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Sujet: Evènements du jour Mar 8 Aoû 2023 - 5:58
Rappel du premier message :
7-8 août 1786 - Première ascension du Mont Blanc
Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l'ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l'alpinisme.
Point culminant des Alpes - 4810 mètres à l'époque ; 4807 aujourd'hui, d'après les derniers relevés -, le Mont Blanc (orthographe) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l'ensemble de la Savoie.
Le village de Chamouny vers 1780 (aujourd'hui Chamonix) vue depuis le Brévent, avec à gauche la Mer de Glace et à l'arrière-plan le mont Blanc (lithographie d'A. Bachmann, d'après une gravure de Louis Bleuler)
Le mont Blanc, de maudit à convoité
Nul n'a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d'ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont-Blanc, le modeste village de Chamonix n'est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Horace Benedict de Saussure (17 février 1740, Conches, près de Genève ; 22 janvier 1799, Genève), par Jens Juel (bibliothèque de Genève)
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l'ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n'imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d'on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l'exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d'un compagnon d'escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l'ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime. Ensemble, ils partiront eux-mêmes à l'ascension du sommet qu'ils atteindront le 3 août suivant.
L'ascension du Mont Blanc devient très vite un défi que se lancent les jeunes villageois. Le 14 juillet 1808, Jacques Balmat arrive au sommet avec quelques compagnons d'aventure et, pour la première fois, une femme, Marie Paradis (31 ans). Mais l'exploit de la modeste villageoise sera altéré par la suspicion qu'elle ait été portée par ses compagnons sur une partie du parcours.
La deuxième femme à atteindre le sommet et dont la réussite est incontestée est une riche passionnée d'alpinisme, Henriette d'Angeville (44 ans), le 3 septembre 1838. Cela vaudra à cette célibataire sportive le surnom de « fiancée du mont Blanc »...
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 20 Aoû 2024 - 9:58
Bonjour clairette à cette époque le "certif" était très valorisant et constituait un diplôme sérieux, comme l'était le BEPC. Dans mon village natal de l'Hérault j'ai connu une Directrice de l'Ecole Maternelle qui a exercé sa fonction avec brio durant plus de 40 ans . Elle était titulaire d'un seul diplôme: le Certificat d'Etudes Primaires . Ce matin il fait un peu "frisquet", ça me convient parfaitement, je respire mieux .
Bonne journée à vous deux .
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Sujet: mo Mer 21 Aoû 2024 - 9:06
21 août 1853 : La France découvre la corrida
Le 21 août 1853, Bayonne est le théâtre de la première corrida « à l'espagnole » jamais organisée en France. Parmi les spectateurs figure l'épouse espagnole de Napoléon III, l'impératrice Eugénie de Montijo, à l'origine de cette initiative.
La tauromachie (du grec tauros, taureau, et machê,combat), remonte à l'Antiquité. Mais c'est seulement au XVIIIe siècle qu'elle a pris en Espagne la forme popularisée sous le nom de corrida, ou course de taureaux*, avec mise à mort du taureau.
NB: Je n'aime pas du tout ce qui ressemble aux "jeux du cirque" avec mort d'un combattant chez les romains. Ici le combattant sacrifié c'est le taureau, sous les vivats de la populace excitée par la mort !
Dernière édition par mimi1260 le Mer 21 Aoû 2024 - 9:27, édité 1 fois
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 21 Aoû 2024 - 9:16
mise à mort, sans oublier les tortures avant, l'humain, la pire espèce
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 21 Aoû 2024 - 9:18
Corrida ou course de taureau*
L'homme, le taureau, la corrida
Depuis des temps immémoriaux, l'homme nourrit des rapports passionnels avec le taureau. Suivons leur évolution autour de la Méditerranée.
L'homme face à la bête
Dans un coin retiré de la grotte de Lascaux, au fond d'un puits, un artiste paléolithique a peint sur la pierre une des premières représentations d'un homme.
Face à lui, un bison monstrueux, symbole d'une force contre laquelle son adversaire ne peut rien. Mais l'homme n'a pas dit son dernier mot : il lui faudra certes des millénaires de patience et de persévérance, mais finalement la bête sauvage deviendra soumise grâce au triomphe de l'élevage, vers 8 000 av. J.-C..
Le rapport de force se modifie alors : la brutalité du taureau n'est plus crainte mais au contraire magnifiée. N'est-elle pas le symbole de la supériorité de l'homme sur la nature ?
