Sujet: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Ven 15 Déc 2017 - 9:00
Rappel du premier message :
15 décembre 1805 Napoléon signe le décret de création des maisons d’éducation de la Légion d’honneur
Ces maisons d’éducation — le château d’Écouen, qui avait été transformé en prison lors de la Révolution, fut désigné dès 1806 par l’empereur pour y recevoir la première de ces maisons — avaient pour but d’assurer l’éducation de jeunes filles pauvres ou orphelines de guerre dont les parents, grands-parents ou arrière-grands-parents avaient reçu la Légion d’honneur
Le décret de création de ces maisons d’éducation, qui fut signé au Palais de Schönbrunn (Autriche) le 24 frimaire an XIV (15 décembre 1805), comportait les articles suivants :
Art. 1er. Il sera établi des maisons d’éducation pour les filles des membres de la Légion d’honneur. Le nombre de ces maisons ne pourra excéder celui de trois.
Article 2. Les lieux où elles seront établies seront fixés ultérieurement par nous, sur les rapports qui seront faits par le grand-chancelier de la Légion d’honneur, en grand-conseil.
Article 3. Ces établissements feront partie de ceux de la cohorte dans l’étendue territoriale de laquelle ils seront situés.
Article 4. Les frais de ces établissements seront pris sur les fonds de la Légion d’honneur.
Article 5. Ces maisons seront administrées sous la direction et la surveillance du grand-chancelier de la Légion d’honneur.
Article 6. Le nombre des élèves sera de cent par maison.
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Article 7. Les enfants ne seront admis qu’après sept ans accomplis, et ne seront plus reçus s’ils ont plus de dix ans.
Article 8. Néanmoins les filles des membres de la Légion d’honneur qui s’embarqueront pour les colonies, ou partiront pour l’armée, pourront être admises plus tard si elles ont perdu leur mère.
Article 9. Le grand-chancelier de la Légion d’honneur dressera incessamment et nous présentera un projet de règlement : 1° Sur le mode d’admission des élèves ; 2° Sur la durée de leur séjour dans la maison ; 3° Sur ce qui sera fait pour elles à leur sortie, suivant les cas, et sur leur dotation ; 4° Sur le régime de la maison et son administration ; 5° Sur les qualités et les fonctions des personnes qui seront employées dans la maison, le mode de leur nomination et leur traitement.
Article 10. Il dressera également un autre projet de règlement sur l’instruction des élèves.
Le château d’Écouen, où fut installée la première maison d’éducation, et qui abrite depuis 1977 le musée national de la Renaissance
C’est quelques mois après son décret que, afin d’y abriter la première maison d’éducation, l’empereur désigne le 6 juillet 1806 le château d’Écouen et ses dépendances, cédés à la caisse d’amortissement par la Légion d’honneur, qui lui seront rétrocédés pour une valeur égale au prix de la cession faite à la caisse d’amortissement par la Légion d’honneur. Le 14 mai 1807, du camp de Finkenstein, du fond de l’Allemagne, l’empereur décrète que les bois d’Écouen, de la contenance de cent cinquante hectares, qui touchent le château, et font partie de la Légion d’honneur, seront affectés aux dépenses de la maison impériale Napoléon d’Écouen.
Joseph Boze, Portrait de Jeanne-Louise-Henriette Campan (1786), Versailles, musée de l’Histoire de France.
Le lendemain, 15 mai, Napoléon adresse une lettre au grand chancelier, dans laquelle il lui explique comment il entend l’éducation des femmes, quelles bases il veut qu’on lui donne, comment on lui fera par la religion des femmes solides, et comment, en leur apprenant tous les ouvrages de leur sexe, on les préparera à être de bonnes épouses, de dignes mères de famille. Puis, par un décret du 15 septembre 1807, il nomme Mme Campan directrice de la maison d’éducation d’Écouen.
(D’après « Écouen. La paroisse, le château, la maison d’éducation » paru en 1865 et « Fastes de la Légion d’honneur » paru en 1842)
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Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mar 17 Juil 2018 - 11:54
Merci à toi de me lire
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mar 17 Juil 2018 - 12:01
C'est toujours avec plaisir que de lire tes posts et surtout ces tranches de notre Histoire ou les destinées d'hommes ou femmes célèbres qui , eux aussi , ont marqué l'Histoire .
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mer 18 Juil 2018 - 8:40
18 juillet 1925 Parution de Mein Kampf
Couverture Mein Kampf (1925)
Le 18 juillet 1925, Adolf Hitler publie le 1er volume de Mein Kampf (en français « Mon combat »). Le second paraîtra le 11 décembre suivant, soit un an à peine après que l'agitateur politique est sorti de la prison de Landsberg. C'est là qu'il a rédigé ce volumineux plaidoyer politique avec le concours de son fidèle Rudolf Hess.
Mein Kampf connaît un succès modeste jusqu'en 1929. Ensuite, son tirage va progresser rapidement et assurer une grande aisance financière à son auteur dès le début des années 1930. Il va atteindre une dizaine de millions d'exemplaires à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une première traduction paraît en français en 1934, avec la couverture barrée d'une citation du maréchal Lyautey : « Tout Français doit lire ce livre », sous-entendu pour s'informer sur les thèses des nazis désormais au pouvoir en Allemagne : racisme, antisémitisme, antichristianisme, espace vital, revanche...
Après l'annexion par l'Allemagne, de nombreux juifs de Vienne subirent des humiliations par les nazis, comme le nettoyage des trottoirs de la ville, avec l'approbation d'une partie de la population.
En vente libre sous réserve d'être accompagné d'un avertissement, le livre est tombé dans le domaine public en 2016.
En France, les éditions Fayard — déjà éditrices du livre en 1938 — annoncent, le 14 octobre 2015, qu'elles publieront une réédition de Mein Kampf en 2016, date à laquelle le livre d'Adolf Hitler tombe officiellement dans le domaine public. Cette nouvelle édition est traduite par Olivier Mannoni sous le contrôle d'un comité d'historiens français et étrangers qui établit depuis plusieurs années l'appareil critique. Dans une lettre ouverte adressée aux éditions Fayard, intitulée « Non ! Pas Mein Kampf quand il y a déjà Le Pen », Jean-Luc Mélenchon s'oppose à cette réédition du « texte principal du plus grand criminel de l'ère moderne » et « acte de condamnation à mort de six millions de personnes ». La nouvelle édition est reportée par Fayard à 2020, au plus tôt.
Eva Justin procédant à des mesures anthropométriques d'une femme rom.
Quelques citations * La France est désignée comme un ennemi à abattre pour ses manœuvres anti-allemandes, considérées d'ailleurs comme logiques : « Je ne croirai jamais à une modification des projets que la France nourrit à notre égard ; car ils ne sont, au fond, que l'expression de l'instinct de conservation de la nation française. Si j'étais français et si, par conséquent, la grandeur de la France m'était aussi chère que m'est sacrée celle de l'Allemagne, je ne pourrais et ne voudrais agir autrement que ne le fait, en fin de compte, un Clemenceau ». * Autre citation : « Notre objectif primordial est d’écraser la France. Il faut rassembler d’abord toute notre énergie contre ce peuple qui nous hait. Dans l’anéantissement de la France, l’Allemagne voit le moyen de donner à notre peuple sur un autre théâtre toute l’extension dont il est capable ».
