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Sujet: Evènements du jour Mar 8 Aoû 2023 - 5:58
Rappel du premier message :
7-8 août 1786 - Première ascension du Mont Blanc
Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l'ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l'alpinisme.
Point culminant des Alpes - 4810 mètres à l'époque ; 4807 aujourd'hui, d'après les derniers relevés -, le Mont Blanc (orthographe) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l'ensemble de la Savoie.
Le village de Chamouny vers 1780 (aujourd'hui Chamonix) vue depuis le Brévent, avec à gauche la Mer de Glace et à l'arrière-plan le mont Blanc (lithographie d'A. Bachmann, d'après une gravure de Louis Bleuler)
Le mont Blanc, de maudit à convoité
Nul n'a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d'ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont-Blanc, le modeste village de Chamonix n'est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Horace Benedict de Saussure (17 février 1740, Conches, près de Genève ; 22 janvier 1799, Genève), par Jens Juel (bibliothèque de Genève)
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l'ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n'imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d'on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l'exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d'un compagnon d'escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l'ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime. Ensemble, ils partiront eux-mêmes à l'ascension du sommet qu'ils atteindront le 3 août suivant.
L'ascension du Mont Blanc devient très vite un défi que se lancent les jeunes villageois. Le 14 juillet 1808, Jacques Balmat arrive au sommet avec quelques compagnons d'aventure et, pour la première fois, une femme, Marie Paradis (31 ans). Mais l'exploit de la modeste villageoise sera altéré par la suspicion qu'elle ait été portée par ses compagnons sur une partie du parcours.
La deuxième femme à atteindre le sommet et dont la réussite est incontestée est une riche passionnée d'alpinisme, Henriette d'Angeville (44 ans), le 3 septembre 1838. Cela vaudra à cette célibataire sportive le surnom de « fiancée du mont Blanc »...
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 21 Oct 2023 - 7:13
21 octobre 1520 : Magellan franchit le détroit à son nom
Le 21 octobre 1520, Fernand Magellan franchit le détroit qui portera son nom, à la pointe sud du continent américain. Le navigateur baptise la Terre de Feu et l'Océan Pacifique.
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 21 Oct 2023 - 7:23
21 octobre 1680 - Fondation de la Comédie-Française
Le 21 octobre 1680, par lettre de cachet ou décret, le roi Louis XIV fonde la Comédie-Française. C'est la première troupe de théâtre permanente de France.
La Comédie-Française rassemble deux troupes rivales : celles de l'hôtel de Bourgogne et de l'hôtel Guénégaud. Cette dernière résulte de la fusion de la troupe de Molière, mort 7 ans plus tôt, et du théâtre du Marais.
Encore aujourd'hui, pour rappeler cette fusion originelle, on frappe six coups avant chaque représentation, et non pas trois comme dans les autres théâtres. Par ailleurs, à la fin de chaque représentation du Malade imaginaire, quand le « malade » Argan est intronisé médecin et prononce son serment : « Juro », les lumières s’éteignent et le silence se fait en souvenir de Molière qui fut victime d'une fluxion de poitrine en jouant cette pièce et mourut une heure après.
La troupe de Molière
Avatars d'une troupe prestigieuse
Le roi Louis XIV usa de son pouvoir pour mettre fin à la concurrence stérile entre ces troupes qui les conduisait à jouer parfois en même temps les mêmes pièces et à se voler les comédiens à la mode. Le souverain voulait aussi, pour la grandeur de la monarchie, promouvoir le théâtre classique français.
Faisant concurrence à la comédie italienne, très en vogue au milieu du XVIIe siècle, la Comédie-Française présentait principalement les pièces du défunt Molière, de Racine, ainsi que de Corneille. Elle n'eut pas trop de mal à s'imposer car la plupart des chefs-d'oeuvre du théâtre français étaient déjà écrits quand elle naquit.
La Comédie-Française, plus tard appelée également Théâtre-Français, est établie dans un premier temps à l'hôtel Guénégaud mais déménage plusieurs fois au cours du siècle suivant. La troupe est dissoute pendant la Terreur révolutionnaire et rétablie en 1799 par le Directoire qui met à sa disposition la salle Richelieu, sur la place du Palais-Royal, où elle n'a depuis lors cessé de jouer.
Rebaptisée Théâtre de SM L'Empereur, la Comédie-Française sera épargnée par le décret de Napoléon Ier sur les théâtres qui réduira à huit le nombre de salles parisiennes. L'Empereur lui donnera en 1812 un nouveau règlement, toujours en vigueur. Le décret en question sera rédigé à Paris mais antidaté de Moscou. Par cette tricherie de... comédie, Napoléon a voulu laisser croire que, même dans les pires situations, à l'autre bout de l'Europe, il continuait de gérer les affaires courantes, ainsi que l'a montré l'historien Jean Tulard !...
Au fil des ans, la Comédie-Française est devenue le conservatoire du théâtre français mais aussi international, élargissant sa programmation à toutes les grandes oeuvres du répertoire (aujourd'hui 3000 pièces) et se prêtant à de nombreuses audaces... dont la première d'Hernani, le 25 février 1830.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 23 Oct 2023 - 5:33
23 octobre 1942 - L'Afrikakorps vaincue à El-Alamein
Le 23 octobre 1942, à El-Alamein (Égypte), l'Afrikakorps du maréchal Rommel recule devant la VIIIe armée britannique.
C'est le premier coup d'arrêt infligé à l'armée allemande après une guerre éclair qui lui a valu d'occuper la plus grande partie de l'Europe continentale et du bassin méditerranéen. Il a été rendu possible par l'héroïque résistance d'une brigade française à Bir Hakeim, au sud du dispositif britannique.
Réddition d'un équipage de char allemand dans le désert Libyen
Chassé-croisé dans le désert
Dès décembre 1940, les Anglais lancent une offensive contre la Libye, colonie italienne, depuis leur protectorat égyptien. Les Italiens appellent leurs alliés allemands à l'aide. C'est ainsi que le général Erwin Rommel débarque à Tripoli, capitale de la Libye, en avril 1941, avec une division légère et une division blindée.
Rommel repousse une nouvelle fois les Britanniques en décembre 1941 et, le mois suivant, convainc Hitler de lui accorder les renforts indispensables en chars et en hommes. Il engage en mai 1942 une troisième offensive vers le Nil avec ses alliés italiens. Elle lui vaut le titre de maréchal...
Les forces en présence sont à ce moment plus ou moins équivalentes. 125 000 hommes et 740 chars chez les Alliés ; 113 000 hommes et 570 chars pour les forces de l'Axe.
De Bir Hakeim à El-Alamein
Les Britanniques sont sauvés par la résistance héroïque autant qu'inattendue de la première Brigade Française Libre (BFL). Au sud du dispositif allié, elle a reçu mission d'empêcher toute manoeuvre d'encerclement par les forces de l'Axe et se sont installés depuis le mois de février 1942 au pied d'un ancien fortin turc en plein désert, Bir Hakeim.
Le 30 juin 1942, les blindés de Rommel arrivent à l'oasis d'El-Alamein, sur la côte méditerranéenne, à une centaine de kilomètres seulement à l'ouest d'Alexandrie et du delta. C'est là que vont se briser les attaques italo-allemandes, au terme de deux batailles.
La première bataille d'El-Alamein voit s'affronter les troupes de Rommel et la VIIIe Armée britannique. Elle s'achève le 27 juillet sans vainqueur ni vaincu. Les deux armées s'enterrent dans des tranchées dans l'attente de renforts.
La seconde bataille d'El-Alamein débute le 30 août 1942. Rommel tente de déborder les Britanniques par le sud mais se heurte aux champs de mines. Les forces de l'Axe sont très vite affaiblies par le manque de ravitaillement, la marine et l'aviation britanniques les ayant coupées de leurs arrières.
La situation étant devenue propice pour une contre-offensive britannique, Montgomery déclenche celle-ci le 23 octobre 1942, à un moment où Rommel, pour raisons de santé, a dû regagner Berlin et confier le commandement de ses troupes au général Stumme.
Le 2 novembre, Rommel demande à Hitler le droit de se retirer. Mais le Führer le lui refuse et lui ordonne de résister coûte que coûte. Le maréchal, fort de son prestige, prend sur lui de désobéir au dictateur. Le 3 novembre 1942, il donne l'ordre de battre en retraite et ramène son armée en bon ordre et presque intacte vers la Tunisie. Quelques jours plus tard, les Anglo-Américains débarquent en Afrique du Nord.
