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Sujet: Evènements du jour Mar 8 Aoû 2023 - 5:58
7-8 août 1786 - Première ascension du Mont Blanc
Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l'ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l'alpinisme.
Point culminant des Alpes - 4810 mètres à l'époque ; 4807 aujourd'hui, d'après les derniers relevés -, le Mont Blanc (orthographe) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l'ensemble de la Savoie.
Le village de Chamouny vers 1780 (aujourd'hui Chamonix) vue depuis le Brévent, avec à gauche la Mer de Glace et à l'arrière-plan le mont Blanc (lithographie d'A. Bachmann, d'après une gravure de Louis Bleuler)
Le mont Blanc, de maudit à convoité
Nul n'a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d'ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont-Blanc, le modeste village de Chamonix n'est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Horace Benedict de Saussure (17 février 1740, Conches, près de Genève ; 22 janvier 1799, Genève), par Jens Juel (bibliothèque de Genève)
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l'ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n'imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d'on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l'exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d'un compagnon d'escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l'ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime. Ensemble, ils partiront eux-mêmes à l'ascension du sommet qu'ils atteindront le 3 août suivant.
L'ascension du Mont Blanc devient très vite un défi que se lancent les jeunes villageois. Le 14 juillet 1808, Jacques Balmat arrive au sommet avec quelques compagnons d'aventure et, pour la première fois, une femme, Marie Paradis (31 ans). Mais l'exploit de la modeste villageoise sera altéré par la suspicion qu'elle ait été portée par ses compagnons sur une partie du parcours.
La deuxième femme à atteindre le sommet et dont la réussite est incontestée est une riche passionnée d'alpinisme, Henriette d'Angeville (44 ans), le 3 septembre 1838. Cela vaudra à cette célibataire sportive le surnom de « fiancée du mont Blanc »...
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mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 9 Aoû 2023 - 4:48
9 août 1982 : Attentat de la rue des Rosiers
Le 9 août 1982, à l'heure du déjeuner, une poignée d'hommes armés force l'entrée de Goldenberg, un populaire restaurant juif de la rue des Rosiers (Paris). Il lance une grenade dans la salle et tire sur les convives avant de s'enfuir. On compte six morts et 22 blessés. L'émotion est immense en France où l'on découvre une nouvelle réalité, le terrorisme. Il s'agit du deuxième attentat qui vise la communauté juive française après l'explosion d'une bombe devant la synagogue de la rue Copernic (Paris), qui avait fait 4 morts le 3 octobre 1980.
Le groupe palestinien Abou Nidal est fortement suspecté d'être à l'origine de l'attentat mais il n'est pas pour autant mis en cause par le juge Jean-Louis Bruguière auquel a été confié l'enquête et l'on murmure que la raison d'État aurait en la circonstance pris le pas sur la justice.
Dans le souci de jeter malgré tout des coupables en pâture à l'opinion, le président François Mitterrand demande à la cellule antiterroriste de l'Élysée de mener sa propre enquête. Sous la supervision du capitaine Paul Barril, elle débouche sur une grossière mystification avec l'inculpation frauduleuse d'un groupe de sympatisants de l'IRA, les « Irlandais de Vincennes », qui seront mis hors de cause après de scabreuses péripéties.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 10 Aoû 2023 - 7:01
10 août 1792 : Chute de la monarchie
Au matin du 10 août 1792, une « commune insurrectionnelle » s'installe à l'Hôtel de ville de Paris, sous la présidence de Pétion. Par ailleurs, une foule de sans-culottes et de fédérés se rassemble aux abords du palais des Tuileries à l'initiative des meneurs Santerre et Westermann.
La résidence royale est défendue par 900 gardes suisses et quelques centaines de gardes nationaux, sous le commandement du marquis de Mandat. Danton le fait convoquer à l'Assemblée. Il est arrêté puis sommairement exécuté. Les troupes passent sous le commandement de La Chesnaye.
La foule donne l'assaut aux Tuileries. La monarchie capétienne s'écroule après 800 ans d'existence. Le roi Louis XVI et sa famille prennent le chemin de la prison du Temple...
ACTE DU CORPS LÉGISLATIF DU 10 AOUT 1792. L'AN 4me DE LA LIBERTÉ
L'Assemblée Nationale déclare que le roi est suspendu, et que lui et sa famille restent en ôtage ;
Que le Ministère actuel n'a pas la confiance de la Nation, et que l'Assemblée va le procéder à le remplacer ;
Que la liste civile reste d'avoir lieu.
