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Sujet: Evènements du jour Mar 8 Aoû 2023 - 5:58
Rappel du premier message :
7-8 août 1786 - Première ascension du Mont Blanc
Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l'ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l'alpinisme.
Point culminant des Alpes - 4810 mètres à l'époque ; 4807 aujourd'hui, d'après les derniers relevés -, le Mont Blanc (orthographe) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l'ensemble de la Savoie.
Le village de Chamouny vers 1780 (aujourd'hui Chamonix) vue depuis le Brévent, avec à gauche la Mer de Glace et à l'arrière-plan le mont Blanc (lithographie d'A. Bachmann, d'après une gravure de Louis Bleuler)
Le mont Blanc, de maudit à convoité
Nul n'a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d'ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont-Blanc, le modeste village de Chamonix n'est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Horace Benedict de Saussure (17 février 1740, Conches, près de Genève ; 22 janvier 1799, Genève), par Jens Juel (bibliothèque de Genève)
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l'ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n'imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d'on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l'exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d'un compagnon d'escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l'ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime. Ensemble, ils partiront eux-mêmes à l'ascension du sommet qu'ils atteindront le 3 août suivant.
L'ascension du Mont Blanc devient très vite un défi que se lancent les jeunes villageois. Le 14 juillet 1808, Jacques Balmat arrive au sommet avec quelques compagnons d'aventure et, pour la première fois, une femme, Marie Paradis (31 ans). Mais l'exploit de la modeste villageoise sera altéré par la suspicion qu'elle ait été portée par ses compagnons sur une partie du parcours.
La deuxième femme à atteindre le sommet et dont la réussite est incontestée est une riche passionnée d'alpinisme, Henriette d'Angeville (44 ans), le 3 septembre 1838. Cela vaudra à cette célibataire sportive le surnom de « fiancée du mont Blanc »...
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 9 Oct 2023 - 7:32
9 octobre 1683 - Le mariage secret de Louis XIV
Dans la nuit du 9 au 10 octobre 1683, le roi Louis XIV épouse en grand secret l'ancienne gouvernante de ses bâtards.
Avec ce mariage morganatique (ne donnant pas droit au titre de reine), la marquise de Maintenon, née Françoise d'Aubigné, fille d'un voyou et veuve du poète paralytique Scarron, parvient au terme d'un destin peu commun...
De la prison de Niort à Versailles
Petite-fille d'Agrippa d'Aubigné, huguenot rebelle et poète, Françoise est née dans la prison de Niort où son père était incarcéré ! Jeune fille sans dot mais bien élevée, elle épouse le poète Scarron, vieux et paralysé mais spirituel en diable, et celui-ci la fait apprécier de la haute société.
Madame de Maintenon, vers 1694 (Pierre Mignard, Musée de Versailles)
En 1669, devenue veuve, elle se voit confier l'éducation des enfants que le roi a eus de la marquise de Montespan. Louis XIV, très attaché à ses enfants, apprécie la tendresse maternelle de Mme Scarron pour ses chers petits : « Comme elle sait bien aimer, il y aurait du plaisir à être aimé d'elle », confie-t-il.
En 1675, le roi a le coup de foudre pour cette femme discrète. C'est alors que l'heureuse élue reçoit du roi, devant la cour, le titre de marquise de Maintenon avec le château et le domaine qui l'accompagnent, à quelques lieues au sud de Versailles.
Le roi se détache de la marquise de Montespan, compromise en 1681 dans l'« affaire des Poisons ». Dans le même temps, sur les instances de Mme de Maintenon, il se rapproche de son épouse, la reine Marie-Thérèse. Celle-ci, qui a souffert pendant des années du dédain des maîtresses successives de son royal époux, en marque une vive reconnaissance à la nouvelle élue. Ses trois dernières années seront parmi les plus heureuses de sa vie.
Après la mort de la reine, le 30 juillet 1683, le roi, lassé des écarts et peu soucieux d'épouser une nouvelle princesse européenne, régularise sa liaison. Et c'est au cours d'une cérémonie sobre, à son image, que celle qui était surnommée la Belle Indienne en souvenir d'un séjour en Martinique, s'unit au Roi-Soleil.
Elle va dès lors mener une existence discrète, dans une cour vieillie et ennuyeuse, avec le souci de ramener le roi aux vertus chrétiennes d'austérité et de tempérance. En bonne catholique, elle se réjouit comme beaucoup des conversions de protestants mais, contrairement à une rumeur tardive, elle n'a sans doute aucun rôle dans la malheureuse révocation de l'Édit de Nantes.
Racine lisant Athalie devant Louis XIV et madame de Maintenon (détail), 1819, Julie Philipaut, musée du Louvre
Éducatrice d'avant-garde
Dès 1681, la marquise, éducatrice et pédagogue dans l'âme, s'intéresse à l'initiative d'une amie, Mme de Brinon. Celle-ci a créé à Montmorency, au nord de Paris, une école pour les jeunes filles pauvres de la noblesse. Madame de Maintenon leur offre un hébergement plus accueillant à Rueil puis à Noisy-le-Roi. Enfin, en 1684, elle convainc son royal époux de l'utilité d'une maison d'éducation à Saint-Cyr, derrière le parc du château de Versailles, en un lieu au demeurant peu propice, marécageux et pestilentiel. Les travaux sont confiés à l'architecte de Versailles lui-même, Jules Hardouin-Mansart.
C'est ainsi qu'est fondée la Maison royale de Saint-Louis. Elle accueille gratuitement les jeunes filles de sept à douze ans qui ont au moins quatre quartiers de noblesse et une famille trop pauvre pour leur assurer une bonne éducation. Sont privilégiées les jeunes filles dont le père a combattu ou donné sa vie au service du roi. Ces « demoiselles de Saint-Cyr », au nombre de 200 à 250, sont destinées à faire un « beau mariage » et devenir des dames de la Cour.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 10 Oct 2023 - 5:54
10 octobre 1903 : Mise en vente de l'aspirine
L''aspirine est mise en vente en Allemagne le 10 octobre 1903. C'est l'aboutissement d'une très longue recherche qui remonte aux Sumériens.
Ces derniers avaient observé que l'écorce de saule calmait les douleurs. Le Grec Hippocrate avait validé leur observation mais il avait fallu attendre le XIXe siècle pour découvrir le principe actif à l'origine de cette propriété : l'acide acétylsalicylique.
Le chimiste allemand Felix Hoffmann part en quête d'un composé équivalent mais plus facile à synthétiser. Ce sera l'acide spirique, extrait de la spirée ou reine-des-prés. Le laboratoire Dreser, qui emploie Hoffmann, dépose un brevet à Munich le 6 mars 1899 et confie à l'entreprise Bayer la commercialisation de l'aspirine.
Sitôt sur le marché, ce médicament anti-fièvre et antalgique (atténuateur de la douleur) recueille un immense succès. L'aspirine suscite en Allemagne le développement d'une puissante industrie pharmaceutique. Elle a aussi les honneurs du traité de Versailles (1919), une clause de celui-ci faisant tomber son brevet dans le domaine public (en France exclusivement !).
