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Sujet: Evènements du jour Mar 8 Aoû 2023 - 5:58
Rappel du premier message :
7-8 août 1786 - Première ascension du Mont Blanc
Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l'ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l'alpinisme.
Point culminant des Alpes - 4810 mètres à l'époque ; 4807 aujourd'hui, d'après les derniers relevés -, le Mont Blanc (orthographe) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l'ensemble de la Savoie.
Le village de Chamouny vers 1780 (aujourd'hui Chamonix) vue depuis le Brévent, avec à gauche la Mer de Glace et à l'arrière-plan le mont Blanc (lithographie d'A. Bachmann, d'après une gravure de Louis Bleuler)
Le mont Blanc, de maudit à convoité
Nul n'a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d'ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont-Blanc, le modeste village de Chamonix n'est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Horace Benedict de Saussure (17 février 1740, Conches, près de Genève ; 22 janvier 1799, Genève), par Jens Juel (bibliothèque de Genève)
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l'ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n'imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d'on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l'exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d'un compagnon d'escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l'ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime. Ensemble, ils partiront eux-mêmes à l'ascension du sommet qu'ils atteindront le 3 août suivant.
L'ascension du Mont Blanc devient très vite un défi que se lancent les jeunes villageois. Le 14 juillet 1808, Jacques Balmat arrive au sommet avec quelques compagnons d'aventure et, pour la première fois, une femme, Marie Paradis (31 ans). Mais l'exploit de la modeste villageoise sera altéré par la suspicion qu'elle ait été portée par ses compagnons sur une partie du parcours.
La deuxième femme à atteindre le sommet et dont la réussite est incontestée est une riche passionnée d'alpinisme, Henriette d'Angeville (44 ans), le 3 septembre 1838. Cela vaudra à cette célibataire sportive le surnom de « fiancée du mont Blanc »...
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 8 Juin 2024 - 8:11
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George Sand - 1er juillet 1804 à Paris - 8 juin 1876 à Nohant
Femme libérée
George Sand (Paris, 1er juillet 1804 - Nohant-Vic, 8 juin 1876), Auguste Charpentier, 1838, Musée de la Vie romantique, Paris
Le 2 mai 1832, la critique littéraire salue la sortie à Paris d'un roman intitulé Indiana. Tiré à 750 exemplaires, il dresse la critique de la vie bourgeoise sous le règne de Louis-Philippe 1er. Son auteur est un inconnu du nom de George Sand.
Derrière ce pseudonyme se cache une jeune femme de 28 ans au parcours déjà rocambolesque, née le 1er juillet 1804 à Paris sous le nom d'Amantine Aurore Lucile Dupin. Ses parents sont un officier et la fille d'un pauvre cabaretier.
Elle épouse à 18 ans le baron Dudevant dont elle se séparera en 1836 après une relation orageuse et de multiples liaisons. Un an après le mariage, en 1823, naît un garçon, Maurice. Cinq ans plus tard naît une fille, Solange.
Le pseudonyme George Sand sous lequel Aurore accède à la célébrité littéraire rappelle par ailleurs Jules Sandeau, l'amant avec lequel elle a commencé à écrire.
Passionnée et volontiers exubérante, révolutionnaire et républicaine dans l'âme, elle mène en marge de ses travaux d'écriture maints combats politiques et des engagements féministes avant l'heure.
Elle ne craint pas non plus de scandaliser les bonnes âmes en s'affichant en tenue d'homme ou avec un cigare.
Retour à la terre
La maturité venue, la romancière prend ses distances avec la bourgeoisie louis-philipparde et découvre comme bien d'autres le monde du travail. Elle devient ainsi l'amie du peintre Jean-François Millet, l'auteur de L'Angélus.
Après les journées révolutionnaires de 1848, elle se retire dans son château de Nohant, au coeur de cette campagne berrichonne qui lui fournit la matière de ses meilleurs romans : La Mare au diable (1846), François le Champi (1847) ou encore La petite Fadette (1849).
Elle écrit vite. Quatre jours lui suffisent par exemple pour écrire La Mare au diable, l'un de ses plus célèbres ouvrages. Mais elle prend ensuite son temps pour relire et corriger son texte.
Après le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte et la fondation du Second Empire, en 1852, elle se tient à l'écart du pouvoir mais conserve l'estime de l'empereur, lui-même connu pour sa fibre sociale.
La « dame de Nohant » meurt dans la sérénité le 8 juin 1876. Passionnée, provocatrice, elle a créé un personnage inédit : la femme libérée.
Camille Vignolle
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 8 Juin 2024 - 8:12
C'est sa fête : Médard
Évêque de Noyon au temps des Mérovingiens, le saint du jour est enterré dans une abbaye de Soissons qui porte encore son nom.
Très populaire pendant tout le Moyen Âge, saint Médard est associé pour des raisons qu'on ignore à divers dictons météorologiques («Quand il pleut à la Saint Médard,...»).
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Sujet: Re: Evènements du jour Dim 9 Juin 2024 - 12:08
9 juin 1944 - Le massacre de Tulle
Le 9 juin 1944 est un jour de grand deuil pour Tulle. 99 otages, des hommes de seize à soixante ans, sont pendus aux réverbères et aux balcons de la ville par les soldats de la Panzerdivision SS Das Reich du général Heinz Lammerding, établie à Montauban.
Trois jours après le débarquement des Alliés sur les plages de Normandie, les troupes d'occupation veulent de la sorte terroriser la population et dissuader les maquis de la région d'entraver leurs déplacements.