Le taureau, dieu parmi les dieux
C'est pourquoi les premières sociétés, notamment autour de la Méditerranée, ont dressé un culte à l'animal, symbole de puissance mais aussi de fertilité. Voici Apis et Hathor, en Égypte ; un peu plus loin, les habitants de la Crète, patrie du Minotaure, organisent des jeux acrobatiques mettant en scène ces bêtes avant de les sacrifier en hommage aux dieux.
À son tour, Héraclès doit livrer combat à un taureau pour mener à bien ses douze travaux, tandis que Zeus n'hésite pas une seconde à en prendre l'apparence pour couronner de succès ses conquêtes amoureuses : comment la jolie Europe pouvait-elle en effet ne pas succomber à la beauté du noble animal ?
Panem et circences ! (Juvénal)
À Rome, la population s'attache vite au culte de Mithra qui met en scène le sacrifice d'un taureau pour apporter vie et abondance.
Mais l'animal est aussi le héros de scènes moins religieuses : grâce à César qui, dit-on, aimait chasser l'aurochs sauvage en Grèce, il devient un acteur indispensable des jeux du cirque. On l'affronte lors des venationes (combats entre gladiateurs et animaux) ou on l'oppose à des fauves, éléphants ou encore rhinocéros. Mais des voix s'élèvent contre ces massacres, y compris plus tard parmi les premiers chrétiens.
Le souvenir de la mort de sainte Blandine, tuée par un taureau dans les arènes de Lyon en 177, ne met cependant pas fin à ces spectacles qui continuent à attirer les foules, notamment dans le sud de la Gaule et en Hispanie (Espagne).
Bouviers et princes, même combat
Transportons-nous dans ce pays, le 26 mai 1135 : c'est à cette date qu'a lieu le couronnement d'Alphonse VII, roi de Castille. Pour la première fois, à cette occasion, on trouve mention de spectacles taurins. On utilise alors le descendant de l'aurochs, le toro bravo, pour animer les villes et villages par des lâchers de taureaux dans les rues, tandis que l'aristocratie montre sa bravoure à cheval face à la bête sauvage.
C'est ainsi que deux types de tauromachie se mettent peu à peu en place : d'un côté les troupes professionnelles de mata-toros parcourent la Navarre pour développer une tauromachie populaire et piétonne, qui s'inspire des sauts, écarts et passes familiers des bouviers. De l'autre, la noblesse espagnole, notamment en Castille, se met en scène dans des combats équestres qui font office d'entraînement à la guerre.
Trois hommes pour une révolution
« Costillares », Romero, « Pepe-Hillo » : voici les trois Andalous qui, en plein siècle des Lumières, ont jeté les bases de la tauromachie.
Finis les interventions des chiens, les galops désordonnés, les sauts acrobatiques. Désormais la technique doit s'allier à la beauté du geste et à la bravoure pour former un spectacle total...
Isabelle Grégor
Dernière édition par mimi1260 le Mer 21 Aoû 2024 - 9:30, édité 1 fois
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 21 Aoû 2024 - 9:24
Bonjour clairette, merci pour prendre le soin de donner ton avis (que je partage)sur ce spectacle affligeant. Hélas, la cruauté semble dominer le monde !
Bonne journée à vous deux .
clairette Animatrice
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 21 Aoû 2024 - 9:43
bonne journée Mimi
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 22 Aoû 2024 - 7:26
22 août 1962 : Attentat du Petit-Clamart
Le 22 août 1962 survient l'attentat du Petit-Clamart, contre le général de Gaulle...
Le président met à profit l'émotion qui secoue le pays pour proposer l'élection du président de la République au suffrage universel direct et non plus indirect. C'est la dernière touche au régime présidentiel qu'il a toujours souhaité pour le pays. On s'apercevra plus tard de l'ambivalence institutionnelle de ce régime, dont le caractère parlementaire se révèle en période de cohabitation...
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 22 Aoû 2024 - 7:37
Dernière exécution politique en France
À l'aube du 11 mars 1963, Jean Bastien-Thiry est passé par les armes au fort d'Ivry. Cette exécution politique est la dernière qu'ait connue la France à ce jour. Elle fait suite à l'attentat du Petit-Clamart du 22 août 1962 qui a failli coûter la vie au général de Gaulle.
Le condamné est un Polytechnicien de 35 ans originaire de Lunéville, marié et père de trois fillettes. Scientifique brillant et de stature internationale, il oeuvre à la Cité de l'Air, à Paris, avec le grade de lieutenant-colonel, quand sa conscience est bouleversée par le drame algérien.