GENSONNE, Président.
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 10 Aoû 2023 - 8:36
Pourvu que ça ne donne pas la marche à suivre pour renverser le gouvernement !
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 10 Aoû 2023 - 8:44
Bonjour mariehelene
Le chef de LFI serait enclin à revivre cet épisode de l'histoire de notre Pays : en deux mots la révolution, déjà en route à l'Assemblée Nationale !
Colombine Membre
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 10 Aoû 2023 - 11:37
Merci mimi
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 11 Aoû 2023 - 7:04
11 août 1297 : Canonisation du roi Louis IX
Sitôt après la mort du roi Louis IX, l'Église instruit son procès en canonisation. Celle-ci est prononcée par le pape Boniface VIII le 11 août 1297, sous le règne de son petit-fils Philippe IV le Bel. La monarchie capétienne est alors à son maximum de prestige et la France figure comme le royaume le plus puissant et le plus prospère de la chrétienté.
La vie de Saint Louis et les vertus du roi nous sont surtout connues par le chroniqueur Jean de Joinville.
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Aoû 2023 - 4:44
12 août 1961 - Construction du Mur de la honte à Berlin
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, les autorités de la République démocratique allemande (RDA) érigent une enceinte fortifiée sur la ligne qui sépare à Berlin leur zone, sous occupation soviétique, des zones sous occupation américaine, anglaise et française.
Construction du mur (13 août 1961) (Ullstein Bilderdienst)
Des policiers et des ouvriers dépavent à la hâte les accès routiers entre la zone d'occupation soviétique, aussi appelée Berlin-Est, et les autres zones, ou Berlin-Ouest.
Ils tendent des barbelés, creusent des fossés et entament la construction d'un mur en béton. Dans le même temps, les liaisons ferrées sont aussi coupées.
Dans les jours et les semaines qui suivent, à la stupéfaction du monde occidental, les autorités est-allemandes parachèvent le travail en murant les fenêtres et les portes des constructions situées sur la ligne de démarcation.
Les médias de l'Ouest baptisent spontanément cette initiative de « Mur de la honte ». Le « mur » court sur 43 km à Berlin même et sur 112 km dans les autres parties de la RDA. Il met une touche finale au « rideau de fer » dont Churchill dénonçait la mise en place dès la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les caractéristiques du mur
Longueur totale de la ceinture autour de Berlin-Ouest : 155 kilomètres, dont longueur entre Berlin-Ouest et Berlin-Est : 43,1 km. et longueur entre Berlin-Ouest et la RDA : 111,9 km. Tours de contrôle : 302 Unités de chiens de garde : 259. Miradors : 93. Bunker : 20. Mesures d'un segment de mur : • Hauteur : 3,6 m. au minimum. • Largeur 1,20 m. • Profondeur au sol 2,10 m.
Le gouvernement communiste de l'Allemagne de l'Est veut, grâce à lui, empêcher ses ressortissants de fuir vers Berlin-Ouest et, au-delà, vers la République fédérale allemande, où démocratie rime avec prospérité.
Il faut dire que, depuis la scission entre les deux Allemagnes, en 1949, pas moins de 3 millions de personnes, soit 20% de la population de la RDA, ont fui vers l'ouest. Le mur va démontrer son efficacité de ce point de vue car, de sa construction à sa chute, le 9 novembre 1989, on évalue à 5 000 seulement le nombre de personnes qui parviendront encore à passer à l'Ouest au risque de leur vie... 239 échoueront et seront abattues par les « vopos », ou garde-frontières, postés dans les miradors.
Check Point Charly en 1961
Un soulagement paradoxal
Le président américain John Kennedy est informé de la construction du mur sur son yacht. Il ne manque pas de s'en indigner devant les caméras et les micros mais s'en réjouit en son for intérieur. En construisant le mur, les dirigeants communistes de Berlin et Moscou signifient qu'ils aspirent au statu quo. La perspective d'une guerre pour Berlin tend à s'éloigner et avec elle la guerre froide.
Malgré un discours retentissant du maire de Berlin-Ouest, Willy Brandt, le 16 août devant une foule surexcitée, chacun sait bien que la division de Berlin est scellée pour longtemps...
Alban Dignat
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Aoû 2023 - 6:37
De bien mauvais souvenirs en pleines vacances :me souviens des titres de journaux !
