La Bougie du Sapeur » dans les kiosques dès maintenant et jusqu’à aujourd’hui « La Bougie du Sapeur » est en vente aujourd’hui
dans les kiosques. Profitez-en, demain ça sera fini. Car « La Bougie du
Sapeur » est le seul quotidien d’information à ne paraître que le 29
février, tous les quatre ans.
Le 29 février 1980 paraissait le premier numéro de
La Bougie du Sapeur. Le
nom de cette publication vient du Sapeur Camember (sans T), personnage créé par
Christophe,
alias Georges Colomb (1856-1945), botaniste réputé, pédagogue qui, pour
la
petite histoire, a été le professeur de Marcel Proust, a été également
un précurseur génial de la bande dessinée (pour connaître la vie de
Christophe, le mieux est encore de lire la
biographie que lui a consacrée François Caradec - Pierre Horay éditeur,
1981).
Le personnage du Sapeur Camember est
né sous le signe de la loufoquerie insolite, annonciatrice d’Alphonse Allais,
Tristan Bernard (dont Christophe était un ami), Mac Orlan... Le Sapeur Camember
dont les aventures sont parues dans la presse de 1890 à 1896 est un soldat un
peu simplet, innocent, qui pratique la dérision sans le savoir. C’est un peu
notre brave soldat Chvéïk.
Né le 29 février 1844, le Sapeur Camember incorpore l’armée
à l’âge de 5 ans...
La Bougie du Sapeur qui paraît aujourd’hui fête, elle, ses 8
ans. Elle sort, depuis, chaque année bissextile. Le Sapeur Camember est devenu l’objet d’un culte
sympathique. C’est à Lure, ville où Christophe a vu le jour, qu’est née,
en février 2004 (le 29) La Confrérie du Sapeur.
La Bougie du Sapeur connaît le même engouement. On l’attend
chez son marchand de journaux, ses anciens numéros sont collectionnés. On les
trouve à des prix parfois excessifs sur les sites de vente en ligne.
Il est à parier que ce soir il n’en restera plus. Pourtant,
si
La Bougie du Sapeur paraissait chaque jour, aurait-elle autant de
succès ? Son prix, d’abord, ne serait guère attractif vu la concurrence.
Quatre euros pour un quotidien c’est cher, même si le tarif est inchangé depuis
quatre ans (avant on comptait en euros). Mais ce qui fait sa force, évidemment,
c’est à la fois son retour régulier dans les kiosques et l’effet de surprise qui
accompagne sa parution.
Le délai de quatre ans entre chaque numéro permet de traiter
l’information sans passion, avec le recul nécessaire et un humour potache à mi-distance entre le
Canardet les chansonniers. On ne se prend pas au sérieux.
L’ensemble est désuet, la maquette d’un autre temps, mais qu’importe...
Quatre ans c’est aussi le temps de « stocker tout ce
qui est risible ». Il faut quatre mois pour faire le tri, arbitrer. Le
scoop cette année est de ne pas parler une seule fois de Nicolas Sarkozy.
Mais c’est aussi d’avoir évalué les ministres avant même Eric Besson.
« Il n’aura plus qu’à nous recopier », plaisante Jean d’Indy.
Paraître chaque année bissextile n’empêche pas de traiter d’actualité chaude. Pour
cette année,
La Bougie révèle que la Société Générale aurait proposé un
poste à Patrick Bruel, chanteur, mais aussi joueur de poker émérite. Selon le
journal lui-même, « la direction de la banque a refusé tous commentaires ».
Cela laisse quand même pas mal de temps aux journalistes
pour peaufiner leurs sujets... « Vous rigolez, s’exclame Jean d’Indy, le
rédacteur en chef et, comme il le dit lui-même "l’homme à tout
faire" : les journalistes ne rendent jamais leur papier à
l’heure. Y’a rien à faire. A chaque numéro c’est pareil, on est obligé de
refuser des dessins ou des articles. »
Cette année, le bouclage est tombé le 18 février. Les
200 000 exemplaires du journal, distribués par les NMPP, sont en vente depuis
hier, « comme
Le Monde », s’amuse Jean d’Indy. Celui-ci, patron de
France Galop, est le seul non-journaliste du « conseil de
surveillance ».
