George Brassens : une vie, une œuvre
Ce samedi 29 octobre 2011, nous célébrons les 30 ans de la mort de l’auteur-compositeur et interprète français George Brassens. A cette occasion, revenons sur la vie de cette figure de la chanson qui osait dire tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas.
Né dans le petit port méditerranéen de Sète le 22 octobre 1921, il vit dans un environnement familial où la musique ne manque pas. Il est sourtout influencé par sa mère d’origine napolitaine qui a un certain goût pour les chansons traditionnelles de son pays et pour les mélodies à la mandoline.
Il se passionne très tôt pour la poésie et commence à écrire des poèmes et quelques textes de chansons qu’il adapte à des airs dans le vent. Elève moyen et peu intéressé par les études, il songe à quitter Sète pour la capitale. C’est suite à une petite affaire de vol qu’il quitte le collège en 1939. Avant son départ pour Paris, il travaille avec son père comme maçon mais cette profession ne lui réussit pas.
De Paris à Basdorf
Arrivé à Paris en 1940, il vit chez sa tante Antoinette Dagrosa et travaille comme ouvrier dans l’entreprise automobile Renault. Il est envoyé en Allemagne pour le STO (Service du Travail Obligatoire) en mars 43 au camp de Basdorf, près de Berlin). Il rencontre Pierre Ontiéniente, prisonnier comme lui qu’il surnommera « Gibraltar ». Celui-ci deviendra en 1956 le secrétaire et homme de confiance du chanteur.
Retour en France
Après son retour en France lors d’une permission en mars 44, il décide de ne pas repartir pour l’Allemagne. Il se cache chez un couple d’ami, Jeanne et Marcel Planche et leur consacre des chansons ; dont les plus célèbres La canne de Jeanne en 1953 ou Chanson pour l’auvergnat pour Marcel en 1955.
Infatigable travailleur, il écrit une grande partie de son répertoire avec sa façon de composer si spéciale. Il commence par créer les rimes des textes en scandant le rythme de la main sur le coin de table. Une fois le texte mis en place, il adapte la mélodie au piano et compose très rarement à la guitare. N’ayant aucune connaissance du solfège. Sous des apparences simples, ses partitions sont pourtant riches et complexes.
Sensible aux idées anarchistes, en 1946 il écrit quelques articles dans la revue Le libertaire pour gagner sa vie. Les textes de Brassens expriment ses idées pour lutter contre l’hypocrisie de la société. L’année suivante, il écrit ses plus grandes chansons telles que Brave Margot et Le Gorille, titre interdit d’antenne.
C’est à cette époque qu’il rencontre Joha Heiman. Surnommée Püppchen (« petite poupée » en allemand), Joha restera aux côté de Brassens jusqu’au bout. Cependant, d’un commun accord, le couple décide de ne pas partager le même toit.
Vers un succès triomphal
Début des années 50, Georges Brassens fait connaissance avec le succès. Suite à une audition qu’il passe le soir du 6 mars 1952, il séduit le peu de spectateurs présents, dont Patachou qui l’engage sur le champ. Le musicien Pierre Nicolas, qui deviendra son contrebassiste attitré, le convainc de chanter lui-même ses titres.
Le fameux dénicheur de talents, Jacques Canetti, le repère et lui propose d’enregistrer quatre 78 tours sous le label Polydor. C’est le début du grand succès de Brassens auprès du public et des critiques. Bien que ses chansons scandalisent le public à l’écoute de titre comme Hécatombe, La Ronde des Jurons et Putain de toi. Il continuera à dénoncer les travers de la société. Le 16 octobre 1953, il fait sa toute première grande scène parisienne à Bobino.
Une dépêche AFP annonce par erreur la mort de Georges Brassens en 1965. Il répondra : « C’est très exagéré ». Cette année-là, c’est le père de l’artiste qui décède, Louis Brassens, suivi de son ami Marcel Planche un peu plus tard.
La fin d’une grande histoire
Il entame son ultime tournée en France et en Belgique en 1973. En 1976, il sort son dernier album et monte pour la dernière fois sur la scène de Bobino le 20 mars 1977.
Atteint d’une maladie chronique des reins et d’un cancer, il se fait opérer pour la troisième fois en novembre 80. Le 29 octobre 1981, la presse ne se trompe pas, Brassens est mort des suites d’un cancer. Ses derniers mots à sa compagne Püppchen avant de s’éteindre furent : « J’aurais bien vécu encore un peu ».