À propos du forum | Bienvenue sur le forum Le forum des Gens OrdinairesForum de discussions entre amis du net. Ouvert à tous. |
Votons pour le forum |
|
| | ça s'est passé un 30mai... | |
| | Auteur | Message |
---|
mimi1260 Moderateur
Messages : 47051 Qualité : Qualité
fidèle en amitié
| Sujet: ça s'est passé un 25 mai.. Mer 25 Mai 2022 - 15:33 | |
| 25 mai 1720 - Le retour de la peste à MarseilleLe 25 mai 1720, le Grand-Saint-Antoine entre dans le port de Marseille avec un passager clandestin venu de Syrie, le bacille de la peste. A bord, une dizaine de personnes ont déjà succombé au mal.Les propriétaires du navire, discrètement prévenus par le capitaine, font jouer leurs relations pour éviter une quarantaine brutale qui empêcherait le débarquement de la cargaison.Les médecins du port prennent l'affaire avec détachement et décident une quarantaine «douce» : les marins sont débarqués et enfermés dans un dispensaire. Mais les hommes, une fois à terre, n'entendent plus s'occuper de leur linge sale. Ils en font des ballots qu'ils confient à des lavandières...Le 20 juin, une lavandière meurt après quelques jours d'agonie sans que quiconque prenne garde au «charbon» apparu sur ses lèvres. C'est seulement le 9 juillet, après quelques autres décès, que deux médecins venus au chevet d'un adolescent donnent enfin l'alerte. La peste !L'épidémie va bientôt faire un millier de morts par jour dans la ville. L'évêque, Monseigneur Belsunce, parcourt les rues au mépris de la mort, assiste et secourt les malades. Le chevalier Roze libère des bagnards et, avec eux, incinère les cadavres qui par milliers pourrissent dans les rues. Tâche indispensable et ô combien dangereuse ! Sur 200 forçats, 12 sont encore en vie cinq jours plus tard.En deux mois, Marseille va perdre la moitié de ses 100 000 habitants et la peste va tuer dans l'ensemble de la région pas moins de 220 000 personnes... Le chevalier Nicolas Roze déblayant la Tourette ; scène de la peste de 1720 à Marseille (Michel Serre, musée Atger, Montpellier)NB : Pire que la COVID !!
| |
| | | mimi1260 Moderateur
Messages : 47051 Qualité : Qualité
fidèle en amitié
| Sujet: ça s'est passé un 30mai... Lun 30 Mai 2022 - 9:24 | |
| 30 mai 1854 - Création du bagne de Cayenne, en GuyaneLe 30 mai 1854, sous le Second Empire, une loi relative aux travaux forcés officialise la création du bagne de Cayenne, en Guyane. L'objectif est de remplacer les bagnes des ports métropolitains, Rochefort, Brest et Toulon, mais aussi de peupler la colonie. Départ de la bande à Bonnot pour le bagne de Cayenne, à La Rochelle en 1913La « terre de la Grande Punition »Dès la Révolution, Cayenne a accueilli des proscrits royalistes arrêtés à la suite du coup d'État du 18 Fructidor (4 septembre 1797). 65 députés et 35 journalistes furent ainsi condamnés à la « guillotine sèche ». À la suite du coup d'État de Napoléon III, la Guyane reçut encore trois mille prisonniers.À partir de 1854, les bagnards, dits « transportés », sont astreints à des travaux forcés et parqués dans différents camps, à Cayenne mais aussi à Saint-Laurent-du Moroni, Sinnamary ou encore aux îles du Salut. Selon le principe du « doublage », les survivants ont l'obligation de résider dans la colonie pendant autant de temps qu'ils y ont été incarcérés, voire toute leur vie si leur peine est supérieure à huit ans. Ils reçoivent pour leur subsistance un lot de terres.L'administration pénitentiaire espère de la sorte contribuer à la mise en valeur de la colonie, comme avec les convicts anglais en Australie. Mais sous le climat tropical, dans une nature profondément hostile, avec des hommes détruits par la brutalité de leur détention, cette tentative se solde par un échec total. En 1867, du fait d'une trop grande mortalité parmi les Européens, le bagne est réservé aux condamnés des colonies.Les condamnés de la métropole sont alors dirigés vers le bagne de Nouvelle-Calédonie, ouvert en 1864, dix ans après Cayenne, suivant un décret signé par Napoléon III le 2 septembre 1863. Il va accueillir 22 000 « transportés » jusqu'à sa suppression en 1887, en raison de conditions de détention jugées trop... douces. Il s'agit de condamnés de droit commun mais aussi politiques. De 1872 à 1878, vingt-deux navires vont ainsi amener sur l'île près