Dans les années 1950, l'aspirine semble condamnée par l'arrivée d'un nouvel antalgique, le paracétamol. Mais l'on découvre opportunément qu'elle peut aussi prévenir les accidents vasculaires. Et la voilà repartie pour une deuxième vie...
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 10 Oct 2023 - 6:12
10 octobre 1927 - L'Aéropostale relie la France au Sénégal
Les 10 et 11 octobre 1927, les pilotes Jean Mermoz et Elisée Négrin effectuent la première liaison directe et sans escale entre Toulouse et Saint-Louis-du-Sénégal sur un Latécoère 26 (4470 km en 23 h 30).
Cet exploit est à porter au crédit de l'avionneur Latécoère et de l'Aéropostale, dont l'épopée a enthousiasmé les Français entre les deux guerres mondiales.
L'Aéropostale en Amérique du sud
https://vimeo.com/631212317
Une aventure toulousaine
L'aviation, tout juste née au début du siècle, fait ses premières armes pendant la Grande Guerre !
À la faveur de celle-ci, grâce aux commandes de l'État, beaucoup de constructeurs acquièrent une taille industrielle.
Parmi eux, Pierre-Georges Latécoère. Il construit à Montaudran, dans la banlieue de Toulouse, une usine immense, aujourd'hui à l'abandon...
La fin de la guerre le réjouit comme tout un chacun mais l'oblige à réviser sa stratégie industrielle.
Il décide comme quelques autres pionniers d'employer ses avions au transport du courrier, en concurrence avec le bateau et le train.
Le 8 mars 1918, le capitaine d'industrie atterrit au Maroc et signe avec le résident général, le maréchal Hubert Lyautey en personne, une convention pour la mise en place de huit vols mensuels entre Toulouse et Rabat.
Lui-même paie de sa personne en participant aux premiers vols et notamment au franchissement des Pyrénées, une épreuve qui paraît encore à beaucoup hors de portée des petits appareils de l'époque.
Les premiers avions n'ayant qu'une autonomie d'environ 400 km, l'industriel doit négocier des terrains d'atterrisage le long de la côte espagnole. Le plus difficile reste le recrutement de pilotes suffisamment fous pour tenter l'exploit, assez dociles pour se soumettre aux contraintes d'un service régulier.
Arrivée du premier courrier postal à Dakar en juin 1925(l'Adresse musée de la Poste,Paris)
Les chevaliers du ciel
À la tête des Lignes Latécoère, rebaptisées en 1921 Compagnie générale d'entreprises aéronautiques, l'industriel place alors un animateur inspiré, Didier Daurat, ancien pilote de guerre. Il s'est forgé un impératif qu'il fait partager à toute son équipe : « Le courrier doit passer ». C'est ainsi que des jeunes hommes de grande valeur vont risquer leur vie et souvent la perdre pour transmettre au plus vite par-dessus les déserts et les océans de banales lettres d'affaires ou d'amour...
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 11 Oct 2023 - 7:00
11 octobre 1963 - La France pleure Jean Cocteau et Édith Piaf
Le vendredi 11 octobre 1963, s'éteignait dans sa 74e année le poète et académicien Jean Cocteau (1889-1963). Déjà malade, il avait appris quelques heures plus tôt la disparition de sa grande amie, la chanteuse française Édith Piaf (1915-1963), à 48 ans. C'était la fin d'une longue amitié tissée depuis plus de vingt ans...
Jean Cocteau et Edith Piaf
Le « Poète de tous les Arts »
Écrivain et poète (roman, théâtre, critique), peintre, dessinateur, décorateur, graphiste et céramiste, chorégraphe et cinéaste, Jean Cocteau (1889-1963) est né à Maisons-Laffitte le 5 juillet 1889 au sein d'une famille de la grande bourgeoisie parisienne. Dès l'enfance, il est inspiré par les réceptions musicales de son grand-père et les lectures de contes par sa gouvernante Joséphine (illustrations de Gustave Doré).
Malheureusement, très affecté par le suicide de son père, Georges, alors qu'il n'a que 9 ans (1898), il décide d'exorciser cette tragédie qui le minera toute sa vie en découvrant le monde du cirque, de l'illusion et du trompe l'oeil, l'âme créatrice de l'imagination et du rêve. Pour l'anecdote, il oubliera même de se présenter à l'épreuve du baccalauréat au lycée Condorcet puis abandonnera ses études.
Anticonformiste mondain, il fréquente dès l'âge de seize ans (1905) les cercles artistiques parisiens (Marcel Proust, les Daudet, les Rostand, la comtesse de Noailles) et européens (Édith Wharton, la princesse Bibesco, Ezra Pound).
Édouard de Max, célèbre tragédien fasciné par l'écriture du jeune artiste poète, esthète et dandy de 19 ans, organise une matinée théâtrale pour présenter ses oeuvres oniriques (théâtre Fémina, 1908). Avec Maurice Rostand et François Bernouard, Jean Cocteau fonde alors la revue poétique Shéhérazade et publie un recueil de poèmes, La lampe d'Aladin (1909).
Véritable révélation pour lui, c'est en rencontrant le prestigieux Serge de Diaghilev, directeur des Ballets russes pour la création du Sacre du Printemps (Stravinski, 1913), qu'il se montre fervent admirateur et rallie l'avant-garde anticonformiste (« Étonne-moi ») de Montparnasse. Il travaille avec ses amis Picasso, Modigliani, Max Jacob, Apollinaire, Érik Satie (Parade, monté avec Diaghilev, Rome, 1917), Blaise Cendrars, Aragon, Tzara ou André Gide (dit «Androgyde» !), dans toutes les formes d'expressions artistiques.
Réformé durant la guerre, Jean Cocteau est versé dans l'auxiliaire à Paris et engagé comme ambulancier, puis participe aux vols de Roland Garros (Le Cap de Bonne-Espérance, 1919). Sous l'impulsion de son nouveau compagnon et très jeune écrivain Raymond Radiguet (Le Diable au corps, 1923) qui meurt brutalement, il se met à écrire des romans (Le Gendarme incompris, 1921).
À la suite d'une inévitable dépression nerveuse (1924), il commence à s'adonner à l'opium et suit une série de cures de désintoxication.
Pendant l'Occupation, détesté en raison de son homosexualité par le régime collaborationniste de Vichy (Rebatet, Brasillach, Céline), il se lie d'amitié avec l'occupant Arno Breker, sculpteur fétiche d'Adolf Hitler (Salut à Breker dans la revue Comoedia, 23 mai 1942). Il fréquente Karl Hepting, directeur de l'Institut allemandet Ernst Jünger. Parallèlement, il témoigne en faveur de Jean Genet en cour d'assises (1942). Inquiété à la Libération, il est défendu par Genet, Éluard et Aragon.
En sus d'une oeuvre précieuse et prolifique, intrigante et parfois irritante (détesté par André Breton, jalousé par André Gide), cet esthète touche à tout, créateur doué et narcissique, à la palette variée des talents, laisse un journal intime intitulé le Passé défini (1951-1963).
Élu successivement à l'Académie royale de Belgique et à l'Académie française (3 mars 1955 au fauteuil n°31 de Jérôme Tharaud par 17 voix contre 11 à Jérôme Carcopino), il dessine lui-même son épée et fait traduire son discours en argot des prisons avant d'être reçu le 20 octobre 1955 par André Maurois.
