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Sujet: Evènements du jour Mar 8 Aoû 2023 - 5:58
Rappel du premier message :
7-8 août 1786 - Première ascension du Mont Blanc
Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l'ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l'alpinisme.
Point culminant des Alpes - 4810 mètres à l'époque ; 4807 aujourd'hui, d'après les derniers relevés -, le Mont Blanc (orthographe) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l'ensemble de la Savoie.
Le village de Chamouny vers 1780 (aujourd'hui Chamonix) vue depuis le Brévent, avec à gauche la Mer de Glace et à l'arrière-plan le mont Blanc (lithographie d'A. Bachmann, d'après une gravure de Louis Bleuler)
Le mont Blanc, de maudit à convoité
Nul n'a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d'ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont-Blanc, le modeste village de Chamonix n'est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Horace Benedict de Saussure (17 février 1740, Conches, près de Genève ; 22 janvier 1799, Genève), par Jens Juel (bibliothèque de Genève)
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l'ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n'imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d'on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l'exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d'un compagnon d'escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l'ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime. Ensemble, ils partiront eux-mêmes à l'ascension du sommet qu'ils atteindront le 3 août suivant.
L'ascension du Mont Blanc devient très vite un défi que se lancent les jeunes villageois. Le 14 juillet 1808, Jacques Balmat arrive au sommet avec quelques compagnons d'aventure et, pour la première fois, une femme, Marie Paradis (31 ans). Mais l'exploit de la modeste villageoise sera altéré par la suspicion qu'elle ait été portée par ses compagnons sur une partie du parcours.
La deuxième femme à atteindre le sommet et dont la réussite est incontestée est une riche passionnée d'alpinisme, Henriette d'Angeville (44 ans), le 3 septembre 1838. Cela vaudra à cette célibataire sportive le surnom de « fiancée du mont Blanc »...
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 26 Déc 2023 - 7:23
26 décembre 1898 : Découverte de la radioactivité naturelle
Le 26 décembre 1898, Pierre Curie et sa femme Marie, née Sklodowska, annoncent devant l'Académie de Médecine qu'ils ont pu isoler un élément fortement radioactif jusque-là inconnu. Ils ont pour cela traité au prix d'un travail épuisant d'importantes quantités d'un minerai extrait des mines d'argent de Bohême et appelé pechblende (« minerai de malheur » en allemand ; on en comprend aujourd'hui la raison). La découverte de cet élément qu'ils ont baptisé radium vient après celle d'un autre élément moins radioactif et lui aussi présent dans la pechblende, que le couple a baptisé polonium en l'honneur du pays natal de Marie. Pierre et Marie Curie attestent ainsi de l'existence d'un rayonnement propre à certains éléments naturels et qu'ils baptisent radioactivité.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 26 Déc 2023 - 7:24
26 décembre 1930 : Naissance de Jean Ferrat
Jean Ferrat, issu d'un milieu ouvrier, est toute sa vie resté fidèle à ses engagements de jeunesse, la classe ouvrière, le communisme et la CGT, sa femme Christine, son imprésario etc. Chanteur populaire, compositeur et mélodiste, il est l'alter ego de Georges Brassens, Jacques Brel et Léo Ferré, ses contemporains et ses amis, qui ont enchanté les années 60. Il est apprécié tant pour ses chansons sentimentales que pour ses chansons militantes (Potemkine, Nuit et Brouillard ou encore Ma France interdite d'antenne en 1969)...
https://vimeo.com/398023505
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 26 Déc 2023 - 9:59
Faut-il s'en réjouir ??????Quelles vont être les applications futures ?
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 26 Déc 2023 - 20:29
Panne d,ordinateur je ne sais Pas faire avec le portable, joyeuses fêtes à tous et toutes
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 27 Déc 2023 - 5:41
27 décembre 537 - Inauguration de Sainte-Sophie
Le 27 décembre 537, l'empereur Justinien et son épouse Théodora inaugurent la basilique de la Sainte Sagesse (en grec Haghia Sophia), plus communément appelée Sainte-Sophie en Occident.
La construction en a été décidée cinq ans plus tôt, après la sédition Nika qui s'était soldée par la destruction d'une basilique plus ancienne.
Justinien donne carte blanche aux architectes pour cette nouvelle basilique dont il veut qu'elle témoigne de sa gloire autant que du prestige de sa capitale Constantinople, la « nouvelle Rome » (un million d'habitants) !
Plus fort que Salomon !
La basilique Sainte-Sophie au Moyen Âge
Les architectes embauchent 10 000 ouvriers et récupèrent sans vergogne les marbres, les colonnes et les sculptures des temples antiques de Grèce et même d'Égypte.
Sainte-Sophie est construite suivant le plan rectangulaire des anciennes basiliques romaines.
Elle est en briques avec un revêtement intérieur en plaques de marbre.
La nef à plan carré de 90 mètres de côté où joue la lumière naturelle donne aux fidèles l'impression d'être dans le vestibule du paradis.
La principale innovation réside dans la coupole centrale qui culmine à 55 mètres de haut. Ses briques, sélectionnées avec soin, sont d'une extrême légèreté et portent l'inscription en grec : « C'est Dieu qui l'a fondée, Dieu lui portera secours » (deux précautions valent mieux qu'une).
L'achèvement des travaux donne lieu à de grandioses festivités et permet à Justinien de proclamer avec orgueil, faisant allusion au roi des Hébreux qui construisit le Temple de Jérusalem : « Je t'ai surpassé, ô Salomon ! ».....
Sainte Sagesse Dédiée à la Sainte Sagesse (Haghia Sophia en grec), dont se réclament toutes les cultures et religions, la basilique n'a pas été débaptisée par les Turcs après leur prise de Constantinople. Transformée en mosquée puis en musée à l'avènement de la République turque, elle a conservé son nom grec : Haghia Sophia (abusivement traduit en Sainte-Sophie en français). La basilique de la Sainte Sagesse a inspiré les architectes occidentaux au Moyen Âge mais aussi Sinan, le grand architecte du sultan Soliman le Magnifique (XVIe siècle), qui a conçu ses mosquées selon le même plan.
