilles, on a conservé les plantes à feuilles lisses, sur lesquelles les papillons ne peuvent pas pondre leurs œufs…Ainsi la paysannerie traditionnelle a-t-elle accru la biodiversité !Labourage nivernais en 1849, Rosa Bonheur, Paris, musée d'Orsay. Un savoir-faire millénaire ignoré La révolution scientifique de la fin du XIXe siècle a amorcé un retournement de tendance. Les laboratoires ont lancé des recherches sur des plantes à haut rendement, et comme il eut été trop coûteux de mettre au point des variétés adaptées à chaque terroir, ils ont mis au point des variétés d’application universelle et corrigé leurs faiblesses par le recours de plus en plus massif à des produits phytosanitaires ou à des amendements (engrais) chimiques. Désormais, on peut ainsi rencontrer les mêmes variétés de blé, de maïs ou de riz dans toutes les plaines céréalières du monde.L'ingénieur Matthieu Calame note avec un clin d’œil que le développement de l’industrie des engrais azotés est consécutif à la Grande Guerre. Pendant celle-ci, on a produit du nitrate en masse pour la fabrication des explosifs. La paix venue, on a reconverti les usines vers la production d’engrais azotés. L’ancienne usine AZF de Toulouse, qui a explosé en septembre 2001, est l’illustration de ce phénomène ; sa proximité et l'activisme de ses commerciaux ont fait des agriculteurs de la région les plus gros consommateurs d’engrais azotés de France.L'emploi des engrais azotés a été aussi favorisé par la fin de la polyculture et la spécialisation des productions agricoles. En effet, lorsqu’un paysan cultivait des céréales et en même temps élevait des animaux, les déjections de ceux-ci étaient épandues dans les champs et permettaient un cycle court des nutriments en azote, phosphore et carbone. Aujourd'hui, faute de fumier à leur disposition, les céréaliers doivent recourir à des engrais chimiques cependant que les éleveurs doivent traiter les lisiers sans profit pour quiconque... et avec qui plus est des modifications dommageables de la faune et de la flore des eaux fluviales et littorales.Ces dommages causés à l'environnement et à la biodiversité sont, rappelons-le tout de même, la contrepartie d'un phénoménal accroissement des productions céréalières dans les pays avancés qui a permis d'éradiquer les famines et de nourrir plus ou moins bien une humanité huit fois plus nombreuse aujourd'hui qu'il y a cent cinquante ans. Et si les aliments ont pu perdre en qualité gustative, ils ont gagné en qualité sanitaire, au moins dans les pays avancés. « Dans les années 1950, on comptait environ 4 000 morts par an en raison d'intoxications alimentaires en France. C’est devenu très rare aujourd’hui, » note Jean-Luc Demarty, directeur général de l'Agriculture à la Commission Européenne (2000-2010)...André Larané | |
| | | Noel Fondateur
Messages : 46311 Qualité : Plein
| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Mar 6 Fév 2024 - 12:43 | |
| L'agriculture ne mourrait pas si les agriculteurs pouvaient vivre décemment de leur travail. Passer sa vie dans la ferme avec tout ce que cela implique, est un métier qui a toujours été dévalorisé. Il serait temps que cela change, c'est ce qu'ils demandent et ils ont "ENTIEREMENT" raison. | |
| | | mimi1260 Moderateur
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| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Mar 6 Fév 2024 - 12:56 | |
| Pendant la guerre mon père allait chercher de la marchandise(viande, charcuterie, légumes ..etc) chez des cousins, petits fermiers dans l'Aveyron, et tellement généreux . | |
| | | mimi1260 Moderateur
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| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Jeu 8 Fév 2024 - 6:44 | |
| La dernière jacquerie 24 janvier 2024. L'Union européenne a été surprise en ce début d'année 2024 par l'irruption d'une forme de jacquerie non plus exclusivement française mais aussi allemande et même néerlandaise. La colère des paysans a débuté en Allemagne avec la remise en cause brutale d'une aide publique sur le prix du gazole agricole. Elle s'est étendue aux Pays-Bas et à la France, avec barrages de tracteurs sur les autoroutes, manifestations devant les préfectures, etc. Au terme d'une modernisation accélérée, la France a perdu en 70 ans deux millions d'exploitations agricoles. Elle en conserve à peine 380 000 en 2024 (c'est moins d'un exploitant agricole pour cent cinquante hectares) pour une valeur ajoutée de l'agriculture (hors viticulture) de 40 milliards d'euros (plus 20 milliards d'aides en tous genres).Si le travail de la terre demeure très astreignant, la situation matérielle des agriculteurs français n'en paraît pas moins satisfaisante dans l'ensemble. Les céréaliers-betteraviers