Colombine Membre
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Aoû 2023 - 9:53
Merci
clairette Animatrice
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Aoû 2023 - 10:23
Le 11 novembre 1989, le virtuose russe en exil Mstislav Rostropovitch saute dans un vol Paris-Berlin. Le vieil homme, son violoncelle à la main, se fraie un chemin au milieu de la foule exaltée rassemblée au Checkpoint Charlie. Il trouve une chaise et se met à jouer une sonate de Bach au pied du mur graffité.9 nov. 2019
clairette Animatrice
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Aoû 2023 - 10:25
Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Aoû 2023 - 10:36
Je m'en souviens bien !Aussi !
Noel Fondateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 12 Aoû 2023 - 11:46
Bel épisode qui ne s'oubli pas. Que de murs encore à détruire, celui ci c'est fait.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 13 Aoû 2023 - 7:57
13 août 1624 : Richelieu chef du Conseil du roi
Le 13 août 1624, Richelieu devient le chef du Conseil du Roi. Le cardinal entreprend de discipliner la noblesse et la met au service du roi.
Il réoriente la diplomatie dans le sens de l'intérêt national. Il combat le fanatisme religieux lorsque celui-ci sert les ennemis de la France. C'est aussi bien le fait des catholiques, groupés autour de la reine et favorables à l'Espagne, que des protestants de la Rochelle qui appellent les Anglais à leurs côtés.
Dernière édition par mimi1260 le Dim 13 Aoû 2023 - 8:06, édité 1 fois
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 13 Aoû 2023 - 8:05
Naissances
Fidel Castro - 13 août 1926 à Biran (Cuba) - 25 novembre 2016 à La Havane (Cuba)
Fils d'un riche planteur cubain, Fidel Castro se lance très jeune dans l'action politique. Désireux de renverser le dictateur Batista, il attaque le 26 juillet 1953 la caserne de Moncada, à Santiago-de-Cuba. Arrêté, il est condamné à 15 ans de prison.
Libéré dès 1954 à la faveur d'une amnistie, il se réfugie au Mexique où il fonde le « Mouvement du 26 juillet » ! Dès le 2 décembre 1956, il revient clandestinement à Cuba avec une troupe de fidèles. La plupart sont tués. Les rescapés, au nombre de douze, prennent le maquis dans la Sierra Maestra. Parmi eux le populaire Ernesto Guevara, un jeune médecin argentin surnommé le Che (l'Homme).
De plus en plus de jeunes Cubains, exaspérés par la corruption du régime, rejoignent les insurgés. L'insurrection s'étend jusqu'à contraindre Fulgencio Batista à la fuite le 1er janvier 1959. Fidel Castro et ses « barbudos » entrent à La Havane en triomphe et le 17 février 1959, Fidel devient premier ministre avec un pouvoir quasi-dictatorial...
Sans attendre, le guerillero nationalise les grandes plantations sucrières. Ses options socialistes lui aliènent la sympathie des États-Unis et l'amènent à s'aligner sur l'Union Soviétique. Cuba devient ainsi le premier pays communiste de l'hémisphère occidental. Castro lui-même va conserver le pouvoir jusqu'en février 2008, figeant l'île dans un système étatique et autoritaire d'un autre âge.
Colombine Membre
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 14 Aoû 2023 - 12:09
Merci
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 15 Aoû 2023 - 5:15
15 août 778 - Roland meurt à Roncevaux
Le 15 août 778, une armée franque est attaquée par des montagnards basques dans le col de Roncevaux, dans les Pyrénées occidentales.
Charlemagne et Rolland à Roncevaux(BNF)
Naissance d'une légende
L'armée, sous le commandement du roi Charles 1er, futur empereur Charlemagne, revient d'une expédition contre les musulmans d'Espagne.
Au passage des Pyrénées, les hommes et les bêtes empruntent en file indienne le col de Roncevaux aux pentes escarpées.
Les montagnards de la région, des Basques insoumis, profitent de la situation pour attaquer et piller une colonne de ravitaillement, à l'arrière-garde de l'armée. Ils se dispersent aussitôt sans laisser au roi le temps de se retourner.
Cet incident est signalé dans les Annales royales, chronique du règne de Charlemagne où l'on évoque la mort de quelques nobles dont le comte Roland, obscur préfet de la marche de Bretagne.
Trois siècles plus tard, les troubadours, poètes itinérants, se saisissent de ce fait militaire sans importance et lui donnent une dimension épique. Ce sera la Chanson de Roland, plus célèbre poème du Moyen Âge.