Sentiment d'abandon
Après la signature des accords d'Évian, les Pieds-noirs refluent en désordre vers la métropole et les vainqueurs du FLN assassinent plusieurs dizaines de milliers de harkis et autres musulmans francophiles, abandonnés par l'armée française et le gouvernement du général de Gaulle.
Comme beaucoup de militaires de sa génération, Jean Bastien-Thiry ne comprend pas les revirements du général de Gaulle. Il les interprète comme autant de trahisons à l'égard de la Nation, des Français d'Algérie et des musulmans fidèles à la France. Refusant l'inéluctable, il se convainc que le Général est un obstacle à la restauration de la grandeur de son pays. C'est ainsi que sous l'égide d'un mouvement clandestin, le Conseil National de la Résistance (CNR) de Georges Bidault, il organise un attentat contre le cortège du Président.
L'attentat Le 22 août 1962, le général de Gaulle, avec son épouse, se rend de l'Élysée à sa résidence de Colombey-les-deux-Églises. De l'Élysée même, un informateur jamais identifié prévient Bastien-Thiry du choix de l'itinéraire fixé au dernier moment par les services de sécurité parmi les trois possibles.
Jean Bastien-Thiry
Au Petit-Clamart, dans la banlieue sud de Paris, la DS présidentielle est mitraillée par les six tireurs du commando de Bastien-Thiry. Les tireurs visent principalement les pneus afin d'arrêter la voiture. Mais les pneus résistent aux balles et le grand talent du chauffeur fait le reste.
L'un des tireurs lâche une rafale à la hauteur des têtes des passagers du véhicule. Les impacts de son fusil-mitrailleur - 8 au total - permettront au procureur général de requérir pour tentative d'assassinat.
Le président et son épouse, assis à l'arrière du véhicule, sont sans doute sauvés par la réaction de leur gendre Alain de Boissieu qui, assis à l'avant, se retourne vers eux et ose ordonner : « Père, couchez-vous ! »
Les tireurs sont bientôt arrêtés. Jean Bastien-Thiry est arrêté à son retour d'une mission scientifique en Grande-Bretagne. Un tribunal d'exception, la Cour militaire de Justice, juge les prévenus.
Le procureur requiert la mort contre Bastien-Thiry, Bougrenet de La Tocnaye et Buisines. Prévost demande la parole et prie le jury de prendre la place de Buisines, affirmant sa responsabilité supérieure. Le tribunal militaire tient compte de cette précision en condamnant à la peine capitale Prévost au lieu de Buisines.
Le recours en cassation n'est pas permis aux condamnés. Leur vie repose entre les mains du chef de l'État. L'opinion publique est convaincue qu'il usera de son droit de grâce pour un attentat qui n'a pas entraîné mort d'homme. Le général de Gaulle grâcie effectivement les tireurs mais non leur chef. Jean Bastien-Thiry est fusillé huit jours à peine après le jugement.
Alban Dignat
clairette Animatrice
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 23 Aoû 2024 - 7:44
à cette époque je vivais au petit clamart près du cimetière où est enterrée ma grand mère,et je me souviens
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 23 Aoû 2024 - 8:20
Bonjour clairette, je me souviens également de la déclaration " vive l'Algérie Française" du Général de Gaulle à Mostaganem le 6 juin 1958 pour au final aboutir aux accords d'Evian le 18 mars 1962 instituant l'indépendance de l'Algérie .
On comprend mieux l'exaspération qui s'en est suivie , entre autres, - le push des Généraux du 21 avril 1961. - l'attentat du Petit Clamart.
Merci pour ta participation Clairette. Bonne journée à vous deux.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 24 Aoû 2024 - 6:04
Pour clore ce dossier, j'ajouterai qu'en 1961, la Croix Rouge, dont je faisais partie(j'étais âgé de 18 ans)accueillait les "rapatriés" à la gare de Lyon à Paris pour les abreuver et leur offrir des sandwiches. c'était émouvant et affligeant, je m'en souviendrait jusqu'à la fin de mes jours !
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 24 Aoû 2024 - 6:08
24 août 79 : Disparition de Pompéi
À l'automne 79, Pompéi, lieu de villégiature au pied du Vésuve, en Campanie, est recouvert sous une pluie de cendres volcaniques. Pline le Jeune nous a laissé le récit de l'éruption.