bénéficient de conditions matérielles confortables. La plus grande partie des autres agriculteurs, en particulier les éleveurs, bénéficient de conditions matérielles proches de celles des employés, ce qui n'est déjà pas si mal au regard du passé ! Mais en contrepartie de ce relatif bien-être, ils ont dû sacrifier leur indépendance à l'agro-industrie, la grande distribution et l'administration, distributrice insatiable d'aides et de règlements.La Fin des paysans, annoncée dès 1967 par le sociologue Henri Mendras dans un ouvrage célèbre, devient réalité : c'est une civilisation millénaire qui s'éteint avec eux, remplacée par une métropolisation mondialisée qui transforme les espaces encore verts en parcs de loisirs, autoroutes, etc (note).Tandis que l'effectif paysan continue de diminuer et vieillir, celui du ministère de l'Agriculture n'en finit pas de croître : 36 000 fonctionnaires à ce jour ! Les enjeux tiennent dans ces chiffres. Le secteur agricole est de plus en plus plongé dans la mondialisation des échanges, sous l'égide de l'Union européenne. Il est par ailleurs surréglementé de sorte que l'agriculture familiale souffre d'une insécurité permanente du fait de la surabondance de normes et de règlements, d'autre part du fait des changements permanents dans les termes des échanges internationaux. Le curage d'un fossé ou la taille d'une haie peuvent ainsi donner lieu à des contrôles et des sanctions en vertu de règles obscures sorties d'un bureau parisien dans les années précédentes. Cette insécurité juridique est la négation de la démocratie. Elle rappelle la formule prêtée au cardinal de Richelieu : « Qu'on me donne six lignes écrites de la main du plus honnête homme, j'y trouverai de quoi le faire pendre ».Nombre d'agriculteurs sont aussi poussés au désespoir et parfois aussi au suicide. À entendre les manifestants, la paysannerie française souffre plus que tout de décisions administratives ou politiques prises à Paris, Bruxelles, Berlin ou ailleurs et qui, brutalement, peuvent remettre en cause leur équilibre financier et leur viabilité (dédouanement des importations, flambée des prix du gazole, etc.). André Larané | |
| | | mimi1260 Moderateur
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| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Sam 10 Fév 2024 - 14:24 | |
| Les promesses de l'agroécologie 4 février 2024. L'abaissement des frontières a plongé l'agriculture du Vieux Continent dans une crise irrémédiable tout en compromettant la souveraineté alimentaire des Européens et la qualité de leur alimentation. L'agronome Marc Dufumier dénonce l'impasse de cette politique et propose une alternative inspirée par ses travaux de chercheur et de praticien...Les paysans français ont vraiment de bonnes raisons d’être mécontents. Malgré une loi Egalim qui est censée leur garantir des prix de vente relativement stables et rémunérateurs, la plupart d’entre eux ne parviennent pas à dégager un revenu suffisant pour couvrir les besoins de leurs familles et rembourser les emprunts auxquels ils ont eu recours pour équiper très lourdement leurs exploitations.Les aides de la politique agricole commune, conditionnées par le respect de normes environnementales et sanitaires, souvent tatillonnes, ne parviennent souvent plus à leur assurer un revenu décent. Et cela explique sans doute très largement pourquoi les agriculteurs présentent un risque de suicide accru de 43% par rapport aux assurés de l’ensemble des régimes de sécurité sociale (note).Pour contourner la fameuse loi Egalim, la grande distribution et les industries agroindustrielles n’hésitent pas à mettre nos agriculteurs en concurrence avec des importations d’un grand nombre de denrées alimentaires (fruits, légumes, poulets, viandes bovines, etc.) produites à moindres coûts à l’étranger.D’où le fait que la profession agricole dénonce désormais certains accords de « libre-échange » et réclame une plus grande protection de notre marché intérieur. Mais il nous faut reconnaître que de nombreuses productions standards pour lesquelles nous exportons des excédents sont elles aussi de moins en moins rentables face à la concurrence internationale.Comment nos blés dont le rendement moyen atteint les 72 quintaux à l’hectare, à des coûts souvent considérables en intrants manufacturés, pourraient-ils être en effet compétitifs avec ceux produits à grande échelle dans les immenses exploitations d’Ukraine ou de Roumanie ? Comment des poulets bas de gamme nourris avec du maïs et du soja brésilien pourraient-il rivaliser avec ceux élevés au Brésil ? Comment de la poudre de lait produite dans le Finistère et destinée à être exportée vers la Chine pourrait-elle devenir concurrentielle avec celle