Les « maquisards » s'emparent de Tulle
Enclavée dans une cuvette au coeur du Massif Central, la petite préfecture de la Corrèze avait toutefois un rôle stratégique du fait de sa situation à proximité de deux voies majeures de communication majeures, l'une Est-Ouest (Lyon-Bordeaux), l'autre Sud-Nord (Toulouse-Paris). Aussi la Résistance était-elle très active dans la région : désorganisation du trafic ferroviaire du réseau téléphonique, attaques de convois...
Le commandant des FTP (Francs-Tireurs-Partisans, communistes), Jacques Chapou, dit « Kléber », décide même de s'emparer de Tulle avec plusieurs centaines d'hommes. C'est la première initiative de ce genre, jamais les résistants ne s'étant hasardés jusque-là à attaquer un centre urbain. L'attaque débute le 7 juin à l'aube. Les Allemands finissent par se rendre dans l'après-midi, dans la plus grande confusion. Ils ont 149 tués et quarante blessés. Certains blessés sont achevés par les résistants.
Las, dès le soir, de premiers chars allemands font leur entrée à Tulle en trois lieux différents. Les maquisards, faute d'artillerie et d'armes en nombre suffisant, se replient aussitôt.
Répression allemande
Heinz Lammerding (27 août 1905, Dortmund - 13 janvier 1971, Bad Tölz)
Le 9 juin au matin, la ville est investie par les Allemands qui s'empressent de parquer dans la cour de la manufacture un total de trois mille hommes, le reste de la population restant cloîtrée chez elle.
Quand ils découvrent les corps de quarante des leurs qui auraient été délibérément suppliciés par les maquisards, ils ordonnent la pendaison de cent vingt otages.
Les SS font dans la cour de la manufacture un premier tri de quatre cents hommes.
Les pendaisons débutent vers 16 heures. Sous les yeux des autres prisonniers et également de quelques notables de la ville, dont le maire, les malheureux sont conduits par groupes de dix au pied des noeuds coulants, encadrés par deux Allemands. Ils sont poussés à tour de rôle sur une échelle ou un escabeau et meurent pour la plupart dans une terrible agonie. Sans raison apparente, les SS s'arrêtent au 99e supplicié.
Le lendemain, un détachement de la même division SS entre dans la cité d'Oradour-sur-Glane...
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 13 Juin 2024 - 7:31
13 juin 1944 - Un missile V1 dans la Tamise
Le 13 juin 1944, une V1 (« Vergeltungswaffe » ou arme de la vengeance) s'écrase dans l'estuaire de la Tamise.
Les villes britanniques sont une nouvelle fois visées. Il ne s'agit plus comme avec le « Blitz » de 1940 d'attaques par des vagues de bombardiers. On a affaire cette fois à une arme nouvelle : la bombe volante (en fait un missile de croisière).
Ultime défi
V1 en vol
La V1 est propulsée par un pulso-réacteur mais doit d'abord être catapultée à partir d'une puissante rampe de lancement.
Quand la bombe volante fait son apparition, les Anglo-Saxons ont déjà opéré le Débarquement sur les plages de Normandie. C'est dire que l'Allemagne nazie est proche de la défaite finale. Les V1 sont pour Hitler une ultime tentative de reprendre la main en terrorisant la population britannique avec des bombardements aveugles.
Les Allemands vont envoyer vers l'Angleterre jusqu'à 250 engins par jour à partir de plusieurs dizaines de rampes installées sur le littoral de la Manche. 70 s'écrasent sur Londres chaque jour, faisant au total, en trois mois, 6 000 tués chez les citadins.
L'aviation britannique va éprouver les plus grandes difficultés à les intercepter et détruire en vol.
Un V1 a chuté au sol sans exploser
Grâce à un résistant français, Michel Hollard, qui localise les 104 rampes de lancement, l'aviation britannique va enfin pouvoir détruire celles-ci une à une et annihiler ainsi la menace. Les attaques de V1 sur l'Angleterre cessent le 1er septembre 1944.
Elles reprennent toutefois avec une intensité redoublée sur la Belgique, en voie de libération par les Alliés, du 21 décembre 1944 au 20 janvier 1945, à partir de rampes de lancement situées en territoire allemand.
En définitive, sur un total d'environ 20 000 engins V1 lancées de juin 1944 à janvier 1945, la moitié sont tombés sur les agglomérations d'Anvers et Liège, détruisant ainsi des milliers de maisons et de nombreuses vies.
Deuxième frappe
V2 sur la base de Peenemünde
Entretemps, le 8 septembre 1944, de véritables fusées, plus puissantes et à plus long rayon d'action, ont fait leur apparition : les V2 (aussi appelées A4), avec une tonne d'explosifs chacune.
À la différence des missiles V1, ces puissantes fusées à combustible et comburant liquide n'ont pas besoin de rampes de lancement massives et fixes. Elles sont lancées depuis des installations mobiles légères, ce qui complique leur repérage. Elles ont été mises au point dans le centre de recherches ultrasecret de Peenemünde, sur l'île d'Usedom, dans la mer Baltique, sous la direction d'un génial ingénieur, Wernher von Braun, alors âgé de tout juste 32 ans.
1100 V2 s'écrasent sur Londres jusqu'au 27 mars 1945. Bilan : 2 700 tués. D'autres V2 frappent également la Belgique, en parallèle avec les V1.
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 19 Juin 2024 - 8:21
19 juin 1907 - La révolte viticole vire au drame
Le 19 juin 1907, la crise de la viticulture languedocienne débouche sur un affrontement tragique entre les forces de l'ordre et les manifestants. C'est la révolte d'une France rurale qui s'accroche désespérément à ses traditions et à son horizon villageois.
Les viticulteurs en colère, à Béziers, le 12 mai 1907
Traditions mises à mal
Au milieu du XIXe siècle, les quatre départements français qui bordent le golfe du Lion se sont spécialisés dans la viticulture. Gard, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales ont su transformer leurs plaines arides en superbes vignobles.