Jean Cocteau (doc.INA)
«Quand elle est morte... le Poète pleurait»
C'est dans sa retraite de la Maison du Bailli à Milly-la-Forêt que Jean Cocteau -ménagé par sa cuisinière qui connaît parfaitement la fragilité de son état de santé-, apprend la mort quelques heures plus tôt de sa grande amie Edith Piaf qu'il avait fait débuter au théâtre dans sa pièce « Le Bel Indifférent » (1940). Au même moment, à Paris, nombre d'artistes et de personnalités s'étonnent que l'écrivain et académicien, si proche de la chanteuse défunte, mette autant de temps à témoigner ses souvenirs et à lui rendre hommage.
Peu de personnes savent en réalité que, déjà victime de deux crises cardiaques et trop ému, il vient de déclarer à son proche entourage : « C'est le bateau qui achève de couler. C'est ma dernière journée sur cette terre. »
Peu de temps après, il s'éteint à son tour sans avoir eu la force d'écrire l'article que le magazine Paris-Match vient de lui commander pour être publié dès le lendemain de cette si pénible journée. Il repose dans la chapelle Saint-Blaise-des-Simples de Milly-la-Forêt, décorée par ses soins (1959).
Trop facile serait de conclure cet hommage croisé en rappelant au lecteur que, dans tous les kiosques de France et des pays francophones, le Parisien Libéré publia le lendemain un gros titre évocateur du départ crépusculaire de la somnambule du grand public et du funambule du Tout-Paris : « La mort d'Édith Piaf a tué Jean Cocteau ».
Accordons plutôt à ce dernier le mot de la fin : «Vivre me déroute plus que mourir». Mieux encore, laissons à Édith Piaf celui de fredonner l'hymne à l'amour et à son éternel retour :
«Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
Ni le bien qu'on m'a fait, ni le mal
Tout ça m'est bien égal
Non, rien de rien
Non, je ne regrette rien
C'est payé, balayé, oublié
Je me fous du passé
Balayés pour toujours
Je repars à zéro Car ma vie
Car mes joies
Aujourd'hui
ça commence avec toi...».
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 12 Oct 2023 - 8:09
12 octobre 1492 - Christophe Colomb atteint le Nouveau Monde
Le vendredi 12 octobre 1492, après deux longs mois de mer, Christophe Colomb pose le pied sur une île des Bahamas.
Le navigateur génois croit de bonne foi avoir atteint l'Asie des épices et pour cette raison appelle « Indiens » (habitants de l'Inde) les premiers indigènes de rencontre.
La Fête de l'Hispanité
Tous les ans, le 12 octobre, les habitants de l'Espagne et les communautés de langue espagnole, en Amérique du Nord et du Sud, commémorent cet événement. C'est le jour de l'Hispanidad (ou « Hispanité »), aussi appelé Día de la raza (« Jour de la race »). Aux États-Unis, la découverte du Nouveau Monde est commémorée chaque année par un jour chômé, le Columbus Day (« Jour de Colomb »), le deuxième lundi d'octobre.
Débarquement de Colomb en Amérique, par Dióscoro Puebla (1862, musée du Prado, Madrid) ; oeuvre d'imagination et de propagande (il n'y avait normalement pas de prêtre dans l'expédition)
Le voyage de l'imprévu
Six mois plus tôt, Christophe Colomb (en espagnol, Cristobal Colón) a convaincu les souverains espagnols de le soutenir dans son projet fou d'atteindre l'Asie des épices en navigant vers l'Ouest, à travers l'Océan Atlantique.
Fort de leur soutien et grâce à l'aide matérielle de deux armateurs, les frères Pinzón, il a pu armer une caraque, la Santa Maria, et deux caravelles, la Niña et la Pinta. Le départ a lieu le 3 août 1492.
Après une escale dans l'archipel des Canaries, possession espagnole, la flotille fonce vers le sud-ouest en suivant les alizés.
Les équipages s'inquiètent bientôt de l'absence de terre. Le 10 octobre, ils sont à bout et sur le point de se mutiner. Enfin, après 36 jours de navigation (au lieu des 15 escomptés), la vigie de la Pinta crie pour de bon : « Tierra »!...
Les navires accostent sur une petite île. Elle est comme de juste baptisée San Salvador (« Saint Sauveur ») par les Espagnols. Les marins, quand ils descendent à terre, sont bouleversés par... la nudité des pacifiques Taïnos, des Indiens du groupe des Arawaks.
Malgré ou à cause de leur nudité, les femmes indigènes les attirent. Cela leur vaudra de ramener en Europe, sans le savoir, une terrible maladie vénérienne, la syphilis. En contrepartie, les Européens amènent aux habitants de ce Nouveau Monde des maladies comme la rougeole qui vont les décimer en quelques années, plus sûrement que les arquebuses et les épées.
Les navires ne s'attardent pas et poursuivent vers ce qui sera plus tard connu comme l'île de Cuba. Une homonymie des noms convainc Christophe Colomb qu'il est aux portes de l'empire chinois du Grand Khan.
Christophe Colomb et le monde en 1492
Colomb débarque à Hispaniola (gravure de Théodore de Bry, XVIe siècle, BNF)
Découverte d'Haïti
Le 6 décembre 1492, Christophe Colomb et les deux bateaux qui lui restent arrivent en vue d'une nouvelle île que les indigènes appellent Ayiti (Haïti) ou Quisqueya.
Les Espagnols la rebaptisent Isla española (dont on fera Hispaniola). L'île séduit les Européens par sa beauté et recèle quelques ressources aurifères dans le sous-sol et les rivières.
Dans la nuit de Noël, la lourde Santa Maria s'échoue sur la grève, au nord de l'île.
Faute de pouvoir ramener tous les hommes en Espagne, l'Amiral fait construire un fort avec les débris du navire et laisse sur place 39 hommes.
Le 4 janvier 1493, enfin, il prend le chemin du retour avec la Niña. Après une difficile traversée, le 31 mars, c'est l'entrée triomphale à Palos puis à Séville, où les habitants se pressent pour voir et toucher les sept Taïnos que Colomb a ramené des îles et que l'on qualifie aussitôt d'« Indiens » (car chacun croit que leur terre d'origine fait partie des Indes).
À Haïti, les choses tournent très mal pour les hommes restés sur place. Plutôt que de se tenir tranquilles, ils tentent de soumettre leurs voisins indiens. Ces derniers ripostent en attaquant le fort et massacrant ses habitants. Mauvais début pour la colonisation.
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 13 Oct 2023 - 7:44
13 octobre 1307 : Arrestation des Templiers
Au matin du vendredi 13 octobre 1307, tous les Templiers de France sont arrêtés sur ordre du roi Philippe IV le Bel (le petit-fils de Saint Louis).
Cet acte de violence arbitraire met fin à un ordre original de moines-soldats, vieux de près de deux siècles, qui s'est illustré en Terre sainte et s'est acquis puissance et richesse, s'attirant ainsi la jalousie des féodaux et la convoitise des souverains..