Camille Vignolle
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 27 Déc 2023 - 5:46
Naissance
Louis Pasteur - 27 décembre 1822 à Dole, Jura - 28 septembre 1895 à Marnes-la-Coquette
Né à Dole (Jura), dans la famille d'un négociant aisé en tannerie, Louis Pasteur est sans doute le savant le plus populaire qu'ait connu l'humanité à ce jour. Étudiant les fermentations, il découvre qu'elles naissent dans des microorganismes. C'en est fini de la croyance en la génération spontanée ! Il invente en conséquence une technique de chauffage qui protège la bière et le lait contre les ferments ; c'est la « pasteurisation ». Il révèle l'existence des « microbes » en enquêtant sur la maladie des vers à soie dans la vallée du Rhône. Le corps médical et le public comprennent ainsi qu'il est possible, grâce à l'hygiène, de se protéger contre les maladies transmises par les microbes. Il s'ensuit une amélioration notable de l'espérance de vie partout dans le monde.
Ses succès valent à Pasteur fortune et considération. Mais le meilleur reste à venir. Le 6 juillet 1885, le savant reçoit dans son cabinet un petit berger alsacien, Joseph Meister, qui a été mordu par un chien enragé et exige des soins immédiats. Il prend le risque de lui inoculer un nouveau vaccin de son invention. Et à son grand soulagement, l'enfant sort guéri de l'épreuve. Au sommet de la gloire, Pasteur en profite pour lancer une souscription en vue de fonder à Paris l'Institut qui portera son nom. C’est le premier institut de recherche scientifique au monde. Le savant le dirigera jusqu'à sa mort, en 1895, et y repose depuis lors.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 27 Déc 2023 - 5:59
DECES
Gustave Eiffel (1832 - 1923)
Virtuose de l'acier
Gustave Eiffel est l'un des plus illustres ingénieurs et architectes du XIXe siècle. Avec Louis Pasteur et son aîné Victor Hugo, il a porté à son zénith le prestige de la France en dépit d'un séjour en prison. Ce sont ses réalisations métalliques qui ont fait sa célébrité : Tour Eiffel (Paris), statue de la Liberté (New York), pont Maria Pia à Porto (Portugal), etc., etc. Il a également mené à la fin de sa vie de grandes recherches scientifiques, moins connues du grand public.
Ingénieur, architecte et chef d'entreprise
Gustave Eiffel (15 décembre 1832-27 décembre 1923)
Né à Dijon, Alexandre Gustave Bonickhausen baigne très tôt dans le commerce : son père travaille dans l'industrie de la houille et sa mère descend d'un négociant en bois.
Il suit un cursus classique : études au collège Sainte-Barbe de Paris et à l'École centrale des arts et manufactures. Très tôt, le jeune homme se spécialise dans la construction de ponts en acier, un matériau en plein essor : il conçoit un pont à Saint-Germain pour la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest, sous la direction de Charles Nepveu.
A 26 ans, sous le Second Empire, alors que la France entre dans la révolution industrielle, il se fait connaître en co-dirigeant la réalisation d'un ouvrage d'art pour la ville de Bordeaux. Celui-ci permet de faire passer les trains au-dessus de la Garonne grâce à un système de caissons à air comprimé, une innovation que l'on doit à l'ingénieur Jacques Triger.
Suite à ce succès, Gustave Eiffel crée sa propre entreprise, la Compagnie des établissements Eiffel.
Des bâtiments à ossature acier
De 1868 à 1870, le jeune Eiffel réalise la structure de la gare de Verdun. Puis, il met au point les ossatures en acier du Palais Galliera (1878-1894) et de la Poste centrale de Saïgon, au Vietnam (1891), les charpentes du Bon Marché et du Crédit Lyonnais (1876) à Paris, la structure de la gare de Pest, en Hongrie (1877), et la coupole de l'observatoire astronomique du Mont Gros à Nice en 1887 en collaboration avec Charles Garnier.
Le Palais Galliera
Avec Eiffel, l'acier ne se cache plus
En 1875, Gustave Eiffel remporte un concours international pour mettre en place le pont Maria Pia sur le fleuve Douro (Portugal) face à deux grandes entreprises françaises et une anglaise, avec un projet innovant. Il réalise l'année suivante un autre pont au Portugal, à Viana do Castelo, qui porte son nom.
C'est un habile chef d'entreprise : il vend des ponts portatifs réunis en kits pour de nombreux pays à travers le monde comme l'Algérie, la Bolivie ou le Vietnam.
En France, l'une de ses plus belles réalisations est le viaduc de Garabit, dans le Cantal (1882), qui mesure 565 mètres de long et 122 mètres de haut. Il est l'auteur d'une vingtaine d'autres ponts et viaducs, parmi lesquels les viaducs de Neuvial et de Rouzat (1869), le pont de Gérone, en Catalogne, le pont de Cubzac (1879), le viaduc du Vecchio (1890-1894), la passerelle de l'Avre (1891), le viaduc Eiffel (1892)...
Mais sa notoriété lui vient surtout de la Tour qui porte son nom, réalisée de 1887 à 1889, érigée sur le Champ de Mars à l'occasion du premier centenaire de la Révolution, pour l'Exposition universelle. Il est à noter que l'idée de cette tour provient toutefois non pas de lui, mais de ses ingénieurs, Emile Nouguier et Maurice Koechlin. Après avoir racheté le brevet de cette invention, Gustave Eiffel en reçoit tous les honneurs. La même chose arrive en 1879 pour la conception de la structure de la statue de la Liberté de New York, que l'on doit à Maurice Koechlin.