Une erreur de transcription de ses lettres a longtemps laissé croire que l'éruption s'était produite le 24 août. De façon plus vraisemblable, les archéologues lui attribuent la date du 24 octobre 79...
clairette Animatrice
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 24 Aoû 2024 - 6:11
déjà debout ?bonne journée alors
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 24 Aoû 2024 - 6:17
24 août 1572 - Massacre de la Saint-Barthélemy
Le 24 août 1572, jour de la Saint-Barthélemy, le carillon de l'église de Saint-Germain l'Auxerrois, en face du Louvre, donne le signal du massacre des protestants, à Paris.
Il s'agissait pour l'entourage catholique du roi de se défaire des chefs de la faction protestante, qui donnaient des signes de rébellion. Mais le peuple de Paris, animé par un fanatisme aveugle, en profite pour donner la chasse à tous les protestants de la capitale.
C'est le jour le plus noir des guerres de religion entre catholiques et protestants qui ont ensanglanté le pays pendant plus d'une génération. Il est devenu le symbole universel du fanatisme.
Le massacre de la Saint-Barthelemy, le 24 août 1572, par François Dubois (1529-1584), musée de Lausanne
Du mariage au massacre
Tout commence par un... mariage, le 18 août 1572, celui d'Henri de Navarre(futur Henri IV) et Marguerite de Valois, soeur du roi Charles IX (celle-là même qui entrera dans la légende sous le surnom de reine Margot).
Les assistants de la noce, tant catholiques que huguenots (surnom des protestants), sont très agités en raison de la rumeur d'une prochaine guerre contre l'Espagne catholique du roi Philippe II.
Depuis plusieurs mois, l'amiral Gaspard de Coligny, chef de la faction protestante et principal conseiller du roi, tente de convaincre le roi d'envahir la Flandre, possession espagnole.
Mais les chefs de la faction catholique, à savoir les frères de Guise et le duc d'Anjou, frère du roi Charles IX (qui lui succèdera plus tard sous le nom d'Henri III) ne veulent à aucun prix de cette guerre. La reine-mère Catherine de Médicis n'en veut pas davantage.
Le matin du 22 août, soit quatre jours après le mariage princier, un capitaine gascon blesse Coligny de deux coups d'arquebuse. Le roi se rend au chevet de son conseiller qui l'adjure de ne pas chercher à le venger !
Les noces s'achèvent dans la confusion. Malgré les recommandations de Coligny, les chefs protestants réclament justice. Au palais du Louvre où réside le roi de France, Catherine de Médicis craint d'être débordée par les chefs catholiques, qui reprochent à la monarchie de trop ménager les protestants.
Pour sauver la monarchie, elle décide de prendre les devants et de faire éliminer les chefs protestants (à l'exception des princes du sang, Condé et Navarre, le jeune marié).
Le 24 août, fête de la Saint Barthélemy, avant le lever du soleil, Coligny est égorgé dans son lit et son cadavre jeté dans la rue et livré aux exactions de la populace.
Les gardes et les miliciens, arborant une croix blanche sur leur pourpoint et une écharpe blanche, poursuivent le massacre dans le quartier de Saint-Germain l'Auxerrois. Ils massacrent deux cents nobles huguenots venus de toute la France pour assister aux noces princières et rassemblent leurs cadavres dans la cour du Louvre. Certains chefs protestants, prévenus à temps, arrivent à s'enfuir avec les gardes des Guise à leurs trousses.
Quand la population parisienne sort dans la rue, réveillée par le tocsin, elle prend connaissance du massacre. C'est aussitôt la curée. Dans les rues de la capitale, chacun s'en prend aux protestants de rencontre.
Les malheureux, hommes, femmes, enfants, sont traqués jusque dans leur lit et mis à mort des pires façons. Et l'on en profite pour piller les biens des victimes.
À la mi-journée, le roi ordonne d'en rester là. Mais ses sonneurs de trompe ont le plus grand mal à faire respecter ses ordres.
Charles IX assume la responsabilité des événements. Il explique que Coligny avait ourdi un complot et qu'il avait dû l'exécuter.
On évalue le nombre total de victimes dans l'ensemble du pays à 30 000 (plus que sous la Commune de 1871). Il n'empêche que le massacre n'est pas ressenti avec une horreur particulière par les contemporains. Il apparaît à ceux-ci comme relativement banal dans l'atmosphère violente de l'époque.
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 24 Aoû 2024 - 6:20
clairette a écrit:
déjà debout ?bonne journée alors
Comme pratiquement tous les jours.
Bonjour clairette bonne journée aussi pour ta fille et toi .