À Londres, devant la foule en joie, Winston Churchill exulte : « Ce n'est pas la fin, ni même le commencement de la fin ; mais c'est la fin du commencement ». Le Premier ministre britannique a compris que cette bataille était le tournant décisif de la Seconde Guerre mondiale. Il constatera plus tard : « Avant El-Alamein, nous n'avons jamais eu de victoire, après El-Alamein, nous n'avons jamais eu de défaite ! »
À la fin de l'année 1942, l'Axe germano-italien est chassé d'Afrique à l'exception de la Tunisie. Pendant ce temps, à l'autre bout de l'Europe, une autre armée allemande est prise au piège sur les bords de la Volga, dans la ville de Stalingrad, son général ayant obéi à Hitler qui lui intimait de ne pas reculer quoi qu'il arrive
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 24 Oct 2023 - 1:40
24 octobre 1870 - Crémieux francise les juifs d'Algérie
Le 24 octobre 1870, un décret donne la citoyenneté française aux 37 000 juifs d'Algérie.
Dans la foulée, les colons originaires d'Europe (Italie, Espagne, Malte...) sont aussi francisés en bloc. Quant aux musulmans d'Algérie, ils sont maintenus dans le statut d'indigène. C'est le début d'une fracture douloureuse et irréductible entre les deux communautés.
Famille de juifs algériens (XIXe siècle)
Du royaume arabe à la colonie
Dans les années 1860, prenant acte de la fin de la conquête de l'Algérie, Napoléon III préconise l'instauration d'un royaume arabe sous protectorat français, un peu comme il en ira plus tard avec le royaume du Maroc. Lui-même aurait eu le titre de « roi des Arabes ».
Par le senatus-consulte (décret impérial) du 14 juillet 1865, d'une grande générosité, les musulmans d'Algérie se voient reconnaître la nationalité française sans qu'il leur soit nécessaire de renoncer à la loi coranique.
Le projet se heurte à l'opposition violente des colons européens. Ces derniers, qui se situent du côté de la gauche républicaine, seront parmi les plus ardents à combattre Napoléon III et à se réjouir de sa chute.
La IIIe République, qui succède au Second Empire, prend le contrepied de la politique napoléonienne en intégrant plus étroitement l'Algérie à la France. Mais avec le décret Crémieux, qui abroge le senatus-consulte de 1865, elle établit une discrimination inédite entre les juifs, élevés au rang de citoyens français, et les musulmans.
Exacerbation des tensions communautaires
Le décret Crémieux offre la citoyenneté pleine et entière aux juifs d'Algérie sous réserve du renoncement à la loi mosaique et à ses prescriptions contraires au droit civil en matière matrimoniale (ce renoncement avait déjà été entériné sous le Premier Empire par les consistoires métropolitains).
Il consacre en Algérie la rupture entre les colonisés (exclusivement musulmans) et les colonisateurs, qui viennent d'Europe et auxquels s'assimilent désormais les juifs...
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 24 Oct 2023 - 1:52
24 octobre 1940 - Rencontre de Montoire
Le 24 octobre 1940, Philippe Pétain, chef de l'État français, rencontre Hitler dans la petite gare de Montoire-sur-le-Loir.
Le vice-président Pierre Laval a eu l'idée de ce rendez-vous en apprenant que Hitler revenait en train de Hendaye où il était allé rencontrer Franco, dictateur en Espagne.
Par une poignée de main très médiatisée, le vieux maréchal célèbre officiellement la « collaboration » entre la France vaincue et l'Allemagne triomphante. Il s'en explique à la radio comme à son habitude, quelques jours plus tard, le 30 octobre 1940 : « C'est dans l'honneur et pour maintenir l'unité française, une unité de dix siècles, dans le cadre d'une activité constructive du nouvel ordre européen, que j'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration (...) . Cette collaboration doit être sincère... ».
https://vimeo.com/134207300
Entrevue historique du Chancelier Hitler avec le Maréchal Pétain, source : INA
La France sous l'Occupation Envahie en six semaines par les armées hitlériennes, la France se résigne à l'occupation de la plus grande partie de son territoire.
Par la convention d'armistice du 22 juin 1940, le gouvernement du Maréchal Pétain, établi à Vichy, se voit reconnaître une autonomie de façade sur le reste du territoire : c'est la « zone libre ».
Celle-ci est à son tour envahie par la Wehrmacht le 11 novembre 1942, suite au débarquement anglo-saxon en Afrique du Nord, ce qui réduit à presque rien les marges de manoeuvre du gouvernement de Vichy.
L'entrevue
À la mi-octobre 1940, le vice-président du Conseil Pierre Laval est secrètement invité à rencontrer von Ribbentrop, le ministre allemand des Affaires étrangères. La rencontre est prévue à la gare de Montoire-sur-le-Loir le 22 octobre. Pourquoi Montoire ? Parce que le ministre allemand circule en train et que cette gare est proche de la ligne de démarcation ; elle est d'autre part à l'écart de toute agglomération, ce qui facilite sa protection ; enfin, la présence à proximité d'un tunnel permet de mettre le train officiel à l'abri d'une éventuelle attaque aérienne.
Tandis qu'il se rend en voiture sur le lieu du rendez-vous, Laval apprend à sa grande stupéfaction qu'il doit rencontrer non pas le ministre mais le Führer lui-même !...
Hitler, en effet, a pris le train pour se rendre à Hendaye, à la frontière franco-espagnole, en vue de rencontrer le Caudillo Franco, chef de l'État espagnol. Sur le chemin, il s'arrête à Montoire et rencontre Laval en toute discrétion.
Il s'agit d'arranger pour le surlendemain, au même endroit, une rencontre officielle avec le chef de l'État français, le maréchal Pétain. Hitler ne cache pas son intention de préparer un traité de paix et une alliance entre les deux pays.
Hitler rencontre donc Franco à Hendaye et, sur le chemin du retour, s'arrête comme prévu à Montoire où arrive peu après le maréchal Pétain.
Le Führer n'a pas plus de succès avec ce dernier qu'avec Franco. Pétain refuse de signer la paix et d'entrer en guerre contre l'Angleterre, à ce moment-là seul pays au monde à combattre les nazis.
Reste de l'entrevue de Montoire une photo de la poignée de mains entre les deux chefs d'État, symbole de la « collaboration » à venir, qui est tout ce que Pétain a bien voulu concéder au vainqueur.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 25 Oct 2023 - 5:41
25 octobre 732 - Charles Martel arrête une razzia arabe
Le 25 octobre 732, le chef des Francs, Charles Martel, arrête une armée arabe au nord de Poitiers. Les vaincus se retirent. C'en est fini des incursions musulmanes en Aquitaine.
Cette bataille sans grande importance militaire va néanmoins obtenir presque aussitôt un très grand retentissement dans les milieux éduqués. C'est ainsi qu'une chronique espagnole à peine postérieure la décrit comme une victoire des Européens sur l'infidèle. C'est la première évocation connue de l'Europe comme civilisation et culture.
Charles Martel à la bataille de Poitiers, composition fantaisiste de Charles Steuben (XIXe siècle, musée du château de Versailles)
Menace sur l'Aquitaine
En 711, soit à peine 80 ans après la mort de Mahomet, les musulmans envahissent l'Espagne.
Ils traversent la péninsule en huit petites années et occupent en 719 le Languedoc actuel. Cette province, entre les Pyrénées et le Rhône, s'appelle alors Gothie, en souvenir des Wisigoths, ou Septimanie, d'après ses sept villes principales (sa capitale Narbonne, Agde, Béziers, Nîmes, Maguelone, Lodève et Elne).
Les nouveaux-venus sont arrêtés à Toulouse, en 721, par le duc Eudes d'Aquitaine. Ils tournent alors leurs regards vers l'est et prennent Nîmes et Arles en 725. La même année, ils lancent une fructueuse razzia sur la riche abbaye d'Autun, en Bourgogne.
Les Francs au secours des Aquitains
En 732, le gouverneur d'Espagne Abd er-Rahman marche vers Tours à la tête de ses troupes, composées d'Arabes et surtout de Berbères fraîchement convertis à l'islam. Il veut simplement mettre la main sur les richesses du sanctuaire de saint Martin.
Dans l'urgence, le duc d'Aquitaine Eudes appelle à son secours les Francs et leur chef Charles, le maire du palais d'Austrasie (l'Est de la France). L'armée aquitaine fait sa jonction avec les contingents francs d'Austrasie et de Neustrie. On suppose que l'effectif total est d'environ 30 000 guerriers.