Viaduc de Garabit
Eiffel atteint dans son honneur par le scandale de Panama
Dix ans plus tard, l'ingénieur se compromet imprudemment dans le scandale financier du canal de Panama. Il reçoit de grandes avances financières avant que les travaux pour mettre en place de grandes écluses ne débutent. Suite à la mise en liquidation de la Compagnie du canal en 1889, Gustave Eiffel est condamné à la prison pour escroquerie. Il est finalement innocenté par la Cour de Cassation grâce à son avocat Pierre Waldeck-Rousseau, mais c'est trop tard : il a été gravement atteint dans son honneur. Il il décide alors de quitter le monde de l'ingénierie pour rejoindre celui de la recherche.
Ses travaux sur la météorologie et l'aérodynamisme ont marqué la science : fabrication d'un observatoire météorologique et d'un émetteur TSF sur la Tour Eiffel et d'un laboratoire avant-gardiste doté d'une soufflerie dans le XVIè arrondissement. Il travaille également sur les hélices : en 1917, il crée son propre avion de chasse.
Il s'éteint à Paris à l'âge de 91 ans. Son nom se perpétue aujourd'hui chez le groupe Eiffage Métal, spécialisé dans les grands ponts.
Pénélope Pélissier et Isabelle Grégor
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 28 Déc 2023 - 7:33
28 décembre 1895 - Première séance publique du 7e Art
La première séance publique de cinéma a lieu le samedi 28 décembre 1895, dans le sous-sol du Grand Café, 14, boulevard des Capucines, à Paris.
Depuis le 22 mars précédent, les frères Lumière, inventeurs du cinématographe, ont déjà présenté leur invention à des cénacles de scientifiques. Cette fois, ils s'adressent au grand public. Parmi les privilégiés de ce jour historique se tient un magicien... Georges Méliès. Il sera le véritable fondateur du « 7e Art ».
Affiche de l'une des premières séances publiques de cinéma, en 1896
Le public découvre le cinéma
Louis et Auguste Lumière ont d'abord songé à louer une salle au musée Grévin ou aux Folies-Bergères. Mais les propriétaires leur ont fermé la porte au nez. Ils se replient finalement dans le Salon Indien, une salle de billard du Grand Café, actuel Hôtel Scribe. Elle compte une centaine de places. Le propriétaire de l'établissement, M. Volpini, la leur loue trente francs par jour et dédaigne de participer aux bénéfices...
Une première représentation, l'après-midi, est réservée à quelques invités triés sur le volet ainsi qu'à la presse. Mais les journalistes ayant bien mieux à faire un samedi soir, le spectacle ne fera l'objet d'aucun écho dans les journaux des jours suivants.
Affiche de la première séance publique de cinéma (28 décembre 1895, Salon Indien, Grand Café)
Le soir, 35 badauds en tout et pour tout se laissent attirer par l'affiche du « Cinématographe Lumière ». Ils ont payé un franc et se demandent, intrigués, ce que ce « cinématographe » peut avoir de plus que les lanternes magiques des fêtes foraines.
Mais voilà que l'opérateur allume une boîte en bois. Le mur prend vie et le public, médusé, assiste à la représentation de plusieurs sketches, à commencer par La sortie des ouvrières de l'usine Lumière, puis une Leçon de voltige à cheval, une Pêche aux poissons rouges...
L'effet est saisissant. Le bouche à oreille amène des centaines de personnes à faire la queue devant le Grand Café, où s'enchaînent les représentations. Elles durent chacune une vingtaine de minutes...
L'arroseur arrosé et L'arrivée d'un train en gare de La Ciotat, projetés après quelques semaines, font un tabac. Les frères Lumière enregistrent jusqu'à 2500 billets par jour !
Les prémices du 7ème Art
Les invités de la séance de l'après-midi du 28 décembre n'ont pas été moins enthousiasmés. Le directeur du musée Grévin offre vingt mille francs pour l'appareil, les directeurs des Folies Bergère montent jusqu'à cinquante mille.
Le prestidigitateur Georges Méliès (33 ans), directeur du théâtre Robert Houdin et passionné de magie, se précipite aussi vers les frères Lumière pour acquérir leur appareil. Il en offre dix mille francs. À ce qu'il racontera plus tard, Auguste refusa de le vendre, disant : « Remerciez-moi, je vous évite la ruine, car cet appareil, simple curiosité scientifique, n'a aucun avenir commercial ».
Les deux inventeurs, toutefois, savourent le succès populaire de leur invention. Quelques mois plus tard, ils ouvrent à Paris une salle dédiée exclusivement à la projection de petits films (les « vues Lumière »). Ils forment également des opérateurs qui se portent acquéreurs de leurs appareils et, en quelques mois, diffusent le cinéma dans le monde entier.
Deux ans plus tard, le 4 mai 1897, c'est dans une salle de cinématographe que se produit le mémorable et dramatique incendie du Bazar de la Charité. La réputation du cinéma en est momentanément affectée, du moins en France. Les frères Lumière réagissent promptement en mettant au point un système de refroidissement destiné à prévenir l'échauffement de la pellicule.
Lancement du Fürst-Bismarck (vue Lumière)
Ils triomphent lors de l'Exposition universelle de 1900, à Paris, avec des projections sur un écran géant de 336 m2, comparable à nos plus grands écrans actuels, devant 80 000 spectateurs simultanément.
Dépassés par le succès de leur invention, les frères Lumière, qui sont avant tout des industriels, vont interrompre les tournages en 1905 pour se consacrer désormais à leurs usines et au développement de leur procédé Autochrome de photographie en couleur.
Louis et ses opérateurs auront tourné au total 1422 « vues Lumière » de 50 secondes chacune.