La Bougie du Sapeur, pour ceux qui n’en seraient pas convaincus, est un
vrai journal, avec de vraies rubriques dedans : des recettes de cuisine,
des conseils pratiques, de grandes enquêtes de société (« Faut-il coucher
pour réussir ?), des mots croisés et même un feuilleton. Cette année
La
Bougie innove puisque la suite des « Sosies de Franck Faure » ne paraîtra
que dans le prochain numéro. En attendant, le lecteur en haleine devra
patienter avec un nouveau feuilleton, « Le Connard à l’orange », dont la suite ne
paraîtra qu’en 2016. D’inévitables pages « Sports » (dommage qu’il
manque les résultats des dernières coupes du monde de foot et de rugby...),
« Spectacle », « Culture », « Vie
internationale », « Société », et même « Courrier des
lecteurs » (mais pas de météo ni d’horoscope), bref un journal comme un
autre où la « Vie politique » tient une place de choix.
Seule vraie
différence avec la presse qui paraît laborieusement chaque jour :
La bougie du Sapeur n’a pas de site web : « Nous sommes des amateurs de
papier. Les sites web, il y en a d’autres qui le font très
bien ! »
En 2004,
La Bougie du Sapeur, exceptionnellement, n’est pas sorti. C’était
un dimanche. A la place, les lecteurs ont découvert un nouveau supplément,
La
Bougie dimanche. Le prochain numéro de ce supplément dominical doit paraître,
si nos calculs sont exacts, en 2032. Le numéro d’aujourd’hui inaugure le supplément
Bougie
du Sapeur Madame, un choix délibéré et même revendiqué !
Moyennant 100 euros, on peut s’abonner pour tout le XXIe siècle. C’est
pas donné, mais c’est un investissement qui profitera à la descendance.
Avant
l’heure ce n’est pas l’heure, après l’heure ce n’est plus l’heure. La
Bougie du Sapeur qui met un point d’honneur à être présent chaque 29 février, n’est
jamais en retard. Mais il n’est pas non plus en avance sur son temps.
Pays Langue Périodicité Genre Diffusion Date de fondation Éditeur Directeur de la rédaction Rédacteur en chef ISSN
La Bougie du sapeur |
France |
Français |
Quasi-quadriennale |
Humoristique |
200 000 ex. (29 février 2008) |
1980 |
Paris |
|
Richard Prideaux-Debuisson |
Jean d'Indy |
0761-6147
|
La Bougie du sapeur ou
la Bougie du Sapeur (la typographie du titre varie selon les numéros) est depuis 1980 un journal périodique humoristique français qui paraît tous les 29 février, soit quasiment
1 tous les quatre ans (les années bissextiles). Sont déjà parus 9 numéros. Le dernier date du 29 février 2012 et le prochain est prévu pour le 29 février 2016.
En 2004, en supplément du numéro 7, paraissait le numéro 1 de
La Bougie du Sapeur - Dimanche, destiné à ne paraître que les 29 février qui sont aussi des dimanches (soit quasimenttous les 28 ans). Le prochain supplément accompagnera donc l'édition du
dimanche 29 février 2032. De même, en 2008, est paru le premier numéro
du supplément
La Bougie du sapeur - Madame, qui lui en revanche paraîtra systématiquement.
Son nom a été choisi en hommage au héros de bande dessinée créé par Christophe, le sapeur Camember, personnage né un 29 février, dont on souffle donc les bougies d'anniversaire à cette date presque
1 quadriennale.
Le journal est tiré à 200 000 exemplaires et est distribué par Presstalis (ex.NMPP). Il a été fondé par Jacques Debuisson et Christian Bailly. Son rédacteur en chef est Jean d'Indy, son directeur de la publication Richard Prideaux-Debuisson.
Fait amusant, à la fin du journal vendu 4 euros pièce, il y a un encart à découper pour s'abonner : 100 euros pour tout le XXI
e siècle.
Pour le numéro 8 de 2008, les fonds récoltés ont été reversés à une association s'occupant d'adolescents atteints d'autisme.