Mais de 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc grimpe de 16 à 21 millions d'hectolitres. La surproduction se solde par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années. C'est la ruine pour de nombreux Languedociens : petits viticulteurs qui n'arrivent pas à rembourser leurs dettes mais aussi négociants dont le sort est suspendu à celui de la viticulture.
Marcelin Albert à Argeliers
Les Languedociens réclament pour le moins l'abrogation de la loi de 1903 sur la « chaptalisation » et une surtaxe sur le sucre pour décourager les importations. Mais le Président du Conseil, l'inflexible Georges Clemenceau, ne veut rien entendre.
Marcelin Albert, cafetier et vigneron d'Argeliers, dans l'Aude, prend la tête de la révolte. Le 12 mai 1907, il avertit le gouvernement que si rien n'est fait avant le 10 juin, il décrétera la grève de l'impôt et appellera les municipalités à démissionner.
La veille de la date fatidique, Montpellier accueille pas moins de 600.000 manifestants. Du jamais vu !
Clemenceau en appelle au sentiment républicain des maires et, dans le même temps, envoie dans le Midi 27 régiments.
Du drame à la farce
Le drame survient à Narbonne, le 19 juin, où les soldats tirent sur la foule, faisant deux morts dont un adolescent. Le lendemain, nouveau drame face à une foule qui hurle sa haine : cinq morts.
À Agde, petite ville à l'embouchure de l'Hérault, 600 soldats du 17e régiment d'infanterie prennent connaissance de la tuerie de Narbonne. Ils se mutinent et gagnent Béziers où ils sont accueillis par une population en liesse.
Le dimanche 23 juin 1907, Marcelin Albert se présente de son propre chef au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, et demande à rencontrer le Président du Conseil.
Georges Clemenceau le reçoit dans son bureau en tête à tête. Il lui fait la morale avant de lui remettre un billet de 100 francs pour le train du retour. Le rebelle accepte mais promet de le rembourser.
Marcelin Albert face à Georges Clemenceau (gravure d'époque)
Le Président du Conseil convoque aussitôt la presse et raconte à sa manière l'entrevue, prétendant que le cafetier a éclaté en sanglots et laissant entendre qu'il n'aurait pas toute sa tête.
Finalement, le gouvernement établit une surtaxe sur le sucre et réglemente sévèrement le négoce du vin, donnant ainsi raison aux manifestants.
Le Languedoc conserve le souvenir aigu de cette révolte anachronique et ne manque pas d'invoquer les mânes de Marcelin Albert chaque fois que la concurrence ou les règlements menacent son vin.
Alban Dignat
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 19 Juin 2024 - 16:01
j'ai lu un livre sur cette histoire,je ne me souviens plus du titre
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 20 Juin 2024 - 9:43
20 juin 1789 : Le serment du jeu de paume
Le 20 juin 1789, les députés des états généraux, après s'être proclamés Assemblée nationale, se retrouvent dans une salle de Versailles, au Jeu de Paume, où ils jurent sous la présidence de Bailly, « de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides ».
Épopée révolutionnaire
Le peintre Louis David a réalisé une composition dramatique autour de cet événement. On voit ci-dessus, au centre, l'abbé Grégoire réunir par les épaules le moine chartreux Dom Gerle, élu de Riom, et le pasteur protestant Rabaut-Saint-Étienne. Derrière le trio, Bailly, président de l'Assemblée, lit le texte du serment...
Le serment du jeu de Paume, le 20 juin 1789 (Jacques-Louis David, huile sur toile, 65 x 88 cm, Paris, musée Carnavalet)
Voir la première esquisse du Serment du Jeu de Paume
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 20 Juin 2024 - 9:49
20 juin 1936 - Le Front populaire généralise les congés payés
Un mois après son arrivée au pouvoir, le Front Populaire généralise les congés payés en France. La loi est votée à l'unanimité par les députés le 11 juin 1936 et promulguée le 20 juin 1936. Elle prescrit un minimum de deux semaines de congés par an pour tous les salariés français liés à leur employeur par un contrat de travail.
Les premiers trains des congés payés à l'été 1936
Innovation impériale
Les premiers congés payés ont été institués en France dès le 9 novembre 1853 par un décret de l'empereur Napoléon III, mais seulement au bénéfice des fonctionnaires.
L'idée a été reprise dans de nombreux autres pays, qui l'ont généralisé à tous leurs salariés. Ainsi en Allemagne dès 1905, puis en Autriche-Hongrie et dans les pays scandinaves depuis 1910, en Tchécoslovaquie, en Pologne et au Luxembourg, au début des années 20, et même en Grèce, en Roumanie, en Espagne, au Portugal ainsi qu'au Chili, au Mexique et au Brésil.
Il ne suffit pas d'avoir du temps libre. Encore faut-il savoir comment l'utiliser et en avoir les moyens. Au début du XXe siècle apparaissent en Rhénanie les premières auberges de jeunesse. Après la Première Guerre mondiale, dans l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie, l'État met en place d'importantes organisations pour permettre aux citoyens de partir en vacances...
Les syndicats ouvriers européens se désintéressent quant à eux de la question et privilégient les revendications sur la semaine de huit heures.
Rattrapage social
En France, quelques administrations et patrons à la fibre sociale ont dès le début du XXe siècle l'audace d'instaurer les congés payés au bénéfice de leurs salariés (métro parisien, entreprises électriques et gazières, ouvriers du livre...).
Les patrons des houillères les instaurent au profit des mineurs en 1925.
La plage de Perros-Guirrec (1936)
Mais peu nombreux sont toutefois les salariés qui en profitent pour des vacances prolongées, beaucoup leur préférant une brève partie de campagne.