Le premier acteur
Dans la partie d'écarté (ci-dessous), diffusée en mars 1896 par les frères Lumière, apparaît celui que l'on peut considérer comme le premier acteur et cabotin de l'histoire du cinéma en la personne du serveur de café !...
https://vimeo.com/724156633
Fabienne Manière
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 28 Déc 2023 - 8:03
C'est leur fête : Saints Innocents
Le massacre des Innocents (Nicolas Poussin, vers 1628, musée Condé, Chantilly)
Ce jour commémore un événement que racontent les Évangiles. Le roi Hérode, ayant eu connaissance qu'un nouveau-né de Bethléem allait lui ravir sa royauté, aurait ordonné de massacrer tous les nouveaux-nés mâles de la ville.
Jésus, fort heureusement, avait déjà été emmené au loin, en Égypte, ainsi que sa mère Marie, par Joseph, l'époux de celle-ci. On peut en ce jour songer aussi à tous les enfants victimes de la guerre et de la méchanceté des hommes.
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 28 Déc 2023 - 16:31
Ils n'allaient pas avec le dos de la cuiller à cette époque !!!!
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 29 Déc 2023 - 2:41
29 décembre 1845 : Les États-Unis annexent le Texas
Le 29 décembre 1845, les États-Unis annexent officiellement le Texas. Après une courte guerre marquée par le siège de Fort Alamo, le Texas avait pu dix ans plus tôt se détacher du Mexique et obtenir son indépendance. Il demande et obtient son admission au sein de la Fédération américaine.
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 29 Déc 2023 - 3:01
NAISSANCE
Jeanne de Pompadour (29 décembre 1721 - 1764) - Une femme d'influence... et de goût
Jeanne Antoinette Poisson est la fille d'un conducteur de vivres qui a épaulé les frères Pâris, de puissants financiers, à l'occasion de la peste de Marseille.
Ayant reçu grâce à sa mère et à l'amant de celle-ci une excellente éducation, elle réussit en février 1745 à se faire remarquer du roi Louis XV qui lui aménage un appartement à Versailles. Elle l'accompagne à la bataille de Fontenoy et, la même année, est élevée au rang de marquise.
La marquise de Pompadour, par Maurice Quentin de La Tour (Musée du Louvre)
Usée par la vie de cour et une santé fragile, la marquise doit s'effacer au profit d'autres favorites dès 1751 mais reçoit en compensation le titre de duchesse et reste la confidente du roi, voire la complice de ses plaisirs. Elle aménage l'hôtel du Parc-aux-Cerfs, à Versailles, pour les rencontres clandestines de Louis XV avec de très jeunes filles comme la délicieuse Mlle O'Murphy.
Elle bénéficie d'innombrables largesses comme le château de Pompadour, en Corrèze, et l'hôtel d'Évreux, à Paris, plus connu aujourd'hui sous le nom de... palais de l'Élysée.
Une femme d'influence
Elle use de son influence en faveur du ministère Choiseul et on lui attribue le «renversement des alliances» au cours de la Guerre de Sept ans qui conduit au désastreux traité de Paris. Mais ses origines roturières lui valent la haine des courtisans qui répandent à son propos des chansons satiriques, les «poissonnades».
Mécène, elle fait attribuer à son frère Abel Poisson la Direction des Bâtiments et celui-ci s'acquittera avec brio de sa tâche, faisant notamment aménager à Paris la place Louis XV (la Concorde) en style néo-antique. Elle protège aussi les Encyclopédistes et les «philosophes» qui contestent l'absolutisme royal, y compris Voltaire qui lui doit son fauteuil d'académicien et écrira à son propos : «Dans le fond de son coeur, elle était des nôtres ; elle protégeait les lettres autant qu'elle pouvait».
La marquise de Pompadour symbolise à jamais l'art de vivre généreux, raffiné et léger du Siècle des Lumières. Elle meurt d'une fluxion de poitrine à 42 ans. Lors de ses funérailles solennelles, le 17 avril 1764, le roi, qui ne pouvait s'y joindre en raison du protocole, aurait murmuré de sa fenêtre : «La marquise aura mauvais temps pour son voyage !»... Sur la fin de sa vie, le vieux monarque retrouvera un semblant de gaieté avec la comtesse du Barry.*
André Larané
*Elle fut guillotinée le 8 décembre 1793
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 29 Déc 2023 - 3:07
Décès
Louis David - 30 août 1748 à Paris - 29 décembre 1825 à Bruxelles (Belgique)
Le peintre Louis David, fidèle à l'école classique et au goût du XVIIIe siècle pour l'Antiquité, illustre la Révolution française à travers quelques belles peintures épiques. Député à la Convention nationale, ami de Robespierre, il vote la mort du roi. Il sévit aussi au sein du sinistre comité de sûreté générale, qui traque les suspects et les défère devant le Tribunal révolutionnaire. Il peint l'assassinat de Marat et fait transférer la dépouille de ce dernier au Panthéon.
Bien plus tard, il se rallie à Bonaparte et peint le sacre de celui-ci à Notre-Dame. À la chute de l'Empire, refusant par avance une grâce royale, il s'exile à Bruxelles.
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 30 Déc 2023 - 3:09
30 décembre 1916 - Assassinat de Raspoutine
Selon le calendrier grégorien, c'est le 30 décembre 1916, à Petrograd (Saint-Pétersbourg) que meurt Gregori Iefimovitch (44 ans), plus connu sous le nom de Raspoutine (« débauché » en russe).
Raspoutine
Guérisseur chanceux
Raspoutine est un guérisseur illettré et mystique originaire de Tioumen, en Sibérie.
Ayant déjà voyagé au Moyen-Orient, il fait son entrée à la cour impériale de Saint-Pétersbourg en 1904.
Quelques mois plus tard naît le tsarévitch Alexis, seul fils du tsar Nicolas II. L'héritier du trône se révèle atteint d'hémophilie.
Désespérant de le sauver avec la médecine traditionnelle, l'impératrice Alexandra Fedorovna fait appel aux services du jeune guérisseur venu de Sibérie.