Dernière édition par mimi1260 le Mar 15 Aoû 2023 - 5:25, édité 1 fois
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 15 Aoû 2023 - 5:25
La Chanson de Roland
Le 15 août 778, l'arrière-garde de l'armée franque est attaquée au col de Roncevaux, dans les Pyrénées, par des montagnards basques. Quelques chefs sont tués, dont le comte Roland, l'un des fidèles du roi Charles Ier, futur Charlemagne.
Trois cents ans plus tard, au XIe siècle, d'anonymes troubadours (dico) ou trouvères ont tiré de cette échauffourée pyrénéenne un poème épique : la Chanson de Roland. C'est l'équivalent de l'Iliade pour les Francs et l'ensemble des Occidentaux. Il exalte de façon quelque peu anachronique les vertus chevaleresques, magnifiées par le « beau Moyen Âge », celui des XIIe et XIIIe siècles (amour, honneur, défense de la foi, vaillance, fidélité, amitié).
La seule version que nous possédions de la Chanson de Roland est en dialecte anglo-normand. Elle comprend pas moins de 4002 vers de dix syllabes, répartis en 291 laisses (ou strophes).
L'action se situe au col de Roncevaux, passage usuel des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Et ce sont des Sarrasins musulmans, bien sûr, et non des Basques chrétiens, qui attaquent et exterminent l'arrière-garde de l'armée. Le poème fait de Roland le neveu de l'« empereur à la barbe fleurie », victime de la jalousie de Ganelon, un traître qui se vend au roi musulman Marsile.
XLII. Le Sarrasin dit : « Je m'émerveille grandement de Charlemagne qui est chenu et blanc ! A mon idée, il a plus de deux cents ans. Par tant de terres il est allé en conquérant ; il a reçu tant de coups de bons épieux tranchants ; tant de riches rois qu'il a tués et vaincus sur le champ de bataille ! Quand sera-t-il lassé de guerroyer ? - Pas aussi longtemps, répond Ganelon, que vivra Roland : il n'y a tel vassal d'ici en Orient. Très preux aussi est Olivier, son compagnon ; les douze pairs, que Charles aime tant, forment l'arrière-garde avec vingt mille Français. Charles est en sûreté, et ne craint homme vivant. »
XLIII. « Beau sire Ganelon, dit le roi Marsile, j'ai une telle armée que vous n'en verrez pas de plus belle ; je puis avoir quatre cent mille chevaliers : puis-je combattre Charles et les Français ? » Ganelon répond : « Pas pour cette fois ! Vous y perdriez beaucoup de vos païens. Laissez la folie ; tenez-vous à la sagesse ! Donnez à l'empereur tant de richesses qu'il n'y ait Français qui ne s'en émerveille. Pour vingt otages que vous lui enverrez, en douce France s'en retournera le roi ; il laissera son arrière-garde derrière lui. Il y aura son neveu, le comte Roland, je crois, et Olivier, le preux et le courtois. Ils sont morts, les deux comtes, si l'on m'en croit. Charles verra son grand orgueil tomber ; il n'aura plus jamais le désir de guerroyer contre vous » (traduction en français moderne par Lagarde et Michard, Bordas).
Sur la miniature ci-dessous, qui se lit comme une bande dessinée, Roland se résout à sonner du cor ; à droite, le traître Ganelon tente de dissuader le roi Charlemagne de revenir sur ses pas pour secourir son neveu ; au-dessous, Olivier et Roland, mourants, se disent adieu, et Roland brise son olifant (ou cor) sur la tête d'un Sarrasin.
Roland sonne le cor à Roncevaux
CXXXIII. Roland a mis l'olifant à sa bouche ; il l'enfonce bien, sonne avec grande force. Hauts sont les monts et la voix porte loin : à trente grandes lieues on l'entendit se répercuter. Charles l'entend et tous ses compagnons. Le roi dit : « Nos hommes livrent bataille ! » Ganelon lui répliqua : « Si un autre l'eût dit, cela paraîtrait grand mensonge ! »
CXXXV. Le comte Roland a la bouche sanglante. De son chef la tempe s'est rompue. Il sonne l'olifant, à grande douleur, à grand'peine. Charles l'entend, et ses Français l'entendent. Le roi dit : « Ce cor a longue haleine ! » Le duc Naimes répond : « C'est qu'un baron y prend peine ! Il y a bataille, j'en suis sûr. Celui-là l'a trahi qui vous en veut détourner. Armez-vous, lancez votre cri de ralliement et secourez votre noble maison : vous entendez assez que Roland se lamente ! »
Roland et son ami Olivier ayant péri dans l'honneur, Charlemagne les venge et punit comme il se doit Ganelon. La belle Aude, fiancée de Roland, meurt incontinent de chagrin (...).
