La représentation des femmes dans les lieux publics, où en-est-on ?
La sous représentation des femmes dans la société touche de multiples domaines. Les lieux publics n'en sont pas exempts : en France, très peu de rues, places, statues ou cimetières commémorent la mémoire des grandes figures féminines qui ont fait l'histoire ou la culture de notre pays.
Les femmes, grandes oubliées des lieux publics
Les femmes ont beau constituer un peu plus de 50% de la population française, elles demeurent sous représentées dans la ville, que ce soit au niveau des noms de rues, de stations de métro ou encore des statues commémoratives. On parle d'invisibilisation des femmes dans l’espace public.
Comment se manifeste ce boycott ? En France, seulement 6% des rues portent le nom d’une femme, ce qui s’est répercuté sur les stations de métro puisqu’à l’époque, elles étaient nommées d’après les rues et places qui se trouvaient à côté.
À Paris, sur 312 stations, seules 6 commémorent des célébrités féminines. Ailleurs en France, Lyon et Rennes fontfigure de mauvaises élèves : aucune station de métro ne porte de nom de femme.
Les statues commémoratives, quant à elles, ont tendance à représenter des femmes qui n'ont pas réellement existé : des allégories, des déesses, des muses ou encore des Saintes. Mais très peu de figures ayant véritablement existé : qu'il s'agisse de personnalités historiques, scientifiques ou encore artistiques
Pas mieux du côté des grands mausolées, lieux mortuaires qui célèbrent la mémoire de figures qui se sont distinguées par leur savoir ou leurs actions : qu'on pense au Panthéon, où l'on compte seulement 5 femmes pour 73 hommes, ou aux cimetières comme le Père-Lachaise.
Pour une visibilité plus égalitaire
Pourquoi vouloir rééquilibrer la balance en donnant plus de visibilité aux femmes du passé, et du présent ? L’espace réel structure l’espace mental, celui des représentations. Faire bouger les lignes à ce niveau, ça permettrait de montrer qu'il existe autant de femmes puissantes, intelligentes et courageuses que d'hommes célébrés pour ces mêmes qualités.
Cela permettrait aussi de rétablir une partie de la vérité au niveau historiographique : on pourrait réhabiliter l'apport de certaines femmes à l'Histoire, la Science, l'Art ou la Littérature, leur rendre des honneurs mérités et permettre ainsi de faire connaître leur vie, leurs combats, leurs réussites.
Côté solutions, les initiatives se multiplient partout en France pour féminiser les lieux publics. En 2018, 30 000 parisiens ont voté pour que les 2 futures stations portent les noms de la résistante Lucie Aubrac et de la chanteuse Barbara.
Pour les rues, le sujet est un peu plus compliqué car il est quasi impossible de débaptiser des voies !
Globalement, il y a quand même du mieux, comme le défendait Jean-Claude Bouvier, un professeur spécialiste de toponymie, l’étude des noms de lieux :
On observe une politique de féminisation depuis les 10 dernières années
L'égalité c'est pas gagné !!!