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 ça s'est passé un 20 avril...

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mimi1260
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MessageSujet: ça s'est passé un 20 avril...   ça s'est passé un 20 avril... Icon_minitimeMer 20 Avr 2022 - 11:52

20 avril 1233 - Le pape établit l'Inquisition en France


Le 20 avril 1233, le pape Grégoire IX confie à un tribunal d'exception dénommé Inquisitio hereticae pravitatis le soin de démasquer et condamner, dans tout le royaume de France, les hérétiques et les catholiques non sincères.


Ce tribunal de l'Inquisition, qui relève seulement du pape, a pour but d'éviter les excès et l'arbitraire de la justice seigneuriale ou épiscopale. Il tire son nom de la procédure inquisitoire : les juges engagent la procédure et cherchent eux-mêmes les suspects d'hérésie sans attendre une dénonciation ou une plainte de quiconque.


Il va s'avérer d'une efficacité redoutable dans la chasse aux cathares du Midi de la France et s'acquérir très vite une réputation détestable.
ça s'est passé un 20 avril... Autodafedominique

Autodafé (Pedro Berruguete, 1475, détail du tableau :  Saint Dominique préside un autodafe, musée du Prado)


L'Église et les hérétiques


Aux premiers siècles de la chrétienté, l'institution ecclésiastique s'en tenait à des peines spirituelles comme l'excommunication contre les personnes qui s'écartaient de la foi. La plupart des Pères de l'Église condamnaient toute forme de sanction physique à leur égard. Pour leur part, beaucoup d'empereurs et de rois, à partir de Constantin 1er, assimilent le rejet de la foi officielle à un crime de lèse-majesté et ne se privent pas de condamner les coupables à la confiscation de leurs biens, à la prison voire à la mort.


Au XIIe siècle encore, l'Église s'en tient au sage principe édicté par Bernard de Clairvaux : fides suadenda, non impodenda (« la foi doit être persuadée, non imposé »).


Tout change aux alentours de 1200. Tandis que de puissants courants mystiques irriguent l'Église, comme l'ordre cistercien de Saint Bernard ou les ordres mendiants de saint François d'Assise et saint Dominique de Guzman, d'autres s'en écartent comme le catharisme.


Cette hérésie se propage rapidement en Italie du Nord et surtout dans le Midi de la France. Elle est réprimée par une croisade brutale et ses fidèles subissent les foudres de la justice seigneuriale. Souvent seigneurs et évêques s'acoquinent pour condamner de présumés hérétiques... et s'approprier leurs biens. 


La papauté se voit obligée d'intervenir pour limiter les abus. En 1231, avec la constitution Excommunicamus, le pape Grégoire IX codifie la répression. Il définit les peines qui frappent les hérétiques où que ce soit :
- le bûcher pour ceux qui s'obstinent dans l'erreur,
- la prison ou une peine canonique (pèlerinage, jeûne....) pour les hérétiques qui se repentent,
- l'excommunication pour les catholiques qui les auraient aidés.


Comme il n'est pas question que l'église donne la mort, en vertu du principe Ecclesia abhorret sanguinem, c'est au bras séculier (la justice seigneuriale ou royale) que sont remis les condamnés voués au bûcher. Saint Thomas d'Aquin justifiera plus tard la peine capitale en estimant qu'il est plus grave de travestir la foi que de fabriquer de la fausse monnaie (un crime également passible de la mort).


NB : jour funeste pour les non croyants ou autres religions !
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MessageSujet: Re: ça s'est passé un 20 avril...   ça s'est passé un 20 avril... Icon_minitimeJeu 21 Avr 2022 - 9:31

20 avril 1493


Christophe Colomb triomphe et... perd


Le 20 avril 1493, Christophe Colomb se présente devant les Rois d'Espagne, Ferdinand et Isabelle, aux portes de Barcelone.


Auréolé par le succès de son expédition transatlantique, le navigateur génois se met humblement à genoux devant eux et les Rois, dans un geste sublime, tombent également à genoux.


Tous les trois entonnent alors un Te Deum d'actions de grâces, remerciant Dieu pour le succès de l'expédition.


Cette scène atteste que les cercles dirigeants, en Espagne et en Europe, ont immédiatement pris conscience de l'importance de l'événement et de ses conséquences potentielles. La première traversée transatlantique ne passe pas inaperçue !
ça s'est passé un 20 avril... Colomb-tejedo

Portrait de Christophe Colomb (1828, Rafael Tejedo, musée naval de Madrid)


À Rome, le pape Alexandre VI Borgia, d'origine espagnole, prend acte de ce succès comme de la prise de Grenade, l'année précédente. Il attribue à Ferdinand et Isabelle le qualificatif prestigieux de « los Reyes Católicos » (Rois Catholiques) et deux semaines plus tard, le 4 mai 1493, il publie la bulle « Inter Caetera » qui répartit entre Portugais et Espagnols les futures découvertes. Cette bulle est complétée l'année suivante par le traité de Tordesillas.