Confronté à l'approche des Francs et des Aquitains, Abd er-Rahman interrompt sa marche. Les ennemis se font face à Moussais, sur la commune de Vouneuil-sur-Vienne, entre Poitiers et Tours. Pendant six jours, les cavaliers musulmans et les fantassins chrétiens s'observent et se livrent à quelques escarmouches.
Le 25 octobre 732, qui est aussi le premier jour du mois de Ramadan, les musulmans se décident à engager la bataille. Mais leur cavalerie légère et désordonnée se heurte au « mur infranchissable » que forment les guerriers francs, à pied mais disciplinés et bardés de fer. Abd er-Rahman meurt au combat et la nuit suivante, découragés, ses hommes plient bagage et se retirent.
Charles, père de Pépin le Bref et grand-père de Charlemagne, ne s'en tient pas à cette victoire somme toute facile. Il saccage les villes de Septimanie et y gagne le surnom de Charles Martel (« celui qui frappe comme [ou avec] un marteau »).
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 25 Oct 2023 - 5:57
25 octobre 1415 - La « fleur de la chevalerie française » défaite à Azincourt
Le 25 octobre 1415, la « fleur de la chevalerie française » est anéantie à Azincourt, au nord de la Somme, par les archers et les piétons du roi d'Angleterre, Henri V de Lancastre (28 ans).
Le désastre d'Azincourt relance la guerre de Cent Ans après une embellie de 35 ans. S'ajoutant aux défaites de Crécy et Poitiers, Azincourt signe la mort de la chevalerie féodale.
Désastre français
Énergique et ambitieux, le jeune roi anglais profite de la folie du roi Charles VI pour dénoncer la trêve conclue en 1396.
Il débarque près de Harfleur avec 1 400 navires, de l'artillerie et 30 000 hommes. Après la prise de Harfleur, il se dirige avec 15 000 hommes vers Calais en vue de s'y retrancher. Il projette de reprendre l'offensive au printemps suivant avec son allié, le puissant duc de Bourgogne.
Entre temps, le roi de France a convoqué le ban et l'arrière-ban de son armée, selon la vieille coutume féodale. Les chevaliers français groupés autour de la faction des Armagnacs vont à sa rencontre pour lui couper la route.
Les Français, qui ont l'avantage du nombre (50 000 combattants contre 15 000 !), dédaignent d'écouter les conseils du duc de Berry, oncle du roi. Après plusieurs jours de tergiversations, qui laissent aux Anglais le temps de reprendre des forces, ils décident d'attaquer ceux-ci en un lieu très étroit où il leur est impossible de se déployer.
Les chevaliers ne daignent pas attendre la piétaille. Ils sont par ailleurs encombrés par des armures qui atteignent jusqu'à 20 kilos. Face aux volées de flèches, dans la panique, beaucoup chutent de cheval.
Victoire du roi anglais Henri V à Azincourt
Les vainqueurs ont bientôt une telle foule de prisonniers (1 700 environ) que le roi Henri V, craignant une attaque de revers, ordonne de les égorger ! Seuls sont épargnés quelques grands seigneurs, dont le duc Charles d'Orléans.
Les pertes sont énormes du côté français (près de 10 000 hommes contre 1 600 du côté anglais). Elles font d'Azincourt l'une des batailles les plus meurtrières du Moyen Âge occidental.
Fort de sa victoire inattendue, le roi d'Angleterre entreprend la conquête de la Normandie.
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 26 Oct 2023 - 9:07
26 octobre 1440 - Exécution de Gilles de Rais
Ancien compagnon d'armes de Jeanne d'Arc, Gilles de Rais (ou de Retz) est pendu et brûlé le 26 octobre 1440 pour avoir violé et tué d'atroce façon des centaines d'enfants. Sa vie tumultueuse, ses crimes et sa mort vont inspirer deux siècles plus tard la légende de « Barbe-bleue ».
Charles Perrault, un écrivain du temps de Louis XIV, raconte ainsi dans son célèbre recueil des Contes de ma mère l'Oye l'histoire d'un féroce seigneur qui tuait ses épouses successives. Mais Gilles de Rais, le véritable Barbe-bleue, préférait quant à lui les garçonnets !
Ce riche et puissant seigneur, né vers 1404 dans l'une des plus grandes familles de Bretagne, accompagna Jeanne d'Arc dans la guerre contre les Anglais. Au sacre de Charles VII à Reims, il figurait à la gauche du roi, Jeanne étant à sa droite. Le soir du sacre, il fut nommé maréchal de France.
Disgrâcié après l'échec du siège de Paris et affecté par la mort de sa femme, Gilles de Rais se retire sur ses terres de Machecoul et Tiffauges, dans la région de Nantes, où il dilapide la fortune héritée de sa femme.
Assouvissant ses pulsions sado-pédérastiques, il commet alors des meurtres horribles sur au moins 140 garçonnets de sa région, peut-être beaucoup plus, les violant avant de les torturer, les égorger ou les dépecer de ses propres mains.
Ses méfaits allaient perdurer pendant une dizaine d'années, les pauvres habitants de sa région n'osant pas faire part de leur suspicion à l'encontre du puissant sire de Tiffauges et de ses hommes de main, chargés d'enlever les enfants. Gilles de Rais, d'ailleurs, ne manquait pas d'afficher une piété ostentoire et sans doute sincère, se répandant en messes, processions et oraisons, tout cela entremêlé de magie noire et de délires alchimiques.
Confondu suite à la plainte de certains débiteurs, le maréchal de France Gilles de Rais est arrêté le 15 septembre 1440 dans son château de Machecoul par les hommes du duc de Bretagne Jean V. Il est déféré devant la haute cour de Bretagne, à Nantes.
Il nie d'abord ses crimes puis s'effrondre sous le poids des témoignages de pauvres paysans venus déplorer l'enlèvement de leurs enfants et des indices matériels. Les enquêteurs retrouvent ainsi quantité d'ossements calcinés dans les citernes et les douves de ses châteaux et manoirs, à Champtocé, Rais, Tiffauges, Machecoul etc.
Exécution de Gilles de Rais, gibet et bûcher, vers 1530, Paris, BnF. Deux angelots déploient une banderole figurant les armes de Jean Bouhier, président à mortier au parlement de Dijon.
Le seigneur confesse alors ses crimes avec force détails en donnant pour motif ses mauvaises lectures : « Cette idée diabolique me vint il y a huit ans, année où mourut le sire de Suze, mon parent. Me trouvant alors par hasard dans la bibliothèque de son château, je trouvai un livre latin sur la vie et les mœurs des empereurs romains, écrit par le savant historien Suétone. Cedit livre était orné de gravures fort bien peintes, montrant les coutumes de ces princes païens. Je lus dans ce beau livre d'histoire que Tibère, Caligula et autres Césars, jouaient avec des enfants et prenaient un plaisir singulier à les martyriser. Là-dessus, je décidai d'imiter lesdits Césars, et le même soir, je commençai à le faire en suivant les images reproduites dans le livre... » (note).
Gilles de Rais est condamné au bûcher et exécuté dès le lendemain avec deux complices, après avoir manifesté un spectaculaire repentir. Émues par ce repentir, des dames de son lignage recueilleront pieusement ses cendres et un monument expiatoire sera érigé sur le lieu de son supplice !
Par considération pour son statut et ses hauts faits d'armes, on prit soin de l'étrangler avant de le livrer aux flammes. Cette opération se faisait ordinairement dans la discrétion et n'enlevait rien à l'intérêt du spectacle. L'assistance « n'y voyait que du feu » (c'est l'origine de l'expression). Notons que Jeanne d'Arc n'eut pas droit à semblables égards et fut quant à elle « brûlée vive » dans les plus grandes souffrances.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 26 Oct 2023 - 9:15
26 octobre 1795 - La Convention cède la place au Directoire
Le 4 Brumaire An IV (26 octobre 1795), la Convention cède la place au Directoire. Par ce changement de régime, les conventionnels modérés, ou Thermidoriens, qui ont renversé Robespierre le 9 Thermidor An II (27 juillet 1794) veulent signifier la fin de la Terreur et de la Révolution.
Le nouveau régime commence par décréter une amnistie générale. Il abolit toutes les poursuites judiciaires « portant sur des faits purement relatifs à la Révolution ». Il élargit les détenus politiques... à l'exclusion de ceux qui ont participé à l'insurrection royaliste de Vendémiaire, trois semaines plus tôt. Symboliquement, la place de la Révolution, ci-devant place Louis XV, change son nom pour celui de place de la Concorde. C'est encore le nom que porte ce haut lieu de Paris où fut installée la guillotine sous la Terreur.