Les républicains, au pouvoir dès 1870, ne se soucient pas de généraliser les congés payés. Le parti communiste ne s'en soucie pas davantage car il n'a aucune envie d'améliorer le système capitaliste qu'il combat.
Les congés payés ne figurent d'ailleurs pas au programme du Front populaire. La loi qui va les généraliser est promue par le parti radical-socialiste, l'un des partenaires du gouvernement.
Ce parti de centre gauche représente les classes moyennes. Ayant goûté aux charmes des congés payés, les radicaux vont souhaiter en étendre le bénéfice aux classes populaires par la loi du 20 juin 1936.
Cette loi ne conduit pas pour autant à une explosion du tourisme, malgré les billets de train à tarifs spéciaux et le développement des auberges de jeunesse, beaucoup de salariés n'ayant ni le réflexe ni la possibilité financière de partir.
En 1936, 600 000 salariés français seulement en profitent pour jouir de vacances au bord de la mer ou à la campagne ; ils seront 1,7 millions l'année suivante...
André Larané
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Sujet: Re: Evènements du jour Jeu 20 Juin 2024 - 11:43
ma grand mère m'a souvent parlé des grèves de 1936 dont elle avait fait parti
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Sujet: Re: Evènements du jour Sam 22 Juin 2024 - 9:59
22 juin 1940 - Armistice entre le IIIe Reich et la France
Le 22 juin 1940 est conclu l'armistice (dico) entre le IIIe Reich allemand et les représentants du gouvernement français de Philippe Pétain.
Se méprenant sur Hitler, le maréchal Pétain croit pouvoir traiter avec celui-ci comme, soixante-dix ans plus tôt, Adolphe Thiers négocia avec Bismarck. Dans l'honneur et le respect mutuel. La réalité sera on ne peut plus différente.
https://vimeo.com/134077851
Armistice entre le IIIe Reich et la France (informations cinématographiques, 1944), source : INA
Déshonneur
Désireux de laver l'humiliation de 1918, Hitler exige de signer l'armistice à Rethondes, en forêt de Compiègne, dans le wagon historique où fut signé l'Armistice du 11 novembre 1918.
La délégation française est conduite par le général Charles Huntziger. Le maréchal Keitel lui présente un texte en 24 articles qui exclut toute revendication sur les colonies et sur la flotte de guerre, pour éviter que colons et marins français n'y trouvent motif de se rallier aux Britanniques, encore invaincus. Hitler et sa suite quittent le wagon après la lecture de ce préambule, laissant les négociateurs entre eux.
Le général Huntziger ne voit dans les conditions d'armistice « rien qui soit, directement contraire à l'honneur en particulier pour le point envisagé ».
Il ne s'oppose pas à l'article 19 qui exige que la France remette à l'Allemagne « sur sa demande tous les ressortissants allemands désignés par le gouvernement du Reich ». Il s'agit rien moins que de trahir la parole donnée aux réfugiés politiques et aux juifs allemands. Mais Keitel ne veut pas entendre parler de sa suppression et les Français s'inclinent.
Les Français acceptent également une clause stipulant que leurs nationaux qui combattraient avec un autre pays contre l'Allemagne seraient traités en « francs-tireurs », autrement dit fusillés sur le champ. Croyant en une conclusion rapide de la guerre, ils acceptent que les prisonniers ne soient pas rendus à la liberté avant la signature d'un traité de paix en bonne et due forme.
Résultat : sur 1,8 millions de prisonniers de guerre, 1,6 million sont envoyés dans le grand Reich. Au fil du temps, 250.000 seront rapatriés pour des motifs divers et 70.000 s'évaderont. Les autres, soit plus d'un million, croupiront pendant quatre ans en Allemagne, généralement employés dans des fermes ou des usines, parfois internés dans des camps de redressement comme le sinistre Rawa-Ruska.
La convention d'armistice prévoit l'instauration d'une « zone libre » au sud du pays. C'est une astuce des Allemands pour dissuader les dirigeants français d'instaurer un gouvernement en exil et les garder à sa portée.
La France sous l'Occupation
Envahie en six semaines par les armées hitlériennes, la France se résigne à l'occupation de la plus grande partie de son territoire.
Par la convention d'armistice du 22 juin 1940, le gouvernement du Maréchal Pétain, établi à Vichy, se voit reconnaître une autonomie de façade sur le reste du territoire : c'est la « zone libre ».
Celle-ci est à son tour envahie par la Wehrmacht le 11 novembre 1942, suite au débarquement anglo-saxon en Afrique du Nord, ce qui réduit à presque rien les marges de manoeuvre du gouvernement de Vichy.
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 24 Juin 2024 - 7:20
24 juin 1894 : Sadi Carnot assassiné
Le soir du 24 juin 1894, le président de la République française Sadi Carnot, en visite officielle à Lyon, sort d'un banquet offert par le maire de la ville, le dr Gailleton. Il se rend au Grand Théâtre quand un homme monte sur le marchepied de sa voiture et le blesse mortellement d'un coup de poinçon.
Le meurtrier est un anarchiste italien du nom de Sante Geronimo Caserio (21 ans), émigré à Sète. Il aurait voulu répliquer aux mesures d'exception contre la flambée d'anarchisme. Peut-être aussi a-t-il voulu venger les victimes d'Aigues-Mortes après l'acquittement de leurs meurtriers. Dès le lendemain de l'assassinat, des émeutes anti-italiennes surviennent à Lyon. Elles doivent être réprimées par la troupe ! Caserio, prestement condamné, est guillotiné le 16 août suivant.
Les funérailles présidentielles ont lieu le 1er juillet 1894 à la cathédrale Notre-Dame de Paris.