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 16 Aoû 2023 - 8:44
16 août 1861 - Victoire Daubié ouvre le baccalauréat aux femmes
Julie-Victoire Daubié (26 mars 1824, Bains-les-Bains, Vosges ; 26 août 1874 , Fontenoy-le-Château)
Le 16 août 1861, sous le règne de Napoléon III, Julie-Victoire Daubié, une institutrice de 36 ans, militante entêtée des droits de la femme, passe avec succès le baccalauréat à Lyon. Elle est la première Française dans ce cas.
Le ministre de l'Instruction publique refuse de signer le diplôme au prétexte qu'il « ridiculiserait le ministère de l'Instruction publique » ! Son successeur Victor Duruy montrera beaucoup plus d'ouverture d'esprit en faisant voter en avril 1867 une loi qui impose l'ouverture d'une école primaire réservée aux filles dans chaque commune de plus de 500 habitants. C'est un premier pas vers la féminisation du baccalauréat.
« La Bachelière du quartier Latin »
Aussi appelée « L'Examen de Flora », cette chanson écrite par Paul Burani en 1874 reflète l'image de la pauvre aspirante au bac de la fin du XIXe siècle. Outrageusement « sexiste », elle vaudrait aujourd'hui à son auteur le pilori sinon pire...
« La Bachelière ou l’examen de Flora », fin XIXe siècle.
Mamzell' Flora passait pour un' savante
Depuis Bullier jusqu'au carr'four Buci
Si bien qu'un jour ell' devint étudiante
Mais on n'peut pas dire tout c'quelle apprit.
Refrain :
C'est la bachelière du quartier Latin
Rein'de la chaumière et pays voisin
Elle a passé son baba
Elle a passé son chot chot
Elle a passé son bachot
Y a pas de bobo […]
Connais-tu l'grec ? Qu'un professeur lui d'mande.
Elle répond, sans lui manquer d'respect :
C'est un coiffeur si j'en crois la légende
Puisque l'ont dit : « s' fair' peigner par les Grecs ».
Un autre lui demande c'que c'est qu'une Olympiade
Quelqu'un lui souffle « un espac' de quatre ans »
Mais v'là Flora qui perd la trémontade
Et qui répond « une espèc' de cadran » […].
Aux professeurs ell' fait perdre la tête
Et, comm' Phryné d'vant les juges jadis,
Ell' leur fait voir ses jamb's dans une pirouette
Si bien qu'elle eut douz' boul's blanches sur dix.
V'la la moral' faut pas que ça vous blesse,
C'est au beau sex' qu'elle s'adressera :
Quand c'est des vieux qui jugent une jeunesse
C'est pas malin, le baccalauréat.
Scène représentant les candidates présentes sur les bancs de l'amphithéâtre Descartes à la Sorbonne pour l'épreuve du baccalauréat en Lettres classiques du 18 juillet 1911, Jean Joseph Léon Fauret, Femina, 1911, musée national de l'Éducation.
Chères bachelières...
Si François Villon fait allusion à de « jeunes bachelettes » dans sa « Double ballade » (XVe siècle), le mot désignait alors simplement une jeune fille qui présentait tous les avantages pour devenir épouse. Laissons aussi l'ironique Voltaire qui se moque des femmes savantes en général et d'Ève en particulier, « la première bachelière, puisqu'elle tâta de l'arbre de la science avant son mari » (Histoire de Jenni, 1775) !
Le XIXe siècle n'est guère plus indulgent puisque pour Le Dictionnaire de la langue verte de Delveau (1883) une bachelière est « une femme du quartier latin qui est juste assez savante pour conduire un bachot [petit bac] en Seine et non pour passer en Sorbonne ». Mais cette définition nous rappelle quand même que l'idée de filles passant le baccalauréat faisait son chemin !
Le premier lycée pour filles a ouvert à Paris en 1870, à l'extrême fin du Second Empire. Situé près des Invalides, il porte aujourd'hui le nom du ministre qui a promu la cause féminine. C'est le lycée Victor Duruy (désormais ouvert aux garçons comme aux filles).