Un mariage en Allemagne en 1936. « Le chancelier Hitler a décidé d'offrir à chaque ménage, à l'occasion de leur mariage, un exemplaire de son livre Mein Kampf ».
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mer 18 Juil 2018 - 10:32
Opaline , le nationalisme est la pire des catastrophes , qui sont arrivées et qui peuvent encore se produire , hélas .
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Jeu 19 Juil 2018 - 8:09
19 juillet 2001 Découverte de Toumaï
Le 19 juillet 2001, une mission franco-tchadienne conduite par le paléontologue Michel Brunet (université de Poitiers) découvre un crâne vieux de sept millions d'années et quelques autres ossements en un lieu désertique autrefois baigné par les eaux du lac Tchad.
Il est baptisé Toumaï (« espoir de vie » en langue locale) sur une suggestion du président tchadien Idriss Déby, désireux de perpétuer le souvenir de l'un de ses frères d'armes !
On le considère aujourd'hui comme le plus ancien ancêtre de la lignée qui a donné naissance aux humains, après sa séparation d'avec les chimpanzés, bien avant la célèbre Lucy.
Michel Brunet
Mais s'agit-il d'un homme ou plus simplement d'un gorille ? La question reste ouverte dans l'attente d'un fémur qui pourrait démontrer que Toumaï était un bipède, comme Lucy et nous...
Du rififi chez les préhistoriens
Justement, le fémur existe ! Il figurait parmi les ossements découverts autour du crâne mais Michel Brunet ne lui a pas prêté attention et son histoire va donner lieu à un singulière controverse.
Polémique autour du fémur caché
En février 2004, à Poitiers, une étudiante, Aude Bergeret, se penche sur les ossements découverts au Tchad et s'interroge sur un os allongé qui a toutes les apparences d'un fémur. Elle en parle à son professeur Roberto Macchiarelli qui a vite fait de reconnaître le fémur d'un hominidé. C'est un mauvais point pour Michel Brunet qui craint qu'on ne lui reproche sa gestion négligente de la découverte. Tout est fait dès lors pour cacher ledit fémur. Aude Bergeret est privée de thèse et Roberto Macchiarelli contraint de changer de laboratoire.
Aude Bergeret
En 2009, Alain Beauvilain, un ancien collaborateur de Michel Brunet, en conflit avec celui-ci, publie la photo des ossements trouvés avec le crâne (voir ci-dessus). Il s'ensuit des bruits de couloir dans le milieu scientifique. Rien de plus jusqu'à ce 22 janvier 2018 où Roberto Macchiarelli officialise dans la revue Nature l'existence du fémur. Ces anthropologues contestent notamment la bipédie de Toumaï : la morphologie de son crâne serait incompatible avec la bipédie, car elle ne permettrait pas à l'individu de garder la tête droite. En outre, le crâne de Toumaï a été découvert aux côtés d'autres fossiles appartenant à l'espèce Sahelanthropus tchadensis : des fragments de mandibules, des dents et surtout, un fémur. Ce dernier, qui n'a toujours pas fait l'objet d'une étude, pourrait prouver de manière définitive que Toumaï n'était pas bipède.
Sur France Inter, Michel Brunet plaide sa cause et convient de publier enfin une communication sur l'os du scandale. Reste à voir s'il appartient bien au même individu que le crâne (d'après une enquête de Nicolas Constans, Le Mondequi montre que le milieu scientifique n'est pas plus irénique que celui des affaires).
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Sam 21 Juil 2018 - 7:39
21 juillet 1798 Bataille des Pyramides
La bataille des Pyramides, huile sur toile de Antoine-Jean Gros, 1810.
Le 21 juillet 1798, non loin des pyramides de Gizeh, le général Napoléon Bonaparte défait les Mamelouks. Habilement exploitée par la propagande napoléonienne, cette bataille va magnifier l'image du général vainqueur en lui apportant une touche supplémentaire d'exotisme et d'épopée orientale.
Elle n'empêchera pas l'expédition d'Égypte de déboucher sur un fiasco militaire, le premier avant ceux de Saint-Domingue, d'Espagne et de Russie.
Vivant Denon Portrait par Robert Lefèvre. Musée National du Château de Versailles.
Origines de l'expédition Cette expédition a été décidée en 1797 par le gouvernement républicain du Directoire après une série de victoires en Europe qui ont permis à la Grande Nation d'atteindre ses «frontières naturelles» sur le Rhin mais non de vaincre l'Angleterre. Le général Napoléon Bonaparte, fort de ses victoires en Italie, caresse le rêve d'une expédition orientale qui permettrait de couper à l'Angleterre la route des Indes. Le ministre des Relations extérieures, Talleyrand, partage son rêve. En conséquence de quoi le Directoire décide, début 1798, d'envahir la Confédération suisse, alliée séculaire de la France, afin de financer la future expédition d'Orient avec le trésor de Berne.
Bonaparte en Egypte
Bonaparte, récemment nommé membre de l'Institut, rassemble une pléiade de jeunes scientifiques, ingénieurs, artistes et humanistes. Parmi eux, l'artiste aventurier Vivant Denon, qui recueille à 51 ans la chance de sa vie, le mathématicien Gaspard Monge, le naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire...
La conquête La flotte appareille de Toulon le 19 mai avec au total 54.000 hommes ! Elle s'empare au passage de l'île de Malte. Trois siècles plus tôt, l'île avait été confiée par Charles Quint aux Chevaliers de l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, dénommés ensuite de Rhodes puis de Malte. Enfin, le corps expéditionnaire débarque à Alexandrie le 2 juillet après avoir échappé presque par miracle à la poursuite de la flotte britannique aux ordres de Nelson. L'Égypte, sous l'autorité nominale du sultan d'Istamboul, est alors dominée par une caste militaire, les Mamelouks.
« Bataille des Pyramides » (peinture de Wojciech Kossak, 1896).
Pressé d'en finir, Bonaparte se dirige d'Alexandrie vers Le Caire, capitale de l'Égypte, par le chemin le plus court, à travers le désert. Non préparés au soleil, les soldats endurent pendant trois semaines des souffrances épouvantables.
C'est enfin le heurt décisif avec les troupes de Mourad Bey au pied des Pyramides. La bataille dure à peine deux heures. Avec son sens de la propagande, le général invente à propos de cette journée la harangue célèbre : «Soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent !». C'est le point culminant de l'expédition d'Égypte.
