Poilu, est le surnom donné aux soldats français pendant la Première Guerre mondiale. Ce surnom est typique de cette guerre, et ne fut utilisé qu'en de rares et exceptionnels cas pendant la Seconde Guerre mondiale.
Origine de cette dénomination
Le mot « poilu » désignait aussi à l'époque dans le langage familier ou argotique quelqu'un de courageux, de viril (cf. par exemple l'expression plus ancienne « un brave à trois poils », que l'on trouve chez Molière), ou l'admiration portée à quelqu'un « qui a du poil au ventre ».
Dans son ouvrage L'Argot de la guerre, d'après une enquête auprès des officiers et soldats, Albert Dauzat donne la même explication :
« Avant d’être le soldat de la Marne, le « poilu » est le grognard d’Austerlitz, ce n’est pas l’homme à la barbe inculte, qui n’a pas le temps de se raser, ce serait trop pittoresque, c’est beaucoup mieux : c’est l’homme qui a du poil au bon endroit, pas dans la main ! »
Symbole de virilité ; dans le même ordre d'idées, bien plus que l'homme qui ne se rase pas, le poilu est « l'homme qui a du poil aux jambes ».[réf. nécessaire]
Ce terme militaire datant de plus d’un siècle avant la Grande Guerre, « désignait dans les casernes où il prédominait, l’élément parisien et faubourien, soit l’homme d’attaque qui n’a pas froid aux yeux, soit l’homme tout court ».
À l’armée, les soldats s’appellent officiellement « les hommes ». M. Cohen, linguiste lui aussi mobilisé et participant à l’enquête, précisa qu’en langage militaire le mot signifiait individu.
Mais depuis 1914, dit Albert Dauzat qui étudiait l’étymologie et l’histoire des mots, le terme « poilu » désigne pour le civil « le soldat combattant » qui défend notre sol, par opposition à « l’embusqué ».
Le mot « fit irruption du faubourg, de la caserne, dans la bourgeoisie, dans les campagnes plus tard, par la parole, par le journal surtout, avec une rapidité foudroyante ».
Une version populaire de la signification prétend que le surnom fut donné pendant la Grande Guerre, du fait des conditions de vie des soldats dans les tranchées. Ils laissaient pousser barbe et moustache et, de retour à l'arrière, paraissaient tous « poilus ». Cette version ne peut trouver de fondements que dans les débuts de la guerre, car dès lors que les gaz firent leur apparition, les masques à gaz bannirent la barbe des visages des soldats ainsi que du règlement militaire.
Les journaux qui transmettaient les informations sur la guerre et le front étaient directement sous l'autorité de la censure et de l'armée, et n’utilisaient pas ce surnom. D'ailleurs, puisqu'il était interdit de diffuser des images prises en première ligne, celles illustrant journaux et cartes postales mettent en scène des acteurs ou au mieux des permissionnaires, non tenus aux exigences des premières lignes.
En France, le 11 novembre, le souvenir des « Poilus » se fait sous le nom de « Bleuets » (en rapport avec la couleur bleu horizon de l'uniforme des poilus).
En Grande-Bretagne et dans les pays du Commonwealth, le jour du 11 Novembre se fait sous l'appellation de « Poppy Day », le « Poppy » est le coquelicot, fleur qui poussait souvent dans et aux abords des tranchées.
Après les décès de :
Alexis Tendil le 5 octobre 2005 à l'âge de 109 ans ;
René Moreau le 26 octobre 2005 à l'âge de 108 ans ;
Ferdinand Gilson dans la nuit du 25 au 26 février 2006 à l'âge de 107 ans ;
Léon Weil le 6 juin 2006 à l'âge de 109 ans ;
François Jaffré le 22 septembre 2006 à l'âge de 105 ans ;
Maurice Floquet le 10 novembre 2006 à l'âge de 111 ans ;
René Riffaud le 15 janvier 2007 à l'âge de 108 ans ;
Jean Grelaud le 25 février 2007 à l'âge de 108 ans ;
Louis de Cazenave le 20 janvier 2008 à l'âge de 110 ans ;
Lazare Ponticelli le 12 mars 2008 à l'âge de 110 ans, dernier « poilu » français officiel.
Celui-ci, issu d'une famille de travailleurs immigrés italiens, eut l'élégance morale de refuser - comme Clemenceau, surnommé en 1918 « le Père-La-Victoire » - l'hommage de la Nation, mais l'accepta ensuite en mémoire de tous ses camarades « à qui il avait promis de ne jamais les oublier ».
Le 17 mars 2008 à 11 heures, les obsèques nationales furent célébrées en présence du chef de l'État depuis 2007, Nicolas Sarkozy, à l'église Saint-Louis des Invalides à Paris, et furent marquées symboliquement en province par une minute de silence dans chaque préfecture et sous-préfecture, dans chaque commune devant son « Monument aux Morts », et par la sonnerie du glas des églises. L'écrivain et académicien français Max Gallo prononça l'éloge funèbre du disparu.
Jacques Chirac avait proposé que le dernier des poilus français serait, avec son accord écrit, inhumé au côté du « Soldat inconnu » dans la crypte sous l'Arc de triomphe de Paris, mais Lazare Ponticelli ayant décliné cet honneur, il a été inhumé dans le caveau familial d'Ivry-sur-Seine