Celui-ci s'acquiert alors une réputation de thaumaturge grâce aux soins qu'il prodigue au tsarévitch.
En fait, le seul bienfait qu'il lui procure est d'interdire la prise de médicaments et en particulier de l'aspirine qui a pour effet de liquéfier le sang et aggraver le mal, ce que chacun ignore au début du XXe siècle.
Conseiller occulte du tsar
Le guérisseur, devenu le confident de la tsarine et le conseiller du tsar, suscite la méfiance du Premier ministre Piotr Stolypine qui le fait surveiller et met en garde Nicolas II, bien en vain.
Malgré sa rusticité, Raspoutine est assez lucide pour tenter de dissuader le tsar Nicolas II d'entrer en guerre contre l'Autriche et l'Allemagne en 1914.
Son pacifisme lui vaut la haine des jeunes officiers qui entourent le tsar. D'aucuns le soupçonnent d'être à la solde de l'Allemagne ennemie.
Son assassinat réjouit la cour et les officiers mais il n'arrête pas la course à l'abîme de la Russie impériale. Deux mois plus tard, la Révolution de Février a raison des Romanov et du tsarisme.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 30 Déc 2023 - 9:02
Difficile à comprendre cette confiance de la famille du tsar envers cet homme !
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 30 Déc 2023 - 9:52
Il leur disait ce qu'ils avaient envie d'entendre.
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 31 Déc 2023 - 5:45
31 décembre 192 - Assassinat de Commode
Le 31 décembre 192, l'empereur romain Commode (31 ans), réputé pour sa violence et son caractère fantasque, est assassiné par sa maîtresse Marcia. Celle-ci tente de l'empoisonner mais comme l'empereur arrive à vomir le poison, elle se résout à le faire étrangler par son esclave Narcisse ! Commode est l'antihéros du film Gladiator de Ridley Scott.
La mauvaise réputation
Commode avait obtenu la dignité impériale en 180 à la mort de son père, le sage Marc Aurèle, lequel succomba de la peste à Vienne lors d'une campagne contre les Germains. Il fut le deuxième empereur à recevoir le pouvoir de son père biologique. Avant lui, il y eut Titus, fils de Vespasien et frère aîné de Domitien.
Buste de Commode en Hercule, portant la peau de lion, la massue et les pommes d'or des Hespérides, Rome, musée du Capitole.
Le plus souvent, les empereurs romains, faute de fils légitime, adoptaient un homme de valeur auxquels ils transmettaient le pouvoir. C'est ainsi qu'avaient fait les prédécesseurs de Marc Aurèle, ces empereurs de la dynastie dite des Antonins sous l'autorité desquels l'empire vécut son Siècle d'Or.
Les témoignages au sujet de Commode sont contradictoires. Il est vrai que les sénateurs lui conservent une solide rancune car il les a beaucoup combattus. Mais il eut le bon goût de mettre un terme provisoire aux massacres de chrétiens sur les instances de sa concubine préférée Marcia, elle-même chrétienne.
Commode, qui était bâti comme un colosse, se prenait parfois pour une réincarnation d'Hercule et certains suggèrent qu'il serait descendu dans l'arène pour le plaisir de combattre. Il multipliait les jeux du cirque, à grand renfort de gladiateurs et d'animaux exotiques. C'est au point qu'on lui attribue la disparition du lion de l'Atlas marocain.
Le pouvoir ayant peu à peu ruiné son équilibre mental, il fut donc assassiné après douze ans de règne, par Marcia elle-même, qui figurait sur la liste des prochaines victimes de l'empereur. À sa mort, le vieux et sage Pertinax, préfet de la ville, fut élu empereur mais à son tour assassiné après trois mois de règne. Après lui, Rome entra dans une décadence rapide marquée par l'insécurité, les invasions et l'appauvrissement des campagnes.
Fabienne Manière
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 31 Déc 2023 - 5:55
31 décembre 406 - Les Barbares en armes franchissent le Rhin
Le 31 décembre 406, de nombreuses bandes de barbares franchissent le Rhin. Ils profitent de ce que le fleuve, cet hiver-là, est gelé pour le traverser à pied. C'est la plus importante vague d'immigration qu'ait connue l'empire romain depuis ses origines.
Le cours de l'Empire, destruction (Thomas Cole, 1835)
La montée des périls
Assailli par les Germains dès le milieu du IIIe siècle, l'empire romain se redresse sous la férule de quelques empereurs à poigne originaires d'Illyrie (la Dalmatie actuelle). Mais en 376, la situation s'aggrave brutalement...
Les Wisigoths, poussés par les Huns qui arrivent des steppes de l'Asie, franchissent le Danube et demandent à l'empereur d'Orient Valens le droit de s'installer dans l'empire comme « fédérés » (en quelque sorte des alliés ou des supplétifs). L'empereur ne peut faire autrement que d'accepter. Il leur concède le droit d'asile et leur offre la Mésie (la Bulgarie actuelle).
Insatisfaits de l'aide qui leur est accordée, les Barbares ne tardent pas à se soulever. Valens est tué en les affrontant sous les murs d'Andrinople le 9 août 378.
Une invasion en masse
Le nouvel empereur, Théodose Ier, divise à sa mort, en 395, l'empire entre les deux fils selon une pratique déjà très usitée mais nul ne se doute que ce partage-là sera définitif. Sur l'Occident (capitale : Ravenne) règne Honorius et sur l'Orient (capitale : Constantinople) Arcadius.
Le 31 décembre 406, des bandes de Vandales, Francs, et autres Germains profitent de ce que le Rhin est gelé et que les légions de la frontière ont été rappelées en Italie pour repousser des Goths. Elles franchissent le fleuve à pied sec et pénètrent en Gaule sans rencontrer de résistance.