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 24 Juin 2024 - 7:31
Fête de la Saint-Jean
La Saint-Jean (ou Nativité de Saint Jean Baptiste) était une fête chômée en France, avant le Concordat de 1801. Elle donnait l'occasion de célébrer le solstice d'été (avec quelques jours de retard)...
Très populaire, cette fête donnait lieu en maints endroits à des feux de joie et il était de tradition que les jeunes gens sautent par-dessus les flammes. Les feux de joie ont à peu près disparu en France mais leur fonction de réjouissance s'est reportée sur les feux d'artifice... On prêtait aussi des vertus magiques aux « herbes de la Saint-Jean » (millepertuis, armoise, fougère,...) cueillies ce jour avant le lever du soleil par des jeunes vierges ou de vieilles femmes ! On peut regretter qu'en 1982, le ministre de la Culture Jack Lang ait fixé au 21 juin la fête de la Musique. Le 24 juin eut permis de renouer avec ces traditions...
Au Québec, où subsistent maintes lois de l'Ancien Régime, la Saint-Jean est toujours une fête chômée. Elle est devenue, dès 1834, une occasion de célébration patriotique, à l'initiative de Ludger Duvernay, fondateur de la Société Saint-Jean-Baptiste. Depuis 1977, c'est même officiellement la Fête nationale du Québec par une décision du gouvernement de René Levesque. Comme le veut la tradition, de grands spectacles de musique et de chansons en français sont présentés en plein air dans plusieurs villes, particulièrement à Québec (capitale nationale) et à Montréal (métropole), devant des dizaines et des dizaines de milliers de personnes dans la nuit du 23 au 24 juin au soir. À Québec, un immense feu de la Saint-Jean est allumé à minuit. La fête donne aussi lieu à des agapes communautaires et à un défilé où les Québécois s'en donnent à cœur joie. On danse autour des feux de la Saint-Jean (et l'on boit beaucoup aussi).
La Saint-Jean demeure aussi très populaire en Europe centrale, par exemple à Riga, en Lettonie, où les fêtes, danses et feux de joie s'étirent sur deux jours et deux nuits...
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 24 Juin 2024 - 9:40
Les feux de la saint Jean !
Je suppose que c'est interdit !!!!!!
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 24 Juin 2024 - 9:53
Les feux festifs sont interdits du 3 au 8 juillet inclus.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 25 Juin 2024 - 9:57
DECES
Sadi Carnot - 11 août 1837 - 25 juin 1894 -
Sadi Carnot (11 août 1837, Limoges - 25 juin 1894, Lyon)
Le 3 décembre 1887, suite à la démission de Jules Grévy, les parlementaires élisent à la présidence de la République Sadi Carnot (50 ans), petit-fils du conventionnel Lazare Carnot, ami de Robespierre ! Jules Ferry, candidat malheureux, doit s'incliner.
La présidence est troublée par la montée de l'antiparlementarisme et la poussée électorale du général Boulanger, lequel finira par s'enfuir et se suicidera sur la tombe de sa maîtresse. Mais le président aura aussi l'immense satisfaction de célébrer le centenaire de la Révolution le 5 mai 1889 à Versailles puis d'inaugurer l'exposition universelle de Paris le 6 mai et la Tour Eiffel le 15 mai !
Le président est assassiné par un anarchiste italien du nom de Caserio le 24 juin 1894, en inaugurant une exposition à Lyon. Cet assassinat n'est pas isolé mais coïncide avec une flambée d'anarchisme meurtrier dans toute l'Europe.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 26 Juin 2024 - 9:01
26 juin 1945 - Fondation de l'ONU
Adoption de la charte de l'ONU à la conférence de San Francisco, 26 juin 1945
Réunis à San Francisco, en Californie, les représentants de 51 pays fondent le 26 juin 1945 l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Promise dès 1941 par Roosevelt et Churchill, l'ONU remplace la Société des Nations (SDN).
Issue de la Première Guerre mondiale, celle-ci avait failli dans sa mission de paix en partie parce que les États-Unis avaient renoncé à y entrer.
L'ONU naît alors que l'Allemagne vient de capituler et que se poursuit la guerre contre le Japon. Son siège est fixé à New York, preuve que les États-Unis sont cette fois décidés à assumer leurs responsabilités mondiales.
Les trois piliers de son organisation sont : - 1) l'Assemblée générale (193 membres en 2023, avec le même droit de vote, qu'il s'agisse de l'immense Chine ou du micro-État de Nauru !), - 2) le Secrétariat général, en charge de l'administration (10.000 fonctionnaires et un budget de 4 milliards de dollars), - 3) le Conseil de sécurité.
Le Conseil de sécurité réunit dix membres tournants et des membres permanents. Aux quatre membres permanents de 1945 (États-Unis, URSS/Russie, Royaume-Uni, France) s'ajoute aujourd'hui la Chine.
Le Conseil peut sanctionner des États fautifs et même autoriser une action militaire comme ce fut le cas en 1991 suite à l'invasion du Koweit par l'Irak, mais sa capacité d'action est limitée par le droit de veto des cinq membres permanents.
À la différence de la SDN, l'ONU dispose d'une force militaire, les « Casques bleus ».
« L'ONU n'a pas créé le paradis, mais elle a évité l'enfer », a pu dire d'elle son deuxième secrétaire général, le Suédois Dag Hammarskjöld...
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 26 Juin 2024 - 9:05
C'est sa fête : Anthelme
Ce Savoyard entra au monastère de la Grande Chartreuse, près de Grenoble. Son esprit d'entreprise et sa piété lui valurent de devenir évêque de Belley.
Il fut élevé par l'empereur Frédéric Barberousse à la dignité de prince-électeur du Saint Empire Romain Germanique. Il est mort en 1178.
Anthelme est un nom propre d'origine germanique qui est composé des mots ans « divinité » et de helm « protection, casque ».