Desaix par Andrea Appiani (1800)
Trompeuse séduction de l'Orient Le général Louis Desaix poursuit les fuyards jusqu'en Haute-Égypte, complétant la soumission du pays. Bonaparte, quant à lui, joue le vizir au Caire, une ville bruissante de plus de 200.000 habitants dans un pays qui en compte trois millions (25 fois plus aujourd'hui). Mais ses illusions se dissipent lorsque sa flotte est détruite à Aboukir.
Prisonnier de sa conquête, Bonaparte ne songe plus dès lors qu'à s'en sortir. Ce sera chose faite le 8 octobre 1799 quand il débarquera à Fréjus... La malheureuse armée d'Égypte, quant à elle, se rendra aux Anglais le 31 août 1801.
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Dim 22 Juil 2018 - 8:15
22 juillet 1894 Epreuve finale de la première compétition automobile de l’histoire
Couverture du supplément illustré du quotidien Le Petit Journal paru le 6 aout 1894. On distingue le no 27, Peugeot 2 places piloté par Louis Rigoulot.
Première compétition automobile de l’histoire, l’épreuve Paris-Rouen des « voitures sans chevaux », organisée par Pierre Giffard, journaliste pour le quotidien Le Petit Journal, se déroula du 18 au 22 juillet 1894. Après la présentation, le premier jour, des véhicules engagés (au nombre de 26, cependant qu’il y avait eu 102 inscriptions), eut lieu sur les trois jours suivants des épreuves éliminatoires s’effectuant sur 5 parcours de 50 km, l’épreuve finale ayant lieu le 22 juillet.
Auguste Doriot -qui a déjà accompli Paris-Brest-Paris en 1891 avec Rigoulot Troisième arrivé sur Peugeot 3hp (2e en partant de la droite).
Depuis longtemps, explique Le Petit Journal, on s’occupait de remplacer, pour la traction, les chevaux qui coûtent cher à acheter et à nourrir, qui s’enrhument, glissent et s’emballent, dont les forces ont une limite ; déjà l’on avait trouvé les locomotives, les machines routières et aussi les tramways à traction mécanique. Mais même sur ce point, c’est à peine alors si dans Paris circulent de rares tramways électriques, tandis qu’on voit depuis plusieurs années déjà, dans la jolie ville de Berne, de charmants omnibus à air comprimé, qui conduisent sans secousse, sans bruit, sans accident de la gare à la fosse où s’ébattent des ours.
Le Petit Journal par Konstantin Stoitzner
Chez nous, on prétendit longtemps les voitures à traction électrique absolument impossibles sous prétexte que les chevaux s’emballaient en voyant des voitures cheminer sans être traînées par des individus de leur espèce. Un humoriste proposa d’atteler alors aux nouveaux véhicules des chevaux empaillés pour ménager la susceptibilité des autres. Le remède n’était point plus ridicule que le prétendu mal.
Le tricycle à vapeur chauffée au pétrole no 61 de Roger de Montais.
En dépit de la crainte de froisser les chevaux, on continua les études ; mais les efforts étaient isolés, par conséquent infructueux, jusqu’au jour où Le Petit Journal eut l’idée de réunir tous les inventeurs, de leur fournir le moyen de se comparer entre eux afin que tous profitassent des résultats acquis par chacun.
no 64 Panhard & Levassor, conduite par Émile Mayade.
Le succès fut immense. La condition imposée à la voiture était : être sans danger, facilement maniable pour les voyageurs, et ne pas coûter trop cher sur la route. Le prix de 5000 francs donné par le quotidien fut partagé entre MM. Panhard et Levassor d’une part, les fils de Peugeot frères de l’autre. D’autres récompenses de 2000, 1500, 1000, 500 francs, furent donné par M. Marinoni qui, en sa qualité de grand inventeur, s’intéressait généreusement aux nouvelles inventions.
Le train Scotte no 10 (omnibus de M. J. Scotte, Epernay 51).
Résultat du concours
Lundi 23 juillet, 25 personnels du Petit Journal se réunissent de 11 h à 11 h 30 et attribuent les prix à la quasi unanimité.
1er prix de 5 000 francs, est partagé entre « Panhard et Levassor » et « Les fils de Peugeot frères » 2e prix de 2 000 francs, est attribué à « De Dion, Bouton et Cie » 3e prix de 1 500 francs, est attribué à « Maurice Le Blant » (no 60) 4e prix de 1 000 francs, est partagé entre « M. Vacheron » (no 24) et « M. Le Brun » (no 42) 5e prix de 500 francs, est attribué à « M. Roger » (no 85) Le prix d'encouragement, de 500 francs, est attribué à « M. J. Scotte » (no 10) La mention honorable, avec médaille Vermeil, est attribué à « M. Roger de Montais » (no 61)
De Dion-Bouton no 4, conduite par Jules-Albert de Dion et arrivée à Rouen dès 17 h 40 (boggie à vapeur inéligible pour le prix principal).
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Lun 23 Juil 2018 - 6:57
23 juillet 1952 Nasser renverse la monarchie en Égypte
Les leaders de la Révolution égyptienne : Mohammed Naguib (à gauche) et Gamal Abdel Nasser.
Dans la nuit du 22 au 23 juillet 1952, un groupe de jeunes « Officiers libres » prend le pouvoir en Égypte et renverse le roi Farouk 1er sans effusion de sang. Ils installent à la tête du pays le général Naguib et restaurent la pleine indépendance du pays après 70 ans de tutelle britannique.
Le chef des insurgés est un lieutenant-colonel de 33 ans, Gamal Abdel Nasser. Un an plus tard, il instaure la République puis évince Naguib. En dépit d'échecs redoublés et d'un pouvoir sans partage, il va symboliser pendant plus de deux décennies la fierté arabe retrouvée. L'anniversaire de ce jour est devenu fête nationale en Égypte.
Le roi Farouk en 1948.
Un royaume humilié Le roi Farouk 1er a succédé le 6 mai 1936 à son père Fouad 1er sans cesser de faire allégeance aux Anglais. Les attentats anti-britanniques se multiplient. Le 25 janvier 1952, le général George Erskine réprime durement la révolte d'un millier de Boulouks, ou auxiliaires de police, à Ismaïlia. Il s'ensuit 49 morts dont trois Britanniques. Le pays est au bord de l'explosion. Le lendemain, un «Samedi noir», des émeutes secouent Le Caire. Des immeubles, bars, cafés et cinémas, sont incendiés et des ressortissants britanniques lynchés par la foule. La police reste les bras croisés et le roi Farouk, qui offre un banquet de six cents couverts à ses officiers, regarde sans mot dire les incendies qui illuminent la capitale.
Dans les semaines qui suivent, le Premier ministre est congédié et les ministères se succèdent sans résultat. Le régime est attaqué d'une part par la droite religieuse et des Frères musulmans, un mouvement fondé en 1928 par Hassan al-Banna en vue de prendre le pouvoir et établir un régime théocratique ; d'autre part par le mouvement progressiste des «Officiers libres», fondé par un lieutenant-colonel de 33 ans d'humble extraction, Gamal Abdel Nasser.
Gamal Abdel Nasser.