Une nouvelle Constitution
Par la Constitution votée le 5 Fructidor An III (22 août 1795) et approuvée par un vote populaire le 20 Fructidor suivant (6 septembre 1795), les députés de la Convention séparent très strictement les pouvoirs législatif (la confection des lois) et exécutif (l'exécution des lois et le gouvernement du pays). C'est une nouveauté conforme à l'Esprit des Lois de Montesquieu : • Le pouvoir législatif est confié à un Corps législatif constitué de deux assemblées : le Conseil des Cinq-Cents et le Conseil des Anciens, au nombre de 250, ainsi nommés parce qu'ils doivent avoir plus de 40 ans. Les Cinq-Cents doivent se contenter de faire des propositions de lois. Les Anciens votent sur ces propositions pour les transformer en lois. Les deux assemblées sont destinées à se neutraliser l'une l'autre et à éviter le retour de la dictature comme à l'époque de la Convention montagnarde. Elles sont renouvelables par tiers tous les ans. • Le pouvoir exécutif est confié à un Directoire de cinq membres âgés d'au moins 40 ans. Chaque année, l'un d'eux est changé par tirage au sort ! Les Directeurs sont désignés par les Anciens sur une liste de dix candidats proposés par les Cinq-Cents. Ils n'ont aucun pouvoir sur les assemblées.
Les cinq membres du Directoire en janvier 1798 (gravure révolutionnaire, musée Carnavalet, Paris)
Des électeurs sous contrôle
Le mode d'élection du Corps législatif ne relève que de très loin des règles démocratiques usuelles. À la base, dans les cantons, les hommes de plus de 21 ans qui paient un impôt élisent un électeur pour 200 citoyens. Ces électeurs doivent avoir 25 ans et justifier d'un revenu conséquent. C'est à eux qu'il appartient de désigner les futurs membres des assemblées ainsi que les juges des tribunaux civils.
Mais en dépit de leurs précautions, les Thermidoriens ne purent éviter une majorité royaliste ou modérée dans les deux Conseils. Il s'ensuit que le nouveau régime n'allait jamais cesser d'affronter l'opposition résolue des royalistes à droite ainsi que des Jacobins à gauche. Ils purent malgré tout consolider l'oeuvre de la Révolution et assainir les finances publiques au prix d'une « banqueroute des deux tiers ».
Le Directoire maintint et poursuivit les réformes engagées par les régimes précédents (suppression des corporations, droit au divorce, abolition des droits féodaux...). Il créa l'école publique, instaura un nouveau système d'unités de mesure, etc. Mais il se trouva confronté à la guerre étrangère sur tous les fronts et à des révoltes intérieures (Bretagne, Vendée, Midi, Corse). Le général Bonaparte, fort de sa popularité, n'allait pas avoir de mal à renverser le régime par le coup d'État du 18-Brumaire (9 novembre 1799).
Gabriel Vital-Durand
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 27 Oct 2023 - 6:46
27 octobre 1614 - Marie de Médicis face aux états généraux
La réunion des états généraux à Paris, le 27 octobre 1614, témoigne de l'extrême affaiblissement de la monarchie française sous la régence de Marie de Médicis, veuve du roi Henri IV.
Les états généraux de 1614 à Paris(gravure d'époque
Crise dans la monarchie
Après l'assassinat d'Henri IV, quatre ans plus tôt, le 14 mai 1610, c'est sa veuve, Marie de Médicis, qui obtient d'assurer la régence, grâce à l'appui du puissant duc d'Épernon, un intrigant de première. Avec celle qu'Henriette d'Entragues qualifait de « grosse banquière florentine », le royaume « allait tomber en d'étranges mains » selon le mot de Sully.
Les états généraux réunis par Louis XIII, 27 octobre 1614, Jean Alaux, Châteaux de Versailles et de Trianon, 1841.
Après avoir découragé Sully de rester au gouvernement et écarté Épernon, la régente confie en effet les rênes du pouvoir à sa soeur de lait, une Florentine qu'elle a amené avec elle en France, Leonora Dori, la Galigaï, et à son mari, Concino Concini, qui sera fait marquis d'Ancre et même maréchal et amiral sans avoir jamais combattu ni commandé de navire.
Ce clan pille sans vergogne le Trésor et Marie de Médicis peut s'adonner sans limites à sa passion des bijoux et de l'astrologie. Mécène, elle commande aussi une série de tableaux à Rubens et se fait construire le palais du Luxembourg en 1624 par Salomon de Brosse, pour rivaliser avec le palais Pitti de Florence.
Sans surprise, les grands seigneurs du royaume vouent à Concini une haine incoercible. Le peuple parisien ajoute son grain de sel, témoin cette chansonette qui court les rues :
Si la Reine allait avoir
Un poupon dans le ventre
Il serait bien noir
Car il serait d'Ancre.
Le prince de Condé et le duc de Nevers prennent la tête des mécontents. Critiquant le projet de marier le jeune roi Louis XIII (13 ans) avec une infante d'Espagne, ce qui signifierait la victoire du clan rival des Guise, ils se retirent dans des places fortes frontalières et lèvent des troupes. Le Conseil de régence se prépare à l'affrontement armé avant de conclure un accommodement sous la promesse de réunir les états généraux.
La régente reprend le dessus
L'assemblée de 1614 comprend 140 députés du clergé, y compris le futur cardinal de Richelieu, 132 représentants de l'aristocratie, parmi lesquels les partisans des princes sont en minorité, et 192 députés du tiers état (ni ecclésiastiques, ni nobles). Ces derniers sont pour la plupart des bourgeois prospères, officiers de justice ou parlementaires.
Les princes comptent bien manipuler les députés des États pour obtenir provinces et bénéfices. À leur grand dépit, les états généraux sont réduits à l'impuissance par les rivalités entre le clergé, la noblesse et le tiers état. Le gouvernement renvoie les députés sur de vagues promesses de réformes fiscales et surtout sans avoir permis aux princes d'imposer leurs volontés. Le principal résultat de cette réunion, c'est que la régente remarque l'intervention d'un jeune ecclésiastique, l'évêque de Luçon Armand du Plessis de Richelieu, lors de la séance de clôture du 23 février 1615. Elle va se l'attacher pour le plus grand bien de la monarchie.
Les états généraux, discrédités, ne seront plus réunis avant 1789. Entre-temps, par une patiente remise en ordre des affaires, Richelieu aura permis à la monarchie de prendre le dessus sur l'aristocratie et ouvert la voie au règne prestigieux de Louis XIV. Notons qu'en Angleterre, à la même époque, l'opposition entre le roi et les privilégiés va déboucher sur la victoire des seconds et sur une démocratie embryonnaire.
Coup d'État royal
Comme la crise de régime perdure, le duc de Luynes persuade le jeune Louis XIII d'en finir. Prenant son courage à deux mains, le roi fait assassiner Concini le 24 avril 1617 dans la cour du Louvre puis brûler sa femme pour sorcellerie. Son règne commence vraiment...
En février 1619, dans un sursaut, la reine-mère rejoint la révolte du duc d'Épernon. Après la Journée des dupes (1630), qui lui vaut d'être définitivement chassée des affaires par son fils Louis XIII, elle s'enfuit chez sa fille Henriette, à Londres, puis à Cologne, où elle meurt le 3 juillet 1642, peu avant Richelieu et son fils.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 27 Oct 2023 - 6:55
27 octobre 2005 : Les banlieues françaises s'embrasent
En France, suite à un fait divers tragique, la mort de deux adolescents coursés par la police et qui s'étaient malencontreusement cachés dans un transformateur électrique à Clichy-sous-bois, le 27 octobre 2005, les banlieues pauvres à population majoritairement noire ou musulmane s'enflamment comme une traînée de poudre. Le gouvernement déclenche l'état d'urgence pour une durée de trois mois.
En trois semaines, des bandes incendient 9 000 voitures mais aussi des écoles, des gymnases et des casernes de pompiers. Les forces de l'ordre gardent leur sang-froid et la situation revient à la normale le 17 novembre 2005, au prix de 3000 interpellations et trois morts dans la population.
Les commentateurs étrangers voient dans ces émeutes la faillite du « modèle français d'intégration » et un avertissement pour tous les pays européens confrontés à une immigration massive, d'autant qu'elles s'inscrivent dans une succession de faits divers préoccupants : échauffourées ethniques lors de manifestations lycéennes en mars 2005, violences à répétition dans les collèges et lycées des quartiers « sensibles », pillage d'un train le 1er janvier 2006 émaillé de « propos racistes anti-Blancs » (Le Monde, 6 janvier 2006, page 9).