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 14 Oct 2023 - 6:49
14 octobre 1066 - Guillaume le Bâtard conquiert l'Angleterre
Le 14 octobre 1066, une petite armée féodale à peine débarquée en Angleterre bat les troupes du roi en titre. La victoire à Hastings du duc de Normandie Guillaume le Bâtard marque la naissance de l'Angleterre moderne.
Le vainqueur descend de Rollon, un chef viking qui s'est établi 150 ans plus tôt à l'embouchure de la Seine.
Guillaume, un bâtard formé à la dure
À la mort du roi anglais Édouard le Confesseur, les seigneurs anglo-saxons élisent Harold pour lui succéder. Mais le duc de Normandie prétend que la couronne d'Angleterre lui a été promise par le défunt roi qui était aussi son oncle. C'est ainsi qu'il débarque sur l'île avec 4 à 6 000 hommes.
Harold arrive à sa rencontre avec une infanterie réputée mais qui sort fourbue d'une bataille contre des Norvégiens.
Après un début de combat indécis, les Normands prennent le dessus grâce à leur cavalerie. Harold est blessé à l'oeil par la flèche d'un archer normand. Sa mort entraîne la dispersion de ses troupes et la victoire définitive de Guillaume.
À Bayeux, en Normandie, on peut voir la célèbre tapisserie dite « de la reine Mathilde », du nom de l'épouse de Guillaume. Elle raconte l'histoire de la Conquête sur 70 mètres de long.
Cette tapisserie a été commandée à des artisans saxons par l'évêque de Bayeux, Otton de Conteville, pour orner le choeur de sa cathédrale. C'est la première bande dessinée connue.
Un réformateur hardi
Guillaume est couronné roi d'Angleterre à l'abbaye de Westminster, à Londres, le jour de Noël 1066. Mathilde est à son tour couronnée deux ans plus tard.
Le souverain modernise l'administration du pays. Il partage aussi entre ses vassaux les seigneuries anglaises, éliminant de la sorte la noblesse issue des précédents envahisseurs, les Angles et les Saxons.
Les Normands introduisent par ailleurs leur langue d'adoption, le français. De là le très grand nombre de mots et de racines que possèdent en commune l'anglais et le français modernes.
NB : Guillaume le bâtard ou le conquérant . Charles III est un descendant de Guillaume.
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 15 Oct 2023 - 7:20
15 octobre 1917 - Mata Hari est fusillée pour espionnage
Le 15 octobre 1917, en pleine guerre, Mata Hari est fusillée pour espionnage dans les fossés de la forteresse de Vincennes. La danseuse paie de sa vie son inconscience et sa légèreté.
Une reine de la Belle Époque
Née en 1876 aux Pays-Bas, Margaretha Geertruida Zelle grandit auprès d'un père attentionné.
Portrait de Mata Hari
Belle jeune fille au teint basané, elle épouse un capitaine de dix-neuf ans son aîné, qui l'emmène vivre aux Indes néerlandaises. Ils ont deux enfants.
De retour en Europe en 1903, Margaretha divorce de son capitaine, violent et porté sur le rhum. Elle gagne Paris où elle fait ses débuts comme danseuse de charme sous les apparences d'une princesse javanaise dénommée Mata Hari (L'oeil de l'Aurore) au «Musée des études orientales», plus connu sous le nom de musée Guimet.
Le spectacle connaît le succès et la troupe se produit bientôt à Madrid, Monte Carlo, Berlin, La Haye, Vienne et même Le Caire. La jeune et troublante artiste collectionne les protecteurs haut placés.
Après l'entrée en guerre des puissances européennes, en août 1914, Mata Hari, qui parle plusieurs langues et vient d'un pays neutre, se permet de voyager librement à travers l'Europe. À Paris, elle mène grand train au Grand Hôtel où les uniformes chamarrés abondent.
Les pilotes de chasse jouissent en particulier d'un prestige irrésistible. C'est ainsi que la belle s'éprend fin 1916 d'un capitaine russe au service de la France dénommé Vadim Maslov, fils d'amiral. Il a 21 ans et lui rappelle peut-être son fils mort en bas âge.
Le piège
Voilà que le beau lieutenant est abattu et soigné dans un hôpital de campagne, du côté de Vittel. Lorsqu'elle se met en tête de lui rendre visite à l'infirmerie du front, elle doit payer cette faveur de la promesse d'aller espionner le Kronprinz (le prince héritier de l'Empire allemand), qui est de ses connaissances, moyennant une rétribution considérable.
La naïve hétaïre se rend en Espagne neutre pour prendre un bateau à destination de la Hollande et gagner l'Empire allemand.
L'Intelligence Service (les services secrets britanniques) met la main sur elle lors d'une escale à Falmouth mais ne peut rien lui reprocher malgré un interrogatoire serré. L'aventurière se voit contrainte de regagner Madrid où elle ne tarde pas à séduire l'attaché militaire allemand.
Celui-ci transmet plusieurs câbles à Berlin traitant de sous-marins à destination du Maroc et de manoeuvres en coulisse pour établir le prince héritier Georges sur le trône de Grèce, en signalant que «l'agent H-21 s'était rendu utile». Ces messages sont interceptés par les Alliés.
L'envoûtante «Eurasienne» fait alors la folie de rentrer en France pour rejoindre son bel officier. Arrivée à Paris le 4 janvier 1917, elle est arrêtée le 13 février à l'hôtel Élysée Palace. Elle sort nue de la salle de bains et, s'étant rhabillée, présente aux gardes venus l'arrêter des chocolats dans un casque allemand (cadeau de son amant Maslov).
Elle est convoquée à huis clos le 24 juillet 1917 devant le 3e conseil militaire, au Palais de justice de Paris. Les juges doivent décider si elle est bien H 21, coupable «d'espionnage et d'intelligences avec l'ennemi». Son défenseur, un ancien amant, est un expert réputé du droit international, mais malheureusement peu familier des effets de manche d'une cour criminelle.
Exécution de Mata Hari à Vincennes
Les mutineries s'étant multipliées sur le front, l'opinion réclame des coupables et veut des exemples... Sensible à l'atmosphère empoisonnée de l'époque, la Cour déclare Mata Hari coupable d'intelligence avec l'ennemi et la condamne à être passée par les armes.
Cette ingénue plus si jeune refuse le bandeau qu'on lui propose et se tient crânement près du poteau d'exécution, lançant un dernier baiser aux soldats du peloton. Personne ne réclame son corps qui est remis au département d'anatomie de la faculté.
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 15 Oct 2023 - 7:22
15 octobre 1945 : Laval fusillé à Fresnes
Le 15 octobre 1945, Pierre Laval, ancien dirigeant de la gauche pacifiste, est fusillé dans la prison de Fresnes pour crime de collaboration avec l'occupant allemand. Ayant tenté de s'empoisonner dans sa cellule, il est traîné moribond jusqu'au peloton d'exécution.
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 15 Oct 2023 - 8:15
Justice expéditive à l'époque !!!!!
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 15 Oct 2023 - 8:33
Coucou mariehelene en effet la Justice(parfois l'injustice..) était expéditive mais pas pour tous : Pétain à réchappé à la peine de mort prononcée contre lui !
Bonne journée .