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 24 Aoû 2024 - 7:18
Levée tôt aussi,mais actuellement sous une pluie battante !pas réjouissant !!!!Bien envie de me recoucher!
J'espère que vous êtes plus gâtés!
Bonjour à tous deux !
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 24 Aoû 2024 - 8:24
Bonjour mariehelene, je sors de la douche, plus agréable que la pluie j'en conviens . Ici il va encore faire très chaud avant la chute de la température prévue demain.
Bonne journée à toi malgré la pluie Prends bien soin de toi.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 25 Aoû 2024 - 9:40
25 août 1248 : Saint Louis s'embarque pour la croisade
Le 25 août 1248, le roi de France Louis IX (futur saint Louis) s'embarque à Aigues-Mortes pour une septième croisade avec sa femme Marguerite de Provence. Avant de partir, le roi a confié le gouvernement à sa mère Blanche de Castille.
Louis IX, accompagné de plus de 20 000 hommes, atteint le delta du Nil et s'empare de Damiette... Devant la forteresse d'el-Mansourah, qui barre la route du Caire, le roi bat l'armée du sultan, composée de mercenaires appelés mamelouks. Mais la situation se retourne tragiquement...
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 25 Aoû 2024 - 9:48
Mais la situation se retourne tragiquement...
Saint Louis capturé à la Mansourah
Louis IX (futur Saint Louis) est capturé le 8 février 1250 par les troupes du sultan d'Égypte. Le roi capétien, principal souverain de la chrétienté, va rester pas moins de six ans en Égypte et en Terre sainte. Il va en revenir transformé...
La croisade envers et contre tout
La septième croisade, souhaitée par le pape Innocent IV, fait suite à la reprise de Jérusalem par les Turcs en 1244. Après près d'un siècle et demi d'existence, les États francs de Terre sainte sont menacés d'anéantissement.
Eudes de Châteauroux prêche la septième croisade (miniature du XVe siècle, BNF)
Or, en décembre de la même année, le roi Louis IX (30 ans) est victime d'une dysenterie aigüe. Il en réchappe miraculeusement et fait aussitôt voeu de se croiser.
En vue de son voyage, il fonde un port artificiel sur la seule partie du littoral méditerranéen qui appartient au domaine royal. C'est Aigues-Mortes, à l'ouest du delta du Rhône.
Le 25 août 1248, il s'embarque avec les plus grands seigneurs de France et vingt mille hommes.
L'expédition accoste à Chypre où elle hiverne avec un objectif que le roi garde secret. Il envisage de débarquer non pas en Terre sainte où l'attend l'ennemi mais dans le delta du Nil, en vue d'abattre le sultanat fondé par Saladin, principale menace des États francs du Levant.
Au printemps, l'expédition reprend donc la mer et accoste près de Damiette, sur le delta du Nil. Le roi décide là-dessus, sur les conseils de son frère Robert d'Artois, de marcher sur Le Caire.
Une défaite imméritée
L'armée du sultan est refoulée dans la citadelle d'el-Mansourah, qui barre la route du Caire. L'avantage est aux Français. Mais leur avant-garde s'aventure à l'intérieur de la citadelle où elle est taillée en pièces.
Louis IX est finalement capturé par les mamelouks, ainsi que 1200 de ses hommes. Au bout d'un mois seulement, ils sont en définitive libérés contre une rançon de 200 000 livres et bien sûr l'évacuation de Damiette.
Le roi ne revient pas pour autant dans son royaume. Désolé de n'avoir pu mener à bien sa croisade, il va à Saint-Jean d'Acre et s'attelle à la restauration des États francs de Palestine ou de ce qui en reste.
À son retour, c'est un homme transformé qui prend les rênes du royaume, désormais tout entier voué à sa mission de roi chrétien, qui lui vaudra la sainteté.
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 25 Aoû 2024 - 9:57
25 août 1944 - La Libération de Paris
Le vendredi 25 août 1944, à 15h 30, le général Philippe Leclerc de Hauteclocque (43 ans) reçoit à Paris, devant la gare Montparnasse, la capitulation des troupes d'occupation de la capitale.
Le document est signé par le général Dietrich von Choltitz, commandant du 84e corps d'armée. Il est aussi contresigné par le colonel Henri Rol-Tanguy, chef régional des FTP-FFI (Francs-tireurs et partisans des Forces Françaises de l'Intérieur).
De Gaulle, Leclerc et Chaban-Delmas (de dos) à la gare Montparnasse, le 25 août 1944
Une heure plus tard, le général Charles de Gaulle lui-même arrive à la gare et se voit remettre par Leclerc l'acte de capitulation.