Un héros pour sauver l'Égypte Le 21 juillet 1952, les Officiers libres décident de passer aux actes. Le déclenchement de l'insurrection doit avoir lieu à minuit. Mais leur complot est découvert et le chef d'état-major réunit les chefs de l'armée en vue d'arrêter les officiers séditieux. La troupe entoure la caserne où ils se sont réunis. Coup de théâtre. Le chef des assaillants se range du côté des Officiers libres et gagne avec ses troupes le Grand Quartier général où délibèrent les chefs de l'armée. Les sentinelles ne se doutent de rien en voyant revenir leurs camarades. En un quart d'heure, l'état-major est capturé.
Dans la nuit même du 22 au 23 juillet, tous les points névralgiques de la capitale sont occupés par les insurgés. Au petit matin, un officier prend la précaution d'avertir l'ambassade britannique que «l'action qui se déroule est d'ordre purement intérieur et que toute tentative d'immixtion de la part des autorités britanniques sera considérée comme un acte d'hostilité» (*).
Vainqueur du bras de fer qui l'oppose à la monarchie, Nasser fait réveiller le général Mohamed Naguib (41 ans), un aîné plus connu et plus prestigieux que lui. Il s'efface devant lui et lui remet la présidence du Conseil et le commandement en chef des armées. Homme intègre et sympathique, Néguib, à vrai dire, n'a ni l'étoffe ni l'ambition d'un chef. Soucieux d'instaurer une démocratie parlementaire, il se montre très conciliant à l'égard de la puissante confrérie islamiste des Frères musulmans. Sitôt aux commandes, Nasser impose une réforme agraire majeure par laquelle il confisque les domaines royaux, limite la grande propriété foncière et permet à un million de petits paysans de racheter à des conditions avantageuses les terres des grands féodaux.
La renaissance arabe Le 18 juin 1953, la République est proclamée. Naguib en devient le Président et le Premier ministre. Mais il doit bientôt faire une place de Premier ministre adjoint à Nasser. Le 14 novembre 1954, Naguib est enfin déposé par son jeune rival qui devient le chef absolu de l'Égypte avec le titre de « raïs » (président ou chef, d'après un mot arabe qui désignait autrefois un dignitaire ottoman).
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Lun 23 Juil 2018 - 8:05
Merci Opaline pour ces rappels historiques
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mar 24 Juil 2018 - 14:40
24 juillet 1534 Jacques Cartier prend possession du Canada au nom du roi de France.
Portrait de Jacques Cartier par Théophile Hamel, 1844, d'après un portrait aujourd'hui disparu produit en 1839 par François Riss (1804-1886).— On ignore cependant son vrai visage
En 1532, alors qu'une guerre éclate entre la couronne du Portugal et les armateurs normands au large du Brésil, Jacques Cartier est présenté à François Ier par Jean Le Veneur, évêque de Saint-Malo et abbé du Mont-Saint-Michel. Celui-ci évoque des voyages que Cartier aurait déjà faits « en Brésil et en Terre-Neuve », pour affirmer qu'il était à même « de conduire des navires à la découverte de terres nouvelles dans le nouveau monde ». Recevant une commission du roi de France, et devenant en ce sens le successeur de Giovanni da Verrazano, Cartier dirigera, aux frais du roi, trois voyages vers l'Amérique du Nord entre 1534 et 1542, espérant y trouver un passage pour l'Asie, sinon des richesses.
Peinture dans la cathédrale de Gaspé montrant l'arrivée de Jacques Cartier à Gaspé en 1534.
Après seulement vingt jours de traversée (du 20 avril au 10 mai), Cartier atteint Terre-Neuve, avec ses deux navires et un équipage de 61 hommes. Il explore minutieusement le golfe du Saint-Laurent à partir du 10 juin. À noter cependant que le calendrier est alors en retard de 10 jours sur le calendrier grégorien instauré en 1582, et donc un anniversaire exact du début de la traversée tomberait le 30 avril au lieu du 20, pour ne donner qu'un exemple.
Monument à Jaques Cartier constitué de 6 menhirs de fonte (clin d'œil à l'origine bretonne du navigateur) ...
Le 12 juin, lors de la reconnaissance de nouveaux lieux et la dénomination de nouvelles rivières, Jacques Cartier et ses marins aperçurent, un peu à l'écart de la rivière qu'ils venaient de nommer Saint-Jacques, un grand navire originaire de La Rochelle, dont l'équipage, après une longue campagne de pêche à la morue, avait perdu son chemin au milieu des nombreuses îles du golfe du Saint-Laurent. Ils allèrent à bord de ce navire pour le conduire vers un lieu plus commode pour s'orienter, qu'ils appelèrent « Havre Jacques-Cartier ».
Cette carte espagnole de la région du Saint-Laurent, de ca. 1541, contient une légende face à l'« isla de Orliens » qui dit : « Ici sont morts de faim beaucoup de Français »
Le lundi 6 juillet, Jacques Cartier et son équipage entrent en contact avec les premiers Amérindiens de la Nation micmac, au large de la baie des Chaleurs. Les jours suivants, la confiance s'installe entre les marins et les autochtones, avec échanges de colifichets, couteaux, tissus… contre des peaux d'animaux.
Réplique, à la Tour Solidor (Saint-Malo), de la croix érigée par Jacques Cartier à Gaspé le 24 juillet 1534.
Le vendredi 24 juillet, il met pied à terre à Gaspé, y plante une croix de trente pieds. La plantation de la croix symbolisait l’appropriation des lieux au nom du roi de France, François Ier. Cette croix de bois de neuf mètres aurait vraisemblablement été plantée sur la pointe de Penouille à l'entrée du havre de Gaspé. Une théorie alternative la situerait quant à elle au nord du bassin de la rivière York.
La troupe des Français y rencontre des Iroquoiens du Saint-Laurent, venus pour la pêche, qui les accueillent sans grand plaisir. Le chef amérindien, Donnacona, après protestations, finit par permettre à Cartier d'amener deux de ses « fils » en France. La rentrée à Saint-Malo se fait le 5 septembre après une autre courte traversée de 21 jours.
Cartier à Perce Rock, Gaspé 1534
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mar 24 Juil 2018 - 18:23
Merci Opaline
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mer 25 Juil 2018 - 9:33
25 juillet 1909 Louis Blériot traverse la Manche en avion
Le 25 juillet 1909 a lieu la première traversée aérienne de la Manche. Après 32 échecs en deux ans qui lui ont valu le surnom de «roi de la casse», Louis Blériot tente le tout pour le tout et, en 27 minutes, vole de Calais à Douvres aux commandes de son dernier-né, le Blériot XI.
Un Blériot XI.