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 16 Oct 2023 - 7:17
16 octobre 1793 - Exécution de Marie-Antoinette
Marie-Antoinette au Temple en 1792-1793 (par Alexandre Kucharski musée Carnavalet)
La reine Marie-Antoinette est guillotinée le 16 octobre 1793, dix mois après son mari Louis XVI et quatre ans après que la famille royale a dû quitter le palais de Versailles pour les Tuileries, sous la pression des Parisiennes.
Le procès du roi et sa condamnation à mort pouvaient s'expliquer par la volonté des républicains d'en finir avec le principe monarchique qu'il incarnait et de briser le lien affectif qui rattachait la masse des Français à la dynastie.
Le procès de la reine (38 ans) n'est quant à lui motivé par aucune nécessité politique mais il est provoqué par la Terreur qui, sous l'effet des menaces d'invasion et des soulèvements intérieurs, de septembre 1793 à juillet 1794, va jeter un voile sanglant sur la Révolution et tout emporter sur son passage.
Du trône à l'échafaud
Du temps de sa splendeur, avant la Révolution, Marie-Antoinette, fille de l'impératrice Marie-Thérèse, était surnommée avec dédain l'« Autrichienne ».
Elle prend conscience du nouvel état des choses quand elle se voit obligée de quitter Versailles pour les Tuileries le 6 octobre 1789, après que plusieurs de ses gardes ont été tués sous ses yeux par les émeutiers.
Elle va dès lors s'opposer de toutes ses forces au cours de la Révolution et pousser à la guerre, en encourageant son frère l'empereur à attaquer la France et restaurer l'ordre ancien. De ce point de vue, elle se rend clairement coupable de haute trahison...
Après la chute de la royauté, le 10 août 1792, elle est jetée en prison avec son mari, sa belle-soeur, Madame Élisabeth, et ses deux enfants, le Dauphin et Madame Royale.
Marie-Antoinette quitte la Conciergerie pour l'échafaud, par Georges Cain (musée Carnavalet)
Après l'exécution du roi, elle est séparée de son fils. Le petit Louis XVII (8 ans) est confié à un cordonnier, le citoyen Simon, pour être élevé en domestique et en sans-culotte. Il mourra peu après dans des conditions sordides.
Prodigue et légère du temps de sa splendeur, Marie-Antoinette témoigne de courage et de fermeté devant le Tribunal révolutionnaire. Elle fait face avec dignité à d'infâmes accusations d'inceste sur la personne de son fils, présentées par le substitut du procureur général, Jacques Hébert.
Le public ne manque pas d'être ému par son apostrophe : « J'en appelle à toutes les mères... » Robespierre lui-même déplore ces accusations et ce procès qui affectent l'image de la Révolution.
Le 21 janvier 1815, les restes de Marie-Antoinette ont été transférés avec ceux de Louis XVI dans la basilique Saint-Denis, nécropole traditionnelle des rois de France.
Fabienne Manière
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 17 Oct 2023 - 9:30
17 octobre 1722 : Faillite du système de John Law
Le 17 octobre 1722, on brûle les billets de banque de John Law sur la place de l'Hôtel de Ville de Paris. C'est la faillite de la première introduction en France du papier-monnaie. Cette introduction était gagée sur l'exploitation de la Louisiane.
La France se trouve dans une situation financière désastreuse quand meurt Louis XIV : sa dette représente dix ans de recettes fiscales ! Le duc Philippe d’Orléans, qui assure la régence, est séduit par l’économiste écossais John Law (1671-1729), dont les théories audacieuses pourraient permettre de régler le problème de l’endettement et relancer l’économie. Il l’autorise à créer en 1716 une banque privée qui émette du papier-monnaie, puis le nomme contrôleur général des Finances. Mais la banque, devenue banque d’État, s’engage dans des spéculations sur le commerce des colonies en Amérique, spéculations que bientôt personne ne parvient plus à contrôler. Le 17 juillet 1720, à suite d’une panique digne d’un krach boursier, la bousculade est si forte au siège de la banque que « quinze à seize personnes furent étouffées ». Si le système de Law permet à certains, dont l’avisé Voltaire, de s’enrichir, il en ruine beaucoup d’autres et laisse pour longtemps un doute planer sur la fiabilité du papier-monnaie.
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 17 Oct 2023 - 11:13
Toutes ces tractations financières me dépassent !!!!
j'en suis encore à convertir mes euros en francs pour mieux me rendre compte des gargantuesques prix des prix atteints par des aliments de première nécessité !
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 17 Oct 2023 - 11:25
Bonjour mariehelene, d'accord avec toi, il suffit de voir comment à augmenté le prix de la baguette de pain après le passage à l'Euro !
Bonne journée à toi .
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 17 Oct 2023 - 13:04
17 octobre 1793 - Les Vendéens sont défaits à Cholet
Le 17 octobre 1793, après une succession de victoires inattendues, les insurgés vendéens sont défaits à Cholet par les Bleus. La suite n'est plus qu'une interminable tragédie.
Le pardon de Bonchamps
Le pardon de Beauchamp, gravure d'époque
Après une progression foudroyante de ville en ville, l'armée « catholique et royale » a remporté à Châtillon, le 11 octobre, une nouvelle victoire qui s'est transformée le lendemain en défaite. Mais c'est à Cholet que se produit le premier revers décisif.
40 000 combattants sont cernés par trois armées républicaines et tentent sans succès de rompre l'enclercement. Le généralissime d'Elbée est grièvement blessé et doit se réfugier à Noirmoutier où il sera plus tard capturé et fusillé dans son fauteuil. Ses compagnons Bonchamps et Lescure sont blessés à mort.
Un cri retentit : « À la Loire ! À la Loire ! » Charles de Bonchamps, agonisant, se replie avec l'armée vaincue vers la Loire.
À l'instant de franchir le fleuve avec femmes et enfants, les Vendéens se demandent que faire des 5 000 prisonniers qui les embarrassent. L'idée de les exécuter se répand : « Mort aux Bleus ! »
C'est alors que Charles de Bonchamps (33 ans) se soulève sur son lit de souffrances et dans un ultime soupir, lance : « Grâce aux prisonniers ! » Respectueux de son dernier vœu, les Vendéens libèrent les malheureux.
Parmi eux figure le père du sculpteur David d'Angers. En témoignage de reconnaissance pour le chef ennemi, l'artiste sculptera plus tard son tombeau dans l'église de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire).
Jules Girardet, La déroute de Cholet, 1886, musée d'art et d'histoire de Cholet (Maine-et-Loire).
Vers la tragédie
Le 18 octobre 1793, 90 000 Vendéens, dont 40 000 combattants, traversent la Loire à Saint-Florent. Débute un long périple, la « virée de Galerne ».
Henri de La Rochejaquelein, alors âgé de 21 ans, est élu généralissime. Il se dirige avec l'armée vers Laval. Il écrase les Bleus à Entrammes le 27 octobre. Mais l'armée, contre son avis, se dirige vers Granville dans l'espoir d'y trouver un secours anglais. C'est un échec. Au retour vers la Loire les républicains barrent la route.
La Rochejaquelein ouvre le passage par trois victoires : Pontorson, Dol et Antrain, entre les 20 et 22 novembre. Mais l'hiver, la malnutrition et la dysenterie déciment son armée. Beaucoup meurent sur la route.