Fort de son triomphe, Christophe Colomb retraverse sans tarder l'océan pour le compte de « los Reyes Católicos ». Cette fois, il n'a aucun mal à réunir les fonds et les équipages.
ça s'est passé un 20 avril... Seville1530

Séville au XVIe siècle, détail d'un tableau de Alonzo Sanchez Coello


Deuxième voyage


Pour cette deuxième expédition, Colomb quitte Cadix avec 17 navires et... 1200 passagers ! Il aborde dans une île à l'aspect enchanteur aussitôt baptisée Guadeloupe, en l'honneur de la Vierge de Guadalupe, un lieu de pèlerinage célèbre en Estrémadure. Une rapide exploration montre qu'elle est habitée par de féroces anthropophages, les Caraïbes, ennemis jurés des paisibles Taïnos.


Poursuivant sa route, Colomb découvre avec amertume que les 39 compagnons abandonnés sur l'île de Hispaniola ont tous été massacrés par les habitants. Des hommes nus et d'apparence pourtant paisible ! Remis de leur découverte, les Espagnols fondent sur l'île la première ville du Nouveau Monde, Isabela. Diego Colomb, le plus jeune frère de l'explorateur, assume le gouvernement de la ville, bientôt assisté de Bartolomeo.


Neuf bateaux prennent le chemin du retour sous le commandement d'Antonio de Torres cependant que Christophe Colomb poursuit l'exploration des petites Antilles et découvre Porto-Rico et la Jamaïque.


À Isabela, pendant ce temps, les dissensions, la cupidité et la peur des Indiens ne tardent pas à semer le désordre et la mort. Bartolomeo se montre particulièrement cruel avec les Indiens qu'il massacre ou réduit en esclavage. C'est le premier d'une longue lignée de « conquistadores » (conquérants) violents et cupides.


En Espagne, on ne se fait pas faute de médire de Christophe Colomb auprès de la reine Isabelle. Celle-ci interdit en vain la réduction en esclavage des Indiens et envoie un enquêteur officiel, Juan Aguado, à Hispaniola. Inquiet pour son avenir, l'Amiral retourne en Espagne en 1496 et gagne le pardon de la reine.
ça s'est passé un 20 avril... Colomb-souverains-espagnols

Christophe Colomb est accueilli par le roi Ferdinand et la reine Isabelle à son retour en Espagne, Washington, Library of Congress.


Troisième voyage


Christophe Colomb met sur pied un troisième voyage d'exploration. L'expédition quitte le port andalou de Sanlucar de Barrameda le 30 mai 1498.


Tandis que le gros de la flotte se dirige vers Hispaniola, Christophe Colomb oblique vers le sud et les îles du Cap Vert avec trois navires. Le 28 juillet 1498, il découvre l'île de Trinidad  et, deux jours plus tard, repère l'embouchure d'un puissant fleuve, l'Orénoque. Il ne comprend pas encore qu'il est face à un immense continent, un Nouveau Monde. Il persiste à voir dans ces littoraux la porte de la Chine ou des Indes.


Mais à Hispaniola, pendant ce temps, les Espagnols en viennent à se battre entre eux. De retour dans la colonie, Christophe Colomb a le plus grand mal à ramener l'ordre. Il fait condamner à mort ou emprisonner les rebelles...
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Christophe Colomb (1520, Ridolfo di Ghirlandaio, musée naval de Gênes)


La chute


L'affaire agite la cour d'Espagne qui délègue Francisco de Bobadilla dans la colonie avec le titre de vice-roi. Celui-ci débarque le 23 août 1500 et met aussitôt Christophe et Bartolomeo Colomb aux fers. Il les renvoie en Espagne. Quand l'illustre navigateur se présente enchaîné devant les Rois Catholiques, à Grenade, ces derniers, émus, le font libérer et rappellent son remplaçant.


Un nouveau gouverneur général, Nicolas de Ovando, prend la mer début 1502 avec 30 navires et 2500 colons (parmi lesquels le futur dominicain Las Casas)... mais sans Christophe Colomb ! De ce moment date véritablement la colonisation du Nouveau Monde avec la création des « encomiendas ».