Les commentateurs français préfèrent s'en tenir à une explication socialo-ethnique : les « jeunes » se révoltent en raison d'un chômage aggravé par les discriminations raciales.
NB : depuis ça n'a fait qu'empirer , les incendies et pillages sont devenus un "sport" national !
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 28 Oct 2023 - 5:17
28 octobre 1997 - Fin du service militaire obligatoire en France
Le 28 mai 1996, le président de la République française Jacques Chirac annonce la fin du service militaire obligatoire au détour d'une allocution télévisée. Ce faisant, la France rejoint sur ce sujet les autres États européens qui ont déjà aboli la conscription et s'aligne sur les démocraties à l'anglo-saxonne (Royaume-Uni, États-Unis, Pays-Bas...) en se satisfaisant d'une armée de métier. Seuls trois petits pays neutres conservent la conscription obligatoire : la Suisse, la Finlande et l'Autriche.
Le président français est spontanément approuvé par les éditorialistes, la classe politique et l'opinion publique, qui baignent depuis 1989 et la fin de la guerre froide dans l'illusion d'une paix perpétuelle, du moins en Europe occidentale. La loi du 28 octobre 1997 va officialiser la décision en « suspendant » la conscription. Celle-ci pourra être rétablie en cas de crise grave menaçant l'existence de la nation.
Les derniers conscrits fêtent la « quille » en 2002, soit plus de deux siècles après le vote de la loi Jourdan qui instituait la conscription obligatoire. En France, la conscription a été, par-delà tous ses défauts, un outil essentiel d'intégration de l'ensemble des populations vivant sur le sol français. Grâce au service militaire et au combat au coude à coude dans les tranchées, des jeunes d'horizons très différents et ne parlant pas la même langue maternelle ont appris à se reconnaître les uns et les autres et à s'estimer.
Avec un peu de recul, la suppression du service militaire obligatoire apparaît comme la réforme la plus importante de toutes celles qui auront été engagées sous la présidence de Jacques Chirac (mise à part la suppression du franc, programmée de longue date par le traité de Maastricht). D'aucuns regrettent qu'elle n'ait pas été remplacée par un service civil obligatoire et universel à un moment où commençait à se poser la difficulté d'intégrer à la Nation les jeunes Français issus de l'immigration récente.
Il se sera écoulé seulement un quart de siècle avant que s'effondrent les illusions de paix de la fin du XXe siècle. Le retour de la guerre en Ukraine et la crainte de la Russie font que la Suède devient le premier État européen à rétablir le service militaire obligatoire. Elle rejoint les autres pays neutres qui l'ont maintenu.
Fabienne Manière
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 29 Oct 2023 - 8:43
29 octobre 1709 : Port-Royal rasée sur ordre de Louis XIV
Le 29 octobre 1709, le roi Louis XIV met un terme au jansénisme. Il disperse les religieuses de Port-Royal des Champs et fait raser l'abbaye, dont seules subsistent aujourd'hui les ruines romantiques.
NB : En 1793, Louis XVI paiera les vicissitudes et excès commis par ses prédécesseurs
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 29 Oct 2023 - 8:50
29 octobre 1922 - Mussolini accède au pouvoir
Le 29 octobre 1922, le roi d'Italie Victor-Emmanuel III nomme Benito Mussolini président du Conseil (l'équivalent de Premier ministre).
Il va s'ensuivre de façon progressive un régime totalitaire d'un genre nouveau...
La Marche sur Rome de Mussolini et ses partisans le 29 octobre 1922
Un parti non-démocratique
Ancien leader du parti socialiste converti au nationalisme, Benito Mussolini a fondé le 23 mars 1919 des troupes paramilitaires, les Faisceaux italiens de combat (Fasci italiani di combattimento). Ces miliciens armés reconnaissables à leur uniforme, les « Chemises noires », multiplient dès l'année suivante les campagnes d'intimidation. Ils attaquent les Bourses du travail, lieu de rassemblement des syndicats ouvriers et brisent les grèves. Ils bastonnent leurs victimes, les purgent à l'huile de ricin ou parfois les assassinent ! Les fascistes apparaissent ainsi comme des garants de l'ordre (!) face aux menaces révolutionnaires. Ils bénéficient à ce titre de l'indulgence des forces de l'ordre et de la justice et sont regardés avec bienveillance par le patronat italien.
Le Duce Mussolini passe ses troupes en revue en 1938
Aux élections législatives de mai 1921, Mussolini est élu avec 34 partisans sur les listes des « blocs nationaux ». Il choisit de siéger à l’extrême-droite de l’hémicycle pour marquer son hostilité à l'internationalisme socialiste.
Le 9 novembre 1921, enfin, soucieux de se démarquer des bandes fascistes qui sèment le désordre, il choisit la voie de la légalité en fondant le Parti National Fasciste, premier parti d'Europe occidentale ouvertement non-démocratique.
Avec des effectifs supérieurs à plus de 700 000 en 1922, le parti fasciste n'arrive pas pour autant à convaincre le corps électoral. Mais il démontre une nouvelle fois sa force en août 1922 en brisant une grève générale lancée par le parti socialiste et dirigée contre lui.
Là-dessus, Mussolini menace de marcher sur Rome à l'image du poète Gabriele d'Annunzio et de sa « Marche sur Fiume ». Les Chemises noires de province, au nombre d'environ 40 000, commencent dans le désordre à converger vers la capitale.
Face à cette menace de coup d'État aux airs de grand-guignol, la droite démocratique supplie le roi Victor-Emmanuel III de décréter l'état de siège. Mais le souverain ne s'y résout pas par crainte d'une guerre civile. Comme le président du Conseil, Luigi Facta, il pense que Mussolini peut, après tout, aider à sauver un régime en pleine décomposition et qu'il sera toujours temps de s'en débarrasser après.
Le 29 octobre 1922, Victor-Emmanuel propose donc à Mussolini qui, de Milan, observe prudemment les événements, de prendre la tête du gouvernement dans les règles.
Les Chemises noires poursuivent malgré tout leur marche sans rencontrer de résistance, pour le symbole. Pour donner l'illusion d'une prise de pouvoir personnelle, Mussolini entre dans la capitale italienne le 30 octobre, entouré des hiérarques et des militants fascistes, au terme d'une très symbolique « Marche sur Rome ». Le Duce lui-même a pris le train Milan-Rome et rejoint la tête de ses troupes à l'entrée de la capitale.
La pantalonnade fasciste tourne au triomphe. À la tête d'un gouvernement qui ne compte que quatre ministres fascistes, Mussolini se montre dans les premiers temps respectueux des règles constitutionnelles. Sa détermination et son verbe lui valent la sympathie des élites, y compris d'illustres intellectuels comme Benedetto Croce.
Mais, dans les provinces, les Chemises noires poursuivent la mise au pas des organisations syndicales. La fête du Travail du 1er mai est supprimée. La grève est interdite. Et en novembre 1922, la Chambre des députés et le Sénat votent les pleins pouvoirs à Mussolini pour un an.
Celui-ci va affirmer son autorité de façon progressive (à la différence de Hitler, dix ans plus tard). Contrairement aux apparences et aux dires de la propagande (« Il Duce ha sempre ragione »), il va devoir en permanence se plier à des compromis avec le roi, l'armée, son propre parti et la Constitution. Conformément à celle-ci, il n'est que Premier ministre, ce qui va permettre au roi Victor-Emmanuel III, chef de l'État et chef des armées, de le destituer en juillet 1943 par un « coup de majesté ».
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 30 Oct 2023 - 3:58
30 octobre 1632 : Montmorency décapité à Toulouse
Le 30 octobre 1632, le duc Henri II de Montmorency (37 ans), filleul du précédent roi Henri IV, est décapité dans la cour d'honneur du Capitole, le palais où siège le conseil municipal de Toulouse, les capitouls. On doit fermer les portes du Capitole pour empêcher les Toulousains, favorables au duc, d'entraver l'exécution !
Henri II de Montmorency (30 avril 1595, Chantilly ; 30 octobre 1632, Toulouse), auteur anonyme, musée du Louvre
Henri II a été nommé gouverneur du Languedoc vingt ans plus tôt, comme les précédents ducs de sa famille, à commencer par son aïeul, le connétable Anne de Montmorency.
Nommé Maréchal de France mais s'étant vu refuser le titre de connétable, il s'associe à Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, dans un complot contre Richelieu. Il est capturé à Castelnaudary le 1er septembre 1632, par le maréchal Henri de Schomberg, qui lui succèdera brièvement comme gouverneur du Languedoc.