Il se rend ensuite à l'Hôtel de Ville où il est reçu par Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance. Comme celui-ci lui demande de proclamer le rétablissement de la République, de Gaulle rétorque qu'elle n'a jamais cessé d'exister.
Sur le perron, devant une foule enthousiaste et joyeuse, sous un beau soleil estival, il célèbre en des termes flamboyants la Libération de Paris : «Paris martyrisé ! mais Paris libéré !...». Son discours improvisé est aussitôt retransmis à la radio.
Le soir, de Gaulle s'installe au ministère de la Guerre en qualité de chef du gouvernement provisoire de la République française et le lendemain, le chef de la France libre descend en triomphe les Champs-Élysées, suivi de Leclerc et de ses fidèles de la première heure auxquels il a recommandé de se tenir derrière lui.
Dans une joyeuse pagaille, acclamé par deux millions de Parisiens, il arrive à la Concorde. Là éclatent des coups de feu sporadiques. Puis le général gagne Notre-Dame pour un Te Deum passionné.
S'insurger ou attendre ?
La Libération de Paris a débuté le 10 août 1944 avec la grève des cheminots, tandis que les troupes allemandes commençaient de plier bagage.
Le général Pierre Koenig, chef d'état-major des Forces Françaises de l'Intérieur, souhaite qu'un soulèvement populaire précède l'arrivée des troupes alliées dans la capitale mais il est conscient des risques qu'il représente.
En effet, quelques jours plus tôt, le 1er août, les résistants de Varsovie ayant fait le même choix ont subi une répression d'une extrême violence. D'autre part, le risque existe d'un affrontement entre les gaullistes pilotés par Jacques Chaban-Delmas et les communistes sous les ordres du colonel Rol-Tanguy.
Le 19 août, des combats sporadiques éclatent un peu partout. 3.000 policiers de Paris rejoignent la Préfecture de police de l'île de la Cité, au coeur de la capitale, en tenue civile et avec leur arme de service et le drapeau tricolore est hissé au sommet de l'édifice. Mais les Alliés n'étant pas attendus dans la capitale avant le 1er septembre, les gaullistes jugent l'insurrection prématurée. Ils le font savoir à Rol-Tanguy par le biais d'une note transmise par l'intermédiaire de Jacques Chaban-Delmas (29 ans), délégué militaire national.
Au terme d'une violente discussion, les représentants du Comité national de la Résistance conviennent de négocier une trêve avec l'occupant. Dans les faits, elle ne sera appliquée que de façon sporadique puis plus du tout.
Lourd bilan
Entre le 10 août et l'entrée des troupes du général Leclerc le 25 août suivant, la Libération de la capitale aura causé la mort de 76 soldats de la 2e division blindée ainsi que de 901 résistants des FFI et de 3.200 Allemands (12.800 soldats allemands sont aussi faits prisonniers).
Parmi les drames les plus désolants, gardons en mémoire le souvenir de 35 jeunes gens qui avaient maladroitement confié à un agent double leur désir de combattre. Dans la nuit du 16 au 17 août, ils sont livrés par celui-ci à la Gestapo (police allemande) qui les fusille sans délai près de la cascade du bois de Boulogne.
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 26 Aoû 2024 - 6:34
26 août 1789 - Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen
Du 20 au 26 août 1789, à Versailles, l'Assemblée nationale constituante, qui s'est substituée aux états généraux, discute le texte de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen.
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen (gravure)
L'accomplissement des «Lumières»
Tandis que débute la Révolution française, sous le regard bienveillant du reste de l'Europe, les députés veulent offrir au monde un texte qui condense leurs aspirations. Ils y réussissent d'une remarquable manière en s'inspirant des textes anglo-saxons.
Un siècle plus tôt, au cours de la «Glorieuse Révolution», les Anglais ont en effet jeté les bases de la démocratie parlementaire moderne en imposant à leurs souverains le Bill of Rights et l'Habeas Corpus. Et le 4 juillet 1776, les habitants des colonies anglaises d'Amérique ont proclamé leur indépendance dans une très belle Déclaration qui a énoncé pour la première fois le «droit au bonheur».
La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen réalise la synthèse de ces textes et des idéaux politiques du «Siècle des Lumières». Elle s'applique à l'ensemble des êtres humains, hommes et femmes réunis. Cela découle du genre neutre du mot Homme, qui désigne aussi bien les femmes que les hommes dans la langue française. Le genre neutre a d'ailleurs été repris en 1948 par les rédacteurs français de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (en anglais : Universal Declaration of Human Rights)...
