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Sujet: Les femmes dans la résistance Mer 5 Juil 2023 - 10:57
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Conchita Ramos, la « passeuse » Les autorités de Vichy, tout comme les troupes d’occupation, se méfient peu de ces jeunes femmes, ce qui facilite grandement le rôle de « passeuses », ainsi que le raconte Conchita Ramos : « Le fait d’être une femme, ça aidait beaucoup. Je me suis permis de passer devant la Gestapo et la Kommandantur, d’aller prendre des renseignements, on ne s’est jamais méfié de moi. Les Allemands, surtout en 43, début 44, ils ne se méfiaient pas tellement des femmes, surtout dans les petits endroits. (…) Je prenais le vélo avec le panier comme si j’allais faire des courses. Et puis j’allais là où on m’avait demandé d’aller même si c’était en ville. Jamais personne ne m’a arrêtée. Je passais des contrôles allemands des fois sur la route, ils me regardaient, mais on ne m’a jamais molestée. »
Conchita Ramos est née en 1925 en Espagne d’un père français et d’une mère espagnole. Dès l’âge de deux mois, elle est confiée à ses oncle et tante maternels, les Belata, qui habitent Toulouse et vont l’élever comme leur propre fille. En 1940, au moment de la défaite et du début de l’Occupation, Conchita Ramos n’est qu’une jeune fille de quinze ans qui va encore au lycée ; elle se souvient toutefois que ses parents ont été révoltés par le discours du maréchal Pétain le 17 juin, et dégoûtés par les premières « lois scélérates » adoptées par le régime de Vichy à l’été et l’automne 1940 – notamment la loi sur les sociétés secrètes du 13 août 1940, et le premier statut des Juifs adopté le 3 octobre de la même année.
Les Beleta possèdent une maison en Ariège, près de Varilhes : à Pâques 1942, la famille quitte Toulouse pour s’y installer, et l’oncle de Conchita entre progressivement dans la résistance, parvenant à faire évader des prisonniers internés dans le camp voisin du Vernet. La ferme des Beleta devient rapidement un asile pour les évadés, mais aussi pour les résistants et agents alliés qui viennent s’y réfugier avant de tenter de passer en Espagne. Le 24 mai 1944, à la suite d’une dénonciation, Conchita Ramos est arrêtée ainsi que sa tante et sa cousine. D’abord incarcérées à la prison de Foix, les trois femmes sont transférées à la prison Saint-Michel de Toulouse, puis déportées à Ravensbrück.
En 1972, plus de vingt-cinq ans après son retour des camps, Conchita Ramos commence à témoigner régulièrement de son expérience auprès des publics scolaires, consciente néanmoins qu’on ne peut pas tout dire : « Nous ne parlons de certains drames qu’entre déportés. En effet, nous avons peur que certains prétendent que ce que nous affirmons est faux car c’est horrible. Il est, de plus, difficile de trouver les mots justes, ceux qui ne choquent pas. »
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mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Les femmes dans la résistance Mer 5 Juil 2023 - 18:14
Me semble que certaines ont reçu une décoration suite à leur aide aux "résistants durant la guerre de 40
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Les femmes dans la résistance Sam 8 Juil 2023 - 7:50
Certaines ont rejoint le Panthéon dont les valeureuses Germaine Tillon et Genevieve De Gaulle-Anthonioz .
Germaine Tillion, ethnologue et résistante, et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, elle aussi résistante de la première heure. Deux personnages que Simone Veil n’auraient sans doute pas renié tant leur parcours et leur engagement comportent des similitudes.
Toutes les 2 ont ainsi elles aussi connu l’horreur des camps de concentration – celui de Ravensbrück en Allemagne – après ne pas avoir hésité à rejoindre la Résistance dès les 1res heures de la guerre.
Honorée et reconnue chacune pour leur bravoure – Germaine Tillion a ainsi obtenu le Prix Pulitzer en 1947 ; la nièce du général De Gaulle avait quant à elle créé l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la résistante (Adir), la section féminine des associations d’anciens combattants –, elles témoignent de l’engagement et du courage de nombreuses Françaises aux heures les plus sombres de notre histoire.
Elles ont été inhumées en même temps que 2 autres « héros » de la seconde Guerre Mondiale : Jean Zay et Pierre Brossolette.
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mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Les femmes dans la résistance Jeu 20 Juil 2023 - 9:01
Madeleine Riffaud tue un officier allemand
Les femmes sont également capables de prendre les armes, comme le montre l’exemple de Madeleine Riffaud : le 23 juillet 1944, cette jeune membre des FTP parisiens abat en plein jour, de deux balles dans la tête, un officier allemand sur le pont de Solférino.
Madeleine Riffaud (née en 1924)-le 25 août 1944
Née dans la Somme le 23 août 1924, fille d’un couple d’instituteurs, Madeleine Riffaud passe son enfance en Picardie. Elle n’a même pas dix-huit ans quand elle rejoint en 1942 les rangs de la Résistance parisienne, plus particulièrement ceux du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France, un mouvement de Résistance intérieure créé par le PCF. Madeleine Riffaud se fait appeler Rainer, en hommage au poète autrichien Rainer Maria Rilke dont elle admire la poésie, et participe à plusieurs « coups de main » contre l’occupant.
Au mois de mars 1944, elle intègre les FTP – Francs-tireurs et partisans –, groupe armé d’obédience communiste qui incite ses membres à multiplier les actions d’éclat afin de maintenir une pression constante sur l’ennemi, et de préparer le soulèvement de Paris que la Résistance appelle de ses vœux.
C’est ainsi que Rainer abat en juillet 1944 un officier allemand sur le pont de Solferino. Bien qu’ayant réussi à prendre la fuite à vélo, elle est rapidement rattrapée et arrêtée. Conduite au siège de la Gestapo, elle est torturée et condamnée à mort, n’échappant au peloton d’exécution que grâce à un échange de prisonniers. Ayant réussi à s’évader du train qui la menait vers la déportation, Madeleine Riffaud reprend les armes et participe en août 1944 aux combats pour la Libération de Paris. Elle qui aime tant la poésie a tiré un poème de ce qui reste son acte de Résistance le plus marquant .
Courageuses femmes, aujourd'hui on dirait: elles sont "couillues"