Son exécution est un avertissement à l'adresse des grands féodaux. Ceux-ci se tiendront coi jusqu'à la mort de Louis XIII et la régence d'Anne d'Autriche.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 31 Oct 2023 - 7:04
31 octobre 1984 - Indira Gandhi est assassinée
Le 31 octobre 1984, Indira Gandhi, Premier ministre de l'Union indienne, est assassinée par ses propres gardes du corps, des Sikhs ralliés à la cause indépendantiste.
Indira Gandhi(1917-1984)
Une héritière en politique
Fille unique du père de l'indépendance de l'Inde, le pandit Nehru, elle devient à son tour Premier ministre en janvier 1966, un poste qu'elle exerce jusqu'en 1977, puis de 1980 à sa mort.
Elle poursuit l'œuvre de son père, dont elle reprend aussi volontiers le style autoritaire. Son objectif est de moderniser l'Inde, selon des principes inspirés par le socialisme. Battue et même arrêtée en 1977, elle rebondit en janvier 1980 et redevient premier ministre.
Son deuxième mandat est marqué par les tensions avec la communauté sikh, implantée surtout au Pendjab, au nord de l'Inde.
Le 5 juin 1984, l'armée indienne pénètre dans le temple sacré d'Amritsar et ouvre le feu, faisant au total plusieurs centaines de morts, y compris parmi les pèlerins. C'est pour venger ce massacre que deux gardes du corps assassinent le Premier ministre avec leurs armes de service.
Le fils d'Indira, Rajiv Gandhi, lui succède comme premier ministre.
Mais il est également assassiné, par une kamikaze tamoul, le 21 mai 1991. Comme sa mère, il soutenait en effet le gouvernement du Sri-Lanka dans sa lutte contre le LTTE, les «tigres tamouls». Aujourd'hui, sa femme, Sonia Gandhi, d'origine italienne, et son fils Rahul, poursuivent l'œuvre de la famille Nehru-Gandhi, dont les tragédies (qui incluent la mort en 1980 du fils cadet d'Indira, Sanjay, dans un accident d'avion) font des «Kennedy indiens».
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 1 Nov 2023 - 2:49
C'est sa fête : Toussaint
Le Christ entouré des saints (icône byzantine)
Toussaint est un raccourci qui désigne la fête de « tous les martyrs et de tous les saints ».
Cette fête a été instituée en 610 par le pape Boniface IV afin d'honorer les martyrs romains dont il avait fait transférer les corps des catacombes au panthéon d'Agrippa, reconverti en église.
L'Occident a fixé la Toussaint au 1er novembre et fait du lendemain, 2 novembre, la Fête des morts. Par cette disposition, l'Église place symboliquement l'ensemble des défunts sous la protection des saints.
Les Américains d'origine irlandaise ont acclimaté dans leur pays d'adoption la fête de Halloween (contraction anglaise de « All Hallows Eve », qui signifie « La veille de tous les saints »). Ces réjouissances autour de motifs macabres sont le dernier avatar d'une très ancienne fête celte dédiée au dieu des ténèbres et de l'hiver, Samain.
En Europe, l'Église catholique a riposté à l'introduction de la fête de Halloween dans les années 1990 par des festivités mieux accordées à la spiritualité chrétienne. Elles mêlent le rock et la prière sous le nom de... Holywins (la Sainteté gagne).
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 1 Nov 2023 - 3:00
1er novembre 1347 - La peste entre à Marseille
Le 1er novembre 1347, les responsables du port de Marseille acceptent un bateau génois dont ils savent pourtant qu'il est porteur de la peste. Ils déclenchent ce faisant une catastrophe à l'échelle du continent...
La peste à Tournai: les vivants enterrent les morts (enluminure flamande 1349)
Une si longue absence...
Après plusieurs siècles d'absence, la peste bubonique fait sa réapparition en 1320 en Mongolie puis atteint la mer Noire fréquentée par les Génois.
Comme les Mongols assiègent la ville de Caffa, ils envoient des cadavres contaminés par-dessus les murailles. Des marins génois arrivent à fuir la ville mais en emportant avec eux le terrible bacille. En accostant à Marseille, ils vont ouvrir au fléau les portes de l'Occident.
Un mois plus tard, la peste atteint la Corse et Aix-en-Provence. En janvier 1348, elle est à Arles et Avignon où, en six semaines, elle fait onze mille morts. En avril, la voilà en Auvergne, à Toulouse et Montauban. En juin à Lyon, en juillet à Bordeaux et dans le Poitou. Le 20 août 1348, on la signale à Paris. En décembre, elle atteint Metz...
Durant les premiers mois, le fléau progresse à une moyenne de 75 km par jour en profitant des circuits d'échanges, en particulier fluviaux et maritimes. Sa diffusion est favorisée par le surpeuplement des villes et aussi le goût des habitants pour les bains publics, lesquels vont être fermés les uns après les autres. La peste fait 500 morts certains jours à Paris, 100 000 au total à Florence, 25 à 40 millions dans toute l'Europe.
Selon Froissart, un tiers de la population française décède mais sans doute est-ce exagéré. Les estimations varient selon les régions d'1/8 à 1/3 de la population.
Un ordre social bouleversé
Par milliers, des villages sont désertés. Les friches, la forêt et les bêtes sauvages regagnent le terrain perdu. Les prix des céréales, qui avaient chuté dans les premiers mois de l'épidémie du fait du manque de consommateurs, remontent très vite dans les années suivantes du fait du manque de bras !
Dès la génération suivante, la vie reprend le dessus. Paysans et manouvriers, profitant de la raréfaction de la main-d'œuvre, imposent aux seigneurs et aux employeurs des libertés nouvelles et des augmentations de salaires. Ces revendications s'accompagnent de graves crises sociales, la plus célèbre étant la Grande Jacquerie de 1358. Le servage achève de disparaître et les petites seigneuries rurales sont ruinées.
Un monde nouveau émerge...
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 2 Nov 2023 - 6:47
2 novembre 1439 - Naissance de l'impôt permanent
L'impôt permanent apparaît en France le 2 novembre 1439 sous la forme d'une ordonnance promulguée à Orléans par Charles VII et destinée à financer une armée royale permanente.
Au Moyen Âge, le roi se contentait du revenu de ses domaines héréditaires pour subsister et entretenir sa cour. Comme les seigneurs, il pouvait aussi prélever des péages ou des taxes sur l'usage de « banalités » (fours, moulins...). Mais selon une tradition qui remonte à l'Antiquité romaine, il était inconcevable qu'il impose une taxe de quelque type que ce soit sur les revenus des propriétaires...
Charles VII présidant un lit de justice à Vendôme(miniature de Jean Fouquet, BNF)
Financer la guerre
Lorsque le roi devait partir à la guerre et ne pouvait se suffire des armées de ses vassaux, il recrutait des mercenaires. Pour les payer, il convoquait alors les états généraux et leur demandait le droit de lever une aide pour la « taille des lances » (autrement dit l'achat et l'entretien des armes de guerre).
Les états généraux, une assemblée temporaire apparue sous le règne de Philippe IV le Bel, 150 ans plus tôt, représentaient l'ensemble des sujets, avec des délégués des trois ordres de la société médiévale : le clergé, la noblesse et le tiers état (le reste de la population ; ses délégués appartenaient à la bourgeoisie des villes).
Après les victoires de Jeanne d'Arc, le roi Charles VII se dispose à bouter les Anglais hors du royaume. Il conclut à Arras en 1435 un traité avec le duc de Bourgogne, traditionnel allié des Anglais. Mais le traité met sur la touche des troupes de mercenaires que le roi et le duc employaient à la guerre et qu'ils ne veulent ni ne peuvent plus payer.
Le roi a besoin d'argent pour mettre à la raison ces bandes de pillards, les sinistres Écorcheurs, et pour chasser enfin les Anglais. Il fait une nouvelle fois appel aux états généraux. Mais les délégués se lassent de se réunir tous les ans pour renouveler l'autorisation de lever l'impôt.
À Orléans, le 2 novembre 1439, ils accordent à Charles VII la permission de renouveler la « taille » d'année en année. Le roi ne se fait pas prier et publie donc une ordonnance pour prélever annuellement la taille dans le pays.
Par la même occasion, il se réserve le droit de nommer tous les capitaines, le nombre de leurs soldats et leur lieu d'affectation. Cette mesure qui vise les bandes d'Écorcheurs ne deviendra applicable qu'après la création d'une armée régulière, avec les ressources fiscales tirées de la taille.