Colomb obtient seulement de repartir pour une simple mission d'exploration, avec quatre navires, le 9 mai 1502. Quand il arrive en vue de Santo Domingo (Saint-Domingue), nouvelle capitale de la colonie de Hispaniola, le gouverneur refuse de le laisser accoster et fait valoir des directives royales. A son retour en Espagne, en 1504, la reine Isabelle n'est plus là pour le protéger.
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MessageSujet: Re: ça s'est passé un 20 avril...   ça s'est passé un 20 avril... Icon_minitimeJeu 21 Avr 2022 - 9:35

L'« oeuf de Christophe Colomb »


Peu après son retour en Espagne, au cours d'un repas entre gentilshommes, Christophe Colomb eut à affronter quelques esprits forts. « Après tout, disait en substance l'un d'eux, il était évident qu'en allant vers l'ouest, on finirait bien par trouver les Indes ».


Colomb prit alors un oeuf et proposa à ses détracteurs de le faire tenir debout. Aucun n'y arriva. Lui-même prit l'oeuf, tapota l'extrémité de façon à l'aplatir et put alors le dresser sur la table. Il conclut : « C'était évident mais il fallait y penser ! » (l'anecdote est rapportée par Jérôme Benzoni, auteur en 1565 d'une Histoire du Nouveau Monde).
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MessageSujet: Re: ça s'est passé un 20 avril...   ça s'est passé un 20 avril... Icon_minitimeJeu 21 Avr 2022 - 9:47

20 avril 1792 - La France déclare la guerre à l'Autriche


Le 20 avril 1792, à Paris, sur une proposition du roi Louis XVI, l'Assemblée législative déclare officiellement la guerre au « roi de Bohême et de Hongrie », en fait l'archiduc d'Autriche François II de Habsbourg.


C'est l'aboutissement d'une crise internationale en germe depuis plusieurs mois... et le début d'une longue série de guerres entre la France et le reste de l'Europe qui vont bouleverser la carte du continent.


La tentation du pire


Après la fuite à Varennes, le 21 juin 1791, Louis XVI, beau-frère de l'empereur allemand, est suspendu de ses droits au grand scandale de toute l'Europe monarchique.


Le 27 août 1791, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II, l'empereur Léopold II et l'Électeur de Saxe ont une entrevue à Pillnitz, en Saxe. À la suite de celle-ci, l'empereur exige des révolutionnaires français qu'ils rétablissent le roi de France dans la plénitude de ses droits.


À l'Assemblée législative, le parti de la Montagne, dont les membres participent aussi au Club des Jacobins, se montre favorable à la guerre, sous l'influence de plusieurs députés du département de la Gironde, comme Jacques-Pierre Brissot (38 ans).
ça s'est passé un 20 avril... Brissot

Jacques-Pierre BRISSOT(1754-1793)


Ses partisans, les Brissotins, que l'on appellera plus tard Girondins, espèrent comme lui que la guerre obligera le roi à prendre parti pour ou contre la Révolution.


Louis XVI, qui ne se résigne pas à un rôle de figurant, pousse à la guerre en espérant que la victoire des souverains restaurera son pouvoir absolu.


Isolé, Robespierre, au Club des Jacobins, est l'un des rares à appréhender la guerre. Il n'est pas écouté mais au plus fort de l'invasion, c'est à lui que l'on fera appel pour sauver le pays.


Un conflit mal engagé


Le 23 mars 1792, pratiquant la politique du pire, le roi remplace ses ministres du club des Feuillants, partisans loyaux de la monarchie, par autant de ministres liés à Brissot.


Cette alliance contre nature entre Louis XVI et les ennemis de la monarchie débouche sur la déclaration de guerre au « roi de Bohême et de Hongrie ».


L'Europe contre la Révolution


Les souverains étrangers voyaient au départ la Révolution sans déplaisir. Mais après les dérapages du printemps 1792, ils s'inquiètent pour le roi et craignent une contagion révolutionnaire. Louis XVI, son entourage et les émigrés français les poussent à intervenir. De leur côté, les révolutionnaires rêvent d'en découdre avec les vieilles monarchies d'Europe... C'est ainsi que l'Assemblée et le roi déclarent la guerre à l'Autriche.


Les débuts sont désastreux et la France est sitôt envahie. La Convention proclame la « patrie en danger » et annonce la levée de 300.000 hommes, ce qui provoque des soulèvements en Vendée et ailleurs... Au prix d'un effort exceptionnel, le Comité de Salut public redresse la situation, arrête l'invasion et se fait à son tour offensif... C'est le début de deux décennies de guerres !
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