Il n'empêche que, même au début de la IIIe République, passer le baccalauréat passait encore pour une idée farfelue...
Isabelle Grégor
NB: combien de luttes a-t'il fallu pour obtenir l'égalité "homme/femme" !!
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 16 Aoû 2023 - 8:56
on e n apprend des choses avec toi MiMI merci,j'aurais bien aimé moi aussi hélas au travail à 13 ans alors
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 16 Aoû 2023 - 9:02
Oui j'ai connu aussi : du travail pendant les vacances, mais nous n'étions pas malheureux et nous nous contentions de peu ! Bonne journée à toi.
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 17 Aoû 2023 - 6:57
17 août 1847 - Assassinat de la duchesse de Choiseul-Praslin
Dans la nuit du 17 au 18 août 1847, la duchesse de Choiseul-Praslin (40 ans) est assassinée dans son hôtel particulier du faubourg Saint-Honoré, à Paris.
Ce drame familial va jeter l'opprobre sur les vieilles élites aristocratiques et sur la monarchie de Juillet installée dix-sept ans plus tôt par Louis-Philippe 1er.
Un crime mystérieux
La veille au soir, le duc et son épouse sont rentrés des eaux et ont donné congé à leur nombreuse maisonnée, à l'exception de trois ou quatre domestiques. Leurs neuf enfants, dont huit filles, sont allés au lit sans trop tarder. Eux-mêmes ont ensuite gagné leur chambre respective.
Vers deux heures du matin, les domestiques sont alertés par la sonnette de la chambre de Madame. Ils entendent des cris et des bruits de pas. Quand ils entrent enfin, la duchesse est étalée sans connaissance au pied du canapé. La chambre porte la trace du plus grand désordre et d'une lutte violente.
Les domestiques ne sont pas sans remarquer au même moment de la fumée qui sort de la cheminée de la chambre du duc. Celui-ci arrive en se lamentant et ose, entre deux sanglots, cette question aux domestiques : «Mais qui est entré le premier ?». L'ayant répété avec insistance, le domestique se désigne.
_ Et qu'avez-vous vu ? _ Je n'ai vu que la pauvre duchesse. _ Et qu'a-t-elle dit? _ Elle n'a rien pu dire. _ Ah...
La duchesse expire à l'arrivée de la police sans avoir repris connaissance. Elle a reçu 33 coups de couteau et a été achevée à coups de crosse de revolver.
La duchesse de Choiseul-Praslin
Le déshonneur d'un pair de France
L'enquête de police établit très vite que le couple ne s'entendait plus depuis longtemps. La duchesse, fille unique du célèbre général de l'Empire Bastien Sébastiani, avait donné neuf enfants à son époux avant que celui-ci ne se détache d'elle.
Il est vrai qu'elle avait pris de l'embonpoint et son mari lui préférait la compagnie de la gouvernante des enfants, Mlle Deluzy. Jalouse et dotée d'un tempérament très ardent, la duchesse avait obtenu un mois plus tôt, à force de reproches, le renvoi de celle-ci.
Les soupçons s'orientent très vite vers le mari, dont on pense qu'il a brûlé dans sa cheminée les vêtements tâchés de sang et le couteau du crime avant de se montrer aux domestiques. Descendant d'une très illustre famille, il est, à ce titre, membre de la Chambre des pairs et bénéficie du privilège de l'inviolabilité !
L'affaire a immédiatement un retentissement immense dans le royaume. Elle indigne l'opinion publique. On se scandalise de ce vieil aristocrate arrogant et richissime qui se comporte comme le dernier des voyous.
Embarrassé, le roi Louis-Philippe 1er fait transférer le duc au palais du Luxembourg où, profitant d'un relâchement de la surveillance, il absorbe du poison. Il meurt le 24 août sans avoir avoué quoi que ce soit.
Cette affaire atteint la haute noblesse et, par ricochet, la monarchie elle-même. Elle ne sera pas sans incidence sur les émeutes qui, dix mois plus tard, conduiront le roi à abdiquer et céder la place à une IIe République.
Alban Dignat
NB: Pourtant la Révolution avait aboli les privilèges..!
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 17 Aoû 2023 - 8:08
C'est une période d'histoire un peu négligée sans doute dans nos livres scolaires .Je ne me souviens pas du tout de ce drame pas plus que de ses conséquences !