En attendant, l'ordonnance d'Orléans a pour conséquence imprévue de liguer contre le souverain plusieurs grands féodaux du royaume ainsi que son propre fils et héritier, le futur Louis XI ! Cette « Praguerie » se conclut par le traité de Cusset du 24 juillet 1440.
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 2 Nov 2023 - 8:19
2 NOVEMBRE - COMMÉMORATION DE TOUS LES FIDÈLES DÉFUNTS
La fête de la Toussaint est inséparable du jour de prière pour les défunts, que l’Église commémore le 2 novembre.
La première célébration s’est vécue dans la joie ; la seconde est plus en lien avec les souvenirs envers ceux que nous avons aimés.
Que commémore-t-on le jour de prière des défunts ?
Dans la lumière de la Toussaint, la journée du 2 novembre est pour les chrétiens l’occasion d’affirmer et de vivre l’espérance en la vie éternelle donnée par la résurrection du Christ. C’est bien pour signifier cela, qu’à l’occasion de ces célébrations, un grand nombre de personnes se rendent dans les cimetières pour honorer leurs proches disparus et fleurir leur tombe.
La conviction que les vivants ont à prier pour les morts s’est établie dès les premiers temps du christianisme. L’idée d’une journée spéciale de prière pour les défunts dans le prolongement de la Toussaint a vu le jour dès avant le Xe siècle. Le lien ainsi établi avec la fête de tous les saints répond à une vue cohérente : le 1er novembre, les catholiques célèbrent dans l’allégresse la fête de tous les saints ; le lendemain, ils prient plus généralement pour tous ceux qui sont morts.
Par ce jour consacré aux défunts, l’Église signifie aussi que la mort est une réalité qu’il est nécessaire et possible d’assumer puisqu’elle est un passage à la suite du Christ ressuscité.
Dans la lumière de la Toussaint, cette journée est pour les chrétiens l’occasion d’affirmer et de vivre l’espérance en la vie éternelle donnée par la résurrection du Christ.
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 3 Nov 2023 - 6:55
3 novembre 1493 : Christophe Colomb en Guadeloupe
Le 3 novembre 1493, lors de son deuxième voyage vers le Nouveau Monde, Christophe Colomb aborde sur une île que ses habitants, des Indiens Caraïbes de féroce réputation, appellent Caloucaéra. Son nom sera transformé par les découvreurs européens en Guadeloupe. L'île, de même que la Martinique voisine, sera colonisée à partir de 1635 par les Français.
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 4 Nov 2023 - 7:59
4 novembre 1904 - L'affaire des fiches
Le 4 novembre 1904, le général André, ministre de la Guerre dans le gouvernement d'Émile Combes, est giflé à la Chambre par le député nationaliste Syveton.
L'incident porte à son paroxysme le conflit entre l'Église et le gouvernement de la IIIe République, que d'aucuns qualifient de « république des francs-maçons » (on évalue à 30 000 le nombre de francs-maçons dans les instances politiques parmi lesquels 250 députés, 200 sénateurs et un grand nombre d'instituteurs).
Caricature de l'anticléricalisme républicain avant la première guerre mondiale
De la liberté d'association à l'intolérance
Le 1er juillet 1901, le président du Conseil Pierre Waldeck-Rousseau a fait voter une loi sur les associations encore bien connue de tous les créateurs d'associations sans but lucratif. Cette loi établit la liberté d'association mais son article 13 fait une exception pour les congrégations religieuses en soumettant leur création à une autorisation préalable.
Le général André évacué de la Chambre des députés pendant la bagarre déclenchée par la gifle qu'il a reçue du député nationaliste Gabriel Syveton. Dessin de Louis Rémy Sabattier, publié dans le journal L'Illustration (12 novembre 1904).
La loi Waldeck-Rousseau est motivée par le souci de restaurer la préséance de l'État après plusieurs décennies de complaisance à l'égard des institutions ecclésiastiques. Elle est dans un premier temps appliquée de façon libérale. Mais en janvier 1902, le Conseil d'État établit que l'autorisation préalable s'imposerait désormais à toute école où enseignerait ne fût-ce qu'un congrégationniste.
C'est la voie ouverte à tous les excès. Quand Émile Combes (67 ans) succède à Waldeck-Rousseau à la présidence du Conseil, il s'engouffre dans cette brèche...
Né dans une pauvre famille du Tarn, Émile Combes a pu accomplir de brillantes études grâce au soutien bienveillant de quelques ecclésiastiques. Mais le directeur du séminaire juge qu'il n'a pas la vocation religieuse et le dissuade de devenir prêtre.
Le jeune homme s'installe comme médecin, devient franc-maçon pour la forme et s'engage enfin dans la vie politique. Il est élu au Sénat, qu'il lui arrive de comparer à un « couvent bien tenu ». D'abord « opportuniste » (nom que l'on donne à la mouvance républicaine de Jules Ferry), il évolue peu à peu vers l'extrême-gauche et entre au parti radical de Georges Clemenceau.
Son premier passage au gouvernement en 1895 comme ministre de l'Instruction publique et des Cultes lui permet de mettre en pratique ses convictions laïques mais ne le fait pas sortir de l'anonymat. Ses convictions anticléricales, à l'unisson du parti radical, s'affichent ouvertement lors de son accession à la présidence du Conseil.
Dans une célèbre circulaire adressée aux préfets le 20 juin 1902, Émile Combes lance : « Votre devoir vous commande de réserver les faveurs dont vous disposez seulement à ceux de vos administrés qui ont donné des preuves non équivoques de fidélité aux institutions républicaines. Je me suis mis d'accord avec mes collègues du cabinet pour qu'aucune nomination, qu'aucun avancement de fonctionnaire appartenant à votre département ne se produise sans que vous ayez été au préalable consulté ».
À mille lieues de la modération de son prédécesseur, il fait fermer en quelques jours plus de 2 500 écoles religieuses. Le 7 juillet 1904, il fait voter une nouvelle loi qui interdit d'enseignement les prêtres des congrégations...
Chasse aux sorcières
L'armée et la marine n'échappent pas à la chasse aux sorcières.
Un premier scandale éclate le 29 mars 1904, avec formation d'une commission parlementaire, quand on découvre que le ministre de la Marine Camille Pelletan refuse de recevoir les amiraux, tous bons catholiques. Il encourage par ailleurs les mouvements de grève dans les chantiers navals, cela au moment où l'Allemagne et l'Angleterre accélèrent le renforcement de leur flotte !
Le général André ministre de la Guerre, caricature de presse.
Désireux de son côté de favoriser l'avancement des officiers républicains anticléricaux, le ministre de la Guerre, le général Louis André, n'attend pas l'arrivée d'Émile Combes à la présidence du Conseil. Il lance une vaste enquête interne sur les opinions religieuses des gradés : vont-ils à la messe ? Ont-ils envoyé leurs enfants dans des écoles catholiques ?...
Près de vingt mille fiches sont établies par les francs-maçons de la loge du Grand Orient de France, fer de lance de la lutte contre l'Église et confiées au bureau des fiches pour vérification.
Dans les faits, même au plus fort des campagnes anticléricales, l'armée et la haute fonction publique ont continué de puiser une bonne partie de leurs cadres parmi les jeunes gens issus des meilleures écoles catholiques : le collège Stanislas et l'école Sainte-Geneviève, faute d'avoir le choix.
La campagne des fiches a pour effet de bloquer l'avancement de certains officiers, compétents mais jugés trop proches de l'Église, comme Ferdinand Foch dont le frère est jésuite ! Elle favorise par ailleurs la promotion d'officiers républicains athées et laïcs mais incompétents, tel Joseph Joffre, ce qui aura des conséquences désastreuses sur les premiers engagements de la Grande Guerre, dix ans plus tard. Beaucoup d'officiers indûment promus (dont près de la moitié des 425 généraux !) seront alors « limogés » en catastrophe, autrement dit affectés à des bases éloignées du front comme Limoges (d'où l'origine du verbe « limoger », inventé pour l'occasion).
Vers l'apaisement
L'« affaire des fiches » ayant été dévoilée en octobre 1904 par la presse de droite, il s'ensuit un scandale à la Chambre des députés. À la suite de la gifle du député Syveton, le ministre André doit démissionner et après lui le gouvernement Combes.
Le 24 janvier 1905, le président Émile Loubet appelle Maurice Rouvier à la présidence du Conseil. Sous son gouvernement est votée la loi sur la séparation des Églises et de l'État. Elle jette les bases de la laïcité à la française et met fin aux polémiques anticléricales.