Les Vendéens passent à La Flèche le 2 décembre puis se dirigent vers Angers où ils subissent un échec le 4 décembre. Ils entament alors le chemin du retour vers l'est, dans des conditions encore plus éprouvantes qu'à l'aller.
La bataille du Mans
À Baugé, Kléber, qui garde la Loire, les repousse vers La Flèche. Le pont du Loir est coupé. La Rochejaquelein réussit néanmoins à passer à gué près du moulin de la Bruère. Il fait réparer le pont pour faire traverser son armée et repousse les Bleus.
Quittant La Flèche le 10 décembre, les Vendéens arrivent au Mans où se livre une terrible bataille les 12 et 13 décembre. 15 000 Vendéens sont massacrés. Les rescapés s'enfuient vers l'ouest jusqu'à Laval puis se dirigent vers la Loire.
À Ancenis, par manque de bateaux, les Vendéens sont peu nombreux à pouvoir traverser avec leur généralissime. Les républicains du général François-Joseph Westermann les rejoignent et les exterminent à Savenay le 23 décembre.
Le soir même, le général écrit à la Convention : « Il n'y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'avez donnés, j'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui au moins pour celles-là n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas de prisonnier à me reprocher, j'ai tout exterminé... »
C'est la fin de la « Grande Armée Catholique et Royale ». Les paysans du bocage n'auront pas résisté plus de neuf mois au rouleau compresseur de la Terreur révolutionnaire. Mais le pire est encore à venir pour la Vendée avec les « colonnes infernales » de Turreau.
Fabienne Manière
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 18 Oct 2023 - 6:25
18 octobre 1860 - Le sac du Palais d'Été
Le 18 octobre 1860, les Français et les Anglais brûlent le Palais d'Été de l'empereur de Chine, près de Pékin, après l'avoir pillé. C'est une des merveilles du monde qui part en fumée.
La Seconde guerre de l'opium
Se saisissant de prétextes quelconques, la Grande-Bretagne et la France de Napoléon III ont envoyé vers Pékin un corps expéditionnaire avec mission de contraindre l'empereur à ouvrir son pays à leurs commerçants et missionnaires. C'est ce que l'on a appelé plus tard la « Seconde guerre de l'opium », la première s'étant conclue en 1842 par le traité de Nankin.
3000 Français et autant d'Anglais débarquent en septembre 1860 dans le golfe de Petchili (ou mer de Bohai) et prennent la direction de Pékin. Après la prise du pont de Pa-li-kao, le 21 septembre, le corps expéditionnaire ne rencontre plus d'obstacle. Il arrive le 13 octobre 1860 dans la capitale chinoise, d'où s'est enfuie la cour impériale.
Le Palais d'Été pillé puis incendié
Peu avant, le 6 octobre au soir, un détachement français a atteint le Palais d'Été (ou Yuanming yuan, Jardin de la clarté ronde).
le Palais d'Été ou Yuanming yuan, Jardin de la clarté parfaite
Cette splendide résidence des empereurs mandchous ou Qing, à la construction de laquelle ont participé des Jésuites, renferme de vastes collections d'oeuvres d'art et des livres de grande valeur.
Les Anglais ayant rejoint les Français, ensemble, ils dévalisent méthodiquement le palais en vue d'approvisionner les musées d'Europe. Les Français envoient en cadeau certains objets de valeur à l'impératrice Eugénie, patronne de cette glorieuse expédition en terre chinoise.
Mais les soldats, qui ne sont pas insensibles à ces trésors, se servent pour leur propre compte. Jade, or, laque, perles, bronzes... tout suscite la convoitise des pillards. Les contemporains appellent cet acte de vandalisme caractérisé du doux euphémisme de « déménagement du Palais d'Été ».
Avant de quitter les lieux, les soldats britanniques mettent le feu aux bâtiments, majoritairement construits en bois de cèdre, sur ordre de l'ambassadeur britannique, lord Elgin, qui veut ainsi venger les prisonniers torturés à mort par les Chinois.
De nouveaux traités humiliants
Avec le sac du Palais d'Été, l'Occident réduit à néant pour longtemps la possibilité de relations de confiance avec la Chine. Traumatisée par cet épisode, elle doit signer de nouvelles conventions avec les vainqueurs, en complément du traité de Tianjin de 1858. Outre la création de concessions supplémentaires, elle doit octroyer aux vainqueurs la liberté de circuler sur les fleuves, leur verser de fortes indemnités et supprimer les droits de douane pour les textiles britanniques.
La Chine entre dans une période d'instabilité chronique, marquée par la défiance du peuple à l'égard du gouvernement mandchou, accusé de collusion avec l'étranger.
Béatrice Roman-Amat
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 18 Oct 2023 - 7:42
18 octobre 1534 - L'Affaire des placards
Dans la nuit du 18 octobre 1534, des protestants français placardent des proclamations contre la messe en différents lieux du pays et jusque sur la porte de la chambre de François Ier, à Amboise.
C'est la première manifestation d'hostilité entre protestants et catholiques en France. Elle mènera vingt-cinq ans plus tard aux guerres de religion...
Persécution des protestants durant le règne de François Ier, en 1534, gravure sur cuivre de Matthäus Merian l’Ancien, 1630.
Les germes de la division
Née en Allemagne une quinzaine d'années plus tôt, la Réforme luthérienne avait lentement pénétré en France. En 1522, un moine français défroqué se marie à Wittenberg, la « Rome » de la nouvelle religion. D'autres ecclésiastiques suivent ses traces et se forment à la doctrine nouvelle qu'ils reviennent enseigner en France.
Contre ces hérétiques, les théologiens de la Sorbonne et du Parlement renouent avec une recette également employée contre les sorciers : le bûcher.
Le premier à en faire les frais, le 8 août 1523, devant Notre-Dame de Paris, est un ancien moine de Livry-en-Aulnois (aujourd'hui Livry-Gargan), Jean Vallière. À Meaux, à l'est de Paris, Jean Leclerc, un ancien cardeur de laine, est supplicié et meurt en odeur de sainteté le 29 juillet 1525. Mais la plupart des procès en hérésie se terminent de façon plus accommodante.
Dans la nuit du 1er juin 1528, la mutilation d'une statue de la Vierge (les protestants contestent le culte adressé à la mère du Christ) émeut les Parisiens et le roi. François Ier en personne se met à la tête d'une procession d'expiation. Le temps fait heureusement son oeuvre.
Une répression brutale
Le roi de France, relativement indifférent aux questions religieuses, fait preuve d'une certaine ouverture d'esprit, n'hésitant pas à nouer des alliances avec les protestants d'Allemagne et le sultan de Constantinople.
Mais il prend fort mal l'« affaire des placards » qui porte atteinte à l'institution ecclésiastique et, par voie de conséquence, à la monarchie de droit divin.
Ces placards ou affiches ont été rédigés par Antoine Marcourt, un pasteur de Neuchâtel, en Suisse, adepte de Zwingli, et imprimés dans la même ville.
Ils s'intitulent : « Articles véritables sur les horribles, grands et insupportables abus de la messe papiste, inventée directement contre la sainte Cène de Notre Seigneur, seul médiateur et sauveur Jésus-Christ ».