On évalue leur nombre à 400 000 environ. L'empire romain d'Occident dans lequel ils pénètrent compte pas moins de 25 millions d'âmes mais il n'est défendu que par 250 000 soldats professionnels guère motivés.
Les envahisseurs n'ont donc pas de peine à s'enfoncer jusqu'aux extrémités de l'empire. Une partie d'entre eux, les Vandales, passent en Espagne et atteignent même le territoire de l'actuelle Tunisie. En 416, Honorius en est réduit à demander aux Wisigoths de rétablir l'ordre et doit en contrepartie leur offrir un établissement indépendant en Gaule, autour de Toulouse. Un précédent suivi dix ans plus tard par l'octroi aux Vandales d'un établissement en Afrique. La décomposition de l'Occident est dés lors bien engagée.
Les invasions barbares au Ve siècle Dès le IIIe siècle, les Romains se montrent impuissants à contenir l'invasion des Germains. Ces derniers sont eux-mêmes poussés en avant par les Huns.
Mais ces derniers ne font qu'une apparition dans l'empire romain à l'agonie, tandis que s'y installent définitivement les envahisseurs germains, donnant souvent le nom de leur tribu à un pays ou une province : Alamans (Allemagne), Burgondes (Bourgogne), Francs (France), Lombards (Lombardie), Vandales (Andalousie).
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 1 Jan 2024 - 8:54
1er janvier 1999-2002 - L'euro pour 304 millions d'Européens
Le 1er janvier 2002, c'est avec un plaisir manifeste que les habitants de douze pays de l'Union européenne accueillent les pièces et les billets de leur nouvelle monnaie, l'euro.
Cette monnaie avait dans les faits remplacé les anciennes monnaies nationales trois ans auparavant, le 1er janvier 1999, avec la fixation autoritaire du taux de change entre celles-ci et l'euro. Mais l'opinion publique n'a pris la mesure du changement qu'avec l'apparition de la monnaie fiduciaire (pièces et billets), que l'on peut voir et toucher.
Quinze ans plus tard, l'« eurozone » compte dix-neuf pays sur les vingt-sept de l'Union (hors Royaume-Uni) mais sa survie est désormais suspendue à un fil...
La zone euro en 2015
Une relance très politique
Le 10 décembre 1991, à Maastricht, les douze pays qui composent désormais la Communauté économique européenne (CEE) signent un traité portant création d'une Union européenne (en remplacement de la Communauté européenne), avec l'engagement de créer une monnaie unique.
Le traité met toutefois des conditions drastiques à l'entrée d'un pays dans l'union monétaire : limitation du déficit public à 3% ; dette publique limitée à 60% du PNB. Ces « critères de Maastricht », assortis de la menace de sanctions financières pour les contrevenants, feront l'objet d'un Pacte de stabilité et de croissance, en 1995, à l'initiative de la France et de l'Allemagne, mais il volera en éclats dès 2003, ces deux pays se dispensant de le respecter.
Une Banque Centrale Européenne (BCE), dont le siège sera plus tard fixé à Francfort, est chargée de la discipline. Les instituts d'émission nationaux comme la Banque de France seront de simples succursales de la BCE.
Strictement indépendante du pouvoir politique, à la différence des autres banques centrales dont la Réserve Fédérale américaine, la BCE doit seulement veiller à ce que les gouvernements de l'union monétaires respectent les critères relatifs au déficit public et à la dette publique, de façon à prévenir les excès de liquidités et l'inflation. Ainsi l'ont exigé les Allemands, qui gardent du souvenir de l'année 1923 la phobie de l'inflation et veulent préserver la valeur de leurs actifs financiers en prévision de leurs vieux jours.
La future monnaie est d'abord appelée écu, puis euro en raison d'une traduction malheureuse de l'écu en allemand, qui rappelle le mot Kuhe (vache).
Les promoteurs de la monnaie unique affichent leur conviction que celle-ci entraînera ipso facto un rapprochement des économies des États-membres. Ces derniers seront, selon eux, obligés de coordonner leurs politiques économiques, ne serait-ce que pour respecter les « critères de Maastricht », et très vite aura lieu une homogénéisation des économies, les pays les plus pauvres rattrapant les plus riches.
La nécessaire coordination des politiques économiques entraînera, toujours selon les promoteurs de la monnaie unique, une plus grande intégration politique et un renforcement des institutions communautaires. Au bout du compte, l'union monétaire permettra de réaliser enfin le rêve des Pères fondateurs : l'avènement des États-Unis d'Europe (note) !
Un projet prématuré ?
Dès les années 1990, des penseurs et des économistes de renom, parmi lesquels des Prix Nobel (Maurice Allais, Joseph Stiglitz...), mirent en question ce processus vertueux.
Ils doutaient que la monnaie puisse renforcer les institutions européennes dans un sens fédéral par sa seule existence, sous la pression de la nécessité et des crises. Au contraire, vu la faiblesse des institutions européennes, les crises monétaires risquaient d'exacerber les divergences entre les États membres, aux économies et aux traditions politiques et sociales opposées, avec au bout du compte, le risque d'une implosion prématurée du projet européen.
Ils doutaient aussi que la monnaie unique suffise à rapprocher les niveaux de vie dans la zone euro. À preuve l'union de l'Italie, à la fin du XIXe siècle, qui s'est soldée par une aggravation considérable des écarts de développement et de niveau de vie entre le Sud et le Nord de la péninsule... Faute de protections douanières et monétaires, l'industrie naissante du Mezzogiorno a été instantanément étouffée par l'offensive des industriels de la plaine du Pô, mieux organisés et plus puissants.
Paul Krugman, futur Prix Nobel d'économie, souligna dès 1991 le risque d'une spécialisation régionale par branche industrielle à l'échelle de l'Europe, ce qui aurait pour effet d'accroître les asymétries entre les pays au lieu de les résorber...
Monnaie unique ou monnaie commune ?
Certains économistes et responsables politiques regrettent qu'ait été écartée une solution médiane qui avait l'avantage de ménager une intégration progressive : la monnaie « commune » (et non unique) et de respecter la diversité des économies et des société.
Il s'agirait d'une devise qui viendrait en complément des devises nationales et servirait aux échanges de l'Europe avec le reste du monde. Cette monnaie commune serait constituée comme un « panier » de toutes les devises nationales, selon le principe du SME créé en 1979, mais la part de chacune de ces devises dans le « panier » pourrait varier de façon à garantir l'équilibre et la stabilité des échanges intra-européens.
Entre scepticisme et jubilation
En France, c'est d'extrême justesse que le traité de Maastricht fut entériné par référendum en septembre 1992, au terme d'un débat public intense et d'une très haute qualité intellectuelle.
Le 1er janvier 1993 débuta la mise en oeuvre du Grand Marché unique conçu par Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne. Et le 26 octobre 1995, dans un discours télévisé célèbre, le nouveau président français, Jacques Chirac, se convertit résolument aux exigences de rigueur imposées par l'unification monétaire.
Au bout du compte, le 1er janvier 1999, un groupe de onze pays (« L'Euroland » : Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Irlande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal) virent leurs monnaies fixées à l'euro par une parité fixe. La Grèce, au prix d'un gros effort de rigueur, rejoignit ce groupe deux ans après ainsi que, dans la décennie suivante, Chypre et Malte, Estonie, Lettonie, Slovaquie et Slovénie. La Grande-Bretagne, toujours « eurosceptique », se tient à l'écart de l'union monétaire.
Aux marges de l'Union européenne, le petit Monténégro, nouvellement indépendant, ne s'embarrasse pas de scrupules : de son propre chef, il a adopté l'euro comme monnaie nationale.
L'euro a connu l'épreuve du feu dix ans après sa naissance, suite à la mauvaise gestion de la crise grecque, et d'aucuns ...
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 2 Jan 2024 - 3:49
2 janvier 1942 - Jean Moulin est parachuté en France
En août 1944, au terme d’une longue montée en puissance, la Résistance libère Paris. Elle doit en partie ce triomphe à Jean Moulin, parachuté en France le 2 janvier 1942.
Sans aucun doute le résistant le plus célèbre (et le plus photogénique), il est parvenu à unir et structurer ses éléments sous l’autorité du général de Gaulle, la transformant en une force qui compte dans la guerre.
La Résistance a besoin d’un chef, et de Gaulle veut l’être
Jean Moulin sur l'esplanade du Peyrou, à Montpellier, en 1939
Sous le choc de la défaite du printemps 1940, les débuts de la Résistance sont modestes. Des patriotes peu nombreux s'organisent en réseaux et mènent des actions clandestines. Cependant, leurs faibles moyens et leur manque de coordination limitent leur capacité d’action, même en « zone libre ».
Quand l'armée allemande attaque l'URSS en juin 1941, les communistes français rejoignent la lutte. Contrairement aux premiers résistants, ils choisissent de provoquer les forces d'occupation. Mais en visant la Wehrmacht par des attentats, ils provoquent des représailles de la part des Allemands qui exécutent des otages par centaines.
À Londres, de Gaulle désapprouve la stratégie des communistes et craint leur mainmise sur la Résistance. Il envoie Jean Moulin en France.
Celui-ci était préfet de Chartres lors de l’invasion allemande. Dès la fin 1940, il était entré en contact avec des réseaux de résistance puis s’était rendu à Londres en novembre 1941 pour y rencontrer de Gaulle et obtenir de l’aide.
Jean Moulin entre en scène et fédère la Résistance
En janvier 1942, de retour en France, Jean Moulin œuvre à rassembler les différentes composantes de la Résistance en surmontant leurs divisions et leurs rivalités. Sous les pseudonymes de Max ou Rex, il arbitre leurs querelles et lève leurs soupçons envers de Gaulle et lui-même.
Il parvient ainsi à créer à la mi-1943 le Conseil National de la Résistance (CNR). Mais Jean Moulin n’a pas le temps de savourer sa réussite. La Gestapo (police politique allemande) est informée de la tenue d’une réunion du Conseil, à Caluire, près de Lyon, en juin 1943. Elle y arrête presque tous les participants, dont Jean Moulin. Ce dernier est démasqué, interrogé et torturé. À bout de force, il est finalement envoyé à Berlin, où il ne parviendra jamais. Ses cendres présumées ont été transférées au Panthéon en 1964.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 3 Jan 2024 - 1:42
3 janvier 1322 : Avènement de Charles IV le Bel
Le troisième fils de Philippe le Bel monte sur le trône sous le nom de Charles IV le Bel, à la mort de son frère Philippe V le Long, le 3 janvier 1322. Sa femme Blanche de Bourgogne étant emprisonnée pour cause d'adultère, il est sacré seul à Reims le 11 février suivant. Le mois suivant, il obtient du pape l'annulation de son mariage sous le prétexte que la mère de sa femme, Mahaut d'Artois, est aussi sa marraine ! Il se remarie là-dessus avec Marie de Luxembourg puis avec Jeanne d'Évreux, qui lui donnera trois filles mais toujours aucun garçon. Sa mort prématurée, le 1er février 1328, va clore la lignée des Capétiens directs, issus d'Hugues Capet en droite ligne, de père en fils, pendant trois siècles...
NB: celle des Valois va commencer avec Philippe VI de Valois, neveu de Philippe IV le Bel
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 3 Jan 2024 - 1:52
Décès
Philippe V le Long - 1294 - 3 janvier 1322 à Longchamp
Philippe V le Long
Philippe le Long, deuxième fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre, succède dans des conditions équivoques à son frère aîné Louis X le Hutin et au fils posthume de celui-ci, Jean 1er, mort à l'âge de 4 jours. Grand et beau comme son père, il en a aussi la dureté et les qualités d'homme d'État...
Son sacre valide la loi salique
NB: c'est à la suite de cette loi que débuta la guerre de 100 ans sous le règne de Philippe VI de Valois...
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 3 Jan 2024 - 2:06
EXPLICATION DE LA LOI SALIQUE
Philippe V le Long (1268 - 1322)
Son sacre valide la loi salique
Philippe le Long, comte de Poitou, est le deuxième fils de Philippe le Bel et de Jeanne de Navarre. Il est à l'origine de l'exclusion des femmes de la succession au trône.
Jusque-là, en France, comme en Angleterre et dans les autres monarchies héréditaires, il était admis qu'à la mort d'un souverain, la couronne revenait en priorité à l'aîné de ses garçons (primogéniture mâle). Si le défunt souverain n'avait que des filles pour lui succéder, rien n'excluait formellement qu'elles soient privées du trône.
Avec les fils de Philippe le Bel, pour la première fois depuis trois siècles, la monarchie capétienne est confrontée à des souverains morts sans aucun garçon pour leur succéder.
Coup de force
Le roi Louis X le Hutin, frère aîné de Philippe, meurt le 5 juin 1316 en ne laissant pour lui succéder que Jeanne, fille de sa première femme, Marguerite de Bourgogne. Mais sa deuxième épouse Clémence de Hongrie est enceinte.
Philippe assure la régence en attendant la naissance de l'enfant. Celui-ci s'avère être un garçon et devient roi sous le nom de Jean Ier Posthume mais il meurt quatre jours après sa naissance, le 19 novembre 1316.
Plusieurs princes du sang songent alors à placer sur le trône sa nièce Jeanne (nonobstant les soupçons d'illégitimité liés à l'adultère de sa mère Marguerite) mais Philippe les prend de vitesse en réunissant les états généraux. Ceux-ci déclarent les femmes inaptes à monter sur le trône capétien, sans que le droit coutumier le justifiât.
Le 9 janvier 1317, Philippe se fait hâtivement sacrer à Reims et devient roi sous le nom de Philippe V, interdisant définitivement à sa nièce Jeanne de monter sur le trône.
La loi salique L'interdiction invoquée par les états généraux est après coup validée par les juristes français. Ils retrouvent dans les vieux grimoires une prétendue « loi salique » qui justifie selon eux l'exclusion des femmes de la succession au trône. Cette loi sera invoquée onze ans plus tard pour justifier l'avènement de Philippe VI de Valois.
Un homme d'État
Grand et beau comme son père, le nouveau souverain en a aussi la dureté et les qualités d'homme d'État.
Il clôt par la négociation les guerres des Flandres. Il consolide surtout l'oeuvre administrative de son père. Il sévit contre les guerres privées en favorisant l'asseurement (promesse réciproque de non-agression faite par deux seigneurs devant un juge).
Il confie à un Grand Conseil à sa discrétion le soin de juger les affaires les plus importantes. Il parachève l'organisation du parlement de Paris (tribunal d'appel). Il place des officiers royaux à la tête des milices urbaines. Il règle la fabrication des monnaies et tente aussi d'uniformiser les poids et mesures.
Mais ce roi administrateur doit aussi sévir contre les «pastoureaux», bandes de jeunes exaltés qui, sous prétexte de croisade, s'en prennent, dans le Languedoc, aux juifs et aux paysans. Lui-même sévit contre les juifs, les hérétiques, les lépreux,...Frappé par la dysenterie, il meurt en laissant quatre filles et aucun garçon, de sorte que, selon la jurisprudence qu'il a lui-même établie, la couronne passe à son frère Charles IV le Bel.
À la mort de ce dernier, sans héritier direct, la couronne est récupérée par son cousin Philippe de Valois en vertu de la loi salique. Il écarte ses concurrents et en particulier le roi d'Angleterre Édouard III, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle.
Quelques années plus tard, en conflit avec le nouveau roi de France, Édouard III va revendiquer ses droits et il va s'ensuivre la guerre de Cent Ans entre les deux royaumes.
André Larané
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 3 Jan 2024 - 18:57
C'était plus simple lorsque les rois se succédaient de père en fils (et pas de filles ) sur le trône de france !!!!
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 4 Jan 2024 - 7:19
4 janvier 629 : Avènement de Dagobert Ier
À la mort de son père Clotaire II, le 4 janvier 629, Dagobert, qui, jusque-là, régnait sur l'Austrasie, se fait reconnaître roi de Neustrie par les évêques et les leudes (les hommes qui entourent le souverain). Son frère cadet Charibert (ou Caribert) obtient en compensation le gouvernement de l'Aquitaine. Deux ans plus tard, sa mort permet à Dagobert de reconstituer temporairement l'unité du Regnum Francorum de son ancêtre Clovis.
Le roi, à Paris, s'entoure d'une cour relativement fastueuse et de conseillers émérites, comme son trésorier Didier et le « bon saint Éloi » de la chanson, son argentier, qui ne manque pas de lui reprocher sa débauche. Il soumet les Gascons et le chef breton Judicaël, signe même un traité d'amitié avec l'empereur byzantin Héraclius. Mais en 634, cédant à la pression des nobles d'Austrasie, il a la faiblesse de leur donner un roi en la personne de son fils de 3 ans, Sigebert III..
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 4 Jan 2024 - 7:23
4 janvier 1802 : Mariage de Louis Bonaparte et Hortense de Beauharnais
Le 4 janvier 1802 a lieu le mariage de Louis Bonaparte et Hortense de Beauharnais.
Souhaité par le Premier Consul Napoléon Bonaparte, le mariage entre son frère Louis et la fille de Joséphine, sa femme, sera très malheureux. De cette union naîtra néanmoins Charles Louis Napoléon Bonaparte qui deviendra empereur sous le nom de Napoléon III le 2 décembre 1852.