des grands troupeaux laitiers de Nouvelle Zélande où les vaches peuvent être conduites à l’herbage durant presque toute l’année ?Le constat est accablant : Nos agriculteurs ont été trompés. Ce fut une très grave erreur de les inciter, dans la France des mille et un terroirs, à mettre en œuvre des formes d’agricultures industrielles, avec des subventions accordées en proportion des surfaces disponibles, et non pas en fonction du travail requis.De façon à répondre aux exigences formulées par les grandes entreprises agroalimentaires et rester compétitifs dans une course incessante à la diminution des coûts et à l’accroissement de la productivité, nos agriculteurs ont été bien souvent contraints de spécialiser et moto-mécaniser toujours davantage leurs systèmes de production, de façon à fournir massivement une gamme limitée de produits standards.Cela a eu pour conséquence d’homogénéiser et fragiliser exagérément les agroécosystèmes et de causer ainsi de très graves dommages à notre environnement : invasions intempestives d’espèces concurrentes ou prédatrices, épidémies provoquées par de nouveaux agents pathogènes, pollutions chimiques occasionnées par l’usage inconsidéré de produits pesticides et d’engrais azotés de synthèse, érosion de la biodiversité domestique et sauvage, surmortalité d’insectes pollinisateurs, moindre qualité sanitaire des aliments, dépendance accrue à l’égard de l’emploi d’énergies fossiles, émissions croissantes de gaz à effet de serre (gaz carbonique, méthane et protoxyde d’azote) (note), fertilité des sols en déclin, effondrement des nappes phréatiques, etc.Et nous payons d’ores et déjà très cher ces atteintes à notre environnement : présence d’antibiotiques dans la viande, résidus pesticides dans les fruits et légumes, intoxications alimentaires et respiratoires, prévalence accrue de certains cancers, algues vertes sur le littoral breton, coûts financiers des mesures de dépollution, etc.Nous savons par ailleurs qu’avec le réchauffement climatique global, les accidents climatiques extrêmes (canicules, sécheresses, inondations, grêles, etc.) vont devenir de plus en plus intenses, et de plus en plus fréquents. Mais rien n’a encore malheureusement été vraiment entrepris pour aider ces mêmes agriculteurs à y faire face. La spécialisation exagérée de leurs systèmes de production a au contraire pour effet de rendre nos paysans de plus en plus vulnérables face à de tels évènements, du fait que leurs revenus peuvent épisodiquement chuter dans des proportions considérables. Les promesses de l’agroécologie Il existe fort heureusement des systèmes de production agricole relevant de l’agroécologie qui permettraient d’ores et déjà à nos agriculteurs de s’assurer des revenus résilients sans avoir recours à des produits pesticides et des engrais azotés de synthèse.Il s’agirait bien sûr en premier lieu d’avoir recours à un plus grand nombre de variétés végétales et races animales tolérantes aux ravageurs et agents pathogènes locaux. Mais pour vraiment adapter notre agriculture aux dérèglements climatiques en cours, il faudrait aussi et surtout diversifier davantage les activités au sein même des fermes.Marc Dufumier
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| | | mimi1260 Moderateur
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| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Ven 1 Mar 2024 - 16:16 | |
| Agriculture sacrifiée ? Pas pour tout le monde...![Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] | |
| | | nuagebleu Membre
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honnête et franche
| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Ven 1 Mar 2024 - 16:20 | |
| merci mimi c est bien triste tout cela | |
| | | mimi1260 Moderateur
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| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Ven 1 Mar 2024 - 16:29 | |
| Bonjour nuagebleu, ne cherchons pas les moutons, ils sont derrière le "berger" qui les tond !!! | |
| | | mimi1260 Moderateur
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| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Ven 1 Mar 2024 - 16:47 | |
| Un endroit tout désigné, me semble t'il, où les agriculteurs en colère pourraient déverser leur fumier !!!! | |
| | | mariehelene Moderateur
Messages : 2633 Qualité : Qualité
| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? Ven 1 Mar 2024 - 16:57 | |
| Vont tout de même pas gâcher ce bien précieux !!!!N'en valent pas la peine !!!!! | |
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| Sujet: Re: Agriculture sacrifiée ? | |
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| | | | Agriculture sacrifiée ? | |
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