Mussolini (1883 - 1945) - L'inventeur du fascisme et du
NationalismeBenito Mussolini naît le 29 juillet 1883 en Romagne, dans une région à tradition militante «rouge» .
Le futur Duce de l'Italie fasciste est élevé par un père forgeron et militant anarchiste et une mère institutrice et très religieuse (catholique). Il a une enfance misérable mais reçoit une éducation chrétienne chez les Salésiens de Forni. L'adolescent s'inscrit au Parti socialiste en 1900. Il obtient un premier emploi deux ans plus tard comme instituteur substitut mais il se lasse de l'enseignement.
Du socialisme au nationalismeEn juillet 1902, Benito Mussolini s'exile en Suisse pour éviter le service militaire. Il vit d'un travail de manoeuvre sur les chantiers tout en militant activement dans les milieux syndicaux et socialistes. Il rencontre les réfugiés bolcheviques et fait connaissance avec les thèses de Lénine. Il apprend aussi l'allemand et le français.
En 1904, de retour en Italie, il se résout à accomplir son service militaire.
À partir de 1909, il se consacre au journalisme et prend en Romagne la direction d'un hebdomadaire socialiste, La Lotta di classe. Il publie par ailleurs un virulent pamphlet anticlérical.
Qualifié d'agitateur politique, il grimpe dans la hiérarchie du Parti socialiste et prend en 1912 la direction du journal national du Parti socialiste Avanti ! à Milan.
Homme à femmesMussolini jeuneSéducteur, entreprenant, le jeune Mussolini multiplie les aventures. Certaines de ses maîtresses se dépensent sans compter pour assurer sa réussite et son ascension sociale. C'est le cas de Margherita Sarfatti, issue d'une riche famille juive, et d'Ida Dalser dont le cinéaste Marco Bellochio dépeint le parcours tragique dans le film Vincere (2008).
Peu soucieux de gratitude, le futur Duce ne s'attache à aucune d'elles mais, pour soigner sa réputation auprès de la droite traditionnelle, il épouse civilement en 1915 Rachele Guidi qui lui donnera cinq enfants.
À l'aube de la Première Guerre mondiale, les socialistes prônent la neutralité de l'Italie et la non-intervention à la guerre. Mussolini, qui a reçu des subsides du gouvernement français, se convertit quant à lui à l'interventionnisme. Dans un nouveau quotidien, Il Popolo d'Italia, il prône l'entrée en guerre de l'Italie et s'engage volontairement comme soldat lorsque l'Italie entre en guerre en 1915 du côté des Alliés français et anglais.
La guerre est une expérience-clé pour Mussolini (comme pour Hitler). Il y forge ses idées sur la militarisation des partis, la violence et le nationalisme. Gravement blessé en 1917, il retourne à la vie civile et au journalisme, à la tête du Popolo d'Italia.
Après la guerre, Mussolini rompt sans rémission avec ses anciens amis socialistes et s'oppose à leurs velléités pacifistes et internationalistes. Ses options nationalistes recueillent de plus en plus d'écho dans le pays.
Les Italiens sont déçus par la Conférence de la paix où les revendications de leur pays (l'Istrie, la Dalmatie, Trieste et Fiume) n'ont pas toutes été obtenues. Face au régime parlementaire, le nationalisme grandit de plus en plus dans le peuple. C'est dans ce contexte de crise politique, de crise économique (difficile reconversion de l'économie de guerre en économie de paix) et du traité de Versailles que Mussolini fonde à Milan les Fasci Italiani di Combattimento (les Faisceaux Italiens de Combat) en mars 1919.
Ascension et chuteEn quelques mois, Mussolini va s'imposer comme un acteur incontournable de la vie italienne. Appelé par le roi à la tête du gouvernement, il s'octroie peu à peu des pouvoirs dictatoriaux. Par des initiatives toujours plus audacieuses, dont la conquête de l'Ethiopie, il se met au ban des démocraties occidentales et ne trouve plus d'autre recours que dans l'alliance avec Hitler, qu'il abhorre.
C'est le début de la tragédie. L'Italie, alliée malheureuse de l'Allemagne, est envahie par les Alliés. Le Duce est exécuté par des partisans le
28 avril 1945, ainsi que sa compagne Clara Petacci.
Hitler le suivra dans la mort deux jours plus tard.