Alban Dignat
NB: Turbulent XXe siècle !
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 5 Nov 2023 - 4:38
5 novembre 1605 : La « Conspiration des Poudres »
Le 5 novembre 1605 est découverte à Londres la « Conspiration des Poudres » (en anglais : « Gunpowder Plot »).
D'anciens officiers catholiques envisageaient de faire sauter le Parlement de Westminster le jour de la séance inaugurale en présence du roi Jacques Ier Stuart et de ses ministres. Mais l'un des conjurés, Guy Fawkes, est arrêté au dernier moment.
Souvenir pétaradant En souvenir de la conspiration, les enfants anglais ont gardé l'habitude de faire éclater des pétards en ce 5 novembre !...
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 5 Nov 2023 - 4:49
5 novembre 1757 - Frédéric II vainc Soubise à Rossbach
Le 5 novembre 1757, Frédéric II de Hohenzollern vainc les Français et les Autrichiens à Rossbach, en Saxe. La manière dont le roi de Prusse retourne en sa faveur une situation désespérée lui vaudra d'être appelé Frédéric le Grand.
L'Europe sur le pied de guerre
L'année précédente a débuté la guerre de Sept Ans. D'aucuns la considèrent comme la première guerre mondiale car elle s'est déroulée sur tous les continents.
Frédéric II a conclu avec le roi d'Angleterre George II, également Prince-Électeur du Hanovre, un traité de « neutralité ». Du coup, l'impératrice Marie-Thérèse et le roi de France Louis XV ont enterré officiellement une rivalité de 250 ans et négocié un « renversement des alliances ». Ils se sont alliés à la tsarine Élisabeth ainsi qu'à la Suède, la Saxe et l'Espagne.
Débuts difficiles pour la Prusse
Le roi de Prusse remporte deux premières batailles sur les Impériaux, les troupes de Marie-Thérèse. Mais le sort des armes se retourne bientôt contre lui et il apprend qu'une armée austro-française est entrée en Saxe. Elle compte 42 000 hommes sous le commandement du maréchal Charles de Soubise et d'un feld-maréchal autrichien. Lui-même n'a que 22 000 hommes à leur opposer.
Le roi, risquant le tout pour le tout, se met à la tête de son armée et va au-devant de l'adversaire. À Rossbach, à 35 kilomètres au sud-ouest de Leipzig, les alliés franco-autrichiens entreprennent de contourner son camp.
Le roi comprend rapidement l'avantage qu'il peut tirer de cette situation. Sa cavalerie barre la route à la colonne ennemie cependant que l'infanterie se déploie derrière elle en ordre d'attaque oblique. Soubise n'a plus la possibilité de se déployer. De plus, un corps de cavalerie prussienne tombe sur son flanc droit.
Les combats proprement dits durent très peu de temps. Les troupes franco-autrichiennes se battent dans le plus grand désordre et ne pensent bientôt plus qu'à prendre la fuite.
Soubise perd 10 000 hommes, blessés, morts ou prisonniers, et toute son artillerie, contre moins de 500 pour Frédéric II.
À Paris, on composera une chanson à la gloire du vaincu :
« Soubise dit, la lanterne à la main,
J'ai beau chercher, où diable est mon armée ?...
Le maréchal Charles de Soubise (1715-1787)
Isaulde Haymante
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 5 Nov 2023 - 4:56
5 novembre 1922 : Découverte du tombeau de Toutânkhamon
Le 5 novembre 1922, Howard Carter découvre le tombeau du pharaon Toutânkhamon..
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 7 Nov 2023 - 6:37
7 novembre 63 av. J.-C. - Cicéron dénonce Catilina
Le 7 novembre de l'an 63 avant notre ère, Cicéron (Marcus Tullius Cicero) convoque le Sénat dans le temple de Jupiter Capitolin. En sa qualité de consul du peuple romain, il veut dénoncer solennellement les menées d'une bande de stipendiés à la solde de son adversaire politique, le dénommé Catilina.
Ancien agent du dictateur Sylla, celui-ci a déjà tenté de renverser les institutions républicaines en se servant du parti populaire et s'apprête à récidiver.
Cicéron(106-43 avant JC)
Un génie de l'art oratoire
Cicéron est l'un des rares sénateurs issus de l'ordre équestre (dico) et non d'une famille patricienne. Il est ce qu'on appelle un « homme nouveau ».
À 43 ans, il s'est déjà acquis dans le milieu politique romain une réputation de fervent républicain en dénonçant les prévarications de Verrès, propréteur de Sicile, dont la vénalité avait dépassé les bornes. Trois ans plus tôt, il a aussi plaidé pour que Pompée obtienne des pouvoirs exceptionnels en vue de combattre en Orient Mithridate, roi du Pont.
Quand Cicéron prend une nouvelle fois la parole devant le Sénat, Catilina n'hésite pas à s'asseoir au premier rang de l'auditoire, ce qui offre à l'orateur l'occasion de le prendre à partie dès les premiers mots sans autre préambule : « – Mais enfin jusqu'où, Catilina, prétends-tu abuser de notre patience ? – Jusques à quand auras-tu l'insolence de nous narguer ? – Jusqu'à quelle extrémité l'audace effrénée dont tu fais preuve va-t-elle t'entraîner ? »
Cicéron dénonce Catilina(Césare Maccari)
Le consul dénonce en termes explicites les détails de la conjuration et la menace qu'elle fait peser sur la sécurité de l'État. L'inaction du Sénat le désole et il lance cette formule qui fera date : « O tempora, o mores » (« Quelle époque ! Quelles mœurs ! »)
Il fait une telle impression sur les sénateurs que Catilina ne peut rétorquer. Il ne trouve rien de mieux à faire que de s'enfuir et de susciter une rébellion armée.
Antonius, collègue de Cicéron, rassemble une armée et en vient à bout au cours de l'année suivante. Catilina perd la vie au combat et ses complices sont exécutés.
Cicéron poursuit son enquête et en expose les résultats dans quatre fameux discours, les Catilinaires. Le mot catilinaire est devenu nom commun au XIXe siècle pour désigner une harangue violente.
L'orateur refuse toute gratification pour sa conduite mais le Sénat lui témoigne néanmoins sa reconnaissance en lui décernant le titre de Pater patriæ (Père de la patrie). Cicéron apparaît désormais comme l'un des chefs du parti des optimates, qui regroupe les partisans de l'ordre traditionnel et s'oppose au parti des popolares ou parti populaire.
Un honnête homme
En 60, quand César, Crassus et Pompée forment une association de circonstance qu'on appellera plus tard le premier triumvirat, Cicéron dénonce les menaces qui pèsent sur les institutions républicaines.
En 58, Clodius est élu tribun de la plèbe. Comme il en veut à Cicéron de l'avoir dénoncé dans l'affaire de la Bonne Déesse, il se venge en l'accusant d'avoir poursuivi Catilina sans mandat et l'envoie en exil. Mais l'opinion publique se retourne en sa faveur et, l'année suivante, les Romains accueillent le sénateur en héros.
En 52, Milon est accusé du meurtre de Clodius et Cicéron rédige un discours pour sa défense : Pro Milone - Mais il n'aura pas le courage de le prononcer.
Lors de la rupture entre César et Pompée, Cicéron fait le mauvais choix en se ralliant au second. Mais César, sensible à ses qualités et à son entregent, ne lui en garde pas rancune. L'orateur se retire alors de la vie publique et se consacre à ses travaux littéraires et philosophiques.
Après l'assassinat de César, il croit possible la restauration de la République et prend le parti du jeune Octave. Il tente de le manipuler, contre Marc-Antoine et écrit quatorze discours contre ce dernier, qu'il dénomme Philippiques par allusion aux discours de l'orateur athénien Démosthène contre Philippe II de Macédoine.
Mais les deux candidats à la succession de César se réconcilient dans son dos et Marc-Antoine inscrit Cicéron sur la liste des proscrits.
L'infortuné Cicéron est rejoint à Gaète par une troupe de spadassins et meurt courageusement le 7 décembre 43 av. J.-C. L'historien Plutarque raconte : « Il tendit le cou à l'assassin hors de la litière. Il était âgé de soixante-quatre ans. Suivant l'ordre d'Antoine, on lui coupa la tête et les mains, ces mains avec lesquelles il avait écrit Les Philippiques ».
Il nous reste de lui ses discours, autant de chefs-d'oeuvre de l'art oratoire et de la littérature latine.