Des armes mises au ban des nations
Les bombes à sous-munitions (BASM) seront bientôt en voie de disparition. Après dix jours de négociations tendues, 111 pays réunis en conférence à Dublin sont tombés d'accord mercredi soir pour interdire ces armes dont les populations civiles sont les premières victimes. Le traité, baptisé « processus d'Oslo », doit être adopté aujourd'hui par la quasi-totalité des pays présents, excepté le Japon.
Les quelque 250 ONG présentes sont soulagées. « C'est une avancée notable, et un succès de la société civile, qui a réussi à provoquer une prise de conscience des Etats », affirme Anne Villeneuve, représentante d'Handicap International à la conférence. Elle regrette cependant que le texte retenu conserve le concept d'« interopérabilité », qui permet à un Etat signataire de mener des opérations militaires conjointes avec des Etats non-signataires qui pourront, eux, utiliser des bombes à sous-munitions. « C'est la faille de ce traité, car cela n'incitera pas les pays non signataires à rejoindre le processus, estime Anne Villeneuve. Mais on espère que le texte permettra de stigmatiser l'utilisation de ces armes par les pays non signataires ». Parmi ces derniers, grands absents à Dublin, figurent les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l'Inde, le Pakistan et Israël, qui a largué 4 millions de bombes à sous-munitions, dont un million n'ont pas explosé, sur le Sud-Liban lors de la guerre contre le Hezbollah à l'été 2006. Le texte doit être signé à Oslo en décembre prochain et devrait entrer en vigueur d'ici à 2010.
Faustine Vincent - ©2008 20 minutes
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