Ils insultent la religion catholique, son clergé et ses rites en des termes si injurieux que même des protestants les désapprouvent. Ainsi dénoncent-ils la messe : « On ne doit pas réitérer le sacrifice du Christ » et le dogme de l'Eucharistie qui affirme la présence réelle du corps du Christ dans l'hostie consacrée : « Il ne peut se faire qu'un homme de vingt ou trente ans soit caché en un morceau de pâte ».
Le roi n'est-il pas lui-même « roi par la grâce de Dieu », seul laïc habilité à communier sous les deux espèces, le pain et le vin, au moment du sacre ? L'idée que tous les fidèles de Luther s'autorisent la communion sous les deux espèces contribue à sa colère.
En représailles, le roi s'engage à réprimer les « mal sentants de la foi ». Aux carrefours, on promet 200 écus à quiconque dénoncera les auteurs des placards et les arrestations se multiplient. On prête au roi ce mot implacable : « Dieu est connu pour être miséricordieux ; ce n'est pas du tout mon cas ! »
Le 13 novembre suivant, un premier hérétique est brûlé. Le 13 janvier 1535, à la demande du roi, le Parlement de Paris crée une commission spéciale de douze membres, la « chambre ardente », pour traquer les livres séditieux. Un édit royal prohibe l'imprimerie et ferme les librairies. C'est la première manifestation de censure depuis l'invention de l'imprimerie.
Enfin, le 21 janvier 1535, une journée d'expiation solennelle se clôt par la mort sur le bûcher de six nouveaux hérétiques protestants. Le soir, le roi déclare devant une assemblée de notables : « Si mon bras était infecté de telle pourriture, je le voudrais séparer de mon corps ».
Le juriste Jean Calvin, établi à Nérac, sous la protection de la soeur du roi, Marguerite de Navarre, est compromis à son corps défendant. Il préfère se réfugier à Bâle où il publie L'Institution de la religion chrétienne pour tenter de convaincre le roi du bien-fondé de la Réforme.
Là-dessus, la colère du roi s'estompe, sous l'influence de sa soeur, proche des cercles protestants, ainsi que du pape Alexandre III Farnèse, qui déplore les bûchers. Le 29 juillet 1535, tandis qu'il renforce son alliance avec les princes protestants d'Allemagne contre son rival Charles Quint, il publie l'édit de Coucy qui prononce une amnistie générale.
Nouveau revirement avec un édit publié à Fontainebleau en 1541, qui prescrit aux seigneurs justiciers de reprendre la chasse aux hérétiques. En 1546, le pasteur de Meaux, qui n'est autre que le frère du martyr Jean Leclerc, est arrêté à l'issue d'une Cène et conduit au bûcher avec treize autres fidèles.
Parmi les autres victimes de la répression (au total 400 à 500 personnes) figure l'humaniste et imprimeur lyonnais Étienne Dolet, brûlé sur la place Maubert, à Paris, le 3 août 1546, pour cause d'impiété.
La disparition de François Ier est suivie d'un court répit mais l'intolérance religieuse reprend le dessus après la mort de son successeur Henri II et va déboucher sur les guerres de religion.
Vaudois, patarins et autres hérétiques Entre le 15 et le 20 avril 1545, François Ier consent au massacre de 3000 Vaudois établis dans la montagne du Luberon, au sud de la France. Une vingtaine de villages sont dévastés par la soldatesque du sieur d'Oppède, sur un ordre du parlement d'Aix. 600 survivants sont envoyés aux galères. Cette action ternit les dernières années du roi, qui meurt deux ans plus tard avec, dit-on, un très vif regret de cette décision. Les Vaudois se réclament d'un certain Pierre Valdo qui prêchait à Lyon au XIIe siècle et fut excommunié vers 1182. Comme les Cathares de la région de Toulouse ou encore les Patarins italiens, il dénonçait la décadence morale du haut clergé et revendiquait une église plus proche des vertus évangéliques de charité et de pauvreté. Après le massacre du Luberon, les derniers Vaudois se fondent dans la Réforme protestante.
Fabienne Manière
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 18 Oct 2023 - 8:32
C'est loin d'être nouveau ces guerres dites de religion .!
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 18 Oct 2023 - 9:43
Et surtout, c'est loin d'être fini !!
Bonjour mariehelene comment vas-tu ?
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 18 Oct 2023 - 10:02
Moi ça va!.Une quinzaine de jours que je suis rentrée!!!Me décide toujours pas à braver le "dehors"J'ai pourtant tout ce qu'il faut canne tripode et petit chariot pour m'appuyer!!!!!Mais tout de même ,ma vieille voiture est partie au garage:elle leur servira comme voiture d'appoint!!!!Une page de tournée !!!!!!!
Et toi?Le système digestif.Peut-être mieux puisque tu nous mets ta petite passion,des passages d'histoire !
M erci !
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 18 Oct 2023 - 10:34
Content de savoir que tout semble, bon an - mal an , s'améliorer pour toi . Un proverbe dit : qui va piano va sano et va lontano.
Je te souhaite le meilleur et plus particulièrement une bonne journée mariehelène
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 19 Oct 2023 - 4:01
16 octobre 1934-19 octobre 1935 - La Longue Marche du président Mao
Le 19 octobre 1935 s'achève la Longue Marche des communistes chinois, sous la conduite de leur chef Mao Zedong. Cette péripétie proprement héroïque de quelques dizaines de milliers d'hommes demeure le plus haut fait d'armes du Parti communiste chinois dans sa conquête du pouvoir.
Ayant fui leur bastion du Jianxi, au sud-est, un noyau de militants communistes se réfugient au Shaanxi, au nord-ouest, après une épopée de douze mille kilomètres à travers la Chine. Dans cette province montagneuse isolée du nord-ouest, ils vont enfin se mettre à l'abri des attaques du gouvernement chinois dirigé par le parti du Guomindang et son chef Chiang Kaï-shek.
C'est au cours de la Longue Marche que Mao Zedong s'est imposé comme le leader des communistes chinois avant de les mener à la victoire finale...
Mao pendant la Longue Marche
L'exploit improbable
Fils d'un riche paysan, Mao est né le 28 décembre 1893 au Hounan, au coeur de la Chine. Il a participé au mouvement étudiant du 4 mai 1919 puis à la fondation du Parti communiste en 1921.
En rupture avec le marxisme-léninisme professé par le gouvernement soviétique et l'Internationale communiste, il cultive l'idée que les révolutionnaires chinois doivent s'appuyer en priorité sur la paysannerie des campagnes, si méprisée soit-elle. Il lui fait davantage confiance qu'à la classe ouvrière des villes, trop peu nombreuse, à preuve l'échec dramatique de l'insurrection ouvrière de Shanghai, organisée en 1927 par le très influent Zhou Enlai.
Les troupes gouvernementales du Guomindang, le grand parti républicain de Sun Yat-sen, ne s'en tiennent pas là. Désormais dirigé par Chiang Kaï-shek, elles lancent une offensive sur les bastions communistes, notamment au Jiangxi, au sud-est. Voilà les communistes obligés de fuir vers l'ouest ou le nord-ouest, plus pauvre et rural. Au total, 130 000 hommes répartis en trois colonnes armées.