de 4 500 Communards, dont l'institutrice Louise Michel, et 90 déportés kabyles coupables de s'être rebellés contre la République en 1871. Exécution capitale au bagne de Cayenne, vers 1925En 1887, les condamnés européens retrouvent donc le chemin de Cayenne.La loi de relégation du 27 mai 1885 astreint à résidence en Guyane les condamnés récidivistes et certains petits délinquants. Certains de ces « relégués » sont astreints au travail forcé, d'autres simplement détenus. Parmi eux, le capitaine Alfred Dreyfus, incarcéré de mars 1898 à juin 1899 sur l'île du Diable, l'une des trois îles du Salut.Le bagne sort avec lui de l'anonymat, et un peu plus tard, dans les années 1920, le journaliste Albert Londres va dénoncer avec brio les conditions d'incarcération. « Ici, morts vivants, dans des cercueils - je veux dire des cellules -, des hommes expient, solitairement », écrit-il devant des cachots de quatre mètres carrés.Le 17 juin 1938, Gaston Monnerville, petit-fils d'esclave guyanais devenu sous-secrétaire d'État aux Colonies, fait voter une loi prévoyant enfin la suppression du bagne de Cayenne. Celle-ci ne deviendra effective qu'en 1946, quand la colonie sera érigée en département d'outre-mer.Au total, la Guyane aura accueilli 52 000 « transportés » et 16 000 « relégués » ; la Nouvelle-Calédonie, 20 000 « transportés » et 10 000 « transportés ». Forçats malgaches au bagne de CayenneLa Guyane, terre de tous les miragesLa Guyane est la seule dépendance d'outre-mer avec des frontières terrestres (à part l'île antillaise de Saint-Martin, partagée entre la France et les Pays-Bas). Grande comme le Massif central (83 000 km2) et peuplée de seulement 250 000 habitants (2017), c'est un pan de l'immense massif forestier amazonien.Des marins normands abordent le rivage vers 1637 et l'amiral Jean d'Estrées occupe en 1676 la presqu'île de Cayenne, capitale de la région. Sur le littoral s'installent quelques plantations esclavagistes semblables à celles des Antilles.Au siècle suivant, en 1763, le gouvernement de Louis XV tente de mettre en valeur cette région inhospitalière, aussi appelée « France équinoxiale », de la même façon qu'il a tenté de coloniser la Louisiane. Autour de Kourou, il lance des travaux de drainage à la façon des voisins hollandais et fait venir des paysans européens de toutes origines. Total échec.Revendiquée par les Hollandais, les Anglais et les Portugais, la Guyane est définitivement attribuée à la France en 1817, sur une décision du congrès de Vienne. Comme tous les habitants des « vieilles colonies » héritées de l'Ancien Régime, les Guyanais reçoivent la citoyenneté française et le droit de vote en avril 1848, en même temps qu'est aboli l'esclavage.Victime de la mauvaise image colportée par les bagnes, la Guyane sort à nouveau de l'anonymat en 1964, quand le général de Gaulle décide d'implanter une base de lancement de fusées à Kourou, près de l'Équateur et donc à une latitude idéale pour les vols spatiaux. Le Centre Spatial Guyanais, utilisé par tous les opérateurs européens et même russes, fait aujourd'hui la fierté du département sans pour autant nourrir sa prospérité. Son personnel essentiellement européen vit en vase clos, à l'écart de la population métissée et de ses problèmes.Cette population endure tous les maux imaginables : violence, immigration clandestine, alcoolisme, manque d'éducation, illettrisme, absence de travail productif, corruption des élus, misère (PIB/habitant en 2017 : 16 000 euros au lieu de 32 000 pour la France). Elle parle une trentaine de langues et dialectes, notamment créoles, amérindiennes ou caribéennes. Elle perçoit comme des colons les jeunes métropolitains de passage, qui viennent les éduquer et les encadrer... avec à la clé de très généreuses primes.Même la nature se rebelle. La forêt tropicale mérite ici plus qu'ailleurs le surnom d'« enfer vert » avec ses moustiques vecteurs de maladies (malaria, chikungunya...) et surtout la pollution des cours d'eau au mercure, due à l'orpaillage clandestin. Les Amérindiens en font les frais... tout comme les gendarmes qui affrontent périodiquement des orpailleurs lourdement armés, au péril de leur vie et loin des caméras. | |
| | | | ça s'est passé un 30mai... | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |