Explosion AZF: 10 ans ans après,
Toulouse se recueille dans le souvenir du choc
Explosion AZF: 10 ans ans après, Toulouse se recueille dans le souvenir du choc
Les anciens salariés, qui ont perdu une vingtaine des leurs le 21 septembre 2001, ressentent, eux, comme une atteinte à leur honneur la mise en cause de l'usine et de son personnel.
Toutes les sirènes vont retentir et Toulouse se recueillir ce mercredi à 10H17, l'heure précise à laquelle l'usine AZF a explosé il y a dix ans, causant la plus grave catastrophe industrielle qu'ait connue la France depuis 1945.
Ce matin-là, une déflagration équivalant à un séisme de 3,4 sur l'échelle de Richter sema la mort et la désolation à quelques kilomètres seulement de la place du Capitole: 31 morts, des milliers de blessés, des dizaines de milliers de bâtiments et logements sinistrés.
Dix jours après les attentats anti-américains du 11-Septembre, Toulouse s'est brièvement demandé si la France et elle étaient attaquées à leur tour. C'est en fait l'usine de fertilisants et de produits industriels AZF de la société Grande Paroisse (groupe Total) qui avait été soufflée par l'explosion d'un stock de 300 tonnes de nitrate d'ammonium.
Malgré l'ampleur d'un drame qui a laissé une empreinte profonde dans la mémoire toulousaine, malgré ou à cause d'un procès fleuve qui s'est conclu sans coupable désigné, c'est une nouvelle fois, et comme chaque année, dans la division que Toulouse commémorera la catastrophe.
Inquiète, la municipalité socialiste a, pour la première fois, pris en main les commémorations pour tenter de réunir enfin les anciens salariés d'AZF et les sinistrés dans le recueillement au même endroit au même moment.
Elle a fait déplacer exprès une stèle en hommage aux morts pour la disposer sur le site de l'usine aujourd'hui disparue. Elle a invité le plus grand nombre à se rassembler là dans le silence à 10H17, avec différentes personnalités nationales et locales.
Certains répondront à cet appel à la réconciliation. D'autres, comme l'Association des sinistrés du 21 septembre 2001, continueront à organiser leur cérémonie à part parce qu'ils refusent de "cautionner un silence complice sur la responsabilité du groupe Total".
Les anciens salariés, qui ont perdu une vingtaine des leurs le 21 septembre 2001, ressentent, eux, comme une atteinte à leur honneur la mise en cause de l'usine et de son personnel.
Un procès en appel s'ouvre le 3 novembre pour tenter, pendant quatre mois, de faire la lumière sur cette tragédie.
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