Carte extraite de L'Atlas Histoire 2010, Le Monde diplomatique.
La principale colonne, le Ier front, auquel participent Mao et les principaux hiérarques du Parti communiste chinois, compte près de 90 000 hommes au départ du Jiangxi, le 16 octobre 1934. S'étant dirigés vers l'ouest, ils arrivent à Zunyi (Guizhou) le 15 janvier 1935.
Les chefs s'interrogent alors sur la marche à suivre. Fuir mais où et dans quel but ? Mao Zedong témoigne alors d'une clarté de vue qui lui vaut le ralliement de Zhou Enlai.
Au terme de rudes débats, il impose l'idée de se diriger vers le nord. Sa colonne poursuit donc sa route, toujours traquée par les troupes nationalistes et parfois mitraillée par leur aviation.
La marche à travers les déserts et les montagnes enneigées est épuisante. Les hommes doivent marcher environ quarante kilomètres par jour, avec une vingtaine de kilos sur le dos, ravitaillement et fusil compris. Autant dire que les effectifs fondent très vite, du fait des batailles, de la faim, des maladies... et plus que tout des désertions.
Après Zunyi, le Ier front tourne un moment en rond car Mao veut prendre le temps d'affermir son autorité sur ses hommes avant de rejoindre une autre colonne, celle du général Zhang Guotao. En février 1935, avec l'appui de Zhou Enlai, Mao se fait ainsi élire président du Comité central du PCC (Parti communiste chinois).
Un chef communiste harangue la foule des survivants de La Longue Marche, dans le nord de la chine en 1935, Hutton archive.
Quand les deux colonnes se rejoignent enfin, leurs chefs ne tardent pas à diverger sur la stratégie. Zhang Guotao entraîne ses hommes vers le plein ouest avec l'espoir de rejoindre la république bolchévique du Sinkiang. Presque tous ses hommes se feront massacrer avant le but, par les cavaliers Hui, des musulmans ralliés aux nationalistes. Lui-même finira par rejoindre le Guomindang !
Désormais chef incontesté de son groupe, Mao, quant à lui, est plus que jamais décidé à aller vers le nord. Incidemment, dans un village, il découvre en effet sur une coupure de presse qu'un soviet communiste s'est constitué au Shaanxi, une province misérable d'environ 200 000 km2 et 25 millions d'habitants.
Il y arrive le 19 octobre 1935, après un parcours de douze mille kilomètres en 368 jours, dont seulement cent jours de repos. Il n'est plus accompagné que de vingt à trente mille hommes, un cinquième des effectifs initiaux.
Aujourd'hui encore, la Longue Marche fait l'admiration de la plupart des Chinois. Elle est vue non sans raison comme un spectaculaire exploit collectif, une anabase des temps modernes. Entre autres moments épiques, le franchissement sous la mitraille du célèbre pont suspendu de Luding s'inscrit dans le roman national !
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 20 Oct 2023 - 7:49
20 octobre 1587 - Henri de Navarre remporte la bataille de Coutras
Le 20 octobre 1587, à Coutras, non loin de Périgueux, l'armée protestante, commandée par Henri III de Navarre, bat à plate couture l'armée catholique du roi de France Henri III en dépit d'effectifs inférieurs.
Depuis le début des guerres de religion, 25 ans plus tôt, c'est la première victoire des protestants dans une bataille rangée. Ils la doivent à l'énergie de leur chef, le roi de Navarre, héritier de la couronne de France et futur Henri IV.
Écharpe blanche, drapeau blanc À la bataille de Coutras, pour la première fois, Henri de Navarre et ses compagnons protestants se dotèrent d'une écharpe blanche. La légende veut que ce soit la « Grande Corisande », Diane d'Andoins, maîtresse du roi de Navarre, qui ait suggéré à celui-ci ce signe de reconnaissance. Les hagiographes du futur roi Henri IV feront plus tard la confusion entre l'écharpe et un panache qu'aurait porté le roi, notamment à la bataille d'Ivry... Le blanc, sans doute choisi pour s'opposer au rouge, couleur des troupes espagnoles et catholiques, ou par référence à une forme de pureté évangélique, va ainsi devenir la couleur du clan protestant, puis, quand Henri montera sur le trône, l'une des couleurs de référence de la monarchie française.
Henri IV après la bataille de Coutras, par Victor-Jean Adam (1801-1866), musée de Pau
Le goût amer de la guerre civile
Après un début de bataille qui donne l'avantage aux catholiques, Henri de Navarre fait donner l'artillerie et la cavalerie, gardées en réserve. L'armée royale fléchit. C'est dès lors un corps-à-corps dans lequel Henri de Navarre fait montre d'un courage remarquable. En à peine deux heures, la bataille se solde par la mort de 2000 catholiques, parmi lesquels le chef de l'armée royale, le duc de Joyeuse, l'un des favoris du roi Henri III, et son frère Saint-Sauveur.
Pierre Jerome Lordon, L'entrée d'Henri III de Navarre à Libourne après la bataille de Coutras, 1827.
En bon politique, soucieux de préparer la réconciliation future entre les deux clans ennemis, Henri III de Navarre (futur Henri IV) organise dès le lendemain, à Libourne, sur la Dordogne, de grandioses funérailles pour les victimes des deux camps. Il libère les prisonniers et renvoie la dépouille de Joyeuse au roi de France avec un message de sincère contrition : « Je suis bien marri qu'en cette journée je ne pus faire de différence des bons et naturels Français d'avec les partisans et adhérents de la Ligue... Croyez, mon cousin, qu'il me fâche fort du sang qui se répand... ».
La défaite achève de discréditer le roi légitime Henri III aux yeux des ligueurs catholiques. Ceux-ci vont se rallier aux Guise et le chasser de Paris. Quelques mois plus tard, il sera assassiné par un moine.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 21 Oct 2023 - 7:11
21 octobre 1422 : Avènement contesté de Charles VII
Le 21 octobre 1422, la mort de Charles VI le Fou amène son fils, le Dauphin Charles, à se proclamer roi de France sous le nom de Charles VII. Mais il n'a d'autorité que sur un petit territoire autour de Bourges. Le nord du royaume et la capitale Paris, sous la coupe des Anglais et de leurs alliés bourguignons, font officiellement allégeance au roi franco-anglais, un enfant de dix mois, Henri VI de Lancastre, sous la régence du duc de Bedford.
Le « petit roi de Bourges » est prêt à renoncer quand survient Jeanne d'Arc. La jeune paysanne lui redonne courage et réaffirme sa légitimité. Il chasse les Anglais du royaume et reconstruit le pays et l'État.
Outre Jeanne, ses plus fidèles appuis sont les frères Bureau, le chancelier Jouvenel des Ursins, le banquier Jacques Coeur et sa maîtresse Agnès Sorel. Ils vaudront au roi le surnom de Charles le Bien Servi, outre celui de Charles le Victorieux.
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 21 Oct 2023 - 7:13
21 octobre 1520 : Magellan franchit le détroit à son nom
Le 21 octobre 1520, Fernand Magellan franchit le détroit qui portera son nom, à la pointe sud du continent américain. Le navigateur baptise la Terre de Feu et l'Océan Pacifique.