L'exploit Il est 4h15 en ce matin du 25 juillet 1909. Louis Blériot est déjà à bord de son avion, le «Blériot XI». Le vent est tombé durant la nuit et le moment semble propice pour relever le défi lancé par le journal britannique, le Daily Mail : traverser la Manche à bord d'un «plus lourd que l'air». Blériot fait signe à son mécanicien : il se lance ! 40 kilomètres de mer à traverser... une immensité, car aucun repère ne vient guider l'aviateur. L'aviateur repère des bateaux qui lui indiquent la direction de Douvres, en Grande-Bretagne. Puis il aperçoit l'immense drapeau tricolore que son ami, le journaliste Charles Fontaine a déployé dans un champ pour qu'il sache où se poser. À 5h12, après un virage, c'est chose faite : Blériot coupe le moteur sur le sol anglais. Une foule immense l'accueille. Le roi le recevra le lendemain. L'événement a un retentissement mondial.
L'appareil de la traversée.
L'aviation a fait la preuve de son utilité ! À peine cinq ans plus tard, elle va trouver un emploi inattendu comme arme de guerre pendant la Première Guerre mondiale. Ensuite seulement viendront les lignes commerciales et les applications civiles...
Le «père de l'aéronautique» Songeons qu'en 1909, il y a moins de vingt ans que l'«Éole» de Clément Ader s'est soulevé et le saut de puce des frères Wright, aux États-Unis, remonte à 1903, à peine six ans plus tôt ! Parmi les nombreux «fous volants» qui éblouissent le public, en particulier en France, Blériot se distingue comme le «père de l'aéronautique». Cet ingénieur centralien, né à Cambrai, a fait fortune en inventant les phares pour permettre aux automobiles de rouler la nuit.
Le mémorial Blériot sur le site de son atterrissage près des falaises de Douvres à l'arrière du château (les poignées de bicyclette ne font pas partie du mémorial).
Il réinvestit tous ses bénéfices dans des prototypes qu'il améliore avec le «manche à balai». Il a aussi l'idée d'un «Salon de la Locomotion Aérienne». Il sera bientôt le premier à fabriquer en série des avions, qui serviront à l'aéropostale, au transport aérien, puis... à la Première Guerre mondiale ! Son succès lui vaut une immense notoriété internationale. Il participe pendant quelques mois à de multiples meetings aériens et fonde des écoles de pilotage, à Pau, Étampes ou encore Buc. Enfin, le monde entier s'arrache ses «Blériot XI». L'industriel reçoit plusieurs centaines de commandes : ce sera le premier appareil à être fabriqué en série mais jusqu'à la Grande Guerre, les applications demeurent anecdotiques (meetings aériens).
Louis Blériot 1909, traversée de la Manche
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mer 25 Juil 2018 - 9:58
Bonjour Opaline . Sujet traité ce matin cf "ça s'est passé un 25 Juillet".
Le sujet en valant la peine mieux vaut 2 fois qu'aucune .
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Jeu 26 Juil 2018 - 14:49
Je construit le texte sur mon forum, ensuite j'en fais une copie pour ici
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Jeu 26 Juil 2018 - 14:49
26 juillet 1830 Les prémices de la révolution de juillet
Portrait de Charles X.
Pour couper court à l'Adresse des 221 (18 mars 1830) dénonçant le ministère Polignac (1829-1830) et se reconstituer une majorité parlementaire favorable, Charles X procéda à la dissolution de la Chambre des députés le 16 mai 1830.
À la surprise générale, les libéraux remportèrent les élections législatives des 23 juin et 19 juillet 1830, obtenant 274 députés.
Le roi ne cède pas et ne change pas son ministère Polignac, minoritaire à la Chambre. Il déclare à son ministère :
« La première reculade que fit mon malheureux frère [Louis XVI] fut le signal de sa perte […] Ils feignent de n'en vouloir qu'à vous, ils me disent : « Renvoyez-vos ministres et nous nous entendrons ». Je ne vous renverrai pas […] Si je cédais cette fois à leurs exigences, ils finiraient par nous traiter comme ils ont traité mon frère ».
L'annonce de la victoire d'Alger, et l'assurance donnée par le préfet de police que « Paris ne bougera pas » le confortent dans sa croyance en la nécessité d'un coup de force. Il organise donc discrètement le recours — interprété au sens le plus favorable — à l'article 14 de la Charte de 1814.
“Le roi signe les ordonnances de Saint-Cloud”.
« Article 14 :
Le Roi est chef suprême de l'État, il commande les forces de terre et de mer, déclare la guerre, fait les traités de paix, d'alliance et de commerce, nomme à tous les emplois d'administration publique, et fait les règlements et ordonnances nécessaires pour l'exécution des lois et la sûreté de l'État. »
Il y a, en fait, six ordonnances du 25 juillet 1830, mais le coup de force constitutionnel est contenu dans les quatre premières ; c’est ce qui explique qu’on évoque fréquemment, par erreur, les « quatre ordonnances de Saint-Cloud ».
Ces « Ordonnances de Saint-Cloud » visent à obtenir de nouvelles élections dans des conditions plus favorables aux Ultras et désavantagent les Libéraux.
Le 25 juillet aussi, à onze heures du soir, le garde des sceaux, Chantelauze, remet les ordonnances au rédacteur en chef du Moniteur pour qu’elles soient imprimées dans la nuit et publiées au matin du lundi 26 :
* la première ordonnance suspend la liberté de la presse et soumet toutes les publications périodiques à une autorisation du gouvernement ;
* la deuxième dissout la Chambre des députés alors que celle-ci vient d’être élue et ne s’est encore jamais réunie ;
* la troisième écarte la patente pour le calcul du cens électoral, de manière à écarter une partie de la bourgeoisie commerçante ou industrielle, d’opinions plus libérales, réduit le nombre des députés de 428 à 258 et rétablit un système d’élections à deux degrés dans lequel le choix final des députés procède du collège électoral de département, qui rassemble seulement le quart des électeurs les plus imposés de la circonscription ;
* la quatrième convoque les collèges électoraux pour septembre ;
* les cinquième et sixième procèdent à des nominations de conseillers d’État au profit d’ultras notoires, tel que le comte de Vaublanc par exemple.
Le terme « Ordonnance de Saint Cloud » est un raccourci journalistique. Elles ont été rédigées lors d'une réunion secrète au château de Millemont, propriété de Jules de Polignac, situé dans la forêt de Rambouillet à l'écart de la capitale. Charles X les signa le lendemain, au château de Saint-Cloud.
Ces ordonnances, s'appuyant sur la Charte de 1814 selon le roi, contraires à celle-ci selon ses opposants, provoquèrent la révolution à Paris qui le 28 juillet était aux mains des insurgés.
Les ordonnances dévoilées
Voici ci-après le texte intégral des ordonnances publiées par Le Moniteur du 26 juillet 1830. Elles font suite à une longue supplique du conseil des ministres et de son président le prince de Polignac, publiée en première page du journal (source : BNF, Retronews).
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Jeu 26 Juil 2018 - 16:03
OK Opaline et merci pour ta participation quotidienne très instructive .
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Ven 27 Juil 2018 - 8:38
27 juillet 1794 Chute de Robespierre
École française du XVIIIe siècle, Portrait de Maximilien Robespierre, musée Carnavalet.
