Jacques Brel, né Jacques Romain Georges Brel le 8 avril 1929 à Schaerbeek, une commune de Bruxelles, Belgique, et mort le 9 octobre 1978 à Bobigny, France, est un auteur, acteur, réalisateur et chanteur belge.
Issu d'une famille catholique flamande d'industriels, son père, Romain Brel était francophone de souche flamande et sa mère Lisette Vanneste était bruxelloise, Jacques Brel a été un enfant peu intéressé par l'école, excepté par les cours de français. Avec son frère, Pierre, de 6 ans son aîné, Jacques connaît une éducation austère entre collège catholique et scoutisme.
Il écrit à 15 ans de longs poèmes et des nouvelles après avoir dévoré Jules Verne et Jack London1 puis, à 16 ans, il crée une troupe de théâtre avec quelques copains et écrit lui-même des pièces qu'il joue en amateur au sein de la Franche Cordée, mouvement de jeunesse catholique.
Son père le fait entrer dans la cartonnerie familiale « Vanneste & Brel » où il est affecté de 1947 à 1953 au service commercial, travail pour lequel il n'a aucun goût.
Il songe très sérieusement à une reconversion, soit en tant qu'éleveur de poules, soit en tant que cordonnier, soit comme chanteur.
Il choisit cette dernière voie et écrit n'importe où, n'importe quand.
Amateur de musique classique, principalement de Maurice Ravel et de Schubert, il compose ses premières mélodies sur le piano familial et sur sa guitare sans jamais avoir pratiqué la musique auparavant.
Le 1er juin 1950, il épouse Thérèse Michielsen, dite « Miche », secrétaire dans une entreprise d'électricité, qu'il a rencontrée trois ans plus tôt dans la Franche Cordée.
Le 6 décembre 1951 naît sa première fille, Chantal, 1951 correspond à l'année où il commence à chanter.
À partir de 1952, il écrit et compose ses premières chansons qu'il chante dans le cadre familial, et à diverses soirées dans des cabarets bruxellois regroupés dans le quartier de l'« îlot sacré ».
Il fait déjà preuve de cette puissance lyrique, tant dans les textes que dans son interprétation encore trop teintée de scoutisme, qui rebute sa famille. Elle tente de le dissuader de continuer dans cette voie.
Il persévère. En 1953 il réalise un disque maquette, 78 tours,
qu'il envoie à Jacques Canetti,
Pour Jacques Brel, les difficultés continuent, encombré qu'il est de ses longs bras, de son grand corps maladroit.
En janvier 1955, Brel fait ses débuts à l'« Ancienne Belgique », célèbre salle de concert bruxelloise, dans l'avant-programme de Bobbejaan Schoepen, et Jacques Canetti continue de l'envoyer dans des tournées où il se produit notamment en vedette américaine de Philippe Clay, Dario Moreno et Catherine Sauvage qui devient son amante.
En 1955, il fait venir sa femme et ses deux fillettes à Paris. Ils s'installent à Montreuil.
Ce sera l'année de son premier 33 tours.
Imprégné encore de l'influence du scoutisme, il chante souvent pour des organisations chrétiennes, et de son éducation catholique, bien que sa vie sentimentale soit chaotique, Georges Brassens le surnomme gentiment « l'abbé Brel ».
Petit à petit, Brel trouve son style, donc son public et connaît enfin le succès lors de ses spectacles, et ce malgré la vague des yéyé.
Entre autres particularités, Brel ne cèdera jamais à la tradition du rappel, qu'il juge démagogique.
En 1966, il est au sommet de son art.
Cette même année, il décide d'abandonner la chanson. Pour autant il honore ses contrats pendant encore plus d'un an et fait ses adieux à l'Olympia.
Le 16 mai 1967, il donne son dernier récital à Roubaix.
Mais il ne reste pas inactif pour autant : durant l'été 1967, il joue dans son premier long métrage, Les Risques du métier du réalisateur André Cayatte ; le film est un succès public.
Le succès l'attend aux États-Unis d'Amérique et au Royaume-Uni.
En 1974, il abandonne le spectacle et part en voilier,l'Askoy, avec Maddly Bamy qu'il a rencontrée lors du tournage du film L'Aventure de Claude Lelouch.
Mais il est déjà malade. On l'opère d'un cancer au poumon. Il décide de se retirer aux Marquises.
En 1977, malgré la maladie, il revient à Paris pour enregistrer son dernier 33 tours qui paraît le 17 novembre, avec un record d'un million de précommandes.
La chanson Les Marquises, qui clôt l'album, s'achève sur ces paroles « Veux-tu que je te dise / Gémir n'est pas de mise / Aux Marquises ».
Il retourne aux Marquises après cet enregistrement, avant que, en juillet 1978, son cancer du poumon ne s'aggrave.
Il est ramené en France métropolitaine où il meurt le 9 octobre 1978 à l'hôpital Avicenne de Bobigny.