Dernière édition par mimi1260 le Mer 26 Juin 2024 - 9:08, édité 1 fois
mariehelene Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 26 Juin 2024 - 9:07
Merci pour cet article qui nous rafraichit la mémoire sur les fonctionnements de l'ONU
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 26 Juin 2024 - 9:16
mariehelene, merci à toi. Il va faire encore plus chaud qu'hier. Je devais faire les courses mais j'attendrais comme le chante Dalida!
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 28 Juin 2024 - 9:13
28 juin 1914 - Assassinat d'un archiduc à Sarajevo
Le 28 juin 1914, l'héritier de l'empire austro-hongrois et son épouse sont assassinés à Sarajevo par un terroriste serbe, Gavrilo Princip (19 ans).
Imputé non sans raison à la Serbie par le gouvernement autrichien, l'assassinat va servir de prétexte au déclenchement de ce qui deviendra la Première Guerre mondiale.
François-Ferdinand et sa femme Sophie Chotek à Sarajevo, une heure avant l'attentat
Un attentat aux ramifications troubles
Tout commence à Belgrade, capitale de la Serbie, où le chef des services de renseignements, le colonel Dimitrievitch, manipule une organisation secrète terroriste, La Main noire. Celle-ci prône la réunion de tous les Slaves du Sud (on dit aussi Yougoslaves) autour de la Serbie, principal état slave des Balkans. A l'étranger, elle encourage des mouvements politiques comme le mouvement Jeune Bosnie, dont fait partie Princip.
L'assassin et ses complices sont des jeunes gens originaires de Bosnie-Herzégovine. Cette ancienne province ottomane, dont Sarajevo est la capitale, était devenue un protectorat de Vienne avant d'être formellement annexée par l'Autriche-Hongrie le 5 octobre 1908.
Pour faire avancer leur cause, Princip et cinq amis, dont un Bosniaque musulman, projettent de leur propre initiative d'assassiner un haut fonctionnaire autrichien. Mais quand ils apprenent l'arrivée à Sarajevo de l'héritier du trône d'Autriche, ils se disent qu'il fera encore mieux l'affaire.
L'archiduc (51 ans) visite Sarajevo en qualité d'inspecteur général des forces militaires.L
Une première alerte a lieu le matin quand une bombe tombe près du cortège officiel. Elle rebondit sur la capote de la voiture de l'archiduc et blesse un officier de la voiture qui suit. Son auteur, Gabrinovitch, est arrêté. Un peu plus tard, l'archiduc et son épouse se rendent à l'hôpital pour visiter le blessé mais leur chauffeur se trompe d'itinéraire, emprunte une ruelle et doit aussitôt s'arrêter pour revenir sur le boulevard principal.
arrestation mouvementée d'un suspect (Gavrilo Princip ?) à Sarajevo, après l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand
Princip, qui se trouve opportunément à proximité, joue le tout pour le tout et tire deux coups de revolver sur la voiture. L'archiduchesse est tuée sur le coup. François-Ferdinand décède au bout de dix minutes. L'assassin est arrêté et rejoint en prison son ami ainsi que plusieurs complices présumés.
La mort tragique de l'archiduc François-Ferdinand de Habsbourg et de son épouse Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, émeut l'opinion publique européenne, même si les victimes n'étaient guère connues et encore moins populaires. Mais l'empereur François-Joseph Ier les appréciait moins que quiconque.
Les policiers autrichiens montrent d'emblée un lien entre les assassins et la Serbie. Il apparaît dès lors raisonnable à l'ensemble des chancelleries européennes que Vienne punisse celle-ci. Personne n'imagine qu'un conflit local entre le prestigieux empire des Habsbourg et la Serbie archaïque puisse déraper...
La situation dérape
Le comte Berchtold, ministre austro-hongrois des Affaires étrangères, est impatient d'en finir avec l'agitation serbe et, le 4 juillet, sitôt acquises les preuves de l'implication serbe dans l'attentat de Sarajevo, il envoie un émissaire à Berlin pour obtenir l'appui de l'empereur allemand Guillaume II.
Mais l'empereur François-Joseph 1er et le comte Tisza, Premier ministre hongrois, ne veulent à aucun prix de complications. La dynastie des Habsbourg a tout à y perdre de même que les Hongrois de l'empire, qui doivent faire face aux revendications des autres minorités : Tchèques, Polonais, Serbes, Italiens, Roumains etc.
Pour cette raison, il s'écoulera quatre semaines avant que Vienne adresse un ultimatum à Belgrade. Entre temps, l'émotion sera retombée et les Russes auront eu le temps d'afficher leur solidarité avec les Serbes.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 3 Juil 2024 - 4:50
C'est d'actualité...
3 juillet 1974 : La France suspend l'immigration légale de travailleurs
Au nom de la « préférence nationale » en matière d'emploi, le 3 juillet 1974, en France, une directive suspend l'immigration légale de jeunes travailleurs du tiers monde. La nouvelle réglementation met fin à la « noria » entre pays de départ et pays de travail. Les travailleurs étrangers réclament de pouvoir s'établir définitivement en France avec leur famille. Le gouvernement cède à leur pression. Dès le 1er juillet 1975, Paul Dijoud, secrétaire d'État à l'immigration dans le gouvernement Chirac, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing, encourage l'immigration familiale en l'accompagnant de primes et d'aides à l'installation. C'est le début d'un enchaînement absurde : l'État multiplie les encouragements financiers à l'entrée de non-travailleurs dans le pays (femmes, enfants...) et en même temps gémit de ne pouvoir correctement assimiler les nouveaux immigrants. L'économie quant à elle ne trouve plus dans l'immigration légale les travailleurs motivés dont elle aurait besoin. Les employeurs en manque de main d'oeuvre, dans la confection, le bâtiment ou les travaux agricoles bafouent la loi et le code de travail en multipliant les embauches d'étrangers en situation irrégulière...