Le texte ne fait référence à aucune religion ni aucun régime politique particulier. Il ne cite ni le christianisme ni le roi. Rédigé sous le règne de Louis XVI, trois ans avant sa chute, par des députés tous royalistes, il peut être considéré comme le testament de la monarchie... ou comme son acte de décès.
Le roi, qui s'oppose de toutes les façons possibles à l'Assemblée nationale, se résout à ratifier la Déclaration le 5 octobre, sous la pression de la foule accourue de Paris à Versailles et sur les instances de La Fayette.
Une déclaration d'application universelle
Par sa clarté et sa précision, la Déclaration est un admirable chef-d'oeuvre de la langue française et un texte de droit exemplaire.
Le caractère universel et intemporel de la Déclaration est tout aussi remarquable que sa prestance littéraire. Le texte réussit le tour de force d'énoncer les droits de l'individu en faisant fi du régime politique (monarchie constitutionnelle ou république), de la religion (il se contente d'invoquer l'Être suprême et garantit la liberté religieuse de chacun) ainsi que des différences sexuelles. Il convient aussi à toutes les époques et à toutes les sociétés.
L'Article premier, le plus beau et le plus important, énonce : «Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.» En deux phrases tranchantes, il récuse les privilèges et porte en germe la condamnation de l'esclavage comme des ségrégations sexuelle, religieuse ou raciale.
Différents autres articles condamnent l'arbitraire, le totalitarisme et la tyrannie. Sans surprise, ce «catéchisme national» en dix-sept articles a été inscrit au préambule de la Constitution de la Ve République comme des précédentes.
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 26 Aoû 2024 - 6:42
Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen
Du 20 au 26 août 1789, à Versailles, l'Assemblée nationale constituante discute et vote le texte de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen. Cette déclaration solennelle est la première qui s'inscrit dans une optique universelle et non pas seulement nationale. Elle demeure à ce jour un document inégalé propre à rallier les hommes de toutes les nations...
Adoptée par l'Assemblée constituante du 20 au 26 août 1789, acceptée par le roi le 5 octobre 1789.
Les représentants du peuple français, constitués en "Assemblée nationale", considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de l'homme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer, dans une Déclaration solennelle, les droits naturels, inaliénables et sacrés de l'homme, afin que cette Déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs; afin que les actes du pouvoir législatif, et ceux du pouvoir exécutif pouvant à chaque instant être comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés; afin que les réclamations des citoyens, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution et au bonheur de tous.
En conséquence, l'"Assemblée nationale" reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Être suprême, les droits suivants de l'homme et du citoyen :
Article premier - Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.
Article II - Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.
Article III - Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.
Article IV - La liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi.
Article V - La loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société. Tout ce qui n'est pas défendu par la loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.
Article VI - La loi est l'expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu'elle protège, soit qu'elle punisse. Tous les citoyens, étant égaux à ses yeux, sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leurs capacités et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents.
Article VII - Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la loi doit obéir à l'instant; il se rend coupable par la résistance.
Article VIII - La loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi établie et promulguée antérieurement au délit et légalement appliquée.
Article IX - Tout homme étant présumé innocent jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable, s'il est jugé indispensable de l'arrêter, toute rigueur qui ne sera pas nécessaire pour s'assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi.
Article X - Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi.
Article XI - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté, dans les cas déterminés par la loi.
Article XII - La garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l'avantage de tous et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.
Article XIII - Pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses d'administration, une contribution commune est indispensable. Elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.
Article XIV - Chaque citoyen a le droit, par lui-même ou par ses représentants, de constater la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d'en suivre l'emploi et d'en déterminer la quotité, l'assiette, le recouvrement et la durée.
Article XV - La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
Article XVI - Toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a pas de Constitution.
Article XVII - La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité.
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 26 Aoû 2024 - 11:47
C'est bien beau tout ça !
Souvenir du pays de France - François-René de Chateaubriand 18ème siècle, François-René de Chateaubriand, Poèmes
Combien j'ai douce souvenance Du joli lieu de ma naissance ! Ma sœur, qu'ils étaient beaux les jours De France ! O mon pays, sois mes amours Toujours !
Te souvient-il que notre mère, Au foyer de notre chaumière, Nous pressait sur son cœur joyeux, Ma chère ? Et nous baisions ses blancs cheveux Tous deux.