Le 9 Thermidor an II (27 juillet 1794), Robespierre fut empêché de s’exprimer à la Convention et invectivé de toutes parts quand un des représentants « à mauvaise conscience », Louchet, qui était proche de Fouché, demanda le décret d’accusation contre lui. La proposition fut votée à main levée et Robespierre arrêté en compagnie de Saint-Just et de Couthon. Augustin Robespierre et Le Bas se joignirent volontairement à eux et le groupe fut emmené par les gendarmes.
Robespierre, avec son chien danois Brount (qu'il avait ramené de son voyage en Artois en 1791), Danton, et Marat, peinture d'Alfred Loudet, 1882 (musée de la Révolution française).
Toutefois, aucune prison n'accepta d'enfermer les prisonniers, qui se retrouvèrent libres à l'Hôtel de Ville de Paris. La Commune de Paris avait fait sonner le tocsin et s'apprêtait à l'insurrection, mais Robespierre tergiversa à donner l'ordre du soulèvement. Affolés, les députés votèrent sa mise hors-la-loi, ce qui équivalait à une mort sans procès. La nuit avançant et l'ordre d'insurrection ne venant pas, les rangs de la Commune finirent par se clairsemer et, vers deux heures du matin, une troupe dirigée par Barras fit irruption dans l'Hôtel de Ville sans rencontrer beaucoup de résistance.
Arrestation des robespierristes à l'Hôtel de Ville, le 10 thermidor. Au centre de l'image, le gendarme Merda tire sur Robespierre.
Lors de cette arrestation mouvementée, Le Bas se suicide et Augustin de Robespierre saute par la fenêtre et se brise la jambe. Maximilien, lui, est gravement blessé à la mâchoire sans que l'on sache précisément si c'est le gendarme Merda (ou « Méda », l'anthroponymie est incertaine) qui lui a tiré dessus ou s'il s'agit d'une tentative de suicide.
Le lendemain après-midi, les prisonniers furent conduits au Tribunal révolutionnaire, où Fouquier-Tinville fit constater l’identité des accusés, qui, mis hors la loi, ne bénéficiaient pas de défense.
"Exécution de Robespierre et de ses complices conspirateurs contre la liberté et l'égalité : vive la Convention nationale qui par son énergie et surveillance a délivré la République de ses tyrans" estampe anonyme, 1794, Paris, BnF, département Estampes et photographie.
Ainsi, Robespierre fut condamné sans procès et guillotiné l'après-midi même du 10 thermidor, sous les acclamations de la foule, en compagnie de vingt et un de ses amis politiques, dont Saint-Just et Couthon ainsi que son frère, Augustin Robespierre. Les vingt-deux têtes furent placées dans un coffre en bois, et les troncs rassemblés sur une charrette. On jeta le tout dans une fosse commune du cimetière des Errancis et l’on répandit de la chaux, afin que le corps du « tyran » Robespierre ne laissât aucune trace. Le lendemain et le surlendemain, quatre-vingt-trois partisans de Robespierre furent également guillotinés. Une épitaphe posthume est imaginée par un anonyme à son sujet :
Passant, ne t'apitoie pas sur mon sort Si j'étais vivant, tu serais mort.
M.J. Maximilien Robespierre : surnommé le Catilina moderne, exécuté le 10 Thermidor an 2.e, de la République, estampe anonyme, Paris, BnF, 1794.
26-27 juillet 1794, Mise en accusation et mort de Robespierre
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Ven 27 Juil 2018 - 9:44
Opaline . La Révolution Française , quelle Histoire ! Robespierre a envoyé des centaines de personnes , même de ses propres amis comme Camille Desmoulins qui fût exécuté en même temps que Danton , le 5 Avril 1794 , Lucile son épouse sera elle aussi exécutée peu de temps après son mari soit le 13 Avril 1794 : elle avait 24 ans et mére d'un enfant de 2 ans .
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Sam 28 Juil 2018 - 8:40
28 juillet 1755 Le Grand Dérangement des Acadiens
Le 28 juillet 1755, les Anglais commencent à déporter plusieurs milliers de paysans français qui vivaient depuis le siècle précédent de façon autonome à la pointe orientale du Canada, au sud de l'embouchure du Saint-Laurent, sur une péninsule et des îles baptisées Acadie par leur découvreur en référence à une terre mythique de l'Antiquité.
Ordre de déportation des Acadiens
Un peuple courageux
Les Acadiens descendent de paysans poitevins qui peuplèrent l'Acadie avant que celle-ci ne fut cédée à l'Angleterre en 1713 et rebaptisée Nouvelle-Écosse. Au milieu du XVIIIe siècle, les Anglais, qui se préparent à une nouvelle guerre contre la France, décident de leur imposer un serment d'allégeance à la couronne, avec l'éventualité de devoir prendre les armes contre la France.
Mais ils se heurent à un refus massif des 13.000 Acadiens. Quelques milliers se réfugient sans attendre dans les colonies françaises voisines.
Lecture de l'ordre de déportation, tableau de Charles William Jefferys.
Les autres sont au cours des mois suivants rassemblés par les miliciens anglais, embarqués sur des bateaux avec leurs maigres biens et répartis dans les colonies anglaises (les futurs États-Unis).
Sur les 7 .000 à 8.000 personnes concernées par ce « Grand Dérangement », beaucoup périssent en cours de route de faim ou de maladie.
Mémorial des Acadiens de Nantes
Dans la colonie anglaise du Maryland, les déportés ne se résignent pas à la tutelle anglaise et s'enfuient au péril de leur vie vers la Louisiane... juste avant que cette colonie française ne passe sous souveraineté espagnole !
Établis dans les mangroves du delta du Mississipi, ils donneront naissance à la communauté des « Cajuns » (une déformation du mot Acadien). Ils seraient aujourd'hui 800.000 mais très peu parlent encore l'ancien dialecte français.
Déportation Acadienne
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Sam 28 Juil 2018 - 8:57
Opaline , nos ancêtres canadiens ont , en effet , bien souffert de la colonisation brutale des Anglais .
Raboliot Citoyen-ne
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Sam 28 Juil 2018 - 20:50
mimi1260 a écrit:
Opaline , nos ancêtres canadiens ont , en effet , bien souffert de la colonisation brutale des Anglais .
C'est encore le cas actuellement ou les autorités canadiennes tentent de supprimer le français au Québec ou se trouve l'un de mes fils depuis plus d'un an.
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Dim 29 Juil 2018 - 9:34
29 juillet 1890 Décès de Vincent Van Gogh
Autoportrait au visage glabre, 1889, huile sur toile (40 × 31 cm), collection privée. Autoportrait en chapeau de feutre, 1887, huile sur carton (19 × 14 cm), musée Van Gogh, Fondation Vincent van Gogh (Amsterdam),. Autoportrait, 1889, huile sur toile (65 × 54 cm), musée d'Orsay (Paris),.