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Ven 5 Juil 2024 - 14:26
5 juillet 1946 : Naissance explosive du bikini
Le 5 juillet 1946, au bord de la piscine Molitor, à Paris, le public découvre avec ravissement un maillot de bain féminin « plus petit que le maillot de bain le plus petit au monde » selon le slogan de son créateur, un ingénieur automobile du nom de Louis Réard.
Ce maillot de bain deux pièces, effectivement plus étriqué que ceux qui l'ont précédé, est baptisé du nom de Bikini, un atoll de l'archipel des Marshall sur lequel les Américains ont fait un essai nucléaire quelques jours plus tôt.
Les mannequins professionnels s'étant défilées, c'est à une danseuse nue du Casino de Paris, Micheline Bernardini, que son créateur a dû s'adresser pour sa présentation officielle à la presse internationale. Avec lui débutent les... « Trente Joyeuses ».
Présentation du premier bikini à la piscine Molitor (Paris) par Michèle Bernardini (5 juillet 1946)
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Lun 8 Juil 2024 - 15:06
8 juillet 1962 : Adenauer et de Gaulle à Reims
Du 2 au 8 juillet 1962, le chancelier allemand Konrad Adenauer effectue une visite officielle en France. En témoignage de réconcilation entre les deux pays, il conclut son voyage à Reims, où il assiste aux côtés du président français Charles de Gaulle à un Te Deum dans la cathédrale Notre-Dame de Reims.
En retour, du 4 au 9 septembre 1962, le général de Gaulle se rend à son tour en RFA (République Fédérale Allemande), où il reçoit un accueil aussi chaleureux des foules. À la suite de ces déplacements sera signé à l'Élysée le traité d'amitié franco-allemand, le 22 janvier 1963.
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Sujet: Re: Evènements du jour Mar 9 Juil 2024 - 7:56
Suite..
Mort du président Pompidou
La disparition du président Georges Pompidou le 2 avril 1974, à 63 ans, coïncide en France avec la fin des «Trente glorieuses», selon l'expression heureuse de l'économiste Jean Fourastié pour désigner les 30 années de modernisation, de croissance économique, de plein-emploi et de progrès social qui ont marqué l'après-guerre.
Mort à son poste
Le mandat présidentiel, prévu pour durer sept ans, s'achève brutalement. Dès avant d'entrer à l'Élysée, Georges Pompidou a été usé par les épreuves, Mai 68 et plus encore une vague de calomnies inspirées par ses rivaux et concernant sa vie privée et sa femme Claude, à laquelle l'unit une grande tendresse.
On sussurre que celle-ci aurait été mêlée à un règlement de comptes entre truands, l'«affaire Markovic», du nom d'un ancien garde du corps de l'acteur Alain Delon, retrouvé mort le 1er octobre 1968. On laisse entendre aussi qu'elle participerait à des soirées torrides à Saint-Tropez, sur la Côte d'Azur.
Affecté par une leucémie rare, le président devient à la mi-mandat d'un naturel sombre et plus cassant que jamais. Son Premier ministre Jacques Chaban-Delmas, gaulliste d'ouverture, est remplacé à l'hôtel Matignon, le 5 juillet 1972, par un homme autrement plus conventionnel, Pierre Messmer. Le gouvernement amorce un virage conservateur illustré par les foucades du nouveau ministre des Affaires culturelles, l'académicien Maurice Druon.
En mai 1973, lors d'un sommet à Reikjavik (Islande) avec son homologue américain Richard Nixon, le président apparaît fatigué, visiblement malade, bouffi (son empâtement est dû aux injections de cortisone que lui administrent ses médecins, dans la confidence). L'année 1974 s'annonce sombre. La gravité de la maladie du président est soigneusement cachée à l'opinion publique mais ne fait pas de doute pour la classe politique. Au sein de celle-ci, plusieurs ténors se préparent à la bataille de la succession (Jacques Chaban-Delmas, Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac à droite).
À l'annonce officielle de la mort de Georges Pompidou, personnage respecté pour son sens de l'État et du service public, l'émotion est grande dans le pays et transcende les clivages politiques.
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 10 Juil 2024 - 7:53
10 juillet 1547 - Le « coup de Jarnac »
Le 10 juillet 1547, deux nobles se préparent à un duel sans concession devant la Cour et le roi de France Henri II. De l'issue tragique de ce fait divers va nous rester une expression fameuse, le « coup de Jarnac ».
Maîtresse femme
diane de Poitiers (école de Fontainebleau)
À l'origine du duel se tient Diane de Poitiers, maîtresse du roi Henri II, successeur de son père François Ier. Après la mort de celui-ci, le 31 mars 1547, Diane veut prendre sa revanche sur sa dernière maîtresse, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes.
Elle se souvient opportunément d'une rumeur répandue à la cour deux ans plus tôt par le Dauphin selon laquelle le beau-frère de la duchesse, un jeune écervelé du nom de Guy Chabot, par ailleurs baron de Jarnac, aurait été l'amant d'Éléonore d'Autriche, deuxième épouse de François Ier.
La rumeur était arrivée aux oreilles de François de Vivonne, seigneur de La Châtaigneraie, un colosse réputé pour sa force. Son père ne disait-il pas de lui : « S'il va jamais en enfer, il en chassera les diables et s'en rendra maître » !... La Châtaigneraie, indigné, avait publiquement accablé Jarnac de ses insultes mais ce dernier n'avait pas osé relever l'affront et l'affaire en était restée là.