Ma sœur, te souvient-il encore Du château que baignait la Dore ; Et de cette tant vieille tour Du Maure, Où l'airain sonnait le retour Du jour ?
Te souvient-il du lac tranquille Qu'effleurait l'hirondelle agile, Du vent qui courbait le roseau Mobile, Et du soleil couchant sur l'eau, Si beau ?
Oh ! qui me rendra mon Hélène, Et ma montagne et le grand chêne ? Leur souvenir fait tous les jours Ma peine : Mon pays sera mes amours Toujours !
François-René de Chateaubriand
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 26 Aoû 2024 - 12:11
Joli poème de Chateaubriand mariehelene.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 27 Aoû 2024 - 7:06
27 août 1830 - Le crime mystérieux de Saint-Leu
Le 27 août 1830, au matin, stupeur au château de Saint-Leu, coquet manoir du Val d'Oise, au pied de la forêt de Montmorency ! Un valet découvre le propriétaire dans sa chambre, pendu à l'espagnolette de la fenêtre, les pieds touchant le sol.
Le vieil homme (74 ans) n'est autre que Monseigneur Henri Joseph de Bourbon-Condé, le père du malheureux duc d'Enghien, celui-là même qui fut fusillé à Vincennes sur ordre du Premier Consul Bonaparte. C'est l'une des plus grandes fortunes du royaume. C'est aussi un proche parent du roi Louis-Philippe Ier, porté sur le trône un mois plus tôt, à la faveur des Trois Glorieuses, comme du roi précédent, Charles X.
Crime ou suicide ?
Le baron Pasquier en personne, président de la Chambre des pairs, se rend sans attendre à Saint-Leu pour dresser l'acte de décès. Il s'interroge très vite sur la nature de la mort...
La police écarte assez vite la thèse du suicide, contredite par les témoignages et les indices matériels. Le confesseur du duc l'exclut aussi, assurant que « le prince est innocent de sa mort devant Dieu ». Reste l'éventualité d'un crime, crime d'un rôdeur ou crime d'un proche... L'affaire fait jaser à la cour et dans les milieux informés.
La suspicion plane sur la maîtresse anglaise de la victime, la baronne de Feuchères, née Sophie Dawes (40 ans). Le prince de Condé l'avait rencontrée vingt ans plus tôt lors de son exil à Londres et s'était consolé auprès d'elle de ses malheurs, dont la perte de son fils unique.
Il la marie à un militaire naïf pour lequel il obtient le titre de baron. Quand le mari découvre la nature véritable des relations entre sa femme et le prince, il la quitte et celle-ci se voit - suprême déshonneur - interdite de paraître à la cour. Faute de mieux, elle s'établit avec son amant au château de Saint-Leu.
Désireuse malgré tout de retrouver sa place à la cour des Tuileries, elle obtient le concours du vieux Talleyrand.
En contrepartie de son aide, elle lui promet le pardon du prince qui reproche à l'intrigant d'avoir trempé dans le meurtre de son fils. Elle fait par ailleurs une proposition séduisante au duc d'Orléans, qui n'est pas encore devenu Louis-Philippe Ier : le prince de Condé pourrait léguer son immense fortune au duc d'Aumale, son fils cadet ; elle-même se réservant 2 millions et quelques jolis domaines dont celui de Saint-Leu.
L'affaire est conclue en août 1829, grâce à l'entremise de Talleyrand, et dès le début de l'année suivante, Sophie Dawes est autorisée à se représenter aux Tuileries... Quelques mois plus tard, Charles X s'enfuit et le duc d'Orléans monte sur le trône.
Accident ou préméditation ?
Sur la base de ces faits, l'historien Pierre Cornut-Gentille suppose que la baronne aurait craint que le prince, sympathisant du roi déchu, ne refasse son testament. Craignant d'être déshéritée de même que le duc d'Aumale, elle l'aurait précipitamment étranglé.
Mais la plupart des autres historiens qui se sont penchés sur l'affaire avancent l'idée d'une stimulation sexuelle par strangulation qui aurait mal tourné.
Prise de panique et craignant qu'on ne découvre la nature de ses jeux avec le vieil homme, la baronne aurait maladroitement simulé un suicide.
C'est en définitive au duc d'Aumale qu'ira toute la fortune d'Henri Joseph de Bourbon-Condé et en particulier le château de Chantilly, aujourd'hui propriété de l'Institut de France (l'Académie française).
Alban Dignat
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 27 Aoû 2024 - 17:39