Aujourd'hui mondialement connu, Vincent Van Gogh (1853-1890) reste dans l'Histoire de l'Art l'exemple même du « peintre maudit », voué en son temps au malheur, à l'indifférence et à la solitude (il demeure le seul peintre dont le génie ait été reconnu après sa mort et non de son vivant).
Vincent van Gogh à l'âge de 18 ans
Ce fils de pasteur hollandais, après avoir lui-même songé à rejoindre la prêtrise, se lance dans les années 1880 dans une carrière tardive de peintre en commençant par prendre pour modèles les paysans miséreux de son pays et en s'inspirant du peintre réaliste Millet.
Par son utilisation du noir, notamment pour souligner les contours, il se range parmi les post-impressionnistes comme son ami Émile Bernard, créateur de l'école de Pont-Aven. Il contribue à la vogue picturale du « japonisme ».
Route avec un cyprès et une étoile, 1890, huile sur toile (90,6 × 72 cm), musée Kröller-Müller (Otterlo), Champ de blé avec cyprès, 1890, huile sur toile (52 × 65 cm), collection privée, Cyprès, 1889, huile sur toile (95 × 73 cm), Metropolitan Museum of Art (New York),
En 1886, fragile de santé physique et mentale, épuisé par les problèmes d'argent, il rejoint à Paris son frère Théo, marchand d'art, et découvre la peinture impressionniste dont il emprunte les thèmes et les couleurs, puis part pour Arles, attiré par la lumière du Sud.
Van Gogh, les Iris (1889, 93cmx72cm, Paul Getty Museum, Californie)
« Peintre maudit »
Il se plonge dans le travail pour créer sans répit des toiles où il donne libre cours aux couleurs qui semblent exploser pour mieux remplir l'espace.
Afin d'alléger un sentiment d'exil qui lui pèse, il fait venir auprès de lui Paul Gauguin, artiste auquel il voue une grande admiration. Mais la cohabitation se passe mal et, dans une crise de folie, Van Gogh tente d'agresser son invité avant de retourner un rasoir contre lui-même et de se couper le lobe de l'oreille.
Chambre de Vincent van Gogh à Saint-Paul-de-Mausole.
Ses crises psychotiques l'amènent dans la maison de santé de Saint-Rémy-de-Provence avant que son frère dévoué ne lui trouve un refuge à Auvers-sur-Oise, auprès du docteur Paul Gachet, ami des peintres et peintre amateur lui-même.
L'arrivée du chemin de fer en 1846 dans la petite ville d'Auvers-sur-Oise (2000 habitants) y avait amené des peintres attirés par le charme bucolique de la vallée, à commencer par Charles-François d'Aubigny (1817-1878), premier artiste à peindre en extérieur. Il reçoit dans son atelier Corot ou encore Daumier.
Vincent appartient à la génération suivante. Il arrive à Auvers le 21 mai 1890 et prend pension à l'auberge Ravoux. Pendant 70 jours, il peint avec frénésie quelque 78 toiles.
Une lucarne percée dans le toit éclaire la chambre mansardée no 5 de l'auberge Ravoux classée monument historique en 1985 Chambre où est mort Vincent Van Gogh le 29 juillet 1890
L'instabilité mentale de Vincent van Gogh reprend vers la fin juillet 1890. Le dimanche 27 juillet 1890, dans un champ derrière le château où il peint peut-être une ultime toile, car il a emmené son matériel de peinture avec lui, il se tire un coup de revolver dans la poitrine (pour viser le cœur) ou dans l'abdomen. Revenu boitillant à l'auberge Ravoux (en), il monte directement dans sa chambre. Ses gémissements attirent l'attention de l'aubergiste Arthur Ravoux qui le découvre blessé : il fait venir le docteur Gachet qui lui fait un bandage sommaire (une opération chirurgicale est impossible vu l'état de la médecine à cette époque) et dépêche à Paris Anton Hirschig (en), artiste néerlandais pensionnaire de son auberge, pour prévenir Théo van Gogh. Vincent van Gogh y meurt deux jours plus tard, à l'âge de 37 ans, son frère Théo étant à son chevet.
Les paveurs (boulevard de Saint-Rémy) (Vincent Van Gogh, 1889, Huile sur toile, 73,7x92,8cm, Washington, Phillips Collection)
Van Gogh, qui n'a vendu qu'une toile, est le seul de tous les grands peintres à n'avoir pas été reconnu de son vivant. Il n'a survécu que grâce à l'allocation mensuelle de 150 francs que lui donnait son frère. Il mérite plus qu'aucun autre le triste qualificatif d'« artiste maudit »... Mais ses oeuvres (879 identifiées) atteignent aujourd'hui des records dans les salles aux enchères et son génie fait l'unanimité.
Tombes des deux frères van Gogh, recouvertes d'un simple lierre, à Auvers-sur-Oise.
Les grands maîtres de la peinture: Van Gogh - Toute L'Histoire
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Dim 29 Juil 2018 - 11:54
Opaline , je résidais pas loin d'Auvers sur Oise .
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Lun 30 Juil 2018 - 11:51
30 juillet 1818 Naissance de Emily Brontë
Emily Brontë vers 1834 (peinte par son frère Branwell Brontë).
Cinquième enfant d'une famille de six, Emily Brontë passa quasiment toute sa courte vie dans un presbytère à Haworth, dans le Yorkshire, où son père, Patrick Brontë, était pasteur.
Pendant son enfance, après la mort de sa mère et de ses deux sœurs les plus âgées dans un pensionnat, son père, Patrick Brontë, et sa tante maternelle, Elizabeth Branwell, décident de laisser aux enfants une grande liberté. Un cadeau offert par leur père à Branwell (douze soldats de bois), en juin 1826, met en branle leur imagination :
À partir de décembre 1827, Charlotte, Emily, Anne et leur frère Branwell commencent à créer des mondes imaginaires, avec la « confédération de Glass Town », qu'ils mettent en scène dans des récits, des poèmes, des articles de journaux, des pièces de théâtre. Puis, en 1831, lorsque Charlotte les quitte pour poursuivre ses études, Emily et Anne font sécession et créent le pays de Gondal, plus rude et plus austère qu'Angria, et dirigé par une femme, Augusta Geraldine Almeda. C'est dans le cadre du cycle de Gondal qu'une grande partie des poèmes d'Emily sera écrite.
La maison des Brontë
Une autre création est le royaume de Gaaldine, qui dépend d'ailleurs de Gondal : le poème d'Emily Brontë intitulé Come hither child fut écrit en juillet 1839 ; situé dans le royaume imaginaire de Gaaldine, il fait référence à Ula, l'une des provinces de ce royaume.
Emily, talentueuse et solitaire, aura toujours du mal à composer avec le monde extérieur. Une seconde tentative de scolarisation, puis un premier poste d'institutrice se solderont par des échecs. En 1842, elle se rend à Bruxelles avec sa sœur Charlotte, dans le pensionnat de M. Héger, où elle étudie le français et l'allemand et devient une excellente pianiste, avec une prédilection notamment pour Beethoven. Mais la mentalité catholique, jugée hypocrite et sans principes, heurte ces filles de pasteur, et Emily se languit loin de sa lande.