Le retour du duel judiciaire
À l'avènement d'Henri II, Diane rappelle l'incident et convainc son royal amant d'autoriser un duel judiciaire entre les deux rivaux ; la mort devant désigner le coupable devant Dieu et les hommes. À titre exceptionnel, le roi autorise donc le duel judiciaire (judicium dei), une pratique médiévale que Saint Louis, déjà, avait interdite au XIIIe siècle.
Le dernier duel judiciaire avait eu lieu en 1386, sous le règne de Charles VI. Autorisé par le Parlement de Paris, il avait opposé Jean de Carrouges à Jacques Le Gris, le premier accusant le second d'avoir violé son épouse Marguerite (ce drame est à l'origine du film : Le dernier duel de Ridley Scott, 2021).
N'ayant rien à perdre, le sieur de Jarnac se fait enseigner quelques bottes secrètes par un vieux maître italien. Arrive le jour du duel. Sur la terrasse du château de Saint-Germain-en-Laye où s'est réunie la cour, Vivonne se présente en grande pompe, accompagné de 300 gentilshommes. Sûr de sa victoire, il a préparé un grand festin.
Après quelques passes d'armes « à toute outrance », surprise ! Jarnac se découvre et frappe son adversaire au jarret. Les leçons du maître italien n'auront pas été vaines. Le roi consent à rendre son honneur au vainqueur et accorde la vie sauve à La Châtaigneraie, qui n'en meurt pas moins pendant la nuit...
L'expression « coup de Jarnac » devient bientôt synonyme d'habileté mais elle est détournée de son sens à la fin du XVIIIe siècle par le Dictionnaire de Trévoux qui préfère y voir une manoeuvre traîtresse et déloyale.
NB : selon certains historiens, l'expression rappellerait plutôt la perfidie du capitaine de Montesquiou à la bataille de Jarnac (1569).
Fabienne Manière
mimi1260 Moderateur
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Sujet: Re: Evènements du jour Mer 10 Juil 2024 - 7:57
10 juillet 1940 - Pleins pouvoirs au maréchal Pétain
Le 10 juillet, l'Assemblée nationale, qui réunit le Sénat et la Chambre des députés (ce que l'on appelle aujourd'hui le Parlement), tient une séance exceptionnelle dans le casino de la ville d'eaux de Vichy et vote les pleins pouvoirs au Président du Conseil, le maréchal Philippe Pétain. C'est, à l'heure de la défaite et de l'occupation étrangère, l'acte de décès de la IIIe République et le début de ce qu'on appelle le « régime de Vichy ».
Amère défaite
L'armée française, réputée la première du monde depuis la victoire de 1918, a été écrasée en six semaines par la Wehrmacht malgré une résistance courageuse. Dans la panique, le président de la République Albert Lebrun a confié les rênes du gouvernement au prestigieux vainqueur de Verdun, Pétain, qui ne cache pas son désir de mettre fin aux hostilités. De fait, l'armistice franco-allemand est conclu quelques jours plus tard, le 22 juin 1940.
Le gouvernement et les instances gouvernementales ayant été obligées de fuir Paris se sont réfugiées à Tours, puis Bordeaux, enfin Clermont. Le 30 juin, décision est prise de s'installer à Vichy, ville d'eaux auvergnate, tranquille, riche en hôtels confortables, reliée par le fer à Paris, disposant d'un bon réseau téléphonique. En quelques jours, la ville va voir sa population passer de 20 000 habitants à cent mille. Dans les hôtels, les réfugiés venus du nord sont remplacés par les fonctionnaires, les parlementaires et leurs familles.
C'est ainsi que le 10 juillet 1940, les parlementaires sont réunis dans le casino de la ville. Pierre Laval, vice-président du Conseil, leur lit une lettre par laquelle le président du Conseil leur demande les pleins pouvoirs en vue de préparer une nouvelle Constitution. Pétain lui-même a veillé à ne pas se présenter devant « ces gens-là » qu'il méprise.
Les parlementaires ne songent plus guère à résister d'autant que l'attaque anglaise de Mers-el-Kébir, une semaine plus tôt, a brisé tout espoir de racommodement entre le IIIe Reich et le Royaume-Uni. Ils adoptent le texte suivant : « Article unique. L’Assemblée nationale donne tout pouvoir au gouvernement de la République, sous l’autorité et la signature du maréchal Pétain, à l’effet de promulguer par un ou plusieurs actes une nouvelle constitution de l’État français. Cette constitution devra garantir les droits du Travail, de la Famille et de la Patrie. Elle sera ratifiée par la Nation et appliquée par les Assemblées qu’elle aura créées. La présente loi constitutionnelle, délibérée et adoptée par l’Assemblée nationale, sera exécutée comme loi de l’État » — Fait à Vichy, le 10 juillet 1940, Par le président de la République, Albert Lebrun Le maréchal de France, président du conseil, Philippe Pétain.
Le texte est approuvé par 569 parlementaires sur les 649 présents. Parmi eux 283 de droite et 286 de gauche. 80 parlementaires s'y opposent, dont 73 de gauche conduits par l'ancien président du Conseil Léon Blum.
Notons que les députés sont ceux qui ont été élus le 3 mai 1936 sous les couleurs du Front Populaire (à l'exclusion des communistes, exclus à la suite du pacte germano-soviétique). Sitôt le vote acquis, la Chambre a été dissoute et le nouveau chef de l'État, outrepassant la mission qui lui a été confiée, s'est arrogé les pleins pouvoirs. Il entame à 84 ans une carrière de dictateur. Le Maréchal fait très vite l'objet d'un véritable culte de la personnalité et beaucoup de sommités de droite comme de gauche se retrouvent aux côtés du vainqueur de Verdun avec l'espoir de régénérer le pays grâce à une « Révolution nationale ».