Emily Brontë
Après ce voyage en terre étrangère, et à la suite de la mort de « tante Branwell », elle retourne à Haworth, où elle remplit le rôle de femme de charge du presbytère. Emily acquiert, chez ceux qui viennent à la connaître, une réputation de sauvagerie, de courage physique et d'amour des animaux. Elle partagera désormais le reste de ses jours entre les tâches ménagères, les longues promenades sur la lande et l'écriture.
Les soeurs Brontë
Les Hauts de Hurlevent
C’est Charlotte qui découvre le talent poétique d’Emily et qui propose à ses deux sœurs la publication d’un recueil collectif. L’ouvrage est publié en 1846 sous le titre Poems by Currer, Ellis and Acton Bell, les trois sœurs ayant décidé de se faire publier sous des pseudonymes masculins. En 1847, elle publie son unique roman, Wuthering Heights (Les Hauts de Hurlevent), qui rencontre un certain succès. Ce n’est que plus tard que la puissance dramatique de l’œuvre et le génie d’Emily Brontë seront reconnus.
En 1848, son frère Branwell, devenu alcoolique et opiomane, subit une déception amoureuse qui aggrave son état et Emily se charge de lui. En septembre, il meurt de tuberculose et Emily, probablement contaminée, prend froid à son enterrement mais refuse de se soigner. Elle meurt à son tour de la tuberculose le 19 décembre 1848.
Opaline Moderateur
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mar 31 Juil 2018 - 8:51
31 juillet 1914 « Ils ont tué Jaurès »
Jean Jaurès.
Le soir du vendredi 31 juillet 1914, Jean Jaurès dîne avec deux collaborateurs dans le café du Croissant, rue Montmartre, à Paris (2e arrondissement).
Le dîner s'achève. Sur le trottoir, un homme observe les convives et, par la fenêtre ouverte, tire trois coups de revolver. Deux balles touchent à bout portant le leader socialiste. Un cri fuse dans le restaurant : « Ils ont tué Jaurès ! »
Le drame survient alors que les Français, comme les autres Européens, commencent tout juste à prendre conscience de la gravité de la situation internationale. L'assassinat de celui qu'on surnommait « l'apôtre de la paix » ruine l'ultime espoir d'éviter la guerre générale et va souder au contraire toute la nation dans « l'Union sacrée ».
Assassinat de Jean Jaurès (reconstitution publiée en 1919).
L'« apôtre de la paix »
Par son opposition à la loi du 19 juillet 1913, qui a reporté le service de deux à trois ans, comme par son plaidoyer en faveur d'une armée de réservistes à vocation défensive, L'Armée nouvelle, Jean Jaurès s'est attiré la haine des nationalistes et des bellicistes, à droite comme à gauche, de Georges Clemenceau à Charles Péguy en passant par Maurice Barrès et Charles Maurras.
Lors de la « Crise de Juillet » qui suit l'attentat de Sarajevo, il réunit toute son énergie pour tenter d'arrêter le destin. Le 30 juillet, il apprend que la Russie a mobilisé ses troupes. Il se rend alors chez le sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangères Abel Ferry. Celui-ci l'interroge sur la position des socialistes en cas de guerre. « Nous continuerons notre campagne contre la guerre », répond Jaurès. « Non, vous n'oserez pas car vous serez tué au premier coin de rue » !...
Passablement découragé, Jaurès déclare à un ami, en sortant : « Tout est fini. Il n'y a plus rien à faire ».
C'est alors que survient la tragédie prédite par Abel Ferry...
Raoul Villain.
L'assassin est un déséquilibré de 29 ans, du nom de Raoul Villain. C'est un étudiant en archéologie, lecteur passionné de L'Action française, quotidien nationaliste qui avait appelé le 18 juillet précédent au meurtre de Jaurès.
Son procès sera reporté à la fin de la guerre et il sera finalement acquitté de son crime. Au terme d'une vie errante, il sera lui-même assassiné en Espagne en 1936 par un mafieux quelconque. Hommages unanimes
À peine la mort de Jaurès est-elle connue qu'une foule de militants socialistes se rassemble dans le quartier Montmartre au chant de L'Internationale.
La foule devant le lieu du crime. Une ambulance est visible à droite.
Le président Raymond Poincaré, son adversaire en politique, se fend d'un communiqué publié dès le lendemain, juste avant l'ordre de mobilisation générale, dans lequel il trouve moyen de « retourner » le défunt en sa faveur : « Un abominable attentat vient d'être commis. M. Jaurès, le grand orateur qui illustrait la tribune française, a été lâchement assassiné. Je me découvre personnellement et au nom de mes collègues devant la tombe si tôt ouverte au républicain socialiste qui a lutté pour de si nobles causes et qui, en ces jours difficiles, et dans l'intérêt de la paix, a soutenu de son autorité l'action patriotique du gouvernement (...) ».
De fait, tous les journaux y vont de leur couplet. Même L'homme libre de Clemenceau et L'Action française de Maurras dénoncent l'assassinat et regrettent l'homme. Le pays, qui s'était jusque-là violemment divisé sur des sujets aussi graves que les conquêtes coloniales, l'Affaire Dreyfus ou la séparation des Églises et de l'État, refait son unité sur la tombe de Jaurès.
Le café du croissant en 1914
Le directeur de La Guerre sociale, Gustave Hervé, connu pour ses menées antimilitaristes, y va de lui-même de son couplet, titre à la Une : « Nous n'assassinerons pas la France » et rejoint le camp de la guerre.
Dès le lendemain de la mort de Jaurès, le consensus patriotique est tel que le gouvernement, à l'instant d'annoncer la mobilisation générale, peut se dispenser de sévir contre les anarchistes, antimilitaristes et rebelles potentiels.
Deux jours plus tard, l'Allemagne déclare la guerre à la France. C'est le début de la Grande Guerre.
Le 4 août 1914, lors des funérailles parisiennes du leader socialiste, avant que sa dépouille ne soit inhumée à Albi, le secrétaire de la CGT Léon Jouhaux, prémonitoire, lance : « Victime de ton amour ardent de l'humanité, tes yeux ne verront pas la rouge lueur des incendies, le hideux amas de cadavres que les balles coucheront sur le sol... ».
Plaque commémorative au café du Croissant, 146 rue Montmartre (à l’angle du côté pair de la rue du Croissant), 2e arrondissement de Paris.
Centenaire de l'assassinat de jaurès
Au café où Jaurès a été tué, happy hour de 17h à minuit
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque) Mar 31 Juil 2018 - 10:08
Merci Opaline , en effet Jaurès gênait les "va-en-guerre" . Le comble c'est l'acquittement de l'assassin !
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Sujet: Re: Une petite histoire par jour (La France Pittoresque)
Une petite histoire par jour (La France Pittoresque)